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Piquets de grève au Centre des Impôts de Cannes
Pour ne pas qu’ils s’enchaînent aux grilles du centre des impôts du boulevard Leader à Cannes, le préfet a envoyé ses troupes. Quand les agents sont arrivés hier matin, deux voitures de policiers servaient de comité d’accueil.
Qu’à cela ne tienne, les fonctionnaires ont manifesté pacifiquement devant l’entrée de leur bâtiment.
Plus de 80 % des agents cannois, selon l’intersyndicale (1), ont cessé le travail pour dénoncer le projet de loi sur la réforme de la fonction publique, présenté à l’Assemblée nationale le 11 juin, « il casse tous les statuts » selon les syndicats.
Mobilité à l’intérieur des administrations
Ce projet revient sur « la mobilité et le parcours professionnel dans toute la fonction publique. La mobilité fait partie de notre métier, nous l’acceptons, mais avec cette loi, on pourra désormais travailler dans une autre administration. Et ainsi se partager à mi-temps entre les impôts et l’hôpital par exemple ».
Les changements annoncés font craindre le pire pour les fonctionnaires : « Si on refuse trois postes, on peut être mis en disposition sans être payé ou à la retraite d’office ».
Parallèlement, les fonctionnaires en grève dénoncent « l’embauche de contractuels. On va remplacer des fonctionnaires par des précaires sous-payés ». Alors que dans le même temps, « les contribuables et les fonctionnaires des impôts font face à des lois fiscales de plus en plus incompréhensibles ».
Les agents des impôts sont mobilisés depuis le 15 mai.
Les jours de grève pas payés
Le 10 juin prochain, ils seront encore dans la rue lors d’un mouvement national. Ils rappellent que leurs jours de grève ne leur sont pas payés, et que leur mobilisation leur coûte beaucoup. Mais pour eux, c’est le seul moyen de « s’opposer au démantèlement du service public ».
(1) Composée de Jean-Marc Gilabert de FO, d’Odile Girard du SNADGI-CGT, de Denise Poizat de la CFDT et Aurélie Chauvin-Billon du SNUI.
Nice Matin, 4 juin 2008