Accueil > Pcf : Petite histoire instructive d’un amendement

Pcf : Petite histoire instructive d’un amendement

Publie le jeudi 13 décembre 2007 par Open-Publishing
11 commentaires

de Nicolas Marchand

Le mandat adopté par l’Assemblée des délégués de section prend acte du fait que les communistes « expriment largement l’attachement politique des communistes au PCF, la nécessité de faire vivre et développer ce parti dans l’année 2008. »

Cet amendement, longtemps refusé catégoriquement par le groupe dirigeant du Parti, a une histoire instructive, utile à connaître pour la suite.

EPISODE I : à la Commission de préparation de l’Assemblée extraordinaire

toute référence à cet aspect important du débat étant absente du projet rédigé par Marie-Pierre Vieu, je demande qu’on ait pour règle un travail à partir des compte-rendus de discussion des sections ; j’indique, les ayant lus, qu’ils font ressortir de façon incontestable un refus de la dissolution du Parti dans une autre formation politique, et la volonté des communistes de le continuer et pour cela de le transformer ; je présente l’amendement suivant : « est aussi largement exprimé l’attachement des communistes à l’existence du PCF, inséparablement de l’exigence de sa transformation radicale ».

Dans la discussion qui s’ensuit, mon analyse des débats des communistes est niée (« on ne peut pas dire que les communistes disent qu’ils veulent garder le PCF. Ce n’est pas vrai que les communistes ne sont pas ouverts à la création d’une autre force politique » affirme par exemple la secrétaire fédérale du Rhône) ; mon amendement est ignoré, puis, représenté une 2ème fois, refusé, notamment par O. Dartigolles, P. Cohen-Seat, M.P. Vieu et E. Gauthier, au motif que cela reviendrait à trancher le débat des communistes. (à signaler le fait que dans la 2ème rédaction présentée par Marie-Pierre Vieu, toute référence au « PCF » avait même disparu du texte !!!)

Lors de la dernière réunion avant celle du CN, mon insistance conduit des membres de la Commission à me reprocher de perturber le travail de la Commission et l’esprit de fraternité qui y règne. La situation est inconfortable, mais je ne m’excuse pas.

EPISODE II : au Conseil National du 4 décembre 2007

Lors de la réunion du CN, au bout d’une discussion où s’affirme fortement la réalité, jusque là contestée dans la Commission, celle de débats montrant justement un très fort attachement à l’existence du PCF, avec sa transformation, Olivier Dartigolles fait une concession, avec une proposition nouvelle : « Les discussions qui expriment l’attachement des communistes à leur organisation portent aussi l’exigence du renouvellement du combat communiste et de l’organisation... ». Actant cette ouverture, je fais une proposition d’amélioration, avec une formule plus précise : « l’attachement des communistes à l’existence du PCF... ». C’est refusé, sans débat, mais le texte publié le surlendemain dans Communistes a encore un peu évolué : « organisation » a été remplacé par « parti ».

EPISODE III : à la commission du « mandat », samedi soir 8 décembre

A nouveau la discussion pousse fort les exigences des communistes. On se sépare sur la formule suivante, proposée par Patrice Bessac : « l’attachement politique des communistes au PCF. »

Mais Dimanche matin, surprise : Marie-Pierre Vieu est passée par là, et la nouvelle formule a disparu. On est revenu à l’attachement, seulement sentimental.

EPISODE IV : dimanche matin en séance plénière

Ca pousse encore dans l’Assemblée. Plusieurs intervenants font remarquer le fossé entre les positions des représentants de sections et les pressions des dirigeants contre la reconnaissance précise des exigences pour l’avenir du PCF et les transformations à y opérer. La formule retenue en Commission est enfin reprise, face aux résistances des partisans d’un processus conduisant à la dissolution ou à la dilution du PCF. Sur ce point, les délégués des sections ont bousculé les résistances des dirigeants qui entendent travailler à une dissolution du PCF.

Ils en auraient probablement bousculé d’autres si Marie-George Buffet n’avait pas alors précipité la conclusion du débat.

Et il en reste de sérieuses, résistances, à bousculer, pour ne pas se trouver pris dans l’engrenage d’une dissolution dont les communistes ne veulent pas : au lendemain de l’Assemblée, O. Dartigolles, porte-parole du Parti, et MP Vieu continuent de stigmatiser, l’un, « la tentative des orthodoxes de fermer le débat. », l’autre « une offensive identitaire qui aurait pu aboutir à un repli mortifère du parti sur lui-même ». Manière de dire, jusque par la caricature méprisante des positions, quoi que pensent les communistes, on continue...

Nicolas Marchand, membre de la Commission de préparation de l’assemblée extraordinaire des délégués de section

Messages

  • je m’insurge contre cette idée de répéter comme un letmotiv que les dirigeants de notre parti favoriseraient sa mort annoncée !!!!
    et ça poussait aussi ds la salle pour que cet amendement soit réintroduit ..... et s’il l’a été ce ne fut que partiellement !!
    alors...............

    MATCH NUL !!!! Anna

  • Mais qu’attendons-nous pour virer ces gens ?Il faut organiser la riposte contre les camarades qui veulent la peau du Parti avec lequel ils sont payés.L’exemple italien démontre que c’est une erreur qui profite au capital.Alors que les pays de l’est reconstituent des partis communistes nous allons nous saborder au nom d’une pseudo organisation radicale sans perspective révolutionaire .

    Je propose d’organiser des ASSISES DU COMMUNISME dés le Printemps avec tous les communistes adhérents et sympathisants du PCF-LCR-LO-PT et d’autres intéressés .Les camarades qui veulent rejoindre le PS de Hollande ,comme autrefois Fitermann,Fizbin et autres "gamellistes",le fassent très vite et nous laisse tranquille de réorganiser ce Parti sur une base véritablement révolutionnaire,soyons fidéles aux idéaux de nos communards de 1871 et des camarades fusillés par le nazisme comme guy Moquet .

    Nicolas Marchand ,avec d’autres je suis à tes côtés .....

    Bernard SARTON,section d’Aubagne

    • et vous croyez vraiment que nous allons y arriver ainsi ?

      Ma gauche où es-tu ?

      Ma gauche humaniste, sociale, porteuse d’espoirs et de rêves

      Ma gauche du peuple, des ouvriers, des salariés

      Ma gauche, pourfendeuses des inégalités

      Où es-tu ma gauche ?

      Ma gauche née de la Révolution,

      Ma gauche rebelle de la Commune

      Ma gauche unie du Front populaire

      Où es-tu ma gauche ?

      oui, c’est bien cette gauche que je cherche ! qui elle seule, nous permettra de mattre à bas le capitalisme dévastateur !
      anna

    • Tss Tss Tss Anna...

      "Ta gauche", en toute logique, (et si tu n’es pas victime d’un syndrome tchernobilien), elle est ... à l’opposé de ta droite... :)

      "Chère Duchesse", cesse donc de colporter ce bruit qui voudrait que ceux qui souhaitent l’autonomie du Parti, qui souhaitent préserver son existence, et qui disent que la direction est réformiste et devrait démissionner, sont d’affreux pourfendeurs de "l’union", des réactionnaires ou des gauchistes.

      Et puis quand on en appelle à la gauche unie du Front Populaire ( dont les principales victoires sociales furent obtenues grâce et par des communistes "forts" et audacieux dans cette coalition, somme toute assez brève) il ne faut pas oublier la décision de Blum et de la SFIO de laisser mourir les révolutionnaires espagnols, ni le fait que la presque totalité des non communistes du Front votèrent les pleins pouvoirs à Pétain et précipitèrent l’invasion allemande...

      Ce n’est pas parce que nous sommes en opposition à une direction réformiste, que nous voulons lutter contre la dérive du PC en annexe du PS que nous sommes pleins de poussière, immobiles et passéistes.

      Ce que tu dis est une carricature.

      Désolée de ne toujours pas être d’accord avec toi.

      LA Louve

    • Allez ne perds pas ton temps à chercher la gauche véritable c’est le PCF.

      Si tu cherches la gauche chez le PS tu te vas te prendre des rides. Rire Grinçant

    • Que les démolisseurs souhaitent ne plus être communistes c’est leur droit..qu’ils créent un autre parti

      c’est leur droit, qu’il souhaitent rejoindre le PS c’est leur droit, mais qu’ils oeuvrent pour casser le PC

      c’est une authentique trahison, une infamie.

  • C’est drole mais dans ma section en Seine Saint Denis meme pas seulement 1/3 des adherents ont participe à une petite reunion de 2h30 pour preparer cette assemblee ! Des voix se sont prononcees pour la recherche d’une refondation d’une force de transformation sociale avec en son sein une composante communiste. D’autres n’ont pas acquiesce ! D’autres n’ont rien dit ! N Marchand est attache personnellement au PCF, soit ! Mais il n’a jamais ete demande aux adherents de trancher entre poursuite telle quelle du PCF ou recherche de nouvelles formes ! Aucune consultation n’a ete organisee souverainement ! Donc il me parait normal que le debat reste ouvert plutot que ferme !

    Bf

  • Pour tous mes camarades,

    il est ici question de courage,

    celui de ne pas fuir le débat qui fait rage

    Il est question du parti et de son devenir,

    Il est question de lutte des classes

    ou bien de petites choses, d’un choix à effectuer

    entre électoralisme et possibilité d’aféoder au services d’élus

    ou de mettre le primat de l’analyse avant d’aller cvers des alliances

    de ne pas confondre outil et matériaux

    alliance et rassemblement respectueux des autres avec qui on peut travailler sur telle ou telle question, (par exemple des démocrates respectueux du vote des français, qui souhaitent un référendum, mais qui eux voteraient oui...) mais avec qui il n’est pas question de fusionnner dans un parti ramasse tout.

    Alors oui les débats sont vifs et tant mieux

    c’est sans doute cela qui nous sortira de l’ornière

    où nous nous sommes fourrés

    Oui camarades courage, il faut analyser, souverainement,

    dans le respect de chacun, mais il faudra effectuer un choix

    Ce ne sera pas facile sous la pluie d’invectives

    mais si bourrin on me nomme, je revendique le droit de bouger mon parti

    pour le mettre au service de tout mon idéal

    Pour renouer avec ce qui fut et sera sa force à bousculer

    la société pourrie que nous voulons changer

    Et pour cela l’outil devra redevenir cet outil performant

    qui fit et de nouveau fera trembler tous les puissants

    au services de tous il devra de nouveau s’en prendre au mur d’argent

    même si pour cela les idées devront naître du chaos et de l’affrontement

    Si les règles changeaient, que les minorités étaient pour une fois respectées

    avec un droit d’existence pour telle ou telle idée

    un droit, de se dire et de s’organiser

    un droit de pouvoir être choisie, et de se voir portée

    alors oui la fraternité entre bons camarades, c’est sûr l’emporterait.

    Salut fraternel.

    Le Rouge-gorge

  • juste un petit lien d’humour sur le thème

    http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=57382

    Salut fraternel.

    Le Rouge-gorge

  • Nicolas

    Je salue ton courage. En passant, ne te laisse pas impressionner quand on te reproche que tes prises de position mettent en cause la "fraternité" des débats. La fraternité, c’est quelque chose qu’on partage, très fort, pour combattre un adversaire commun : aujourd’hui, la classe capitaliste.

    L’assemblée des délégués de section a remplacé au pied levé un congrès. Son organisation, ses intervenants, ses conclusions sont, pour une large part, le fait de la direction liquidatrice. A mon sens, cela ne peut suffire.

    Il faut sortir du terrain balisé par cette direction. Les idées de luttes de classes sont fortes dans notre parti. Je crois qu’il est maintenant nécessaire de proposer une base permettant un rassemblement révolutionnaire.

    Il y a urgence.

    JCK, dont tu te souviens peut-être