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Palestine : lettre au premier ministre du Canada Paul Martin
Publie le mercredi 3 novembre 2004 par Open-PublishingBureau du premier ministre
111, rue Wellington
Ottawa (Ontario) K1A 0A6 Téléphone : (613) 992-4211
Monsieur le Premier Ministre,
Nous sommes un groupe de citoyens démocrates qui ne pouvons plus
accepter de voir, chaque jour, les principes qui définissent notre
société bafouée dans le silence de nos médias, et de nos gouvernements.
D’abord en Palestine, puis en Irak, loin d’assurer notre protection,
deux chefs d’états, d’Israël et des États-Unis, remettent en question
des années d’efforts de paix et de justice.
L’armée israélienne attaque des garderies, s’installe dans des camps de
réfugiés déjà terrorisés par des décennies de guerre, exécute des
Palestiniens sans aucun jugement, sans aucun respect des conventions
internationales et, à cause de notre silence, sans ressentir le moindre
besoin de justifier quelque comportement que ce soit. On tue maintenant
cent ou mille personnes sans même avoir le besoin de prouver un soupçon.
Cette escalade survient alors même que la Palestine est bouclée, qu’un
mur a été construit sur les territoires des Palestiniens, les privant
encore et toujours plus d’un pays que la communauté internationale leur
a pourtant reconnu depuis 1947.
Depuis l’entrée en guerre du président Bush en Irak, depuis l’arrivée au
pouvoir d’Ariel Sharon, le processus de paix que les Palestiniens et les
Israéliens approuvent majoritairement, en dépit de ses limites, est
gelé, et la reconnaissance par Israël de la Palestine est "mise dans le
formol", selon la formule de Dov Weisglass, conseiller du premier
ministre israélien. La droite sioniste, influente au Canada et aux
États-Unis, tente de nous démontrer qu’Israël est dans son droit, comme
si elle effectuait des opérations de police et veut nous interdire de
reconnaître aux Palestiniens le droit de résister. Or, à l’évidence, si
l’on accorde à Israël le droit d’utiliser son armée contre des
opérations palestiniennes, il faudrait aussi reconnaître aux
Palestiniens le droit de se défendre. Ce n’est pas parce que la
Palestine n’a pas d’armée, qu’elle est cernée et bloquée par une force
militaire implacable que sa cause n’est pas juste.
Nous vous rappelons qu’Israël est une puissance occupante, reconnue
comme telle par les Hautes Parties Contractantes de la 4e Convention de
Genève de 1949 ainsi que par votre propre gouvernement qui en fait
partie. Tant que l’occupation dure, Israël ne peut être considéré en
état de légitime défense, mais bien en État agresseur. Tant que
l’occupation dure, les exactions commises contre les Palestiniens ne
peuvent être justifiées d’aucune façon.
Les attaques de l’armée israéliennes contre des camps de réfugiés,
l’occupation des écoles pour en faire des bases militaires avancées en
territoire palestinien, les assassinats et les exécutions sans procès,
constituent un terrorisme d’état que le Canada doit dénoncer.
Le Canada, le Canada de Pearson peut-il continuer de se taire ? Son
silence commence à être embarrassant. L’ancien ambassadeur d’Israël en
France, M. Barnavi a déclaré la semaine passée que ni son pays ni les
Palestiniens ne pouvaient aujourd’hui résoudre le problème. Cette
étonnante déclaration d’un officiel israélien, alors que son pays a
toujours été opposé à une intervention internationale neutre en
Palestine, montre bien que nous avons un rôle déterminant à jouer dans
le processus de paix, auprès de nos alliés, mais aussi et surtout au
Moyen-Orient.
Mais il y a encore plus urgent. Nous n’avons pas le droit de regarder
ces horreurs - commises par les deux côtés - à la télévision sans
réagir. Nous savons que le solution se trouve dans l’éducation, dans la
remise en marche d’institutions et d’infrastructures palestiniennes
détruites volontairement et sans raison par Israël. En tant que pays
démocratique, nous ne pouvons pas accepter que George Bush et Ariel
Sharon exportent leurs préoccupations militaires et économiques dans
notre pays. Aux États-Unis comme en Israël, en Palestine et au Canada,
nous savons qu’une majorité de citoyens est favorable à paix. Vous avez
entre les mains la capacité d’intervenir pour concrétiser cette volonté.
Nous demandons à votre gouvernement d’afficher publiquement des
positions conformes au droit international : Israël doit se retirer de
TOUS les territoires occupés en 1967, et tant qu’il ne le fait pas, il
est dans une position d’agresseur.
Nous serions heureux de vous rencontrer pour discuter cette question de
vive voix avec vous.
Bien à vous.
Gervais L’Heureux
Président de la Coalition pour la justice et la paix en Palestine
514-272-3019 poste 222
gervaislheureux@suco.org
Ont signé les membres de la Coalition justice et paix en Palestine
cf. liste des membres.
Coalition pour la justice et la paix en Palestine
Liste des groupes membres de la Coalition, qui ont endossé la
plate-forme de la Coalition :
Aide médicale pour la Palestine
Alliance juive contre l’occupation
Alternatives
Les Artistes pour la paix
L’association américaine des juristes
L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
La Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Le Conseil central de Montréal-CSN
La Conseil musulman de Montréal
La Conseil régional de la FTQ du Montréal métropolitain
L’Entraide missionnaire
La Fédération canado-arabe
La Fédération des femmes du Québec
Femmes en noir
La Fondation canado-palestinienne du Québec
Objection de conscience/Voices of conscience (OCVC)
Palestiniens et juifs unis
Parole arabe
Solidarité pour les droits humains palestiniens (SPHR/SDHP)
Solidarité, union, coopération (SUCO)
United Muslim Students’Associations (Concordia, McGill, UdeM, UQAM)