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Otages : le président Uribe accuse la France, la Suisse et l’Espagne "d’irrespect"

Publie le dimanche 1er juillet 2007 par Open-Publishing
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Le président Alvaro Uribe a accusé samedi les délégués européens des trois pays médiateurs pour un accord humanitaire, -la France, l’Espagne et la Suisse- "d’irrespect" pour avoir avoir "placé sur le même plan" le gouvernement colombien et la guérilla des FARC (marxiste).

Le président colombien Alvaro Uribe à Bogota le 28 juin 2007

(cf tribune de genève)

"Je tiens à dire aux délégués des trois pays européens la chose suivante : Il faut respecter ce pays et le gouvernement n’accepte pas le communiqué des trois délégués européens qui placent sur un même niveau, un pied d’égalité les FARC et le gouvernement", a déclaré lors d’une réunion publique à Buenaventura (550 km à l’ouest de Bogota) le chef de l’état colombien.

Dans une déclaration conjointe en 9 points, les 3 pays européens ont exprimé vendredi leur "consternation" après l’annonce de la mort de 11 députés provinciaux colombiens, otages depuis 5 ans des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

Mais dans le 4ème point les 3 délégués européens recommandent de faire appel à une commission d’enquête internationale pour enquêter sur la mort des otages.

"Nous ne pouvons pas accepter que ces 3 délégués prétendent amener en Colombie une commission d’enquête de droit international pour des états en guerre. Ces 3 messieurs oublient que nous ne sommes pas en état de guerre mais un peuple démocratique victime du terrorisme".

Les FARC avaient révélé jeudi que les 11 otages avaient été tués le 18 juin "par des tirs croisés, quand un groupe militaire, non identifié jusqu’à présent, a attaqué le campement où ils se trouvaient". Toutefois, le président Alvaro Uribe et l’armée colombienne avaient démenti avoir lancé une telle opération militaire et accusé la guérilla d’assassinat pur et simple.

"C’est bien que ces messieurs des 3 pays européens effectuent un travail de médiateurs, mais nous n’acceptons pas cet irrespect pour notre démocratie en plaçant au même niveau le gouvernement que le groupe terroriste des FARC", a poursuivi sur un ton véhément le chef de l’Etat.

"La Colombie est un état démocratique, un gouvernement démocratique provenant non seulement d’une élection populaire mais rendant quotidiennement des comptes au peuple. Les autres (les FARC) sont un groupe terroriste", a conclu le président.

Les FARC, première guérilla de Colombie avec 17.000 hommes, réclament la libération par le gouvernement de 500 des leurs en échange de 56 otages, dont la Franco-colombienne Ingrid Betancourt et trois Américains. Les élus provinciaux faisaient partie de ces 56 otages.