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Perspectives de l’avenir politique en Allemagne...
Publie le lundi 19 septembre 2005 par Open-Publishing4 commentaires

de ichlo
La confusion politique qui s’empare de l’échiquier des coalitions en Allemagne semblerait se diriger vers un partage minoritaire des droites et des gauches dont les deux principales leaders (CDU / SPD) sont bien incapables de reconnaître l’effondrement et prouve ainsi avec quel acharnement Schröder tente de s’accrocher après ce que longtemps la droite lui a refusé, plus diposée maintenant à mettre à l’évaluation un principe de coalition entre conservateurs et socialistes (si on peu rattacher le SPD à un rassemblement socialiste des gauches...) qui verraient ainsi leur programme bénéficier de meilleurs financements suite à l’inattendu mouchoir de poche qui séparera les deux candidats phares des urnes et ceci aussi longtemps que durera la législature.
Les polémistes de la remise en question de l’anticipation des élections s’en donneront à cœur joie et la situation pourrait rester figée jusqu’au résultat de la circonscription qui a reporté le verdict au 2 octobre car les militants auront déjà du mal à comprendre et accepter qu’il faille s’atteler à un co-gouvernement avec la droite plutôt qu’avec l’extrême gauche parce que la droite aurait une réputation de meilleure possibilité de crédits mais alors les électeurs, eux n’auront plus qu’à se demander ce qu’il va bien rester de l’application des orientations de la gauche avant tout soucieuse de ne pas trop s’éloigner de la droite pour éviter que ne lui échappe des possibilités financières qui resteront toujours des leurs... Comme si la droite payait tout le monde...
Au pays du flou politique les hommes d’affaires sont rois et certainement que la gauche en apprendra long quant aux rouages qui font fonctionner les rapports que l’Etat établi avec les sociétés qu’il représente mais desquelles il se distancie de plus en plus, rejoignant la « classe action », son stock option d’idées monopolistes qui sont tout juste bonnes à alimenter les tirelires du culte de la personnalité des leaders de partis qui resteront définitivement et à jamais minoritaires. Un cas de figure reste à envisager pour l’avenir politique de l’Allemagne dans le calcul arithmétique qui fait pencher la majorité pour les uns ou les autres : l’éclatement d’un des parti qui serait divisé de l’intérieur... Mais là, contrairement à ce qui pourrait être le cas au SPD qui ne cède jamais, il le prouve une nouvelle fois, ce n’est pas de là que doit venir l’éclatement et la disparition dans laquelle une petite moitié rejoindrait les rangs du FDP tandis qu’une bonne part n’aurait plus qu’à organiser sa survie autour des communistes. Non, l’éclatement devrait provenir du FDP qui pourrait suivre une politique plus lucide de Schröder et tuer définitivement le mythe gauchiste hormis que cela finirait avec le temps par distancier la formation des Verts qui verrait sa position de second relégué à une troisième place qui désavouerait les années de travail commun.
L’électeur commun, lui, ne peut pas faire avec son bulletin de vote un peu avec du vert, un peu avec du jaune pour toujours le même noir, l’électeur n’a qu’un choix, celui d’y voir clair et quand on parle de flou politique, c’est que le produit des efforts des militants ne sont plus très clairs aux yeux des électeurs...
Sous cette torture imposée par la démocratie, la gauche qu’il faudrait mieux radicaliser ne signifie plus rien et la formation d’Oskar Lafontaine de son originalité pose toute la question du choix politique même si elle ne dispose que de deux sièges au Bund’, son existence marque les limites sociales des politiques vouées au socialisme dirigés par les empires financiers des droites et pose la question de la barre à gauche à la française au SPD devenu « marchand de lui-même ». Pour réaliser l’unité de la république Schröder peut faire alliance même avec la CDU mais les départs des effectifs humains du quota de son électorat risqueront de s’en retrouver bouleversé.
Tout est possible et cela risque de durer le temps du mandat de ce tour de liste et la stratégie qu’adoptera Schröder ne sera pas sans significations précises sur la suite qu’estimeront alors en droit de donner aux orientations du chancelier ou de la chancelière les camarades indécis qui n’ont pas ralliés la noble cause des radicaux d’Oskar lafontaine. Tout est possible, alors entre une FDP qui aimerait aussi certainement sauver sa mise dans les attributions aux fonctions étatiques et une CDU / CSU fragilisée par des résultats nettement en dessous d’espoirs qui n’ont finalement pas été concrétisés et des Verts qui garderont leur pouvoir de catalyseur ; Schröder ne devrait pas avoir trop de problèmes pour organiser sa survie. Elle est périlleuse mais pas sans intérêt sur l’apprentissage que tout électeur sans parti pris militant pourra alors faire quant au fonctionnement démocratique de la pluralité parlementaire.
Cette possibilité de pouvoir organiser un gouvernement avec un seul tour de scrutin à partir d’élus du peuple est forte intéressante puisqu’elle ne consacre plus un parti tout puissant seul décideur des suites à donner à son investiture comme en France mais nécessite la participation effective de plusieurs mouvances politiques, pas forcément les meilleurs mais pluralité quand même... D’autant plus qu’avec ce système, on évite lorsqu’il y a des changements de majorité politique qu’un parti parte avec le maximum qu’il peut emporter, laissant alors le nouvel arrivant dans le désarroi le plus complet ! L’Allemagne est certainement à ce propos plus proche de la démocratie directe que de tous ces pays qui ont besoin de deux tours majoritaires pour définir des majorités qui existent déjà !
L’électeur doit voter puis ses représentants doivent former la direction gouvernementale en votant à son tour pour celles et ceux qui les ont élus. Cela permet d’accentuer les alliances et diminue le risque de voir disparaître des petites formations à faible pourcentage mais qui n’en sont pas pour autant moins représentatives d’une fonction politique légitime reconnue par une solide base militante et électorale de surcroît...
Turbulences et rouleau dans l’hémicycle valent à l’électeur al sérénité puisqu’il s’en trouve enfin informé et les remous qui attendent l’Allemagne parlementaire risquent d’être houleux mais permettront à la démocratie de multiplier son action et de sortir de l’éternel nécessité presque vulgaire qui consiste à remporter des élections pour installer une minorité unique au pouvoir. Ce qui se résume souvent par de conventionnels « il faut bien qu’un parti l’emporte, c’est ceux-là qui ont gagné ; tu sais ce que c’est dieu alors ne m’en parle pas ou dieu c’est le pouvoir de tuer de la droite »...
Dans cet univers politique qui glisse sans rallonge dans le monde des affaires, celui qui n’y appartient pas pourrait rencontrer les pires difficultés pour préserver ce qu’il lui reste de misérable survie sur une terre qui a su mieux vendre les idées que les appliquer et en ce qui concerne le champ politique, il n’y a pas besoin de comité scientifique pour évaluer et juger ce qui est applicable ou pas ! Les désaveux parlent souvent plus que les mièvres concrétisations...
Rien n’est perdu, tout est possible mais il ne faudra pas être pressé pour parler de majorité absolue d’autant plus que la campagne électorale se poursuit encore pendant deux semaines pendant lesquelles le Link vivra de tout son poids la voie qui pourrait bien sauver Schröder le deux Octobre lorsque le verdict de Dresde sera tombé. D’ici là, les débats âpres des grandes éloquences peuvent se poursuivre même si Schröder n’a plus de voix, Oskar parlera à sa place avec Gyzi... Alors comme Merkel n’aura dans le meilleur des cas qu’une faible avance en sièges, deux / trois, pas plus ; elle risque de ne gouverner que deux semaines étant à la fois la première chancelière et celle qui aura occupé ses fonctions le moins longtemps !
Messages
1. > Perspectives de l’avenir politique en Allemagne..., 19 septembre 2005, 22:04
Au lendemain des élections législatives, les états-majors des partis politiques sont entrés dans une phase d
Allemagne : une crise politique inédite
e réflexion
Alors que ni les chrétiens-démocrates (CDU) ni les sociaux-démocrates (SPD) ne disposent de la majorité absolue au Bundestag, il va leur falloir constituer une coalition de gouvernement.
Tous les partis ont exclu des négociations avec le Parti de gauche qui rassemble les déçus de la social-démocratie et les néocummunistes du PDS.
Les résultats
Selon des résultats officiels provisoires, la CDU obtient 35,2 % (225 sièges), le SPD 34,3 % (222 sièges), le FDP (libéraux) 9,8 %, le Parti de gauche 8,7 % et les verts 8,1 %.
En nombre de sièges, le FDP est crédité de 61 sièges, les verts de 51 et le Parti de gauche de 54. L’extrême droite, 2,2 % (1,2 % par rapport à 2002), n’obtient pas de siège au niveau fédéral.
Le parti d’Angela Merkel est en net recul (-3,3 % par rapport au scrutin de 2002), alors que les sondages lui prédisaient plus de 40 % des voix. Une partie de ses électeurs, peut-être inquiétés par son programme économique considéré comme néo-libéral, ont préféré voter pour le FDP.
Le SPD perd 4,2 % par rapport à 2002.
Pour le résultat final, il faudra peut-être attendre la législative partielle à Dresde (ex-RDA), reportée au 2 octobre en raison du décès d’une candidate d’extrême droite. Un mandat direct et deux mandats à la proportionnelle sont en jeu dans cette circonscription qui compte 219.000 électeurs.
Les milieux économiques allemands se disent "amèrement déçus" par ces résultats : à leurs yeux, ils risquent de porter un coup d’arrêt aux réformes économiques et sociales.
http://info.france2.fr/europe/13576009-fr.php
1. > Perspectives de l’avenir politique en Allemagne..., 19 septembre 2005, 22:18
Linkspartei, nouveau faiseur de roi ?
Le nouveau parti de gauche est le symptôme d’une Allemagne qui va plutôt mal. Il illustre de manière assez dramatique à la fois le non aboutissement de la réunification allemande et l’état de relative dépression de la société dans son ensemble. Alliance tactique de deux formations, l’une de l’est, l’autre de l’ouest, son objectif est de parvenir à dépasser le seuil des fameux 5%, nécessaire pour entrer au Bundestag. Mais nul ne sait aujourd’hui comment ce mariage de raison résistera à l’élection. Car la juxtaposition de deux formations ne suffit pas à accoucher d’un ensemble cohérent, exactement comme les efforts déployés depuis 15 ans n’ont pas permis l’émergence d’une Allemagne vraiment réunifiée.
Le parti de gauche réunit sous sa houlette deux types de protestation. Celle de l’est traduit le désespoir face au chômage, qui atteint près de 30% de la population dans certaines zones sinistrées. Elle véhicule également la nostalgie d’un système regretté pour ce qu’il était par certains communistes et idéalisé par d’autres. Quant à la composante occidentale de cette nouvelle gauche, elle rassemble au contraire les déçus d’un capitalisme qui aurait mal tourné. Ce sont des militants du parti social-démocrate qui estiment que Gerard Schroeder a trahi les idéaux, des syndicalistes qui constatent que les sacrifices salariaux n’ont pas créé d’emploi ou encore des altermondialistes qui refusent les dérives libérales de l’économie de marché.
A la tête de ce rassemblement hybride, Gregor Gysi, un ancien communiste de l’est et Oskar Lafontaine, qui fut le premier ministre des finances de Gerard Schroeder, devenu son ennemi personnel après avoir quitté avec fracas le gouvernement et le parti en 1999. Unis dans la dénonciation, ces protestataires ne peuvent que faire rêver en proposant de manière assez simpliste de faire payer les riches pour assurer salaire et retraite minimum tout en abrogeant les lois assouplissant le marché du travail. Oskar Lafontaine n’hésite pas pour sa part à franchir en plus les frontières du populisme en dénonçant la concurrence des fremdarbeiter, les travailleurs étrangers, mot pourtant banni du vocabulaire allemand depuis son utilisation par les nazis.
Dimanche cette alliance va peut-être devenir le troisième parti allemand, priver la droite d’une vraie majorité et provoquer la formation d’une coalition dont on ignore la couleur. Autant dire qu’il aurait alors grandement influencé le jeu. Mais de manière purement arithmétique sans présenter de véritable alternative de gouvernement contrairement aux verts qui en sept ans de participation au pouvoir ont mis fin à l’énergie nucléaire, promu l’égalité hommes-femmes, réformé le droit de la nationalité et accepté l’intervention de soldats hors du territoire allemand.
Valérie Lainé
Article publié le 15/09/2005
Dernière mise à jour le 15/09/2005 à 08:30 (heure de Paris)
http://www.rfi.fr/actufr/articles/069/edito_chro_38542.asp
2. > Perspectives de l’avenir politique en Allemagne..., 19 septembre 2005, 22:22
L’extrême-gauche allemande exclut une coalition avec les sociaux-démocrates
AP | 18.09.05 | 23:51
BERLIN (AP) — Le Linkspartei, qui a réussit dimanche son premier scrutin électoral, exclut toute coalition avec le SPD de Gerhard Schroder, a annoncé son co-fondateur Oskar Lafontaine, qui a quitté les sociaux-démocrates pour rejoindre les anciens communistes.
Une telle coalition ne trouverait pas de majorité au sein des deux partis, a expliqué Oskar Lafontaine, qui avait dirigé le SPD dans les années 1990.
La création en juillet dernier de l’alliance entre des dissidents de la gauche du SPD et d’anciens membres du PDS issu de l’ex-Parti communiste de RDA a donc réussi son pari en obtenant dimanche 8,5% des voix, selon les estimations de la télévision ZDF.
"L’aventure valait le coup", s’est réjoui Lafontaine, l’homme qui s’est fâché avec Schroder. "Il y a une gauche forte au parlement allemand".
C’est aussi une bonne nouvelle pour les ex-communistes du PDS, qui au dernier scrutin de 2002 avaient été virtuellement sortis du Bundestag, ne gardant que deux députés élus directement dans deux circonscriptions de Berlin.
Avec 53 députés, le Linkspartei devrait faire une entrée remarquée au Parlement allemand, où l’extrême-gauche n’avait jamais été réellement représentée. "Nous sommes très heureux que notre projet ait gagné", a déclaré Lafontaine, qui devrait co-présider le futur groupe parlementaire avec le néo-communiste Gregor Gysi.
Et Oskar Lafontaine s’est attribué la défaite d’une éventuelle coalition CDU-CSU/FDP : L’alliance "jaune-noire est stoppée. Nous avons fait cela", a-t-il lancé.
Sans surprise, le Linkspartei a réalisé son meilleur score dans les Lander de l’ancienne Allemagne de l’Est, avec presque 26%, selon les estimations. A l’Ouest, seuls 4,7% des électeurs ont choisi le Linkspartei.
Avec un taux de chômage bien supérieur dans l’ex-Allemagne de l’Est qu’à l’Ouest (18,2% contre 9,6%, pour un chômage moyen de 11,4% au niveau national), le Linkspartei a bénéficié de la décision l’année dernière du gouvernement rouge-vert de réduire les allocations aux chômeurs de longue durée. AP
http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20050918.FAP3038.html?2203
3. > Perspectives de l’avenir politique en Allemagne..., 20 septembre 2005, 17:57
mardi 20 septembre 2005, mis à jour à 17:36
L’Allemagne du doute
Notre correspondante à Berlin, Blandine Milcent
Les électeurs ont bouleversé l’échiquier politique d’outre-Rhin, en quête d’un modèle qui reste à inventer
L’Allemagne entre dans une phase d’incertitude politique dont l’Europe se serait bien passée. Avec le scrutin de dimanche, le mouvement de « reprise psychologique » que l’on sentait frémir dans les milieux économiques allemands risque de tourner court et de faire encore patiner la première économie de la zone euro. Le couple franco-allemand, déjà fragile, n’avait pas besoin de ce vide sorti des urnes dimanche à Berlin.
Et l’Union européenne dans son ensemble, à l’heure des grandes questions de son élargissement, pourrait avoir du mal à apporter de grandes réponses. Car les Allemands vont être désormais centrés sur leurs difficultés domestiques et ne pourront, pour longtemps, constituer une force d’impulsion sur le Vieux Continent. L’Allemagne semblait stable jusqu’à l’ennui ? La voilà qui surprend : la crise était totale en début de semaine. Ce pays qui nous avait habitués à l’équilibre perpétuel des forces politiques accouche d’un nouveau parti de gauche empêchant toutes les majorités et faisant trébucher Schröder et Merkel.
Le message des urnes allemandes nous interpelle. Car, alors que l’on disait nos voisins fatigués des réformes de Schröder, ils viennent de dire au contraire qu’ils les ont acceptées. Et le chancelier, qui avait convoqué des élections anticipées pour demander à ses compatriotes s’il pouvait poursuivre son programme de réformes, a remporté aujourd’hui ce qui ressemble à un plébiscite : moins de 10% des électeurs, ceux de la gauche contestataire emmenés notamment par Oskar Lafontaine, ont dit non avec les conséquences que l’on sait, mais presque 80% ont répondu oui.
Finalement, les Allemands sont restés fidèles à leur culture politique : au pays de l’ « économie sociale de marché », ils n’ont pas voulu faire le pas vers un modèle libéral représenté par Paul Kirchhof, l’expert en fiscalité que Merkel voulait prendre dans son gouvernement et dont Schröder s’est servi comme d’un épouvantail. Ils ont voté pour un nouveau modèle censé s’attaquer en douceur à l’Etat providence, créant un courant « social-libéral » qui doit encore trouver son expression sur le nouvel échiquier politique.
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=236