Accueil > Nuages d’automne
de Al Faraby
Sept Palestiniens ont été tués samedi par l’armée israélienne d’occupation qui a intensifié ses opérations dans la bande de Gaza alors que le président Mahmoud Abbas a réclamé une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU.
Au total, 42 Palestiniens, dont au moins 21 résistants, ont été tués par l’armée en quatre jours lors d’une des opérations militaires les plus vastes depuis l’enlèvement d’un soldat le 25 juin par des groupes résistants.
"M. Abbas a adressé une lettre au président du Conseil de sécurité lui demandant de réunir immédiatement cette instance pour discuter de la situation tragique provoquée par l’agression israélienne contre la bande de Gaza", a indiqué le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina.
"Israël parle d’auto-défense, mais cherche en fait l’escalade pour nuire aux efforts que les Palestiniens déploient pour résoudre leur crise politique", a-t-il ajouté.
Israël affirme que son opération, qui a conduit à la réoccupation totale de la ville de Beit Hanoun transformée en champ de bataille et placée sous couvre-feu, vise à faire pressions sur les groupes résistants et faire cesser les tirs de roquettes contre son territoire.
Samedi, sept Palestiniens, dont cinq résistants du Hamas, ont été tués, au lendemain d’une des journées les plus sanglantes depuis plusieurs semaines lors de laquelle 19 personnes sont mortes, la plupart dans une série de raids aériens.
A Jabaliya, trois résistants du Hamas et une quatrième personne ont été tués par des tirs d’hélicoptère au cours de combats et des tirs d’artillerie, selon une source médicale.
Dix autres personnes ont été blessées, dont un enfant qui se trouve dans un état grave, a indiqué le Dr Saïd Jouda, directeur adjoint de l’hôpital Kamel Adouane de Beit Lahya. Dans la matinée, deux résistants du Hamas ont été tués à Gaza et à Beit Hanoun, où un soldat des forces d’occupation a été grièvement blessé lors d’échanges de tirs avec des résistants dans la nuit.
Dans cette ville assiégée et sans électricité, l’armée a levé pendant trois heures son couvre-feu pour permettre aux habitants de s’approvisionner et à l’ONU de distribuer des aides de bases (nourritures, eau, couvertures).
"Aujourd’hui, de 08H00 à 11H00 locales (06H00 à 09H00 GMT), nous avons permis aux organisations humanitaires internationales d’intervenir à Beit Hanoun et avons interrompu beaucoup de nos patrouilles pour permettre aux habitants de sortir de chez eux, et d’ouvrir leurs commerces", a indiqué un porte-parole militaire.
Selon l’armée d’occupation, un millier de Palestiniens ont été interrogés, plusieurs dizaines arrêtés dans la ville et des stocks d’armes ont été saisis.
La situation y a été qualifiée de "désespérée" par John Ging, directeur opérationnel de l’Agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens à Gaza, qui a demandé l’arrêt des violences.
"Mort, destruction et désespoir sont les termes que l’on peut utiliser pour décrire la situation (...) Aujourd’hui, 40.000 personnes à Beit Hanoun souffrent énormément", a-t-il dit. "La situation est désespérée. La nourriture, l’eau manquent. Il y a des destructions partout (...) Les gens vivent dans la peur", a-t-il souligné, ajoutant que "les routes sont éventrées, les bâtiments endommagés et les gens se terrent chez eux".
Sur la plan diplomatique, l’Egypte a fermement condamné l’agression, baptisée "Nuages d’automne" et demandé son arrêt immédiat, ainsi que la fin des tirs de roquettes.
Vendredi, la ministre britannique des Affaires étrangères Margaret Beckett avait également appelé à la fin de ces tirs et indiqué qu’"Israël a le droit de se défendre mais toute action doit être proportionnée et en accord avec les lois humanitaires internationales".
Avec les agences de presse