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Maxilivres, les syndicats nous ont tous laissé tomber

Publie le mercredi 21 février 2007 par Open-Publishing
11 commentaires

Un mois après la disparition et le démantèlement de Maxilivres (+ de 500 salariés) entre plusieurs acheteurs et enseignes (téléphonie, cosmétique, jeux video), les syndicats au final n’auront rien fait, ni rien tenté malgré les nombreuses entraves et pratiques déloyales de l’adminstrateur.

Ainsi, beaucoup de salariés auraient préféré opter pour un licenciement économique plutôt qu’être transférés comme du bétail vers des enseignes sans aucun rapport avec le livre. Mais l’administrateur, malgré l’avis de l’inspection et du ministère du travail, a rejeté cette possibilité en refusant tout licenciement économique de ce type.

La CFDT, on en parle même pas, la Fédération des services comme ses élus dans l’entreprise ont pactisé avec allégresse avec les différentes directions. Plus écoeurant, la CGT et FO, malgré des élus dans la boîte qui se sont démenés pour tenter des choses jusqu’au bout, leurs Fédérations n’ont pas suivi malgré de belles promesses.

la Fédération FO du commerce n’a rien fait d’autre qu’un ou deux communiqués dans la presse. La Fédération CGT du commerce n’a, pour sa part, jamais produit un seul communiqué. Les deux Fédérations avaient mandaté un avocat, Maitre Kadri, pour étudier la possibilité d’attaquer en justice. La stratégie a été d’attendre, d’attendre pour au final ne rien faire.

Merci donc à tous les syndicats réunis de nous avoir bien baladés et trompés. Qui s’étonnera encore que plus personne ne se syndiquent !

Le seul merci qu’on adresse, c’est à Mr de Carvalho et Mme Fleury qui ont essayé de nous aider dans cette situation difficile.

Des salariés en colère et écoeurés

Messages

  • Je ne connais pas la situation de cette entreprise "dépecée",j’aimerais mieux comprendre cette profonde colère qui semble mettre tous les acteurs dans le même "sac".

    C’est peut-être justifié, un peu de détails svp, merci.

    RASPOUTINE

  • en attendant d’avoir plus de détails sur cette longue lutte des MaxiLivres, et les raisons de cette rancoeur de celles qui sont sur la touche

    Les élus étaient majoritairement CFDT : qu’est ce qui poussait les salariés à voter pour eux ?

    on peut en lire les développements sur le site du MaxiSyndicat rubrique "dernières news"

    On y relate le problème posé des licenciements économiques.

    On a souvent eu écho des luttes sur Bellaciao, assisté aux licenciements, de Latifa notamment...envoyé des messages de soutien

    Patrice Bardet

    • il n’y a aucune rancoeur dans ce message, juste des faits. La réalité, c’est que rien n’a été tenté par aucune Fédération syndicale, malgré des élus de base actifs (CGT et FO). Résultat : des salariés isolés, qui se battent comme ils peuvent, qui prennent des avocats à leur frais, qui se démerdent aux Prud’hommes. Le ministère a plus fait que toutes les Fédérations réunies !

  • Si les fédérations ne vous soutiennent pas, faites sans elles !
    allez dans les unions locales !
    et surtout restez UNIS
    Le syndicat c’est vous, pas eux, et vous pouvez, vous même, envoyer des communiqués de presse, organiser des réunions et des manifs.
    Francesca

  • Il est un peu fort de lire que la CGT et FO sont encore plus "écoeurant" alors qu’ils se sont battus d’après l’auteur de ce message mais que les fédés n’ont peut être pas fait tout ce qu’il fallait.

    Plus "écoeurant" donc que la CFDT qui visiblement était majoritaire dans cette entreprise et d’après ce que je lis, a collaboré à la fermeture de cette entreprise.

    Ne connaissant pas les tenants et aboutissants de cette affaire, la première chose que je demanderais est :" qu’ont fait les salariés de cette entreprise, quelles luttes, quelles propositions ?"

    Combien étaient syndiqués ?

    Comme le dit un intervenant, le SYNDICAT, ce sont les salariés et les syndiqués qui le font.

    Certes, il y a surement beaucoup d’amertume et de rancoeur dans votre message mais, ne vous trompez pas d’adversaire. Peut être n’avez vous pas tout tenté pour vous en sortir dignement, peut être vous a t-on mal aiguillé.

    Mais entre deux organistations syndicales qui selon vous, se sont battues à vos cotés (CGT et FO) et une autre (CFDT) qui a collaboré, la plus écoeurante est bien celle qui collabore et très certainement, "sauve" ses adhérents. Leur sort est certainement plus enviable que le vôtre.

    Daniel FLAGET

    • Restez aveugles sur les fédérations syndicales (et encore plus dans le commerce), et rassurez-vous comme vous pouvez ! quand donc y aura—t-il une critique constructive et objective des structures censées défendre les salariés ?

    • Mais, ce n’est pas de l’aveuglement !

      La syndicalisation en France représente aujourd’hui 8% des salariés, c’est peu.

      Alors quoi, les fédés doivent se substituer au travail que doivent légitimement faire les salariés syndiqués dans une entreprise par manque justement de syndiqués ?

      Certes les temps sont durs, mais qu’attendent donc TOUS les salariés pour se syndiquer ?

      Il est facile de critiquer du dehors des orientations, des manques d’action. Mais il me semble tout de même que c’est au plus près que les gens doivent agir et donc, dans l’entreprise sans attendre la venue du messie (la fédé) encore une fois.

      Et puis, le message dit que la CGT et FO sont plus "écoeurants" de n’avoir pas mobilisé leur fédé respective, que la CFDT qui a collaboré.

      Pour moi, le plus écoeurant se trouve bien être la collaboration même si les autres OS n’ont pas tout fait pour tenter de sauver l’essentiel.

      J’ai tout de même poser des questions qui sont sans réponse. Combien de syndiqués, quelles actions du personnel de cette entreprise ?

      Au risque de me répéter, c’est bien là que commence le syndicat et le travail qu’il a à effectuer.

      Daniel Flaget

    • que du blabla, de la théorie ! tu n’as qu’à aller voir tout ce qui est écrit sur le site lemaxisyndicat ! et pourquoi cette incapacité à critiquer les structures syndicales ? C’est à elles de donner envie aux salariés de se syndiquer ! Leur attitude a pour résultat que les salariés les fuient plutôt qu’autres choses. Quand parlera-t-on des salariés qui font la démarche de se syndiquer et qui s’en cassent écoeurés ? Ils sont nombreux.

  • Je trouve l’attaque contre les fédérations assez malvenue ; outre que la FD CGT du commerce couvre des secteurs extrêmement larges et constitués de toutes petites entreprises, il semble bien que l’aide de la FD, des UL ou UD et de la confédération CGT n’ait pas été "mesurée".

    Mais encore une fois, une FD n’est pas Zorro !

    Les principaux acteurs sont les salariés eux-mêmes ; les structures syndicales UL, UD, FD, Conf, sont là pour aider, ce qui a été fait.
    On retrouve par exemple cet article de l’Huma
    http://www.humanite.presse.fr/journal/2002-06-18/2002-06-18-35737

    Une lecture attentive du site du Maxisyndicat permet de reconstituer les évènements. Et si le ministère a fini par intervenir(?) , c’est bien sous la pression !

    Et l’un des gros problèmes des salariés, c’est bien l’éclatement géographique, et la mobilisation assez inégale (euphémisme).
    J’ajouterai que la faible syndicalisation du secteur ne facilite pas l’action. Combien de salariés MaxiLivres étaient syndiqués CGT ou FO ? Même aux élections, la CFDT y était majoritaire !
    Si la FD CGT du commerce regroupait 80 % des salariés du secteur, cela aurait certainement un autre poids : ce n’est pas le cas, loin s’en faut ! L’action solidaire, elle se construit ensemble, pas seulement en comptant sur quelques camarades quand viennent les difficultés, même si les camarades se sont magnifiquement battus !

    L’Humanité du 28 décembre 2006 avait fait sa Une avec la lutte des MaxiLivres, par un article de Paule Masson

    sur le site du MAxiSyndicat

    Les salariés de Maxilivres privés de boutiques

    extrait de l’article

    Quand les salariés se sont plaints d’être bradés à des enseignes qui n’ont rien à voir avec leur métier, l’administrateur judiciaire leur a répondu : « vendre des steaks ou des livres, c’est pareil ! », raconte Karine Fleury. Voilà qui explique peut-être le refus systématique de négocier les conditions de transfert des contrats de travail. « Aucune discussion n’est possible. On sait très bien que la plupart des employés, un fois repris, vont être licenciés », s’inquiète Vasco de Carvalho. Ils le seront par une autre marque. Ce qui permet à Maxilivre de ne pas s’acquitter de licenciements économiques.

    Le PDG a filé au Canada

    Les salariés ont le choix entre accepter de changer d’enseigne sans aucune garantie pour leur contrat de travail ou démissionner. Seul le licenciement pour faute est envisagé. Pour la cinquantaine d’employés de l’entrepôt, non repris, la procédure de licenciement économique se fait « au strict minimum », témoigne Yves Girard, l’un d’entre eux, soit 2/10 du salaire par année de présence. Une aumône de 360 euros pour deux ans de travail.

    Le problème, c’est que l’administrateur trouve un point d’appui à la CFDT, majoritaire dans le groupe et qui, au nom du principe « zéro chômeur », accompagne la restructuration. Les élus de

    ce syndicat ont par exemple refusé de mandater un avocat pour défendre les salariés, justifiant cette décision par le fait que « notre entreprise est défendue par le tribunal de commerce ». Ils se sont aussi opposés à la présence d’un représentant du ministère de l’Emploi lors du comité d’entreprise de fin novembre. Pourtant, l’inspection du travail s’est prononcée en faveur de l’application du Code du travail, qui, en son article L122-12 stipule, en cas de cession, que les contrats de travail doivent être repris à l’identique.

    et on trouve les détails concernant le tribunal de commerce de Lyon sur le site du MaxiSyndicat

    Je voudrais terminer en vous assurant à nouveau de toute ma solidarité, comme bon nombre de camarades

    Patrice Bardet, militant CGT