Pierre LAURENT dit : "Au FRONT DE GAUCHE, la guerre des égos n’aura pas lieu !!!"

Le Front de gauche fait programme commun avant de se choisir un candidat

de RENAUD CZARNES

A la Fête de « L’Humanité », le PCF et le Parti de gauche ont jeté les bases de leur « programme partagé » pour 2012. Le choix du candidat est renvoyé à plus tard.

Pourquoi évoquer d’emblée ce qui pourrait fâcher, d’autant que cela peut bien attendre ? Réunis ce week-end lors de la Fête de « L’Humanité », les deux alliés du Front de gauche, Pierre Laurent (secrétaire national du PCF) et Jean-Luc Mélenchon (président du Parti de gauche) ont, en effet, peu ou prou éludé le sujet du choix de leur candidat commun pour l’élection présidentielle de 2012. Ils ont essayé de « capitaliser » sur le mouvement social : Pierre Laurent a promis hier une « guerre citoyenne et pacifique » à Nicolas Sarkozy, assurant que la gauche « ne lâcherait rien » dans la bataille des retraites.

Samedi, le PCF et le Parti de gauche ont officiellement lancé les travaux pour établir leur programme commun en 2012. « Ensuite, il sera temps de s’intéresser au nom du candidat », a expliqué Pierre Laurent. Justement, qui ? « Cette candidature sera-t-elle celle de Jean-Luc Mélenchon ou celle d’une autre personnalité issue du Front de gauche ? Je n’exclus rien. » Dès vendredi, André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, s’était déclaré candidat estimant notamment qu’« il n’y a pas de femmes ou d’hommes providentiels ». Une pique en direction de Jean-Luc Mélenchon, sur la ligne de départ depuis un petit moment.
La tentation du compromis

Dans un entretien à Mediapart, l’ex-sénateur socialiste, qui ne doute pas de ses chances d’être désigné (c’est un euphémisme), estimait à la veille de la Fête de « L’Humanité » qu’« il ne peut pas y avoir de querelles d’ego. Qu’a-t-on à dire de très différent ? », s’interrogeait-il, avant de poursuivre : « sur tous les thèmes, on est d’accord. On va choisir entre celui qui a une moustache et celui qui vient du Midi » ? En écho aux propos du leader du Parti de gauche, Pierre Laurent a ajouté qu’il se portait « garant » du fait que « la guerre des ego n’aura pas lieu ».

La direction du Parti communiste pourrait, en fait, être tentée par un compromis : à Jean-Luc Mélenchon la présidentielle et au PCF, qui est une formation d’élus, les postes de conseillers généraux lors des élections cantonales du printemps prochain et, surtout, les candidats pour les élections législatives de 2012. Dans cette perspective, la candidature d’André Chassaigne lui servirait à décourager quelques communistes orthodoxes de monter en première ligne contre l’ex-sénateur socialiste. Alors que 58 % des Français estiment que le PCF est un parti condamné à disparaître (sondage Ifop pour « La Lettre de l’opinion ») et qu’ils sont autant à juger que le PCF ne s’est pas transformé, la candidature de Mélenchon à la présidentielle permettrait peut-être de faire oublier le score de 1,93 % obtenu par Marie-George Buffet en 2007. « Pour être encore communiste en 2011, il faut avoir le sens de l’humour ! » s’amusait ce week-end un militant.

http://www.lesechos.fr/journal20100913/lec1_france/020782701739-le-front-de-gauche-fait-programme-commun-avant-de-se-choisir-un-candidat.htm