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Nos enfants

Publie le mardi 31 octobre 2006 par Open-Publishing
14 commentaires

de Bernard Langlois

Oui, ce sont bien des enfants, nos enfants, les tristes héros de cette histoire de bus cramé à Marseille.
Des enfants jouant avec de l’essence et un briquet, parce que personne ne leur a jamais appris que ça pouvait être dangereux, que ça pouvait avoir des conséquences terribles.

Ce n’est pas la première fois (souvenez-vous de ces gamines qui avaient enflammé la boîte aux lettres d’une copine, pour quelque grief de gamines, et le drame qui s’en était suivi), ce ne sera pas la dernière. Parce que l’émulation, la contagion. Peut-être que le drame de Marseille, le souvenir de cette pauvre petite victime - une enfant aussi, une jeune femme - transformée en torche, le choc que ça provoque, donneront un coup d’arrêt à ce jeu de petits cons : faire flamber un bus. Peut-être.

Mais il y aura d’autres jeux de cons qui prendront le relais, et d’autres drames.

Nos enfants ? J’en entends qui protestent. « Les miens ne sont pas comme ça. » Soit. Je vais vous dire : les miens non plus (enfin, mes petits-enfants, parce que mes enfants ne sont plus des enfants ...). Ils ont toujours su qu’on ne jouait pas avec les allumettes. On leur a appris.
Quand je dis : nos enfants, c’est manière de parler. Je veux dire : les enfants de ce pays où nous vivons, la France. Les enfants de la République.

Je veux dire que nous avons tous, collectivement, la responsabilité de ces enfants-là, qui vivent ici, dans notre pays, qui y sont nés, y resteront - même s’ils ont des origines lointaines, « exotiques », « indigènes ». Ils sont sensibles, gais, attachants, comme tous les enfants ; ils sont aussi remuants, terribles, intenables, comme tous les enfants ; mais à la puissance dix. Parlez-en avec des profs qui exercent dans des quartiers « sensibles » : ils vous diront qu’ils les aiment, ces petits, qu’ils savent être charmeurs, adorables.

Mais aussi qu’il leur arrive de les détester, de les craindre. Les mêmes parfois, tour à tour. Prof dans ces quartiers, avec ces gosses-là - qui dès 13-14 ans vous dépassent parfois d’une tête -, ce n’est vraiment pas une sinécure. Il faut, pour tenir, une vraie vocation. Au bout de quelques années de carrière, beaucoup de jeunes profs, usés, demandent leur changement pour des bahuts plus calmes. Ils vont enseigner chez les enfants de bourges, c’est plus « cool », on les comprend.

N’empêche : parfois, ils les regrettent, leurs petits sauvageons.

SARKO , DEMISSION !

Alors, on va en faire quoi de ces gamins criminels quand on aura mis la main dessus (si on leur met la main dessus) ?
Les punir, bien sûr. Tout crime mérite punition (le crime étant ici l’incendie du bus, pas les brûlures de la jeune femme - qui lutte encore contre la mort ce mardi matin -, qui en sont la conséquence ; on ne peut penser qu’il y avait intention de blesser, pire tuer ...), mais quelle punition ? La prison pourrissoir, où ils apprendront à devenir de vrais gangsters ? Le « centre d’éducation fermé », sans doute préférable, où l’on tâchera de les « redresser » (avant de les renvoyer à l’ANPE) ? Il n’y a pas de solution miracle.

Hors une extrême droite enfermée dans ses vitupérations racistes ordinaires, et qui n’a pas plus de remède que les autres forces du champ politique, chacun sait bien que ces criminels sont en même temps des victimes. Les victimes d’une société pourrie jusqu’à la moelle, où le chômage massif et la relégation sont devenus au fil des ans la norme, qui ne fait rien pour y remédier - pas plus hier qu’aujourd’hui -, sauf de l’esbroufe (hier Tapie, aujourd’hui Borloo), parce qu’au fond elle arrange tout le monde, cette situation, et d’abord un certain patronat (le même qui bétonne à tout va et qui inonde les antennes de télé de programmes merdiques, si vous voyez ce que je veux dire) pour qui ce chômage massif est une garantie de docilité de sa main d’œuvre, qui redoute de passer à la trappe.

Quant aux politiques, à part des élus de terrain (nombreux de gauche - ségrégation sociale oblige -, certains de droite - sont pas tous des têtes à claques comme Raoult !), qui font ce qu’ils peuvent pour écoper et s’usent à obstruer les voies d’eau, les plus nombreux se refusent à des remises en cause radicales, englués qu’ils sont dans le dogme de « la seule politique possible », enfermés dans leur « cercle de la raison », incapables de voir à quelle vitesse nous allons dans le mur ; quand ils ne fondent pas, pour les pires, leur destin personnel sur une stratégie de la tension supposée leur rallier des électeurs terrorisés. Et il faudra bien, à ce propos, faire cesser le petit jeu de ce « ministre de l’intérieur à temps partiel » (heureuse formule de Hollande) qui n’en finit plus d’user des moyens de l’Etat à son profit personnel de candidat.

L’exigence de la démission de Sarkozy, que demandent même certains syndicats de policiers, devient une urgence, non ? Je ne dis pas que ça réglerait tout, loin de là, mais ça enverrait au moins un signal positif.
Et ce serait de salubrité publique ...

[ Extrait du bloc-notes de Politis, à paraître jeudi 2/11/06 ]

Messages

  • Moi, je suis tout à fait d’accord avec le terme "nos enfants".
    D’abord, parce que tous les enfants sont nos enfants.
    Mais aussi parce que, même très soigneusement élevés, nos enfants (les nôtres perso) nous réservent toujours des surprises. Bonnes, heureusement, mais aussi quelquefois mauvaises.
    Nous ne maîtrisons pas tout dans l’éducation de nos enfants, et des passages à l’acte irraisonnés peuvent se produire. Surtout en matière de feu, thème très propice aux dérapages de l’inconscient.
    En tant que parents, soyons modestes...
    MC

  • Bien sur que les mots "nos enfants" sont justes car ils impliquent la résponsabilité de chacun d’entre nous pour ce que nous avons laissé faire des banlieues ou des quartiers populaires .
    mais quand je lis : "" Tout crime mérite punition (le crime étant ici l’incendie du bus, pas les brûlures de la jeune femme - qui lutte encore contre la mort ce mardi matin -, qui en sont la conséquence ; on ne peut penser qu’il y avait intention de blesser, pire tuer ...), ""
    je ne suis pas d’accord , quand à quinze ou seize ans on balance du liquide incendiaire au milieu d’un bus et qu’on craque une allumette alors qu’il y a des passagers , on sait trés bien ce qu’on fait et pourquoi on le fait , s’il n’avait pas eu l’intention de blesser ou de tuer , ils auraient fait descendre les passagers avant de craquer l’allumette !
    vous seriez capable de dire ce que vous ecrivez à la jeune femme de vingt six ans , qui , si elle survit , restera handycapée à vie ?
    Elle preparait un master de nutrition d’apres ce qui a été annoncé , je pense qu’elle aurait été fort utile à son pays , quel qu’il soit , quel drame physique pour elle et quel gigantesque gachis .
    Ces criminels doivent etre réeduqués *, formés et condamnés à servir pendant quelques années dans un service de grands brulés , ce n’est qu’a ce prix qu’ils prendront conscience de leur acte .
    * je ne parle pas de camps de réeducation à la sovietique ou à la chinoise , je parle de réeduquer au sens de recommencer leur éducation en milieu fermé , de les former à un metier d’aide infirmier ou d’infirmier et de les faire travailler , la prison ne servirait à rien !

    claude de Toulouse .

    PS : Si dans notre sphére politique nous ne prenons pas en compte le fait que les cinq ou dix prochaines années devront prioritairement etre consacrées à la refonte totale des banlieues , il n’est meme pas nécéssaire de presenter un candidat de l’alternative unitaire .

    • merci ! Claude d’exprimer aussi bien, ce que je pense...

      (claude, de lyon, mère de trois ados..).

    • A Claude, de lyon :
      Si tu es mère de trois ados, tu dois savoir (ou tu sauras un jour) qu’ils ne mesurent pas toujours les conséquences de ce qu’ils font, qu’ils sont parfois victimes de l’impulsion d’un moment. Et le feu, ça va très vite et ça ne pardonne pas. Je sais de quoi je parle, mon fils a un jour mis le feu à la mob d’un copain. Un briquet sur une fuite d’essence, et impossible de maîtriser le feu.
      Il était incapable d’expliquer ce qui lui avait passé par la tête, il n’avait absolument pas imaginé la suite.
      MC

  • CE QUI EST RASSURANT

    C’EST DE VOIR A QUEL POINT LES JEUNES SE SOUTIENNENT,

    MALGRE LES DIFFERENCES DE CLASSE...SOCIALES

    Ils sont solidaires car ils savent que c’est leur avenir à tous qui est menacé

    et que les jeunes défavorisés, quelque part, se battent pour l’ensemble.

    Michèle

  • 30 ans que j’entends parler de ghettos et que nous les combattons parce qu’ils sont le résultat d’une politique officielle et permanente malgré les discours. Moi qui suis un " français" j’ai expérimenté la facilité avec laquelle j’ai pu sortir de mon quartier "difficile" pour habiter où je le désirais, et l’impossibilité pour mes amis Français ou non d’origine arabe d’échapper ne serait-ce qu’un peu à l’emprise d’ une communauté qu’ils ont laissée en Afrique du Nord. il faut toujours recommencer les mêmes discours et dire que ces enfants ne sont pas "nos enfants" parce qu’on n’en a pas voulu. Nous les progressistes on a laissé la situation s’envenimer, on n’a pas compris que les maires communistes n’étaient pas racistes, que leur "communautarisme" était républicain, repectueux de tous,qu’ils ne voulaient pas de ces ghettos ethniques de misère, ils voulaient la diversité totale dans tous les quartiers dans toutes les villes. Il ne suffit pas de faire péter des tours, il faut que la population soit diverse, mélangée comme le sont certaines de nos familles (la mienne par exemple) qu’on ne refuse pas à mes amis de pouvoir déménager dans la ville quant ils sont inquiets de l’environnement de leurs enfants. Je peux vous en raconter des histoires, de ces familles étouffées par les traditions et la religion qu’on leur impose de fait ici, sinon gare aux voisins, alors qu’ils ne demandaient qu’à être avec nous avec leurs enfants, "nos enfants".
    Neuilly, pas de problème 0 logement sociaux, mais ghetto de riches. Quant est-ce qu’on va en finir avec cette américanisation qui nous bouffe comme un cancer ? Melting pot empoisonné. Le respect des diversités ce n’est pas cela, ce n’est pas non plus l’uniformité, c’est le partage. Arrêtons de les plaindre aux habitants des cités... Ne baissons pas les bras. JdesP

  • OUI ce sont bien "nos enfants". Ce que nous avons fait d’eux est une responsabilité et une douleur colllective qui doit nous interroger plus qu’attiser la recherche d’un éxutoire facile qui nous ferait penser que cela ne peut arriver "qu’aux enfants des autres" ; à la "racaille" stigmatisée par un ministre lui-même incendiaire et qui est aussi la honte de la République.

    OUI il faut refuser la stigmatisation d’une "France dangereuse" qui mériterait karcher, lois répressives et centres de détention préventive. Lorsque nos "enfants" seront plus nombreus encore à percevoir le regard de haine que nous portons sur eux, il faut craindre que leur désespoir collectif ne conduise au pire dont nous n’observons que les soubresauts. Les ADULTES qui se désolidarisent de leur jeunesse signent leur irresponsabilité voire leur schizophrénie. OUI il faut saluer l’immense mérite et en premier celui des enseignants, de tous ceux qui portent sur eux un regard parfois plus chaleureux que celui de leurs propre entourage . Il faut soutenir ceux-là qui refusent de devenir demain des auxiliaires de police pour préserver le lien de confiance qui rend un avenir possible et l’accession à une dignité reconnue dés l’enfance.

    OUI la jeunesse de ce pays reproduit en l’amplifiant la détresse sociale de tous. Il n’y a qu’un seul peuple dont une large frange adulte est privée de moyens de vivre au présent et une large frange encore jeune se sait déja privée d’avenir . NON dire cela n’est pas tenter de trouver excuse aux délits et crimes qui sont commis , mais poser au contraire l’exigence d’une justice, y compris pénale, qui cesse d’être une justice "de classe", organisant l’impunité des plus grands crimes qui participent à la destruction du lien social et des solidarités et renforcant la pénalisation aussi bien des authentiques délits commis que des actions politiques ou syndicales qui défendent "un autre monde possible". Lorsque la justice elle-même est mise sous tutelle par un représentant du pouvoir exécutif et prétend l’obliger à pénaliser la "non-délation" par les travailleurs sociaux ou les professionnels de santé dans le cadre de la "prévention de la délinquance" , tous les ingrédients sont réunis de ruptures et de colères plus profondes encore. Une part importante du corps judiciaire mesure ce péril, ainsi que les syndicats policiers eux-mêmes qui commencent à comprendre que chaque attaque contre l’un d’entre-eux est instrumentalisée dans un projet politique dont ils n’ont pas envie de devenir solidaire.Lorsque la force elle-même n’est plus au service du Droit, mais au service d’un pouvoir exécutif, sont réunies les conditions d’un pouvoir dont le projet doit être qualifié de totalitaire.

    La manière dont nous "traiterons" la suite de cette terrible affaire, avec toute la compassion et le soutien nécessaire à la victime, sera révélatrice aussi de la nature de la société que nous serons capables d’imaginer pour nos enfants. Le ton de la presse qui aboie avec les chiens, hurle avec les loups, et demain marchera au pas avec les milices, peut nous inquietter.

    Mais dans d’autres circonstances le peuple de ce pays a su montrer sa maturité plus grande que celle de certains qui prétendent nous représenter. Les vrais "dépositaires" de ce qui fait notre humanité ne sont pas les professionnels de la représentation ou de l’ordre ; ce sont chacun et chacune d’entre nous.

    Jacques RICHAUD

  • Je lis dans un des commentaires et c’est alarmant, s’agissant des propos d’un militant de gauche : « Je parle de rééduquer au sens de recommencer leur éducation en milieu fermé »

    Des camps qui ne seraient pas des camps mais en « milieu fermé » ? Cela signifie donc qu’il faut les garder, quand même, non ? (QUI ? La police ? L’armée ?). Donc, à la jeunesse sans repères, sans loi, la société ne saurait répondre que par les cris d’ihorreur, la répression et l’enfermement ?

    Une rééducation ? Outre que le terme employé est, disons, maladroit, il implique que l’Etat a dûment fourni les moyens d’une éducation au départ.

    Ces jeunes, qui, par ignorance, bêtise crasse et / ou insensibilité sont à l’origine de ce drame atroce ont-ils vraiment eu la possibilité d’accéder à l’éducation nécessaire, sont-ils tout seuls, à 15-16 ans, responsables d’avoir gâché leurs chances de devenir « aides infirmiers ou infirmiers » ?

    Enfin, est-ce au citoyen lambda de s’ériger en justicier et d’exiger les têtes ou bien est-ce à la Justice de décider sereinement, en s’appuyant sur les lois de la République ?

    Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit, à savoir que je suis insensible aux malheurs de la victime - c’est loin d’être le cas, ni que je ne veux pas que ces jeunes criminels soient punis.
    J’estime simplement que ce n’est pas à l’opinion publique de les juger et de les condamner en levant le pouce vers le haut dans un procès faussé par l’émotion que le crime a suscitée, à juste titre.

    Bravo à Jacques Richaud qui nous offre, une fois encore, une analyse de qualité.

    MaV

    • à MaV

      tu dis dans ta réponse : "" Donc, à la jeunesse sans repères, sans loi, la société ne saurait répondre que par les cris d’ihorreur, la répression et l’enfermement ?""
      Je ne parle pas de la jeunesse en général , il ne t’aura pas échappé , que je parlais des individus dont il est question dans le texte de Langlois , et je ne peux imaginer un seul instant , bien que "militant de gauche" , qu’ils echappent à une sanction proportionnelle à leur crime .
      Cette sanction dans la société que nous devons batir ne devra pas etre vecue dans l’horreur et la repression , mais certainement dans la privation de liberté pendant un temps .
      j’ai parlé de rééducation , ce mot renvoit à des réalités du passé que j’ai pris soin d’eliminer .
      en y réfléchissant je crois qu’il vaudrait mieux parler de reconstruction , mais je n’ai pas le temps de developper .
      Enfin tu me fais reproche de me prendre pour la justice , ce qui n’est pas le cas , encore une fois ce texte répondait à une partie de l’article de Langlois qui m’avait choqué , mais la réponse sera de toute façon une réponse populaire , le crime etant passible des assises .
      je te renvoie enfin à mon introduction et à mon PS qui marquent bien la responsabilité que je prend dans la miserable aventure de ces jeunes criminels .

      claude de Toulouse .

  • Si notre chef-lieu est tranquille, c’est grâce à plusieurs décennies de mixité sociale voulue par la municipalité. Dans tous les quartiers se regroupent les anciennes habitations de l’ancien village devenue banlieue, puis ensuite un vrai quartier, avec des immeubles sociaux séparés par des résidences de luxe et des pavillons bon marché ou plus cossus. Tout cela avec les jardins potagers des pavillons, les espaces verts et ouverts à tous au bas des immeubles où jouent les enfants de tout le quartier (même ceux des pavillons) qui fréquentent tous l’école ou le collège du quartier. Si un gamin fait une bêtise ou se montre impoli, on lui fait réparer sa bêtise , il sait qu’on le dira aux parents et c’est réglé. Pour cela, il faut qu’il y ait ce concensus qui s’est installé au fil des années et le fait que les enfants fréquentent tous la même école et le même collège du quartier est un atout car les parents se connaissent au moins de vue, toutes nationalités confondues, et discutent à la sortie de l’école.
    Même au centre-ville plus bourgeois, certains immeubles ont des logements sociaux occupés par des familles de sans-papiers maliens, aidées dans leurs démarches par leurs voisins. C’est une question de volonté municipale .

    • J’espère que cette jeune femme va s’en tirer.
      Victime d’une violence sur-médiatisée, elle sera vite oubliée au profit du jeu politique.
      Sarkosy peut verser des larmes de crocodile.
      Quant au sort des 5 jeunes en garde à vue, l’opinion je pense va s’en charger.
      Ils ne vont pas être ré-éduqués, ils vont être broyés, à la satisfaction de tous, je pense.
      Cela laissera un temps de silence bienvenu pour mettre en oeuvre des opérations policières bien musclées.

  • Je viens du Bondy Blog où ça cause de la banlieue. Le blog a été investi par le FN
    Depuis qu’on en parle à France Inter, dans le Monde et sur FR3, c’est devenu un espace de propagande.

    Toutes les bonnes volonté sont bienvenue pour sauver ce qui fut jusque là un espace de libre parole.

    Les principaux FN sont Phiconvert, GremlinZ94, Bernier, Youpie... Et quelques autres. Pour que cet espace de liberté ne devienne pas malade de la peste brune, je compte sur vous.

    TASMANT

  • En fait il ne s’agit jamais que de rebondir sur ce fait-divers pour aborder le thème : "nos enfants", bonne porte d’entrée pour ensuite aborder le thème : "ce système".

    C’est un peu dommage si ce sujet très important attend un fait-divers pour devenir intéressant.
    C’est surtout le bas âge des ptits gars qui aura conditionné ce thème alors.
    Même si pour ma part il n’est pas encore possible d’écarter d’autres thèses plus conspirationnistes.

    Une question de société.
    Les actes criminels peuvent varier de nature, et si aujourd’hui on constate une augmentation du professionnalisme terroriste, c’est aussi que toute la pyramide de cette violence gonfle.

    A sa base est la violence morale, une somme de procédures venues des adultes et transmises à "nos enfants" qui les frustrent et les inhibe.

    ’Nos enfants" voient vite qu’il n’y a rien à faire sur cette terre.
    Tout ce qu’il y a de bon est imaginaire, et tout ce qui importe est physique, ça fait une grave scission. Une grave déprime. qui a des causes matérielles, et qui les accentue.
    Car outre les révoltés (les énergiques) il y a ceux qui se suicident sans rien dire, ceux qui n’accorde aucun intérêt aux procédures culturelles (les détachés), ceux qui s’enferment chez eux et n’ont pas de relations sociale, tout ça ce sont des variantes du même malaise.

    A un moment donné à cause de ce mauvais traitement réservé à ces actes qui sont parlants de problèmes plus vastes et profonds (répression = réponse inappropriée = violence), la violence peut muter vers une augmentation des crimes inopinés.
    Comme ce garçon de 15 ans qui a soudainement tué une copine à coups de couteaux en se référant à un film qui faisait pareil.
    Sans savoir pourquoi. Sans qu’on puisse accuser personne.

    Ainsi les accusations d’aujourd’hui n’auront plus lieux d’être, (proclamer "chez moi c’est calme" constitue une accusation) tandis que les crimes continueront, voire augmenteront.
    Tant qu’une réponse appropriée n’est pas apportée, c’est logique que ça continue.
    Les beaux discours uniquement appuyés sur l’effet psychologique du slogan sont d’une très faible efficacité face à cela.

    Alors on leur répond "si vous avez des propositions, parlez !" mais pour faire quoi ? Se faire récupérer est le summum du succès d’une idée.
    Ce n’est pas comme ça qu’une idée sérieuse entre dans l’engrenage des fonctionnements, demander à entendre une phrase magique en réponse à tous les problèmes et leur profondeur, c’est à la limite de l’insulte.

    Le pouvoir au peuple ?
    On leur dit aussi avec ingénuité "allez voter" eh oui c’est le seul moyen, il n’y en a pas de meilleur, mais voilà quoi, la plus grande révolution possible c’est de voter pour qui déjà ?

    Si il y a trop de divergences entre les gens, si la plupart vote par effet-mouton, si le résultat ne convient pas à une part importante de la population, on arrive aux limites du système démocratique, car il devient peu efficace.
    Si il faudrait diviser la société et créer deux pays avec les riches d’un côté et les pauvres de l’autre, si c’est ça qui arrange les affaires de tout le monde, alors c’est déjà la preuve d’un échec. Imaginez ça, la France quand même, pays des Droits de l’Homme, divisée. Avec un mur de protection entre les deux pourquoi pas ?
    C’est la dernière mode en ce moment.

    Que faut-il faire pour obtenir ce qui est juste ?
    Si cette question intéresse quelqu’un, le simple fait de se le demander initie le travail profitable qui en sera la réponse.

    A la base du problème de fond
    Toute l’éducation est le mot contraire du mot "stimulante", alors que la stimulation de l’acuité intellectuelle devrait être la principale ligne directrice de l’instruction. C’est elle qui permet de faire évoluer ce qui est ensuite nouvellement instruit aux jeunes. (dans un monde normal ce serait comme ça)
    Là aussi, on récolte ce que l’on sème.
    Ça n’est pas injuste.

     8119

  • Mon cher Bernard,

    Cela fait longtemps que j’apprécie vos écrits sur Politis.

    Mais là, je pense que vous oubliez une donnée essentielle du problème :

    Le conditionnement par la télévision et les productions "artistiques" consommées par "nos enfants".

    Quelles sont les références culturelles de "nos enfants" ?

    Des séries américaines ou le bon tue le méchant à la fin, des productions hollywoodiennes du même accabit (la palme revenant à Scarface ...), des discours de haine aboyés par notre nabot nationnal, des jeux vidéos où le sport favori est d’écraser les piétons ou de tirer sur tout ce qui bouge, des publicités vantant les mérites de produits dont la plupart de nos enfants seront privés faute d’un emploi, des pseudos tubes de rap au rabais vomissant la haine mais se vendant bien, des discours encourageants appelant à la "fin de l’Histoire", au renoncement à l’utopie et au fait qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde, des images d’actualités montrant toujours plus de violences sur des civils (activistes ou terroristes de Cana ), par une presse se gardant bien de dénoncer les bourreaux, sans compter l’étalage odieux des faits divers avec une surenchère sur ceux concernant la pédophilie ...

    Dans ce contexte, où le moins que l’on puisse dire est que nos élites ne brillent pas par leur sagesse, exiger celle (la sagesse) de nos enfants soumis à un tel conditionnement me paraît idiot. Dire à cet enfant des citées : "il n’y a pas de place pour toi dans cette société" , et ne pas s’attendre à sa réponse : "OK, mais vous ne l’emporterez pas en paradis ...", c’est être profondément malhonnête envers soi même.

    Pour ma part, je pense que nous assistons là aux prémices d’évènements bien plus graves.

    Soit nous construisons une société ou il y a de la place pour chacun, et nous n’aurons qu’à éduquer nos enfants, soit nous continuons dans la voie actuelle et nous aurons à les enfermer dans des "centres de rééducation", ou tout simplement s’en débarasser comme cela arrive dèjà en Palestine, en Irak, en Inde et en Chine (pour les filles), aux US et en Amérique du sud, Colombie, Brésil, Honduras et autres où les gouvernants n’hésitent plus à leur fournir armes et drogues pour justifier leurs interventions ...

    Visiblement, beaucoup "d’intellectuels médiatiques" préfèrent la seconde solution ...

    Gégé