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Meurtre à bout portant à Iruñea/Pamplona

Publie le dimanche 14 mars 2004 par Open-Publishing

A Iruñea, quartier de Donibane, ce samedi 13/03 vers 14h, Angel Berrueta,
âgé de 61 ans, a été abattu par quatre impacts de balles tirées à bout
portant à l’intérieur de sa boulangerie par un agent de la police espagnole
dont l’identité n’a pas été révélée. Angel Berrueta est mort presque
instantanément. Il était membre de Gurasoak, une association constituée de
membres des familles et proches de prisonnier(e)s politiques basques et qui
lutte notamment contre les mesures arbitraires de dispersion et
d’éloignement appliquées systématiquement au détriment de ces détenu(e)s et
de leurs familles.

Selon le récit apporté par un résident du quartier, il y aurait eu dans un
premier temps un échange verbal tendu entre Angel Berrueta et la femme du
policier qui aurait exigé de lui qu’il place une pancarte dans sa
boulangerie affichant la condamnation explicite de la responsabilité d’ETA
dans les attentats de Madrid, ce qu’il a refusé de faire. Le policier se
trouvait alors à son domicile situé au premier étage de l’immeuble et il
n’était pas de service. Le meurtre d’Angel Berrueta se serait produit
quelques instants plus tard. Une femme a relaté qu’au moment où elle
entrait dans l’immeuble, elle a croisé le policier furieux qui se rendait
en direction de la boulangerie en vociférant : "je vais lui coller quatre
balles à ce fils de pute". Elle a ensuite entendu les coups de feu.

Le policier est actuellement en garde à vue. La suspension de ses fonctions
n’est pas confirmée. A qui a été confiée l’enquête ? A ses collègues de la
police espagnole...

Ce meurtre a déclenché une forte commotion dans le quartier de Donibane.
Lors d’un rassemblement spontané, de nombreuses personnes venues manifester
leur révolte et leur indignation ont été tabassées et sommées de se
disperser par les forces de police qui n’ont su répondre que par la
violence à cette colère légitime. De nombreux rassemblements de
protestation se sont également produits dans les autres territoires basques.

Ce meurtre s’inscrit dans le climat de haine et d’intoxication des esprits
distillé par les officiels du Partido Popular au pouvoir, via
l’instrumentalisation et la mystification des attentats perpétrés ce jeudi
à Madrid à des fins politiques puantes. Alors que davantage d’indices
sérieux renforce l’hypothèse de la responsabilité des attentats par la
mouvance islamiste, les espagnols se rendent aux urnes ce dimanche pour les
élections législatives. Les résultats de ce scrutin sont évidemment très
attendus.

source Gara