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Plaidoyer pour un revenu garanti inconditionnel

Publie le dimanche 17 août 2008 par Open-Publishing
12 commentaires

En ce moment, au Musée de l’Homme à Paris, a lieu une exposition remarquable sur Germaine Tillion, ethnologue française, élève de Marcel Mauss et ancienne déportée de Ravensbrück.

Sur un des panneaux de l’exposition, intitulé "l’exploitation économique des déportés", un texte dévoile les dessous de la soi-disante "irrationnalité" du système concentrationnaire :

"Pour G.T., l’irrationalité du système concentrationnaire n’est qu’apparante : en plus de son objectif d’extermination, il a aussi une visée économique, destinée à financer l’effort de guerre du Reich. Avant de mourir, les détenus doivent rentabiliser le coût de leur entretien, estimé par l’ethnologue à 35 pfennigs par jour. Beaucoup sont alors loués à des industriels, à l’extérieur du camp ou en son sein même. La firme Siemens installe ainsi une de ses usines dans l’enceinte de Ravensbrück. Les industriels verseront 3-7 marks par détenu employé et par jour. Etant donné que certains détenus ne peuvent être employés en raison de leur état de santé ou de leur statut, G.T. évalue la "rentabilité moyenne" d’un déporté à 2 1/2 marks par jour, soit pour Ravensbrück, un bénéfice de 100 000 marks nets par jour pour 40 000 femmes au travail.

Himmler, chef de la Police et des SS, est du reste propriétaire des terrains sur lesquels est implanté le camp de Ravensbrück. Il les loue à l’Etat et est intéressé aux bénéfices. A cela vient s’ajouter "l’exploitation rationnelle" des cadavres : vol systématique des objets personnels, récupération des dents en or et des bijoux, voire emploi des cendres comme engrais."

Aujourd’hui, ce même système est en train de transformer des pays entiers en camps de concentration qui ne disent pas leur nom, l’Union Européenne en première. Aujourd’hui, les déportés ne s’appellent plus des déportés, mais des "immigrés forcés", des clandestins sans-papiers, détenus de l’EU et baladés d’un pays à l’autre jusqu’à trouver preneur.

Comment mettre du sable dans les rouages de ce mécanisme auquel nous participons tous ? Ne faudrait-il pas mettre en question les conditions de vie de chacun, du propre rapport au travail qui ressemble de plus en plus à un travail forcé (ou alors, à un chômage forcé), tout en s’appropriant de la question du revenu, par la lutte pour l’introduction d’un revenu d’existence inconditionnel ?
angela anaconda

Messages

  • La préocupation d’Angéla est généreuse, mais malheureusement fausse. L’homme est un animal qui vit en société et il ne s’épanouit complètement que s’il apporte quelque chose à cette société, qui, au stade actuel, ne peut être que du travail, résultat de la mise en oeuvre de sa propre force de travail (intellectuelle ou physique, ou les deux). le "revenu inconditionnel" est incompatible avec la satifaction de ce besoin.

    Ensuite, l’exemple des camps nazis est trés mal choisi, puisqu’il ne sagissait pas de voler la force de travail en attendant de relâcher le détenu, mais de voler, avant la mort, le reste de cette force.

    Enfin, Marx nous a appris qu’un des piliers de l’exploitation capitaliste est "l’armée des chomeurs", qui, de fait, est un des principaux régulateur du capitalisme. L’objectif de Sarko, et de tous les partisans du capital, n’est donc pas de faire baisser le chômage, mais d’en camoufler les aspects visibles, et d’en athénuer les effets les plus désagréables. Comme le RMI, le revenu inconditionnel s’inscrit, objectivement, et automatiquement, dans cette démarche.

    En fait, maintenant, la société humaine, est capable de gérer rationnellement la force de travail disponible, et de l’employer au mieux des intérêts de tous et de chacun. Encore faut-il tirer un trait sur le profit privé pour ouvrir la voie devant le profit collectif, ou commun...communisme...

    • peut etre faire la nuance entre " travail " oeuvre ou ouvrage ....

      angélà , n’a pas tout a fait tort , le facho capitalisme a bien pour projet ( même si inconscient ) dépuiser l’humain ( et son biotope ) par la captation de son énérgie vitale . La stratégie est simple , une embrouille sur la necessité et le matérialisme ... d’ailleurs l’objet de cette spoliation ne se justifie même pas pas un appétit de puissance mais de pouvoir . Le parralléle avec le nazisme peut etre avancé , la diférence est dans l’oraganisation et les caractéristiques historiques .. la cible n’est plus uniquement ethnique , c’est tout une classe sociale qui est désignée au sociocide , et si la mort physique n’est pas directement programmée , celle psychologique permettra une meilleur gestion de l’agonie sociale ( en attendant les clones )

      j’ai parfois l’impression que l’humain a raté sa mutation du passage de l’animal au culturel en produisant une sinistre singularité d’espéce ..... la connerie et la barbarie . Nous en sommes tous dépositaires , mais pour beaucoup avons quand même herité d’une parcelle du désir sain d’un espoir de conditions "humaines " . A l’opposé cette même connerie frustée( car il n’y a rien au final qui pourra donner un sens a l’hegémonisme )rage de voir le monde des petits s’attacher a la recherche d’un simple bonheur sans illusions .

      Un féroce archaïsme de prédateur s’accomodant mal de l’evolution , il en nait un sadisme social ...... et c’est pas un fantasme .

      "Pouvoir" est l’attribu du possible . le pouvoir est la captation des ces possibles manipulés

      je concede le cote delirant de mon propos , d’autres depuis longtemsp se sont attachés avec merites et methodes a démontrer pour les démonter les mecanismes de notre opression . merci a eux

      .

    • merci pour ce plaidoyer ;

      il serait temps de sortir de la prehistoire et de comprendre que le revenu garanti inconditionnel
      ne s’oppose pas au travail mais est la condition de sa liberation.

  • En refusant la légitimité d’un revenu inconditionnel comme revendication permettant de se défendre contre l’exploitation, on laisse s’installer la barbarie.

    On s’y habitue terriblement vite, notre seuil de tolérance à l’intolérable n’est pas très bon signe même si c’est pour préparer des jours meilleurs où le Travail brillera à nouveau dans toute sa splendeur.
    Pour le moment il faut être aveugle pour prétendre que le travail est épanouissant.

    Cette incapacité à opposer une réponse adaptée aux formes modernes du capitalisme nous conduit tout droit au fascisme.

    Les gens ne trouvent aucune aide dans ces réponses toutes faites de lendemains qui chantent qui prouvent leur inefficacité depuis vingt ans. Par contre ils ont appris à se haïr les uns les autres et à taper sur le plus faible.

    Il suffit alors de donner à chacun un bouc émissaire plus exploité que lui sur qui déverser ses frustrations et l’affaire est faite pour les Sarkosy, Berlusconi et tous les populistes du monde.

    Cessons d’écouter ces maniaques du travail des autres qui refusent de voir les horreurs qu’ils ont sous les yeux.

    M.A

    • qui paye ?

      Faire ce type de proposition s’en dire comment on la finance est plutôt bizarre , par le travail des autres ?

      Car seul le travail peut créer de la richesse !

    • revenu garanti ne veux pas forcement dire allocation paresse , pas plus qu’une allocation chomage ne désigne pas forcement un réfractaire au travail .

      Nettoyons l’indispensable production nécessaire au fonctionnement de nos société de sa désepérante méthode : le travail . Révisons nos besoins et en fonction de celà redonnons aux geste de la production un sens , celui de l’équité et de la relation .

      Actuellement le travail ne federe pas pour différentes raisons , mais certainement pas majoritairement par le refus d’adherer a l’activité . Je n’ai pas compétence pour dévelloper ces aspects , mais pour en avoir un peu débattu, la conclusion est que le travail est " allergéne " . .. ceci pour dire que c’est la contre-nature même du travail qui produit un malaise répulsif ....ou l’exploitation ,l’aliénation . Ce point de vue est trés difficile a valider dans une perception formatée , je dois moi même mettre mon propre conformisme a l’épreuve pour y arriver .

      Une population ne comptera jamais plus qu’un nombre donné d’individus qui ne rentreront pas dans un chan d’activité . Sur ce nombre une partie se régularisera en turn-over , l’autre correspondra aux "irréductibles " .

      Toute société doit etre en mesure d’assumer cet aspect humain .

      La "richesse" produite par le travail me laisse perplexe . J’y vois plutot la gabgie de nos ressources y compris humaines pour une production clinquante et sans qualité. nocive en bien des cas et si qualité il y a elle est réservée a ceux qui ne produisent pas .

      le ton utopique de cette approche ? oui . Je sais que lorsqu’on aborde ce sujet c’est touojur l’idée d’une régression fatale qui s’impose . Mais bon ...

    • pour les inconditionnels du revenu universel.

      Leclerc Félix le poète un vrai utopiste lui, avait tout compris de la volonté des hommes à être utile , à s’épanouir par leur travail, plutôt dans une société non capitaliste bien sur !

      et si les tenant du revenu universel étaient finalement assez réac,(retour a la loi de la nature , etc).. sans le savoir !

      Sur les cent mille façons de tuer quelqu’un, voici la plus efficace :

      Sur les cent mille façons de tuer quelqu’un
      La plus dangereuse c’est le coup de fusil
      La plus onéreuse c’est le coup de canon
      Ça demande une équipe entraînée au bruit
      Y’a toujours la corde dite pendaison
      Pour le noeud coulant faut avoir le don.

      Sûre que la noyade attire les moroses
      Mais pas garantie parce que l’eau réveille
      Y’a le bon vieux poison mais là faut la dose
      Pas assez tu dors, un peu trop tu veilles.

      Le gaz est plus propre, pas de commentaires
      Mais à tout instant gare au courant d’air
      Non je crois que la façon la plus sûre de tuer un homme
      C’est de l’empêcher de travailler en lui donnant de l’argent.

      Le rasoir ma foi cette saloperie
      A ses fanatiques parce que c’est tranchant
      La hache le couteau et la scie aussi
      Mais c’est un domaine bourré d’accidents
      Très peu efficace est la collision
      Ça brise une face, laisse des lésions
      Pour mourir de soif faut la volonté
      Le dégoût de l’eau, surtout la santé
      Non vraiment j’y tiens la meilleure façon de tuer un homme
      C’est de le payer à ne rien faire.

      Entre mourir d’amour ou bien mourir de rire
      La plus achalandée c’est difficile à dire
      Les deux finissent en spasmes en soubresauts en transes
      Mais les deux sont jeudis
      Le rire toujours comique
      Et l’autre romantique

      La chaise électrique c’est très indécent
      Sauter dans le vide pas toujours prudent
      Étrangler quelqu’un c’est perdre ses sens
      Le trancher c’est pire c’est les sans dessus dessous

      Non vraiment je reviens aux sentiments premiers
      l’infaillible façon de tuer un homme
      C’est de le payer pour être chômeur
      Et puis c’est gai dans une ville ça fait des morts qui marchent.

    • je veux bien etre réac , mais franchement le retour a la nature ne raméne en rien a l’assitanat .... c’est tout le contraire .

      Monsieur leclerc ( pas de la même famille qu’Edouard quand même ,) est agréable a lire et la morale de sa fable est convainquante .

      Son talent aurais pu nous dire tout le contraire , car la meilleure façon de tuer quelqu’un c’est quannd même de le laisser crever .

    • La proposition du PCF, sécurité, emploi formation me semble judicieuse , à mon avis beaucoup plus révolutionnaire , que le revenu universel ( à quel hauteur ?), plus proche de la charité !

    • Pas de souci ... aborder le theme , c’est surtout pour soulever le couvercle de la marmite . Je suis bien conscient de la difficulté , technique , idéologique , philosophique que poserait l’option d’un revenu citoyen . D’un autre coté l’objectif du plein emploi qui serait le meilleur terrain pour la formule PCF n’est pas garantie , sauf par une équation ... suis pas assez technique . Je crois que nous ne pouvons d’ailleurs traiter cet aspect indépendament d’un projet de société adapté au monde a venir .

    • La proposition du PCF, sécurité, emploi formation me semble judicieuse , à mon avis beaucoup plus révolutionnaire

      Exact, à condition que le communisme ait beaucoup avancé et le capitalisme beaucoup reculé.

      CN46400