Accueil > Opération " Arc en Ciel " Silence ... Sharon tue !

Opération " Arc en Ciel " Silence ... Sharon tue !

Publie le jeudi 20 mai 2004 par Open-Publishing
2 commentaires

Des hélicoptères de combat israéliens ont mené des raids mardi 18 mai 2004 contre le camp de réfugiés de Rafah, lors de la plus importante opération depuis des années dans la Bande de Gaza : au moins 20 Palestiniens ont trouvé la mort et 42 autres ont été blessés dans cette intervention condamnée par la communauté internationale.

Les Etats-Unis ont annoncé qu’ils avaient demandé des "éclaircissements" au gouvernement d’Ariel Sharon, tandis que les pays arabes réclamaient la tenue d’une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat a dénoncé ce qu’il a qualifié de "massacre planifié". "Ce qui se passe à Rafah est une opération visant à détruire et transférer la population palestinienne locale, et cela ne peut être accepté, ni par les Palestiniens, ni par les Arabes, ni par la communauté internationale", a-t-il déclaré à la presse, visiblement furieux.

Marc Otte, représentant spécial de l’Union européenne, devait quant à lui s’entretenir avec des dirigeants israéliens, et leur transmettre un message de "condamnation sans équivoque", selon son entourage. Javier Solana, le haut représentant européen pour la politique étrangère, a jugé que les démolitions à Rafah contrevenaient à "l’esprit et la lettre" de la "feuille de route" pour la paix. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a parlé de "crimes de guerre".

Le lancement de cette opération a coïncidé avec la publication d’un rapport d’Amnesty International accusant effectivement Israël d’être coupable de "crimes de guerre" pour avoir détruit plus de 3.000 maisons depuis la reprise des violences il y a plus de trois ans, dans les territoires occupés. Selon l’organisation, les forces israéliennes ont aussi rasé 10% des terres cultivables de Gaza, et 226.000 arbres ont été déracinés en 2002 et en 2003.

L’opération d’envergure de l’armée d’occupation, baptisée "Arc-en-ciel", devrait durer au moins une semaine, ont rapporté des responsables israéliens. Selon eux, l’offensive vise à détruire les tunnels servant au trafic d’armes entre l’Egypte et Gaza et à appréhender les résistants.

La semaine dernière, une centaine d’habitations du camp ont été détruites près de l’axe de patrouille et fait plus d’un millier de sans abri, suscitant condamnations internationales et rares critiques américaines. Depuis le week-end, des milliers d’habitants de Rafah ont fui leurs maisons.

Mardi, avant l’aube, la première phase de l’offensive israélienne a touché le quartier Tel Sultan, dans les faubourgs de Rafah, un camp devenu une ville de 90.000 habitants. Soutenus par 70 véhicules blindés, des soldats ont entrepris des fouilles maison par maison. Le raid a commencé par deux frappes de missiles.

Un missile a touché un groupe armé posté devant une mosquée de Tel Sultan, faisant trois morts. Deux autres missiles ont visé le même quartier, tuant cette fois trois personnes et provoquant l’incendie de la mosquée. Une autre frappe aérienne a coûté la vie à quatre Palestiniens, tous des civils, selon des responsables hospitaliers.

D’après des témoins, les troupes ont démoli quatre maisons à Tel Sultan. Au total, 19 Palestiniens ont perdu la vie -dix dans les frappes de missiles et neuf dans des tirs de mitrailleuses, a précisé le Dr Moawiya Hassanain, haut responsable du ministère palestinien de la Santé. Un 20e homme s’est tué en manipulant des explosifs. Six civils figureraient parmi les personnes décédées dont un jeune de 13 ans et sa soeur âgée de 16 ans.

On dénombrait en outre 42 blessés, dont 12 dans un état grave. Des chauffeurs d’ambulances ont dit avoir essuyé des tirs. Le Dr Hassanain, selon lequel l’hôpital de Rafah n’est pas équipé pour soigner des blessés graves, a expliqué que plusieurs ambulances coincées dans le secteur des violences, s’étaient retrouvées dans l’impossibilité d’évacuer des blessés.

Messages