Montreuil : Voynet et la déconstruction sociale malgré des finances saines

INTERVENTION DE GAYLORD LE CHEQUER
POUR LE GROUPE DE LA GAUCHE UNIE ET CITOYENNE

26 MILLIONS D’EUROS D’INVESTISSEMENTS…
DOMINIQUE VOYNET METTRAIT-ELLE FIN A 9 MOIS DE POLEMIQUES ?

Ce débat d’orientations budgétaires, est un moment important, puisqu’il ouvre une nouvelle étape démocratique dans notre ville, celle - normalement - de la traduction, dans les faits et dans les actes, des promesses électorales qui ont précédé l’élection de votre équipe.

Vous avez eu 8 mois pour préparer ce premier budget. Pour cela, vous avez pu vous appuyer sur les nombreux audits menés ou en cours.

Dans ce contexte, il me revient d’expliquer la position qui sera la nôtre à l’occasion de ce débat d’orientations budgétaires et de l’examen de ce budget pour 2009.

Ce document semble vouloir mettre fin à 9 mois de polémiques regrettables, caricaturales et souvent inutilement blessantes surtout venant de personnes qui prétendent être du même bord politique.

En effet, à la 20ème page de votre intervention, vous tordez vous-mêmes le coup à toutes ces déclarations extravagantes relatives à l’héritage de vos prédécesseurs :

« Nous envisageons un niveau d’investissement total au BP 2009 de l’ordre de 26 millions d’euros. Ce chiffre marque une décélération mais il correspond aussi à une première année de mandat et reste très supérieur, en euros constants, au chiffre d’investissements de la première année du mandat précédent. »

Avec ces 4 lignes diluées dans un document touffu, tout est dit.

Vous disposez, en ce début de mandat, de marges de manœuvres « très supérieures » à celles dont ont bénéficié vos prédécesseurs au début de leur mandat.

C’est ce que nous avons dit, expliqué et défendu lors des précédents conseils. Vous nous avez accusés de cynisme, d’autisme et d’incompétence. Aujourd’hui vous nous donnez raison.

Vous notez une « décélération » entre les sommes investies en 2007 et 2008 et celles qui seront engagées en cette année 2009. Mais cela n’a rien de surprenant puisque le cycle d’investissements du précédent mandat est achevé et que les chantiers ont été menés à leur terme.

Malgré tous ces investissements réalisés par vos prédécesseurs, vous avez aujourd’hui 26 millions d’euros à investir.

Ceci étant dit, comme vous, nous sommes très inquiets du contexte national et international dans lequel se construit ce budget et nous savons et mesurons les conséquences qui seront celles de cette crise dans notre ville, pour nos concitoyens et en particulier pour les plus modestes d’entre eux.

Mais cette situation de crise doit plus que jamais nous encourager à mener le combat pour plus de justice sociale, pour plus de solidarités. Nous sommes donc d’accord avec vous lorsque vous dénoncez la logique du « toujours moins d’état » qui inspire la politique du gouvernement de Nicolas SARKOZY. Mais comment peut-on condamner le « toujours moins d’état » sur le plan national et prôner parallèlement, comme vous le faites, le repli sur les fondamentaux municipaux à l’échelle locale.

La misère, la crise sociale, ne s’arrêteront malheureusement pas aux portes de la ville.

L’avenir de nos enfants ne se construit pas seulement de la maternelle à la primaire mais il se construit également au collège et au lycée qui ne sont pourtant pas de compétence municipale. Devons-nous pour autant nous désintéresser de ce qu’y s’y passe et des projets d’établissements qui ne pourront plus avoir lieu sans notre soutien ?

La santé n’est pas de compétence municipale. Est-ce une raison pour réduire les centres de santé et chercher à transférer une partie de l’activité au privé sous prétexte qu’ils nous reviendraient trop cher ?

Le cinéma d’art et essai n’est pas une compétence municipale. Devons-nous pour autant renoncer aux cinémas Méliès et à leur développement, mettre une croix sur une offre culturelle de qualité que nos concitoyens ne trouveront pas chez UGC Rosny ou au MK2 de la porte de Bagnolet ?

Le théâtre n’est pas une compétence municipale. Vous dites que la facture de chauffage dépasse la subvention de l’Etat. Devons-nous fermer le théâtre ou mener le combat en nous appuyant sur la chance que nous avons - à Montreuil - d’avoir deux parlementaires capables de peser pour cela ?

Les TACOS, avoir un service intégration et faire de l’alphabétisation, ne sont pas des compétences obligatoires. Mais est-ce nécessaire pour nos concitoyens ?

Ces politiques, ces projets, sont à contre-courant des politiques menées par Sarkozy et Fillon. Y renoncer serait faire le jeu de l’accompagnement du libéralisme.

Nous avons, vous et nous, sur ces questions, une divergence de fond.

Nous partons du principe que ces politiques sont essentielles et qu’une politique de développement économique offensive est nécessaire pour amener les ressources indispensables à la conduite de celles-ci.

Sur 23 pages, vous consacrez 14 lignes à ce sujet. Vous annoncez la suppression de lignes de crédits pour le développement économique, au lieu, par exemple, de les redéployer.

Mais par quelles recettes nouvelles financerez-vous vos projets ? Par des économies de fonctionnement ?

Il faut dire dans ce cas là ce qui ce cache derrière cela et que les agents de la ville peuvent déjà constater dans leurs services : le non remplacement des agents qui quittent la ville n’améliorera pas le service rendu à la population, le développement des procédures informatiques, utile mais insuffisant, ne remplacera pas l’efficacité de la relation directe à la population.

Le repli sur les fondamentaux, les économies de fonctionnement, les économies sur le personnel du service public, renoncer à la taxe professionnelle pour financer une politique sociale, culturelle, associative ambitieuse, ce n’est pas, pour nous, une politique clairement ancrée à gauche.

Mes chers collègues, derrière les déclarations, voire les incantations, qui jalonnent ce débat d’orientations budgétaires, nous attendons, comme bon nombre de Montreuillois, les actes concrets.

Pour le moment, nous le disons clairement, nous sommes préoccupés des premiers signaux donnés. Vous avez 5 ans pour nous surprendre et nous faire mentir, nous avons 5 ans pour agir pour une politique, vraiment de gauche. Nous commencerons ce travail lors de l’examen ligne par ligne, de votre budget pour 2009.

– http://www.montreuilagauche.org/art...