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Non à un troisième mandat libéral et répressif par le Parti Socialiste des Travailleurs d’Algérie

Publie le mardi 4 novembre 2008 par Open-Publishing

Je fais un copier/coller d’un article paru sur "rezocitoyen" car le cas des Algériens est préoccupant, surtout que c’est l’exemple même de l’autocratie qui pourrait nous pendre au nez...

par le Parti Socialiste des Travailleurs d’Algérie

mardi 4 novembre 2008

L’annonce de Bouteflika, à cinq mois des présidentielles, d’une révision constitutionnelle imminente, demeure trop vague. Elle appelle néanmoins des remarques de principe sur un plan démocratique.

 Le Président annonce une réforme des équilibres entre les institutions, sans référendum, par l’article 176, alors que cet article énonce expressément que ces équilibres ne peuvent être changés par le seul vote du parlement.

Pour autant, la tenue d’un référendum dans les conditions politiques actuelles n’aurait rien de la consultation du peuple. Le monopole sur les médias lourds, la quasi impossibilité d’obtenir un agrément pour un journal, pour la moindre association ou pour un parti, fut il créé par un ex premier ministre, notable du régime, les entraves à l’exercice du droit syndical du droit de grève et du droit de manifester, les pressions sur les médias et les organisations agréées, il ne reste pas beaucoup de place pour l’expression libre et souveraine du peuple.

Nous ne savons pas encore le détail de la révision mais une remarque préliminaire s’impose : l’esprit et la lettre de la constitution actuellement en vigueur sont violés continûment. L’état d’urgence depuis 17 ans et la gestion par ordonnance prive le parlement de toute attribution réelle violant l’esprit de la Constitution qui les conçoit comme dispositif d’urgence à ratifier au plus vite. La fixation du cours du baril à 19 puis 37 dollars, sans rapport avec la réalité économique, fait échapper l’essentiel des dépenses de l’Etat au contrôle à priori des élus du peuple. Enfin et surtout, deux chefs de gouvernements successifs, Belkhadem et Ouyahia se sont dérobés à l’obligation constitutionnelle clairement énoncée de soumettre leur programme à l’approbation de l’APN et à présenter un bilan annuel au débat et la censure du parlement. Quand on ne respecte pas les lois actuelles, leur modification apparaît dérisoire. .

Nous sommes inquiets sur le souci annoncé de défendre les institutions ou les valeurs du pays qui ne nous semblent aucunement menacées. Cela augure de mesures d’intimidation contre la liberté d’expression des citoyens.

La réforme la plus grave est celle, évoquée précédemment, de l’équilibre des institutions. Sans connaître le détail proposé, notre inquiétude est la dérive monarchique engagée par le pouvoir alors que la démocratie recommanderait au contraire d’amender en sens contraire l’édifice, outrageusement présidentiel, de notre constitution actuelle.

Bouteflika parle d’assurer la liberté de choix du peuple. Mais la seule liberté envisagée semble être celle de le choisir, lui, pour un troisième mandat. Il y a pourtant tant de libertés autrement plus essentielles qui manquent au citoyen. L’expérience de son pouvoir autoritaire au profit d’une politique ultra libérale, au service des grandes puissances, fait notre opposition à son troisième mandat plus déterminée encore que notre opposition à son premier et à son deuxième mandat.

En attendant de connaître le texte exact, il est clair que la garantie d’une présence féminine dans les assemblées élues correspond à une demande démocratique légitime des militantes féministes. Que vient faire cet amendement dans cette réforme ? Tout le peuple sait que la révision est entièrement dédiée à la satisfaction des ambitions présidentielles, celle d’un troisième mandat et celle de la codification de ses pleins pouvoirs ?

En tout cas, l’annonce de la révision constitutionnelle termine une longue farce qui a déshonoré la coalition gouvernementale, les deux chambres et toute la société civile du président. Enfin les soutiens de la révision et de la ouhda thalitha qui monopolisent l’expression politique sauront enfin dans quelques jours ce qu’ils ont soutenu avec une ferveur indécente depuis plusieurs années.

 SN du PST. Alger le 29 octobre 2008