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"Nous irons jusqu’au bout contre la réforme des retraites"

Publie le lundi 30 août 2010 par Open-Publishing
9 commentaires

Face à un président qu’il estime fragilisé, Bernard Thibault durcit le ton. Il appelle à des assemblées générales au lendemain de la grève du 7 septembre.

Ahuit jours de la mobilisation contre la réforme des retraites, le secrétaire général de la fait dans « le Parisien » et « Aujourd’hui en  » sa rentrée. Très critique envers , qu’il accuse de chasser sur les terres du FN, il juge que l’affaire Woerth-Bettencourt est un « motif supplémentaire d’exaspération » pour les salariés.

Après la journée du 7 septembre, où il table sur plus de 2 millions de manifestants, il annonce déjà de nouvelles actions.

Le gouvernement vient d’annoncer son intention d’amender le projet de loi sur les retraites dès le 7 septembre, concernant la pénibilité, les polypensionnés, les carrières longues. Votre réaction ?
BERNARD THIBAULT.
Il n’y a absolument rien de nouveau. Le 24 juin, Nicolas Sarkozy avait déjà demandé aux ministres de rester en contact avec les organisations syndicales sur la pénibilité, les carrières longues et la situation des polypensionnés.

Un président de la République au plus bas dans les sondages, un ministre du Travail affaibli par l’affaire Woerth-Bettencourt… Ce climat politique difficile pour Nicolas Sarkozy peut-il jouer en faveur des syndicats à huit jours de la mobilisation ?
Le président de la République est plus fragile en cette rentrée qu’avant l’été lorsqu’il a annoncé la philosophie du projet de réforme des retraites. Depuis, les Français savent à quoi s’attendre et les mobilisations n’ont fait que grossir. Parallèlement, les critiques à l’égard du chef de l’Etat se sont multipliées sur l’orientation économique et sociale et les tentatives de diversion visant à changer le terrain du débat.

A quoi pensez-vous ?
Durant l’été, Nicolas Sarkozy a choisi de braquer les projecteurs sur la sécurité, la délinquance et l’immigration dans une vision strictement électoraliste avec des insinuations condamnables. Cela suscite l’indignation au-delà même des clivages politiques traditionnels. Jusqu’à présent, ce registre était réservé dans notre pays au Front national. La CGT est d’ailleurs partie prenante de l’appel à la manifestation du 4 septembre pour la défense des droits de l’homme. Je serai présent.

Eric Woerth est-il, selon vous, à même de mener la réforme des retraites jusqu’au bout ?
Dans un premier temps, nous n’avons pas considéré qu’il était de notre ressort de commenter les différentes péripéties du ministre du Travail. Aujourd’hui, il est au cœur de la polémique et en sursis comme tous les ministres avant le remaniement ministériel. Cela ne facilite pas la tâche des syndicats. Tout ce qu’on peut dire sur le projet de loi risque de passer au second plan. Parce que la consigne est de « défendre le soldat Woerth ». Voilà des motifs d’exaspération supplémentaires qui nécessitent la participation du plus grand nombre à la journée d’action du 7 septembre.

Tout le monde s’attend à une forte journée d’action. N’est-ce pas crier trop vite victoire ?
Nous avons déjà fait deux millions de manifestants le 24 juin sans Force ouvrière. Avec FO, ce serait logique qu’on fasse plus. Il reste quelques jours pour convaincre le plus grand nombre de mécontents que les carottes ne sont pas cuites. Le gouvernement va bien sûr essayer de dissuader les Français en continuant à dire qu’il ne changera rien sur l’essentiel. C’est-à-dire : la retraite à 62 ans et le recul de 65 ans à 67 ans de l’âge ouvrant droit à une retraite à taux plein. Nous allons tout faire pour que cette journée soit la plus impressionnante possible et que le président de la République prenne enfin la véritable mesure de la situation. Et si malgré cela Nicolas Sarkozy reste sourd, nous envisagerons des suites rapidement. Les syndicats feront le point dès le 8 septembre.

Quelles sont vos intentions concernant l’après 7 septembre ?
La CGT lancera des appels à des assemblées générales de personnel dans un maximum d’endroits pour en discuter avec les salariés. Certains syndicats cherchent à compenser leurs difficultés d’audience ou d’influence auprès des salariés par des mots d’ordre d’apparence plus radicale. Pour nous, la bonne stratégie syndicale, c’est celle qui entraîne au moment opportun le plus grand nombre de salariés.

L’unité retrouvée avec FO est-elle durable ?
Les uns et les autres nous portons des propositions ou des visions différentes. Mais nous sommes soudés par notre opposition claire à l’abandon du droit au départ à la retraite à 60 ans, soudés contre une réforme injuste et inefficace. L’important, c’est de pouvoir réunir nos forces pour combattre jusqu’au bout cette réforme gravissime qui vise à baisser le montant des pensions versées aux générations futures pour répondre aux injonctions des marchés. Nous avons bien réussi avec le CPE à inventer dans ce pays cette formule d’une loi votée et promulguée qui n’a jamais été appliquée. Le gouvernement ne sera donc pas au bout de ses peines s’il persiste après le 7 septembre.

De nouvelles grèves alors que l’avenir économique est incertain. Est-ce du syndicalisme responsable ?
Que dire alors de l’image de la France diffusée aujourd’hui par le gouvernement, du comportement de certains de ses ministres et des déclarations présidentielles ? C’est nettement plus dévastateur que les appels à la grève lancés par les syndicats comme dans d’autres pays d’Europe en ce moment.

http://www.leparisien.fr/abo-economie/nous-irons-jusqu-au-bout-contre-la-reforme-des-retraites-30-08-2010-1047670.php

Messages

  • avant manifs partout en france le samedi
    04 septembre pour montrer et faire savoir
    notre dégout du gouvernement et de sa
    clique.

  • "Certains syndicats cherchent à compenser leur manque d’audience ou d’influence auprès des salariés par des mots d’ordre d’apparence plus radicale". Oh les vilains ! Alors que Nanard propose des assemblées générales le 8, quand ce sera possible, afin de préparer la grosse manif de la saint Glinglin. C’est-y pas beau ?

  • à preuve du contraire, c’est encore du pipeau

    Rien venant de la conf’, des FD, des UD incitant à l’organisation de grèves reconductibles

    La SNCF, c’est le 7, "sec"

    dans ma boite, le "dirigeant" de la CGT-employés appelle une nouvelle fois à ... 55 minutes ( sans AG du personnel), et déconseille de faire grève une journée

  • T’inquiète pas Bernard !

    Y a quelqu’un qui m’a dit, qu’il va y avoir du monde dans la rue
    les 04 et 07 septembre.

    Pour le 08, on verra la mobilisation
    et s’il le faut, on sera prêt pour en remettre un couche.

    Bonne Chance à l’action....

  • Excusez-moi, mais les syndicats sont le pilier du système économique actuel. M. Sarkozy le sait. Il peut être tranquille, car le 7 septembre, la lutte des anciens et des futures salariés pour des meilleures conditions de travail et de retraite est absolument prévisible. La lutte des syndicats ne met nullement en cause le système économique actuel, au contraire, il le perfectionne. Avec l’aide des salariés de tous bords, le système économique actuel est en train de généraliser le contrôle du salariat de tous les domaines sur tous les mouvements, physique et virtuels, par l’automatisation (derniers exemples : suppression des caisses pour le dépôt et le retrait d’argent liquide et remplacement par des guichets automatiques, saisie des empreintes digitales lors de l’établissement des papiers d’identité, contrôle d’internet, googelisation des paysages ...). Ce n’est pas la lutte des classes qui va nous sauver de l’asphixie générale, puisqu’elle serait mortelle, comme si la tête luttait contre le propre corps et vice versa. Les classes dominantes (la plupart des patrons sont des salariés à hauts revenus) se sont internationalisées et volatilisées, alors que les classes dominées (la plupart sont des salariés à bas revenus) sont pressuriées et plaquées sur place. Donc, tant que les syndicats ne se décident pas pour une grêve générale illimitée pour reprendre en main la situation économique en inscrivant sur leurs drapeaux l’introduction d’un revenu garanti inconditionnel, ils ne remettront pas la tête sur les épaules mais ne font que s’assurer, comme toujours, d’une meilleure assise dans le jus productif, pendant que nous continuons à subir les effets de l’automatisation et de la robotisation et de l’accélération de la pression dans la cocotte sociale.
    angela anaconda

    • Chère Angela,

      Pourriez vous me donner une piste pour un peu d’espoir,
      Au moins, vous, vous ne faites pas dans la pénible répétition de propos "venimeux"..qui en restent au procès des dirigeants syndicaux et à une incroyable capacité à se persuader que les travailleurs de ce pays sont de pauvres bougres qui n’ont pas encore compris que le 4 septembre, comme le fut le 26 Octobre 1917 (le 7 Novembre pour notre calendrier ) c’est le matin du grand soir.!

      Pour peu qu’avant de partir en manifs on mette hors d’état de nuire Thibault, Chérèque et Mailly..

      Vous, chère Angela, vous avancez des pistes de réflexion pour l’action..
      Mais je dois être peu accessible à tout ce qui est dialectique car je m’y perds un peu.

      D’un côté vous affirmez :

      La lutte des syndicats ne met nullement en cause le système économique actuel, au contraire, il le perfectionne.

      Théoriquement, ce n’est pas faux ..

      Objectivement , par exem ple, l’augmentaion des salaires , est un moment d’acceptation de la notion de SALARIAT , d’exploitation, et donc ..le négation objective de la disparition des classes
      ..Le syndicat, en quelque sorte, exige de la peinture neuve pour la cage des salariés. ;

      Bien entendu , les marxistes "purs et durs" qui se régalent de cette répétition théorique (qui est JUSTE)..sont sympas:sauf quand leur dogmatisme les conduit à ricaner quand passe le cortège de ceux qui sont trop cons et si peu marxistes qu’ils ne supportent pas de vivre avec le Smic actuel, les minima dits socaiux et autres retraites de merde.
      .
      Bien que je ne me permette pas de vous classer chez ces intégristes d’un Marxisme mal digéré, je reste sur ma faim..

      Le début prometteur m’ayant mis en appétit je bute sur

      Ce n’est pas la lutte des classes qui va nous sauver de l’asphixie générale, puisqu’elle serait mortelle, comme si la tête luttait contre le propre corps et vice vers

      Ah bon, zut.Ce ne sont ni les syndicats ni la lutte des classes.

      J’ai eu peur que vous me demandiez d’attendre que Aubry Eva Joly et Mélanchon n’arrivent avec leurs recettes .

      Non, votre plan est plus hardi

      C’est l’utilisation,je dirais la "subversion" des Syndicats.dont vous dites plus haut que leur lutte (je vous cite)"ne met nullement en cause le système économique actuel, au contraire, il le perfectionne." .

      Des Syndicats qui, sans recours à la lutte des classes que vous décalez mortelle...servirait à quoi ?

      Ah, à lancer la fameuse grêve générale illimitée et avec une visée à te faire s’écrouler(de rire) le Capital !

      Si les syndicats ne se décident pas pour une grêve générale illimitée pour reprendre en main la situation économique en inscrivant sur leurs drapeaux l’introduction d’un revenu garanti inconditionnel, ils ne remettront pas la tête sur les épaules mais ne font que s’assurer, comme toujours, d’une meilleure assise dans le jus productif, pendant que nous continuons à subir les effets de l’automatisation et de la robotisation et de l’accélération de la pression dans la cocotte sociale.

      angela anaconda

      Chère Angela, ,

      Il est des jours ou je regrette le fossé des générations.

      Car si j’avais eu la chance de vous connaitre il ya quelques décennies, j’aurais été moins chiant pour mon patron.

      Et avec ce type d’étendard contre les injustices, je suis certain que ma retraite serait un peu plus importante qu’elle n’est.

      Simplementparce que le patronat a parfois lareconnaissance du ventre pour ceux qui ne risquent pas les dessaisir de leur POUVOIR de nuisance.

      Si vous voyez dans mon propos un rien de moquerie .....vous n’aurez pas tort.

      Bien cordialement

      AC

      Je dois avouer que j’ai hésité avant de polémiquer.

      A cause de votre pseudo, Angela

      Mais contrairement à moi les anacondas n’ont pas de venin.!

      Et comme le "net" assure la protection physique je ne risque pas de finir étouffé en raison des muscles s extrêmement puissants répartis sur tout le corps.des anacondas de la "vrai vie"

       :))

    • Ce matin 31 aout Bernard thibault etait invité a telematin ,le journaliste lui a posé la question " Demandez vous le retrait du texte de loi ?" il n’a pas répondu a la question et s’est contenté de critiquer le contenu .....

    • Précision :

      #
      Retrait ou pas du projet retraites : "la réponse appartient au gouvernement (Thibault)
      31/08/2010-[09:08] - AFP

      PARIS, 31 août 2010 (AFP) - Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a déclaré mardi sur France 2 que la question de savoir si le projet de loi sur les retraites devait ou non être retiré "appartient au gouvernement".

      Comme on lui demandait s’il revendiquait "le retrait" du texte, M. Thibault a affirmé : "Nous ne voulons pas de cette réforme". "La réponse appropriée appartient au gouvernement, il fait ce qu’il veut, il le retire, il le réécrit totalement, il le renvoie...", a-t-il ajouté. Selon le numéro un de la CGT, "si le président de la République maintient la décision" de reporter l’âge légal à 62 ans et l’âge pour une pension sans décote à 67 ans, "il n’y a pas d’amendement possible". Pour Bernard Thibault, ce projet de loi "vise principalement à faire des économies sur les retraites à verser à l’avenir, sur le dos des salariés (...) : on veut verser les retraites plus tard et dans des proportions moins importantes que par le passé". A propos de la journée d’action intersyndicale du 7 septembre, il a fait observer qu’une mobilisation début septembre, "ça ne s’est jamais produit". "Je ne pense pas que les Français soient résignés", a-t-il dit. Selon lui, "tout gouvernement ne peut pas résister à une pression sociale lorsque cette pression est suffisamment forte".

      http://www.france-info.com/ressources-afp-2010-08-31-retrait-ou-pas-du-projet-retraites-la-reponse-appartient-au-481618-69-69.html

    • Très fort pour noyer le poisson Nanard dans la droite ligne du syndicalisme à l’américaine en plus, bref à gerber. De toute façon tant que des abrutis(es) lobotomisés(ées) s’évertueront à voter pour Bidule ou Machin on ne risque pas de sortir du merdier