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POUR UN NOUVEAU FRONT POPULAIRE

Publie le mercredi 23 novembre 2005 par Open-Publishing
20 commentaires

de Le Yéti

Si maintenant les différents acteurs de la vie politique française ne savent pas ce qu’il leur reste à faire, c’est à désespérer !

Depuis le dernier naufrage "synthétique" du Parti socialiste, les choses sont pourtant claires : en 2007, nous aurons le choix entre le quatuor de faux adversaires Sarkozy/Villepin/DSK/Hollande (épouse ou époux), avec les duettistes Le Pen/De Villiers en poil à gratter, Chirac et Jospin en (vieux) lapins sortis du chapeau, et Bayrou en amuse-gueule.

Et qui, quoi, contre ceux-là ? Qui pour représenter ces fameux "nonistes", comme les appelait avec morgue Libération avant de tomber en agonie ?

Lors des derniers évènements graves qui ont frappés notre pays ces derniers temps (émeutes, démantèlement des services publics, offensive contre les chômeurs de l’ANPE ...), je trouve, sauf à être dur d’oreille, qu’on ne les a guère entendus, nos PC, LCR, Attac, Copernic...

Pourtant ce n’est pas les idées qui manquent. Il suffit de se plonger dans Bellaciao et ses petits frères du net. Une vraie bouilloire prête à sauter du chapeau. Ça éclate dans tous les (bons) sens, ça fourmille au point qu’on a du mal à suivre. On sent l’énergie débordante de gens prêts à y aller.

Mais personne, aucun groupe pour canaliser ces énergies, synthétiser ces idées. En faire un programme d’actions, un programme de gouvernement. Susciter l’espoir, l’enthousiasme.

Pas trop de soucis pour entraîner ceux qui pullulent sur les sites engagés/enragés du web. Ceux-là sont déjà convaincus. Ils savent où ils sont et où ils vont. Mais les autres, les indécis, les en plein désarroi, si nombreux ? Je peux vous dire en connaissance de cause que bien des jeunes, encore égarés, écoeurés, sont tout prêts à se laisser convaincre.

Encore faudrait-il leur présenter autre chose que des querelles d’appareils ou de personnes. Éviter d’essayer de les amuser pour donner le change avec des formules fatiguées. Et se donner bonne conscience en tapant une énième fois sur Sarko ou Galouzeau. En s’offusquant à bon compte sur les dérives du gouvernement en place et les facéties ridicules des médias officiels. C’est bon, maintenant de ce côté-là, on sait !

Désormais, il est grand temps de passer au Projet. Un Projet au singulier, pas une de ces listes éparpillées et maigrelettes d’intentions vagues que chaque parti pond dans son coin en essayant de faire la nique au voisin. Un véritable programme d’ensemble, un programme de gouvernement avec un souffle. Tant pis si on sait tous qu’il ne durera que le temps qu’il durera. Avec, ça sera peut-être difficile ; sans, ça sera impossible.

« RECONSTRUISONS LE FRONT POPULAIRE », clamait un certain Claude de Toulouse. Eh bien oui, c’est ça. Il nous faut un nouveau Front populaire MAINTENANT, pas dans les deux mois précédents l’élection. Allez, les Buffet, Besancenot, Attac, Copernic, Bové, Montebourg, Filoche ..., lancez-vous ! Et surtout unissez-vous, enthousiasmez-nous, bougez-vous. On ne va tout de même pas une fois de plus regarder passer le train ahanant des bourgeois replets sans broncher.

Le blog du Yéti http://www.yetiblog.org

Messages

  • Suis partant pour l’aventure.

    Tellmarch

  • Si ils arrivent à s’unir, c’est clair qu’ils feront un carton.
    Les déçus du PS, et j’en connais plein qui n’osent pas encore franchir le pas (la connotation extrême fait encore peur), se reconnaîtront sous une seule et même bannière représentative (enfin) des idées de gauche. Faisons les basculer ! Peut-être faudrait-il entamer un travail de déconstruction et de démystification sur cette gauche qui n’est plus extrême mais simplement de gauche !
    Mais DSK a la côte chez les socialistes mous...

    Didou.

  • Au point où on en est, je veux bien juste un ancien Front Populaire.
    Je n’ai pas de conditions.
    jyd.

  • bonjour,

    En attente depuis le NON au referendum, c’est la première fois que j’ai l’impression que quelque chose de concret peut etre fait !

    Il faut faire circuler cette idée le plus possible !!
    Comment faire ?

    Merci pour cet article !!
    Vincent

  • "Désormais, il est grand temps de passer au Projet. "
    "RECONSTRUISONS LE FRONT POPULAIRE"

    En avant !
    Autour de moi, c’est pas dizaines qu’il faut compter tous ceux qui attendent ça...

    Dominique (Marseille)

  • Depuis le temps que beaucoup revent à un tel projet mais rien ne bouge car une réelle alternative peut etre faite on n’a pas à accepter "leur idéal de Marché" leur conviction que l’économie prime sur la politique C’est NON ; QUAND une politique qui se donne la capacité d’agir sur le cours des choses et d’arreter de beler devant le CAC40. Merci Monsieur pour votre article cela me permets encore de rever un peu. nicole

    • Le problème, c’est le projet politique. On peut toujours s’unir, si le fond politique n’est pas tranché alors nous allons droit dans le mur.
      Pour ma part, je me méfie des vrais fausses bonnes idées où on allie la carpe et le lapin.
      Nous avons besoin d’une rupture franche. Cette rupture ne se fera pas avec la direction du PS.
      Aussi, je ne voterai pas pour quelqu’un, même uni avec d’autres, qui ne me dit pas très clairement, qu’il ne s’alliera pas avec les sociaux libéraux au gouvernement.
      J’ai peur que le PCF ne s’engage dans cette voie, ce qui empêche son alliance avec l’extrème gauche.

      Voilà, désolé de casser l’ambiance.

      Steph (Toulouse)

    • Cher Steph de Toulouse,
      Oui, un peu dommage de casser l’ambiance. Avancer vers un projet en reculant ne mène jamais bien loin.
      Notez que j’avais pris soin de tenir le PS dont vous parlez à l’écart de ce projet.
      Maintenant, il arrivera ce qui arrivera. Mais dites-vous bien que ça ne peut guère être pire que maintenant et que nous n’avons rien à perdre à tenter. Allez, respirez !
      Le Yéti

    • J’ai bien lu que tu excluais le PS de cet arc de force politique. Le problème, c’est qu’il existe et qu’il est le parti dominant dans l’électorat de gauche.

      Aussi, les forces politiques, voire les individus, qui s’engageraient dans un processus unitaire, doivent se mettre d’accord sur la stratégie d’alliance, ou pas, avec le PS pour ungouvernement.

      Je crois que c’est un problème avec le PCF comme avec les Verts. C’est comme ça, ça mérite de se bagarrer pour qu’un front de la gauche antilibérale se mette en place, de façon indépendante au PS.

      En attendant, il faut lutter, 2007, c’est loin et après 2007, ily a 2008 2009 2010 ...

      Très amicalement

      Steph (Toulouse)

  • MOI J VEUX BIEN ME PRESENTEZ AU PROCHAINE PRESIDENTIELLE...A MON AVI JE LES VAUX BIEN TOUS A MOI TOU SEUL ...

    LEO.

  • La gauche n’a aucune théorie. Le vide théorique (culturel) est rempli par les religions.
    Dans ces conditions il ne faut pas espérer faire autre chose que ce qui a été fait jusqu’à présent.
    Il faut changer de société. Cela implique l’avènement d’une nouvelle civilisation.
    Cessez de n’avoir en vue que les prochaines élections et pensez à la société de demain.

  • PAS MOI !!!

    Vous savez comment çà a commencé et comment çà a fini ?!?!?!
    Les conditions sont pas les mêmes, d’une part.
    D’autre part, on n’est pas obligé de recommencer toujours les mêmes histoires... on peut, peut être, faire autre chose, avec comme outil le rassemblement de toutes les forces de gauches intérressées au changement, mais cette fois pour avancer dans une construction autogestionnaire.
    Et puis, j’espère aussi qu’on ambitionne de faire mieux que de finir en "rendant" les pleins pouvoirs à Pétain... Autrement je deviens tout pâle !
    Enfin, on est dans le cadre de la mondialisation-globalisation et il n’y a plus de "forteresse socialiste" (Union soviétique) à défendre...
    Alors inventons vraiment un socialisme nouveau, différent ; affranchissons nous des "sauveurs suprêmes", etc.

    J’espère que nous avons de grandes ambitions et pas seulement de faire bredouiller l’histoire.

    NOSE

    • Cher Nose,
      Je ne suis pas sûr qu’on puisse lier le Front populaire de 1936 avec l’avènement de Pétain et l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale. C’est la situation internationale qui en est cause.
      Ephémère, le premier Front populaire le fut certes (1936-1938), mais que de créations durant cette période, créations toujours en vigueur malgré les attaques frontales des néo-libéraux d’aujourd’hui : congés payés, semaine de quarante heures, établissement des conventions collectives, prolongement de la scolarité à 14 ans, arrivée des premières femmes au gouvernement, etc.
      Le nouveau Front populaire que j’appelle de mes voeux, me paraît indispensable pour restaurer un héritage en danger (les conventions collectives, les services publics ...) ; nécessaires aussi pour initier de nouveaux droits des salariés, réguler le fonctionnement des entreprises privées dans lesquelles les patrons ont actuellement tout pouvoir, assainir les accords européens ou internationaux qui laissent la bride sur le cou à une mondialisation sauvage...
      La question de sa pérennité me semble secondaire. Tant mieux, si nous parvenons à creer une structure durable. Mais l’Histoire montre que les grandes révolutions n’ont jamais duré dans le temps. Mais leurs traces nous marquent encore.
      Le Yéti

    • Désolé mais pour moi, ce qui a permis les conquêtes sociales de 36 - 38, c’est avant tout les luttes. Le front populaire les a freinés au lieu de les encourager.

      Et aujourd’hui, c’est la même histoire. D’abord les luttes, ensuite le pouvoir et encore, en le transformant pour ne pas se faire prendre par l’état.

      A+

      Steph (Toulouse)

    • MON CHER YETI !

      Cà fait drôle de commencer comme çà. On dirait que je vais enfiler ta fourrure pour me protéger de la glaciation qui avance. Je comprends bien que du Front Populaire datent bien des conquêtes dont nous profitons encore. Je ne critique pas le Front Populaire et je ne conteste pas l’héritage. Mais on pourrait aussi adopter la même position au sujet de 1789, ses conquêtes et son héritage...
      Ce que je conteste c’est la forme du rassemblement, et je n’aime pas le vocabulaire militaire : "front" ne me plait pas. Cela fait figé et çà fait monde bipolaire alors qu’on sait aujourd’hui qu’on vit dans une société beaucoup plus diverse et complexe. Et si les "SR de gauche" souhaite se retirer du rassemblement pour faire un bout de chemin hors du rassemblement, je suis pas partisan de mettre en place un Guépéou... Ils feront leur expérience et ils pourront à nouveau rejoindre le peloton.
      Moi je suis pour une forme de rassemblement beaucoup plus mobile, prête à englober des forces nouvelles qui peuvent surgir à un moment alors qu’elles n’existaient pas avant, etc.
      Quand on dit "front" on a l’impression qu’on est 2 blocs face à face et je n’ai pas l’impression que ce soit cela que nous vivons ou que nous vivrons - peut-être.
      Et puis, je le redis : j’aimerais qu’avec tous ceux qui sont d’accord pour faire le chemin ensemble, avec tous ceux qui souhaitent défricher, on invente quelquechose de nouveau qui donne sa place à chacun. Je suis d’accord pour des accords de sommet, à un moment ou un autre, mais je ne suis pas d’accord pour que ce soit les "sommets" qui nous dictent la marche à suivre vers le renouveau ; qui nous imposent les revendications acceptables, etc.
      Je suis pour un socialisme autogestionnaire, flamboyant, populaire, basique...
      Je suis pour que comme disait Brecht, on prenne le pouvoir, la ménagère, l’ouvrier de l’atelier de Vallourec, le technicien de Dana-Nobel, l’ingénieur-informaticien de JST, l’instit de l’école Pierre et Marie Curie, etc... Qu’on prenne le pouvoir pas pour le plaisir de dominer les "classes vaincues" ou pour exercer la revanche (porte ouverte à ces révolutions monstrueuses qui dévorent leurs propres enfants) mais pour disposer de l’outil qui permettra de changer la vie, ... et de vivre autrement dans un monde moins âpre, plus chaleureux...

      Donc je maintiens, cher Yéti. Je veux éviter qu’un Hollande, ou un Fabius à géométrie variable (mais qui ont leur place dans notre rassemblement, çà ne me gêne pas, du moment que le pouvoir c’est le peuple qui l’a dans les luttes et dans le mouvement de construction de la société nouvelle, c’est le peuple qui nomme et révoque ses mandataires) nous claquent dans les doigts. Je ne veux pas répéter l’histoire : je veux aller plus loin.

      Bien fraternellement.

      NOSE

    • Rien à redire à ton précédent message, cher Nose. En écrivant mon petit articulet, c’est le genre de réponse constructive que je n’osais espérer.
      Quant à ma fourrure contre les glaciations, ce n’est pas le genre maison. Justement, à propos de la dénomination "Front populaire", je n’y suis pas plus attaché que cela, mais disons que je n’y vois pas le même sens que toi. "Front populaire", "Front popu", pour moi, c’est les photos de Doisneau et ces ouvriers hilares qui badinent sur les bas-côtés de la fameuse Nationale 7.
      Et une révolution sans légèreté ou fête joyeuse, c’est em... ennuyeux, non ?
      Le Yéti débridé

    • Reçu 5 sur 5, Yéti !!!
      Pour moi aussi le Front Popu (j’étais pas né !) c’est le livre de JP Chabrol si chaleureux ("l’embellie") et la chanson "Nationale 7" du fou chantant... C’est une fête et une atmosphère de fête aussi, parce que c’était le chemin du bonheur !

      Allez, Yéti, à ciao et fraternité !

      NOSE

  • J’ai bien rigolé quand j’ai appris que François Hollande avait été réélu à la tête du parti socialiste avec 80 % des votes. Aujourd’hui, je viens d’apprendre le pourcentage de votants dans la réélection du président Omar Bongo : 80 % ! Lui, au moins, avait un challenger (certes, loin derrière)... Pas Hollande ! Vous aves dit république bananière ?
    Si c’est pas des scores à la soviétique...

  • J’ai bien rigolé quand j’ai appris que François Hollande avait été réélu à la tête du parti socialiste avec 80 % des votes. Aujourd’hui, je viens d’apprendre le pourcentage de votants dans la réélection du président Omar Bongo : 80 % ! Lui, au moins, avait un challenger (certes, loin derrière)... Pas Hollande ! Vous avez dit république bananière ? Si c’est pas des scores à la soviétique...