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Nouveau lumpenprolétariat et jeunes casseurs
Publie le vendredi 1er avril 2005 par Open-Publishing25 commentaires

par Brigitte Larguèze, Frédéric Goldbronn et José Reynes
Pour nous, parents de lycéens agressés le 8 mars, ce qui s’est passé ce jour-là nous laisse un goût amer. A la fois parce que ce sont nos enfants qui manifestaient et qui ont été blessés et traumatisés et parce que nous sommes depuis longtemps engagés dans le combat contre les politiques de relégation dont ces violences sont le résultat.
Mais ce désarroi est aussi redoublé par le silence gêné que l’on observe chez nombre de nos amis politiques, à gauche et à l’extrême gauche, comme si voir et penser cette situation nouvelle dérangeait le confort de leur représentation du monde. A la difficulté de faire partager l’expérience des victimes s’ajoute ainsi le déni de ceux qui devraient en être solidaires.
Nous sommes convaincus que refuser de penser cette réalité revient seulement à laisser les démagogues de tous bords s’en emparer, au risque de l’aggraver.
Ne nous y trompons pas : les violences du 8 mars, loin d’être un incident isolé, sont révélatrices de la crise qui traverse la société depuis de nombreuses années et annoncent de nouveaux lendemains qui déchantent. Si la présence des adultes et des services d’ordre syndicaux, à la manifestation du 15 mars, a permis de contenir de nouvelles agressions, elle n’est en rien une solution.
Nous qui avons fait nos premiers pas dans les luttes sociales à la fin des années 1970 sommes bien placés pour savoir que la jeunesse a besoin d’affirmer son autonomie politique et que les lycéens n’ont pas les moyens de s’auto-organiser efficacement pour affronter cette violence, sauf à se transformer eux-mêmes en milices d’autodéfense, ce que nous ne pouvons leur souhaiter. C’est donc la liberté même de manifester qui est remise en question.
D’abord, il faut rappeler les faits. Ceux qui n’ont pas assisté aux violences du 8 mars ou qui ne sont pas parents de victimes ont du mal à mesurer l’ampleur et la gravité de ce qui s’est passé ce jour-là. Contrairement aux années 1990, il ne s’agit pas d’actes isolés débordant la colère incontrôlée de "casseurs" révoltés, mais d’une violence massive (on parle d’un millier de "casseurs" pour 9 000 manifestants) et dirigée de façon exclusive et systématique contre les manifestants. Visages ensanglantés, filles traînées par les cheveux, lycéens en pleine crise de nerfs, bandes s’acharnant à dix, à coups de pied et de bâton, sur des gamins à terre.
Tous les témoignages décrivent ces scènes de cauchemar. Ce sont des centaines d’agressions qui ont eu lieu le 8 mars et des dizaines de gamins qui se sont retrouvés à l’hôpital, blessés et traumatisés. Sans parler des effets de cette violence sur l’imaginaire social de la jeunesse et de la terreur qu’elle a durablement installée dans l’esprit des plus tièdes. Ce qui a été cassé le 8 mars, c’est la manifestation lycéenne, contrainte de se disperser à mi-parcours, et avec elle la mobilisation des jeunes contre la loi Fillon et une éducation toujours plus inégalitaire.
Ces violences n’auraient pu avoir lieu sans la complicité passive des forces de l’ordre, qui ont assisté aux scènes de lynchage, souvent à quelques mètres, sans intervenir. Tout indique que le gouvernement a laissé faire, dans le but de briser la mobilisation lycéenne, au risque de nombreux dégâts collatéraux. C’est pourquoi nous demandons à ce qu’une enquête parlementaire soit menée pour faire le bilan de ces agressions (nombre d’admissions dans les hôpitaux et gravité des blessures, nombre de plaintes déposées) et la lumière sur le comportement des autorités.
Au-delà de cette question essentielle, il nous faut nous interroger pour comprendre comment des jeunes exclus du système scolaire, pour la plupart issus de l’immigration, en sont arrivés à considérer comme leurs ennemis d’autres jeunes manifestant pour l’égalité des chances. Or, à de rares exceptions près, les analyses proposées par les commentateurs sont incapables d’appréhender la nouveauté de cette situation. Ainsi Esther Benbassa se demande, dans Libération des 26 et 27 mars, si "dans les violences commises à l’égard des manifestants lycéens, il n’y a pas plutôt l’ancienne opposition bourgeois-prolétaires".
Cette lecture est doublement erronée. D’abord parce que les lycéens qui manifestaient le 8 mars n’étaient pas des "bourgeois", mais venaient essentiellement des couches moyennes et des classes populaires. Les lycéens de banlieue étaient d’ailleurs fortement représentés durant la manifestation et ont eux aussi été victimes des violences. A l’inverse, les écoles d’élite, publiques ou privées, où se reproduit la bourgeoisie, étaient évidemment absentes de la mobilisation.
Les agresseurs ne sont pas plus proches du prolétariat que les agressés de la bourgeoisie. Ils appartiennent plutôt à cette couche d’exclus née de la délocalisation massive du travail ouvrier à partir des années 1970 et de l’éclatement des anciennes solidarités qui y étaient liées. Discriminés par leurs origines sociales et ethniques, relégués dans des ghettos, orientés malgré eux dans des filières sans avenir, certains de ces jeunes plongent dans les mirages de l’économie parallèle et assouvissent leur fantasme de toute-puissance dans l’hyperviolence à la Orange mécanique, dernier réceptacle d’un capital corporel qui ne trouve plus à s’employer.
Exclus du système éducatif, ils le sont aussi des combats pour sa transformation et n’entretiennent plus avec ceux qui luttent que ressentiment et jalousie sociale.
Loin de contester le système, les identités refuges qu’ils se fabriquent au sein de leur sous-culture de ghetto le reproduisent jusqu’à la caricature : conquête de territoires, consommation effrénée de marques, haine de la différence, machisme, cynisme, business, guerre de tous contre tous. Plus que les "prolétaires", ces exclus des exclus rappellent le lumpenprolétariat, cette "armée de réserve du capital" décrite par Marx, qui constituait la "phalange de l’ordre" de Bonaparte ou qui servait d’auxiliaire de choc aux troupes d’Hitler et de Mussolini.
Comme on l’a vu le 8 mars, l’ordre néolibéral se nourrit de cette forme contrôlée d’illégalisme. Utilisée ponctuellement pour briser une manifestation parisienne, cette violence est en général maintenue à la périphérie, mais elle justifie en même temps un quadrillage généralisé et elle est forcément coupée des classes populaires puisque celles-ci en sont les premières victimes. Elle est politiquement sans péril et économiquement sans conséquences. Bouc émissaire de toutes les inquiétudes sociales, elle permet de fabriquer un "ennemi intérieur" face auquel l’Etat peut se constituer comme garant de l’ordre et justifie d’autant l’apartheid social et la logique sécuritaire qui en est le corollaire.
Le racisme est évidemment une composante de ce ressentiment. Tous les témoignages sur le 8 mars le corroborent et certains des agresseurs le revendiquent. Si, et il est essentiel de le souligner, nombre de manifestants étaient eux-mêmes issus de l’immigration, les bandes qui les attaquaient étaient bien des bandes ethniques. Elles traquaient surtout les "petits Blancs" et de préférence les petits blonds, même si elles ne se gênaient pas pour frapper les lycéens de couleur qui s’interposaient, traités de "suceurs de Blancs" pour l’occasion.
A défaut de nous plaire, ce constat ne devrait pas nous surprendre. Pourquoi les Juifs, les Arabes ou les Noirs, qui subissent l’explosion du racisme, comme viennent de le confirmer les travaux de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, ne deviendraient-ils pas, pour certains, racistes à leur tour à l’encontre de ces "petits Blancs" érigés en victimes expiatoires de leur exclusion sociale ?
L’histoire nous démontre que la pulsion raciste, l’exclusion de l’autre, et son contraire, le dépassement de l’altérité par l’affirmation d’une société commune, n’ont cessé de se livrer une lutte sans merci en tous lieux et depuis l’aube de l’humanité. La bête immonde sommeille en chacun et l’éclatement communautariste qui accompagne la barbarie libérale lui prépare encore de beaux jours.
Voir et penser ce racisme à l’envers est nécessaire pour comprendre le degré de fracture au sein de la jeunesse. Il ne s’agit en aucun cas de stigmatiser l’ensemble des jeunes issus de l’immigration, qui dans leur immense majorité ne le partagent pas. C’est pourquoi nous dénonçons l’appel lancé il y a quelques jours contre le "racisme et les ratonnades anti-Blancs", qui surfe sur le traumatisme du 8 mars pour collecter des signatures auprès des lycéens.
Comme le racisme est protéiforme, l’antiracisme est indivisible. Contre les démagogues communautaristes qui cherchent à mettre en concurrence la mémoire des crimes coloniaux et des génocides, et qui tentent d’instrumentaliser les souffrances du présent pour nous diviser, notre seule force est la réaffirmation, ici et maintenant, d’une communauté humaine possible.
Nous avons appris dans notre jeunesse que la notion de race n’avait pas de fondement scientifique et nous avons éduqué nos enfants pour en faire des citoyens du monde. Ni blancs, ni blacks, ni beurs, notre identité n’est pas seulement faite de nos origines, mais de ce que nous faisons de nos vies. Encore faudrait-il que ce monde accueille des citoyens libres et égaux. Pour l’heure, nous en sommes à la résistance, et, comme le disait Jean-Luc Godard dans son Eloge de l’amour, "il n’y a pas de résistance sans mémoire et sans universalisme".
Brigitte Larguèze, sociologue, Frédéric Goldbronn et José Reynes sont parents de lycéens blessés lors de la manifestation du 8 mars.
Messages
1. Provocation à la manif du 8 mars 2005, 1er avril 2005, 08:34
Que Le Monde se fasse le complice d’une telle provocation policière au lieu de la dénoncer est-il si étonnant ?
Lors de la puissante manif lycéenne du 8 mars 2005 à Paris, le pouvoir s’est adonné à une provocation diabolique. Il n’a pas osé envoyer les flics pour casser du lycéen, alors il s’y est pris autrement. Il a payé et manipulé quelques dixaines ou quelques centaines de "voyous de banlieue" afin qu’ils aillent se mélanger à la manif en se faisant passer pour les habituels "casseurs".
Mais, contrairement aux vrais "casseurs", les faux-"casseurs" ne s’en sont pas pris aux vitrines des magasins, ils n’ont pillé aucun supermarché, aucune cave de restaurant, aucune bijouterie, aucune banque. Ils s’en sont pris seulement aux lycéennes et aux lycéens. Leur volant leurs affaires, notamment leurs portables, et leur cassant tellement violemment la figure, et les choquant tellement, que certain-e-s manifestant-e-s crurent qu’il y avait eu des morts.
Je vous invite à lire le témoignage suivant :
http://paris.indymedia.org/article....
Le meilleur moyen d’empêcher le pouvoir de nous refaire un tel coup est de dénoncer cette provocation partout où l’on peut tout en signalant que les VRAIS "casseurs" ne s’attaquent JAMAIS aux manifestants, ils en font partie. Ils se battent d’une façon non pacifiste, mais ils se battent AVEC les manifestants ; pas contre eux !
Cette provocation gouvernementale avait plusieurs buts. Le but premier était de faire peur aux lycéens afin qu’ils ne retournent plus manifester (leur faire casser la gueule par des flics aurait abouti à un renforcement des manifestations). Mais aussi, comme les jeunes qui furent payés et manipulés pour casser la figure aux lycéens étaient en grande majorité des "Arabes", cela fait mal-voir les "Arabes" en général et cela favorise la politique pro-sioniste du gouvernement actuel en poussant au racisme anti-"arabe" !
Le but essentiel de cette provocation était de casser le mouvement. Dénoncer cette provocation le renforcera !
J’en profite pour rappeler que cette provocation policière a déjà été dénoncée par "Le collectif contre la criminalisation et le contrôle social des jeunes scolarisés" :
http://bellaciao.org/fr/?page=artic...
C’est en particulier pour éviter de nouvelles provocations, et pour pouvoir se défendre plus facilement, que, maintenant, les lycéens grévistes occupent souvent leurs locaux. Mais c’est aussi pour améliorer en leur faveur le rapport de force. Ce serait bien si leurs parents les imitaient et faisaient grève avec occupation des locaux !
GRÈVE GÉNÉRALE SAUVAGE TOTALE ET ILLIMITÉE !
OCCUPATION DES LOCAUX !
Et allons-y à fond, car :
NOUS N’AURONS QUE CE QUE NOUS PRENDRONS !
1. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 1er avril 2005, 08:59
Arriver dans un même article à dénoncer le plan Fillon et la politique Sharon est assez osé ....( la prochaine fois si vous pouviez dénoncer en même temps la politique menée par l’entraineur de l’équipe de foot cela ma fairait plaisir.
2. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 1er avril 2005, 09:18
Toujours cette belle théorie du complot pour refuser de regarder les choses en face, à savoir une fracture réelle entre ceux qui sont encore dans le système éducatif et ceux qui en sont exclus depuis déja bien longtemps.
Quant aux naïfs qui s’étonnent encore de la soit-disant passivité des forces de l’ordre, il devraient relire un peu l’histoire pour comprendre le rôle réel de l’armée et de la police qui est bien entendu la protection de l’état et rien d’autre. Par exemple il suffit de voir le suréquipement des CRS, équipement anti-émeutes qui porte bien son nom de même que leur formation dans les centres d’entrainement, pour comprendre ce à quoi ils doivent servir.
Question qui a dit :..." la délinquance des individus fonctionne en contrepoint à celle des gouvernements."
Ciao..
3. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 1er avril 2005, 11:57
Sur la photo on voit des agresseurs avec des blousons de cuir qui valent plusieurs centaines d’euros chacun. Les témoignages montrent qu’ils étaient organisés, nombreux et que les policiers étaient complices. Cela n’a rien d’un mouvement naturel crédible, ça pue la manipulation gouvernementale.
4. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 1er avril 2005, 14:50
Qui est le type qui dit "dénoncer dans le même article le plan Fillon et la politique de Sharon est assez osé" ? Quel amalgame tente d’opérer ce triste sire ? J’ai peur de trop bien comprendre...
Et bien moi je partage complétement l’analyse de cet article et m’associe à ceux qui dénoncent l’appel lancé le 25 mars à l’initiative du mouvement sioniste Hachomer Hatzaïr et Radio Shalom avec le concours de Finkielkraut, Kouchner, Julliard.
Ni blancs, ni blacks, ni beurs notre identité n’est pas seulement faite de nos origines, mais de ce que nous faisons de nos vies.
J’aimerai que ces signataires dénoncent avec le même empressement l’attitude des colons israélites en terre palestinienne. Il faut bien constater que ces gens là ont une notion très sélective du colonialisme et du racisme.
5. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 1er avril 2005, 20:20
C’est bien , continuons à nier la montée de la violence des jeunes de banlieu qui veulent tout (portable , fric ...) , le plus rapidement possible et de la manière la moins risquée possible
La pétition dont vous parlez est stupide , bien sur ; le probléme ce n’st pas du racisme antiblanc mais tout simplement l’appat du gain et il est moins risqué de tomber à 10 sur un jeune , une vieille que de s’attaquer à une banque.
6. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 1er avril 2005, 21:00
Mais, contrairement aux vrais "casseurs", les faux-"casseurs" ne s’en sont pas pris aux vitrines des magasins, ils n’ont pillé aucun supermarché, aucune cave de restaurant, aucune bijouterie, aucune banque. Ils s’en sont pris seulement aux lycéennes et aux lycéens.
7. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 1er avril 2005, 23:26
Si en 2005 tu crois encore ce que tu vois sur une photo tu marches à côté de tes pompes. la photographie ne montre pas le réel, c’est un point de vue instantané sur le monde, point de vue du photographe bien sur. Le reste n’est qu’interprétation.
L’histoire de la photographie est truffée depuis ses débuts de manipulations d’images, un peu de culture de l’image t’aurais appris qu’il faut toujours se méfier d’une image seule, non signée et qui vient d’on ne sait où ?
8. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 1er avril 2005, 23:41
et un coup de tonfa dans la gueule, c’est réel ?
et une dictature soft mais bien policière, c’est réel ?
allez, salut à demain dans la rue !
un ieuv de 68 toujours prêt... soyons féroces !
à bas l’état, les flics et les curés !
9. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 2 avril 2005, 10:33
je suis "heureuse" d’apprendre que "beurs" est une couleur ! comment peut-on l’associer à blancs et blacks ? Que la pétition soit une erreur, cela ne fait pas de doute, mêler votre anti-sionisme aux manifestations du 8 mars vous fait également entrer dans le cercle des communautaristes. C’est fortement regrettable. Les tabassages et vols qui ont eu lieu, sous l’oeil bienveillant et sans doute complice de la police, sont des pures provocs qui font le jeu du gouvernement pour diviser le mouvement lycéen. SVP ne jouez pas le même jeu. Le racisme et l’antisémitisme doivent se combattre en combattant contre les lois et mesures anti-sociales prises par le gouvernement et son allié le MEDEF. L’explosion du chômage exaspèrent les tensions, ce n’est pas le moment de jouer les diviseurs.
10. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 2 avril 2005, 11:37
Excellent commentaire !
11. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 2 avril 2005, 11:44
À ton avis qu’est ce qui est plus réel les photos de la prison d’Aboud Graïb ou la torture véritable pratiquée dans cette prison.
Àpart cela, d’accord avec toi pour ta conclusion.
12. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 4 avril 2005, 14:41
Il faudrait arrêter de délirer très cher ! Votre théorie du complot est bien belle mais avant d’affirmer des trucs pareils, prouvez-le !
Donc ces jeunes "casseurs", comme se sont amusés les médias à nous les décrire, auraient été payés par la police pour casser la mobilisation lycéenne. C’est du grand-guignol, imaginez les conséquences pour un gouvernement qui se laisserait aller à de tels actes ! Même si l’on vit dans une "dictature soft" comme certains se plaisent à le dire, l’information pourrait circuler. Je suis disposé à vous croire mais prouvez-le moi que ces gars ont été manipulés par le gouvernement ! Je le rappelle au passage :
"Rappel : nous effacerons les messages à caractère diffamatoire"
Ouvrez les yeux, ce qui s’est passé le 8 mars est bien plus grave que ça, nous avons assisté aux premières violences racistes "anti-Blancs" généralisés. C’est un constat plus qu’alarmant sur l’échec de l’intégration, et la situation sociale des banlieues. N’empêche que ces connards doivent être dénoncés, il existe toujours une autre solution que l’extrème-droite ! Car oui, j’assimile les auteurs des violences racistes du 8 mars à des fascistes, c’est le genre de personnes qui, dans le désarroi de la crise des années 20, auraient rejoint les chemises noires ou voter pour Hitler. Vous dénoncez les abrutis qui votent FN, vous le faîtes bien, mais dénoncez aussi ces violences inadmissibles !!! Si vous aviez été présents à la manif, vous auriez peut-être vu qu’on était en plein dans la ratonnade...
13. > Provocation à la manif du 8 mars 2005, 4 avril 2005, 22:12
désolé, mais les casseurs étaient en très grande majorité des blacks, qui sont arrivé par la ligne de métro 5, certaines rames étaient même arrétées avant BASTILLE ou ils "les casseurs " ont pu commencer les méfaits
j’y étais je suis monté à Bobigny et je les est vu arriver par petit groupe de 10 à 15 à chaque station jusqu’ a PANTIN .
s’il se produit un futur MAI 68 se sera avec eux,
Arrétons de réver la révolte est à nos portes
2. > Nouveau lumpenprolétariat et jeunes casseurs, 2 avril 2005, 00:39
Salut !
1) les gars en cuir sur la photo, c’est des gens du SO (des vigiles de boites privées, hé oui ! A méditer...) à la manif du 8 mars qui attrapent des jeunes sur le bord de la manif.
2) J’aimerai nuancer ce qui est dit plus haut :
On peut tout à fait expliquer le 8 mars par
1) les provocations instrumentalisée par la police (c’est relativement une habitude, c’est pas nouveau en fait)
2) L’émergence d’un fait nouveau : L’absence de vitrines cassées alors qu’il existe une violence manifestement massive de groupes de jeunes gens contre d’autres jeunes gens au sein de la manif. Ce ne sont donc pas en effet des casseurs au sens classique du terme (se retourner contre les symboles de la propriété privée, et occasionnellement se servir) mais des jeunes issus des quartiers et qui se défoulent de leur violence accumulée quotidiennement vers le plus facile (manif hyper encadrée par la police).
3) On ne pourra pas nier que le sentiment de No FUTUR est vécu de plus en plus massivement par les jeunes et qu’il n’est pas étranger à ce qui s’est passé. Si on ne répond pas à cela avant tout, on va participer à des divisions racistes de fait. C’est à la source qu’il faut voir, pas juger que sur les conséquences.
4) Il y a un décalage entre ces deux jeunesse, l’une qui apprend à s’organiser dans la lutte collective, l’autre qui suit des manifs et se lâche dans le " grand carnaval". Ceux qui ont donné des coups n’étaient pas aux AG, pourtant cela est TOUT A FAIT POSSIBLE. Si pendant la lutte du CIP cela a été possible en 94, je ne vois pas fondamentalement ce qui s’y oppose aujourd’hui, malgré la radicalisation, de plus (!) avec la radicalisation.
Voilà pour mon constat.
Une réponse personnelle qui se souhaite collective
J’habite dans une balieue rouge et je travaille dans une autre banlieue rouge. Plein de cités (et je défends le logement social, bien qu’à améliorer), plein de lycéens qui se sont bougés. Je ne bosse pas dans l’Education nationale, mais j’en ai rencontrés ponctuellement ces derniers temps. Certains m’ont dit que certains des agresseurs du 8 mars étaient lycéens aussi, mais ils n’étaient pas aux AG non plus.
Je pense à ma grande barre HLM. Ici, il y a tout (sauf du Medef bien sûr !) : Salariés, précaires, chômeurs, étudiants, retraités, lycéens, hitistes ("ceux qui tiennent les murs", expression du bled)... Je suis sûre que dans tout ce brassage, il y a des lycéens et des cogneurs du 8 mars. Seulement voilà, une manif malgré ce qu’on peut en dire, ça a un caractère assez anonyme, c’est plus facile pour se déchaîner sur des inconnus qu’on reverra sans doute jamais. Par contre avec un militantisme de quartier ça change tout de suite de gueule. Il y a des quartiers aujourd’hui où des AG se déroulent entre enseignants, lycéens, étudiants, chercheurs, chômeurs, salariés autres...
Je pense que c’est par là la réponse, pour les lycéens comme pour les autres catégories qui en mangent plein les dents. Ca doit pas marcher que pour les So la solidarité, ça doit marcher pour tout et pour tous. Et je pense que le problème fondamental du 8 mars, c’est l’isolement qu’a subi jusqu’ici le mouvement lycéen. On aura beau dire, mais ils s’en sont pris plein la gueule et on était où, nous ? Il s’agit tout de même de la relève militante, des possibles que tout le monde nous chante sans cesse mais le moment venu...
Personnellement je pense que nous avons des espaces d’expression et d’actions collectives à reconstruire et cela dans les syndicats mais bien au-delà aussi. Je suis désolée, mais je ne veux pas dissocier la question lycéenne de la question de l’avenir proche de cette jeunesse en général. Ayant moi même 30 ans, la réponse est un peu crue mais : Ils vont manger de la précarité pour 10 ans. Et quels modes de militantisme pourront-ils développer dans de telles conditions ? Désolée, mais sur la question de la précarité à part de rares syndicats minoritaires, ça se bouscule pas au portillon pour soutenir, c’est même plutôt le contraire. Ca sape. Il y a donc aussi notre militantisme à réinterroger dans toute cette histoire de No Futur.
Et que pensez vous aussi de ces témoignages de copains syndicalistes qui disaient en AG de faire gaffe, que l’organisation des SO n’était pas simple et menait aussi à des dérappages, et que des lycéens de type arabes avec un keffier avaient été refusés dans le cortège, sous prétexte qu’ils pouvaient être des provocateurs. La confusion rend vite tout le monde potentiellement coupables dès lors que la couleur de peau est là. Là je pose la question : à qui profite le crime ?
Voilà, je pense qu’on doit s’interroger sur cette radicalisation chez les jeunes qui s’opére mais aussi sur "NOUS A COTE D’EUX". Il y a des choses concrètes à faire, et c’est suffisament la merde pour qu’il y ait de quoi s’investir localement, c’est sans doute plus efficace que les grands appels médiatiques...
Une salariée du 93 en colère
1. Il s’agit essentiellement d’une provocation !, 2 avril 2005, 09:57
Rien de ce que tu décris dans les banlieues n’est vraiment faux, mais les conséquences que tu y vois sont exagérément falacieuses.
Ce qui s’est passé le 8 mars est essentiellement dû à une provocation policière. Les témoignages sont là pour le prouver, et s’il fallait une preuve de plus ; alors, il suffirait de regarder la propagande sioniste, il suffirait de constater toutes les tentatives faites par les sionistes pour profiter du 8 mars afin de nous rendre racistes envers tout ce qui a une gueule de musulman. Car ça les arrange pour massacrer autant qu’ils le souhaitent en Palestine.
Les jeunes de banlieue qui vont à des manifs lycéennes sont souvent plus violents que ceux du centre-ville. Mais ils n’expriment jamais en manif leur violence contre les autres manifestants. Ils sont avec eux ! Pourquoi donc subitement les choses auraient-elles changées ? !
Les choses n’ont pas changées ! Contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, les jeunes banlieusards ne sont pas devenus subitement couards et salauds. S’ils subissent plus de violence qu’avant, ils en redistriburont plus, c’est sûr. Mais toujours contre leur habituel ennemi : la vitrine qui rend inaccessible l’objet de leur obsur désir !
Il y a eut à la base une provocation policière qui doit être dénoncée avec force, et, c’est sûr, certains jeunes de banlieue se sont fourvoyés, se sont laissés entraîner par le mouvement à casser du "petit-bourgeois" ! Et comme tu dis, s’ils avaient été aux AG, ils ne se seraient pas laissés entraîner (manipuler). Mais, s’il n’y avait pas eu la provocation policière à la base, ils auraient fait comme d’habitude, ils auraient cassé les vitrines, pillés les magasins etc.
Au fait, tu sembles au courant très exactement de QUI est sur LA photo. Comment cela se fait-il ? Tu sembles bien au courant ? ! D’où tiens-tu ces informations ? ! !
Voudrais-tu dire que les auteurs qui ont fait l’article ont menti ?
Et comment peux-tu le savoir ?
Les témoignages qui parlent de ce qui s’est passé le 8 mars parlent d’un phénomève visiblement bien organisé. Comme sur la photo, justement. C’est le premier élément qui a fait penser à une provocation policière.
Il y a manipulation de la part du pouvoir, c’est clair !
2. > Il s’agit essentiellement d’une provocation !, 2 avril 2005, 11:18
Bonjour,
attention, la photo a peut être été ajoutée à un article existant, sans rapport avec les auteurs de ce dernier...
Grr_
3. > Il s’agit essentiellement d’une provocation !, 2 avril 2005, 11:30
donc manipulation ? !
4. > Il s’agit essentiellement d’une provocation !, 2 avril 2005, 11:38
Elle est où la manip ?
une photo de la manif illustrant un article concernant la manif...
parano/provo qd vous nous tenez...
5. > Il s’agit essentiellement d’une provocation !, 2 avril 2005, 11:43
Oui sur cette photo, ça ressemble plus a des tenus de policiers en civil !
Mais c’est vrai que flics ou voyous......
6. > Il s’agit essentiellement d’une provocation !, 2 avril 2005, 12:19
mouarf ! les policiers en civil sont donc reconnaissables à leur uniforme de civils ?
.... mmmm ... je crois que je vais devoir jeter ma veste en cuir ...
7. > Il s’agit essentiellement d’une provocation !, 2 avril 2005, 17:58
sur la photo, ils semblent
vraiment en uniforme
En tout cas ils sont bien
organisés
Ce ne sont pas de simples
banlieusards.
ça ressemble vraiment à
un groupe structuré
et très motivé
Ce sont des flics !
8. > Il s’agit essentiellement d’une provocation !, 5 avril 2005, 11:33
Je ne savais pas que NIKE,Addidas et Co s’etaient mis dans le cuir.
Les manipulateurs en sont encore aux blousons noirs, nous ne sommes pas sortis de la merde !
Di2
3. > Nouveau lumpenprolétariat et jeunes casseurs, 21 avril 2005, 15:52
Bonjour à tous,
je trouve çà scandaleux que vous tous sur ce site mettiez la responsabilité de ce qui s’est passé sur le dos du gouvernement. C’est déplorable que vous utilisiez un évènement aussi triste pour servir votre petite idéologie politicienne. Nous avons bien compris que vous étiez de gauche , pas besoin de faire un dessin ! De là à affirmer que les jeunes des banlieues sont manipulés par le gouvernement , c’est vraiment lamentable ! Ces jeunes sont victimes de racisme tous les jours, ils sont exclus du système scolaire, ils sont profondément malheureux. Ils voient de petits lycéens bourgeois aller manifester parce qu’ils ont envie de manquer les cours, parce qu’ils ont envie de se la jouer " super révolutionnaires", pour des raisons aussi stupides que les TPE...
Alors, les jeunes des banlieues ont voulu montrer que eux ,on ne parlait jamais d’eux , alors que leurs problèmes sont bien plus graves que les TPE !!!
Pendant des années ils ont subi le racisme et aucun courrier n’a jamais été écrit dans le Monde pour dénoncer cela ; et par contre il suffit qu’un bourgeois se fasse voler son portable pour qu’on crie au crime contre l’humanité !
QUI VEUT-ON BERNER AINSI ?
1. > Nouveau lumpenprolétariat et jeunes casseurs, 25 avril 2005, 16:46
"qu’un bourgeois se fasse voler son portable pour qu’on crie au crime contre l’humanité"...
Est-ce le propos d’un individu présent dans les manifestations où ont sévi les braqueurs ?
Peu probable. Où alors l’auteur a des problèmes de vue.
Et d’audition.
Je n’ai entendu personne parler de crime contre l’humanité.
Présent dans les manifestations, j’ai vu des hordes sauvages qui s’attaquent à un individu à 10 contre un, pour lui voler son portable le cas échéant, mais aussi et peu être surtout pour le tabasser.
Prendre la fuite ensuite de la même manière.
Quant à savoir si la victime est ou non bourgeoise, je ne sais pas.
Je ne pense pas que ce soit la préoccupation première.
Je ne pense pas que cette appartenance supposée de manière spéculative justifie d’être tabassé.
Je pense en revanche qu’il s’agissait de manifestants pour une cause juste...
Et que certains gagneraient peut-être à réfléchir avant de s’exprimer.