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Nouveau plan financier pour la SNCM, la CGT claque la porte

Publie le vendredi 30 septembre 2005 par Open-Publishing
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Dominique de Villepin a proposé un nouveau montage financier pour la reprise de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM), que Dominique Perben est allé présenter aux syndicats et aux élus locaux lors d’une réunion à Marseille.

Accusant le ministre des Transports d’"arrogance", les élus CGT, majoritaires à la SNCM, ont quitté prématurément cette table-ronde.

"On a affaire à une démarche intellectuelle malhonnête. On est prêt à discuter, mais avec un gouvernement qui prend ses responsabilités", a déclaré Jean-Paul Israël, secrétaire général des marins CGT.

Les syndicats ont refusé de rencontrer les PDG des deux sociétés privées appelées à entrer au capital de la SNCM, le fonds d’investissement français Butler Capital Partners (BCP) et la Connex, filiale transport de Veolia Environnement.

Ces derniers ont rencontré Dominique Perben lors d’une réunion distincte à laquelle participaient également des élus de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, et des élus corses.

A l’issue de la réunion, Stéphane Richard, PDG de la Connex, a confirmé le chiffre de 400 suppressions de postes projetées. "Sur la mise en oeuvre du plan social, nous prenons l’engagement très ferme qu’il se fera sans licenciement sec, sans drame et que personne ne sera laissé sur le côté", a-t-il dit lors d’un point de presse. "Veolia emploie 10.000 personnes dans la région Paca. Cela ouvre des possibilités de reclassement à l’intérieur du groupe pour les salariés de la SNCM".

Concernant la participation de l’Etat (25%), Stéphane Richard a indiqué qu’il n’y aurait "pas de limite de durée dans l’actionnariat de l’Etat. "L’Etat est un partenaire à nos côtés, qui partage la même philosophie d’entreprise que nous", a-t-il dit.

Lors d’un entretien accordé à France 3 Côte d’Azur, Dominique Perben a souligné que la situation de l’entreprise devenait "extrêmement périlleuse". De l’avis du ministre, le plan présenté par Dominique de Villepin "correspond à l’ultime proposition que l’Etat peut faire par rapport à la réglementation communautaire".

Aux termes de ce plan, l’Etat conserverait 25% du capital de la compagnie maritime publique menacée de dépôt de bilan.

Les syndicats de la SNCM, qui emploie 2.400 personnes et dessert la Corse et l’Afrique du Nord, ont fraîchement accueilli le plan du Premier ministre, qui s’appuie sur la proposition de BCP de limiter à 40% sa prise de participation.

Veolia Connex deviendrait l’opérateur industriel de la société, avec 30% du capital. L’Etat détiendrait 25% du capital et les salariés se verraient proposer 5%.

SOLIDARITÉ AVEC LES MARINS DU PASCAL-PAOLI

"Je veux sauver cette entreprise. Il est de ma responsabilité de trouver une ultime solution", a déclaré le Premier ministre lors de sa conférence de presse mensuelle.

Butler Capital Partners, initialement choisi mardi pour la reprise de la SNCM, avait promis d’investir 35 millions d’euros, l’Etat recapitalisant la société pour 113 millions afin d’apurer les dettes. BCP a prévu la suppression de 350 à 400 emplois.

Le ministre des Finances, Thierry Breton, ira vendredi à Bruxelles pour "expliquer" l’action du gouvernement à la Commission européenne, qui a interdit jusqu’ici une nouvelle injection de fonds publics dans la compagnie maritime.

Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a jugé la proposition de Dominique de Villepin, qu’il avait rencontré mercredi soir, "très loin des attentes exprimées" par sa confédération. Une réunion est prévue vendredi matin au ministère des Finances entre les services de Bercy et des représentants de la CGT.

Pour le Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, "ce que fait le gouvernement sur le dossier de la SNCM depuis plusieurs jours est du domaine de l’improvisation".

"La moindre des choses, ça serait que l’Etat ait 51% et que 49% soit donné au secteur privé", a-t-il déclaré sur La Chaîne parlementaire.

Les 51 élus territoriaux de l’assemblée de Corse ont voté à l’unanimité une motion réclamant la libération immédiate des quatre marins impliqués dans le détournement d’un ferry de la

SNCM.

Les quatre hommes appartenant au STC, qui ont été placés en garde à vue à Toulon après l’intervention du GIGN pour reprendre le contrôle du ferry "Pascal-Paoli" détourné à Marseille, pourraient être mis en examen pour "détournement de moyen de transport" et "séquestration de personnes".

Ils doivent être déférés vendredi au parquet de Marseille, où il devraient être mis en examen pour séquestration et détournement de navire, a-t-on précisé de source judiciaire. Ils risquent 20 ans de réclusion.

Des actions de solidarité avec les marins du "Pascal-Paoli" se sont multipliées dans l’île. Les dépôts pétroliers d’Ajaccio et de Bastia ont décrété une grève de 24 heures, ce qui a entraîné une ruée vers les stations-services.

Jeudi soir, un engin explosif lancé dans les jardins de la préfecture de région à Ajaccio faisait des dégâts, mais pas de blessé. (Reuters)

 http://today.reuters.fr/news/NewsAr...

Messages

  • >ce matin je suis allé regarder la bourse de Paris....

    et je regardais la seule entreprise TOTAL

    http://bourse.lesechos.fr/cours.phtml?symbole=1rPFP

    et à 10H51, il s’était déjà échangé 470 491 actions, ce qui au cours du moment (227.50 € l’action) faisait déjà pour 107 036 702,5 euros échangés....

    Je regardais ensuite la journée d’hier : 1 779 621 actions échangées pour un cours à 227,5 € ce qui nous faisait donc (transpiration de la calculette...) : 404 863 777,5 € échangés sur cette seule entreprise.....

    4 fois donc le cadeau programmé de l’état à la future boite privatisée (qu’il n’est pas sûr d’ailleurs de faire passer auprès de ses copains de l’UE) pour la SNCM, ou bien 11 fois le prix à l’encant proposé par Villepin pour la SNCM .

    Toutes choses sont donc relatives...
    Faut-il rappeler que la dette de France-telecom est de 50 000 000 000 d’euros ?
    la dette de FT est là : http://fr.biz.yahoo.com/050414/17/4d1hm.html

    Et cette dernière entreprise a réduit de plusieurs millards d’euros chaque année sa dette...
    Sa dette actuelle c’est l’equivalent de 1428 fois la valeur de la SNCM estimée suivant les calculs villepinistes...

    Je sais que des fois, dés qu’on depasse un chiffre d’1 million d’euros beaucoup d’entre nous tournent de l’oeil....mais pourtant...
    La valeur de la SNCM était donc evalué à 100 fois moins que les dividendes de FT et probablement plusieurs milliers de fois moins que les benefices de Total + la prise de valeur des actions en circulations...

    Ces infos permettent des fois de comprendre l’imposture des argumentations de nos liberaux qui parlent de dettes insupportables, de déséquilibres financiers incontrolables... Des discours de propagande censés rendre evidentes les solutions proposées...

    La réalité est tout autre...Par rapport à ce qui est en jeu, le service public entre la Corse et le continent, il n’y a aucun probleme de financement du déséqulibre d’exploitation pourvu qu’on s’interesse au vrai fric. Et même en celà, ce ne serait pas un égorgement des profits du capital...

    Même la région corse pourrait se payer cette entreprise, en empochant les générosités proposées à la boite privée par l’état central (la centaine de millions d’euros...)... Une ville de taille moyenne pourrait aisement se payer la SNCM.

    Alors ?

    Pourquoi est-ce impossible ? Parceque les orientations actuelles de l’Europe interdisent de fait les services publics sauf en les vidant de leurs contenus (par la concurence d’entreprises privées n’ayant pas d’obligations très contraignantes)... Un à un sont vendus à l’encant la propriété collective des citoyens... Parceque l’ultra-liberalisme est completement integriste dans son orientation, rigide et non pragmatique... et ne manque pas de soutiens à gauche et à droite...

    En choisissant de brader la SNCM (la valeur des biens de la SNCM est plus de dix fois + importante que le cadeau-proposition de vente au privé de Villepin), en indiquant qu’il est près à filer du fric (3 fois le prix de la privatisation) à la nouvelle boite privée, le gouvernement de Villepin choisit de bafouer le vote sur le TCE , la volonté populaire de ne plus subir le bradage du bien public et la barbarie de l’ultra-liberalisme.

    Ce gouvernement mene une politique inverse de la volonté populaire...
    Entre les provocations permanentes de Sarkosy pour faire déraper l’essentiel des débats publics sur des thèmes sécuritaires, les attaques contre les droits des salariés de la part de Villepin, le bradage organisé au plus haut niveau du bien public, cette droite au pouvoir dérape completement et est crépusculaire.

    Copas