Accueil > Pour les salaires, l’emploi et le 35 heures

Dans la capitale, les manifestants se retrouveront place d’Italie à partir de 14h pour défiler jusqu’à la place de la Nation.
Point d’orgue d’une semaine sociale chargée, les syndicats appellent les salariés du public comme du privé à cesser le travail et à descendre dans les rues partout en France, jeudi, pour défendre leur pouvoir d’achat, l’emploi, le code du travail, et protester contre la remise en cause des 35 heures.
Forts de ce cahier de revendications très large et du succès d’une première journée d’actions sur ces thèmes le 5 février dernier, la CGT, FO, la CFTC, la CFDT, la FSU, l’UNSA et le "Groupe des dix-solidaires" à l’origine de ce mot d’ordre tablent sur une forte mobilisation.
Sur le front des grèves, ce mouvement se traduira notamment par des débrayages jeudi dans les transports à travers tout le pays, ce qui promet une journée difficile pour les usagers. La SNCF, la RATP, ainsi que les transports en commun d’une soixantaine de villes de province seront touchés.
A la SNCF, les perturbations étaient attendues dès mercredi soir à partir de 20h.
Des préavis de grève ont également été déposés à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) par deux syndicats d’aiguilleurs du ciel.
Dans la rue, la CGT a recensé une cinquantaine de manifestations. On défilera ainsi à Montluçon, Vichy, Moulin, Clermont-Ferrand, Gap, Toulon, Grenoble, Nantes, Saint-Nazaire, Le Mans, La Rochelle, Toulouse, Tarbes, Lille, Orléans ou encore Paris.
Dans la capitale, les manifestants se retrouveront place d’Italie à partir de 14h pour défiler jusqu’à la place de la Nation.
Le parcours de cette manifestation a été prévu de manière à ne pas perturber les déplacements de la délégation du Comité international olympique (CIO) en visite dans la capitale cette semaine pour évaluer la candidature de Paris au JO 2012.
Les syndicats ont donc décidé d’éviter les traditionnels défilés République-Bastille-Nation, ou République-Opéra en passant par les grands boulevards.
Et pour rappeler le soutien des organisations syndicales à la candidature de Paris, des "visuels" sont prévus à l’occasion du défilé via des casquettes ou encore des pin’s en faveur de l’organisation des JO dans la capitale.
Sur le front revendicatif, les fonctionnaires devraient être fortement représentés dans les cortèges après l’échec des négociations salariales fin 2004 entre leurs fédérations et le gouvernement.
Le 21 décembre dernier, le gouvernement a annoncé une mesure unilatérale de revalorisation salariale de 1% en 2005, après une augmentation de 0,5% en 2004, et aucune revalorisation pour les fonctionnaires en 2003. Les fédérations réclamaient 5% pour l’année 2005.
Pour le public, les syndicats attendent également une mobilisation massive des personnels de l’Education nationale qui, outre les revendications salariales, exigent une remise à plat de la politique du gouvernement dans leur secteur et dénoncent depuis plusieurs mois les suppressions de postes et les restrictions budgétaires.
Les lycéens seront présents au côté des enseignants à l’appel de leurs deux principales organisations -l’UNL et la FIDL- pour exiger le retrait du projet de loi d’orientation sur l’Ecole et réclamer plus de moyens.
Cette grogne sociale persistante inquiète visiblement le gouvernement, d’autant plus que deux Français sur trois (66%) disent soutenir les manifestations prévues jeudi, selon un sondage IFOP pour "Paris-Match".
Mardi, le ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo a donc annoncé la convocation, pour le 18 mars, de la Commission nationale de la négociation collective afin de faire le point sur la situation du pouvoir d’achat, appelant de ses voeux des discussions sur ce sujet dans les branches professionnelles.
Les syndicats saluent tous un "premier pas", mais estiment que le gouvernement doit "aller plus loin".
"Il est clair que le gouvernement commence à prendre la mesure de ce que va être la mobilisation de jeudi. L’annonce de M. Borloo est en soit positive, mais reste beaucoup trop vague pour constituer une réponse satisfaisante", a notamment déclaré mercredi à l’Associated Press Jean-Christophe Le Duigou, membre de la direction de la CGT.
"Dans le privé, la stagnation des salaires dure depuis trois ans. Une première mesure concrète serait d’annoncer très clairement que le gouvernement ne laissera plus des minima de branches inférieurs au SMIC", a-t-il ajouté.
De plus, "le dossier salaires dans la Fonction publique n’est pas refermé. Les fonctionnaires attendent également une ouverture de ce côté-là". PARIS (AP)