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Portrait de la France de gauche

Publie le samedi 15 janvier 2005 par Open-Publishing
3 commentaires


de Sébastien Crépel

À la question de savoir où ils se situent sur l’axe politique, 30 % des Français parmi un panel représentatif de 1 000 personnes interrogées par CSA pour l’Humanité ont répondu « plutôt à gauche », « à gauche », ou « très à gauche » (1). Un échantillon qui permet de dresser le portrait d’une « France de gauche » qui ne recoupe pas forcément celle de la France électorale et des sympathies partisanes. « Ce n’est pas parce qu’on se déclare proche d’un parti de gauche qu’on se dit soi-même à gauche », explique Jean-Daniel Lévy, de l’institut CSA, qui constate « une légère inadéquation entre les aspirations de la société et l’offre politique ». D’où, poursuit l’analyste, « le besoin pour la gauche, si elle souhaite revenir au pouvoir, de gagner des voix dans le reste de la population » et, significativement, « dans le tiers de la population ne se situant ni à gauche ni à droite sur l’axe politique »

De ce sondage, il ressort que la France qui se dit de gauche ne « se recrute pas forcément dans les catégories les plus populaires », détaille Jean-Daniel Lévy, qui dresse le portrait d’« une France plutôt diplômée, assez bien insérée dans la société, ayant une activité salariée s’exerçant plus fréquemment que la moyenne dans le secteur public, et légèrement surreprésentée dans la tranche des 18-24 ans ». Ainsi, 24 % seulement des moins diplômés se déclarent « à gauche », quand 46 % ne se situent « ni à gauche ni à droite ». Cette proportion s’inverse à l’autre extrémité de l’échelle des niveaux scolaires, avec 48 % des sondés qui se déclarent « à gauche » parmi les diplômés supérieurs à bac + 2. Un glissement qui traduit « une évolution des mentalités » dont on avait pu observer les effets dès le 21 avril 2002.

Pour Jean-Daniel Lévy, cette France apparaît comme « ayant un niveau d’attentes élevé vis-à-vis de la gauche ». Des attentes dessinant une « gauche du quotidien », qui place un « espoir assez grand » dans « la capacité de celle-ci à répondre positivement à un certain nombre de questions précises, à défaut d’être jugée apte à redéfinir un nouveau modèle global de société ».

(1) Les Français se répartissent par tiers à peu près égaux entre ceux se situant « à gauche », ceux se déclarant « à droite » et ceux revendiquant un positionnement « ni à gauche ni à droite ».

 http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Mais qu’est ce que c’est que cette cuisine... "être de gauche" ou "pas être de gauche", la "gauche ceci", la "gauche cela"... en dehors des bureaucrates des partis on ne voit pas trés bien ce que tout ça va changer. On a vu la Gauche au gouvernement pendant des années (PS-PC-Verts) et l’on a bien vu que ça ne changeait rien. Si la gauche revient au pouvoir elle ne fera certaienement pas mieux... Qu’est ce que on peut en avoir à foutre de savoir si la Gauche se reconstruit ou si elle ne se reconstruit pas.

    Marc B.

  • Est ce que être proche de "Dominique Strauss Khan" c’est être de Gauche, de Gôôôche, ou de Gosh ?

    On fait ou pas des actes de solidarité, d’humanité ou de fraternité de remise en cause du système......................... sinon jacter c’est pas la peine on a déjà assez de bavards qui peuvent parler 1000ans et qui ne feront jamais trembler nos maîtres !

    Franck

  • ’Qui ne dit mot consent’

    Ce sondage est au contraire très intéressant. Il montre que l’exploitation d’une classe sociale n’induit pas forcément une engagement citoyen sous forme de participation électorale avec les conséquences que cela peut avoir sur la représentation nationale. Il montre que le processus de dépolitisation encouragé par l’idéologie libérale n’est pas un mythe et qu’elle sert ses intérêts. Le goutte-à-goutte du venin libéral circule maintenant dans le système de beaucoup d’entre nous. Est-il raisonnable de dénoncer quoi que ce soit quand on ne vote pas ou quand on n’exprime pas son refus sous des formes efficaces ?

    Seuls 22% des 18-20 ans et 25% des ouvriers ont voté aux dernières élections européennes du 13 juin 2004.

    On voit bien que, comme dans de nombreux autres domaines, c’est le niveau socio-culturel qui peut permettre d’affiner notre lecture du monde. Sans culture le monde peut me rester invisible.

    Nous télléchargeont essentiellement nos informations en regardant la télévision. Dans notre pays la télévision est restée allumée en moyenne 5h 45 par jour soit près d’une heure de plus qu’en 1993 et 2h15 de plus qu’en 1982. Les enfants de 11 à 14 ans passent en moyenne 2h 40 chaque jour devant leur poste (Le Monde 22/05/02). Ce faisant ils téléchargent souvent les idées des groupes financiers qui possèdent les média dominants. Les salariés sont ainsi amenés à télécharger des idées qui leur sont défavorables mais auxquelles ils croient. Ils téléchargent ainsi des cookies (petits programmes parasites qui se fichent discrètement dans le disque dur d’un ordinateur quand on accède à un site), en français cypions ( cyber + espion), qui ne les incitent pas nécessairement à voter.