Accueil > Pour une masculinité non prédatrice
Pour une masculinité non prédatrice
par Christian Delarue
Publie le dimanche 9 août 2020 par Christian Delarue - Open-Publishing3 commentaires
Pour une masculinité non prédatrice
Les femmes attirantes - avec décolleté comme à Six Fours cet été 2020 ou avec mini-jupe et talons hauts ailleurs ou en string seins nus sur certaines plages et autre diversité des apparences légères en été - sont prises entre deux feux et c’est cela qu’il faut comprendre pour aller vers plus d’égalité dans la reconnaissance maintenue des différences des apparences sexuées (pas de totalitarisme d’une sorte de ressemblance unisexe imposée à tous et toutes mais pas plus non plus de différenciation sexuée obligée), pour aller aussi vers une masculinité hétérosexuelle non prédatrice, toujours à promouvoir . Il s’agirait pour les hommes hétérosexuels de perdre la composante "toxique"(1) et violente du virilisme, du moins si on distingue encore "masculinité autoritaire et violente" à la Trump, Dutertre, Bolsonaro et autres Chefs d’Etat diffusant une conception dure voire violente des rapports aux personnes et aux animaux sensibles et "masculinité inclusive" (qui ne voient pas les rapports humains que sous l’angle de l’hétérosexualité, qui évoluent sur la question de la souffrance animale, etc : champ vaste d’évolution des mentalités).
Entre deux feux
Reprenons le thème de ce billet portant sur les "Femmes prises entre deux feux d’un masculin prédateur" avec :
– côté "surmoi" d’interdiction, de type rigide et répressif, des sexyphobes , souvent certes des intégristes religieux musulmans mais pas tourjours loin de là et c’est à dire et répéter aux interprétations généralisatrices contre l’islam et les musulmans (racisme venant d’une page Facebook pro-chrétienne et anti-islam ), sexyphobes qui exigent l’interdit des tenues féminines séduisantes et plus généralement le camouflage de certaines parties du corps féminin
et à, l’opposé,
– du côté "çà" de domination, libéré sans entrave, les machos qui prennent sein ou fesse sans aucun souci de considération de l’autre .
L’autre est alors pur objet sexuel ! Il ne s’agit pas de refuser en soi tout regard désirant et objectivant porté sur le corps des femmes (ou des hommes) mais de savoir assurément y mettre des limites à ne pas franchir : limites verbales (se taire), limites comportementales (garder ses mains dans ses poches ).
Equilibration
Les personnes équilibrées pratiquent elles - ce que j’ai nommé jadis - le "double regard" (2) : elles voient très bien l’aspect sexué qui plait ou déplait (selon les tendances de la personne) - pas de position hypocrite ici - mais elles respectent d’abord et avant tout la dignité de la personne au-delà de son apparence plaisante ou déplaisante. Ce respect n’est donc pas nécessairement issu d’un défaut d’attirance sexuée (attirance hérosexuelle dominante assumée) mais d’une volonté de se situer dans une masculinité non prédatrice, respectueuse.
Hybris - Némesis
Le scrupulum est le petit caillou dans la chaussure qui gêne la marche. Il symbolise la némésis (la limite à poser) contre l’hybris (la démesure de la liberté devenant prédation et domination). La manifestation de la contradiction interne n’est pas qu’individuelle car elle est aussi sociale, avec des forces sociales de némesis devant s’opposer aux forces sociales d’hybris de tout champs.
De façon moins centrée sur l’individu (et ses pouvoirs d’agir de façon responsable) et plus en regard de ce qui est structure sociale ou système social on avancera que les dérives du surmoi relèvent souvent d’une tendance à vouloir comme avant, de façon réactionnaire, un hyperpatriarcat de type intégriste religieux à surmoralisation autoritaire et forte des hommes (et des mères aussi) alors que les dérives du çà et d’un monde infra-moral (démoralisation du monde comme inverse d’un monde surmoralisé) s’apparentent plus au déploiement du capitalo-patriarcat.
En Europe la détermination structurelle des habitus est de type capitalo-patriarcale car la culture hyperpatriarcale n’est qu’une subculture sans détermination forte sauf certaines zones. Mais chaque été on remarque néanmoins une sexyphobie maladive et prédatrice qui justifie qu’on s’en préoccupe. D’autant que pour les sexyphobes, comme pour les autres, il y a toujours présent la justification de la violence dite réactionnelle par l’attitude ou le comportement de l’autre : "elle la cherché" avec sa tenue ! C’est là qu’interviennent les insultes de type "pute" ou "salope" proférées dans un autre sens que celui évoqué sur ce blog (3) il y a peu.
Christian DELARUE
Gr cultures et société d’Attac
1) Selon Amanda Marcotte (Slate), « la masculinité toxique est un modèle spécifique de la virilité, orienté vers la domination et le contrôle. C’est une virilité qui perçoit les femmes et personnes LGBT comme inférieures, qui conçoit le sexe comme un acte non pas d’affection mais de domination, et qui valorise la violence comme seule façon de s’imposer dans le monde. »
Il y a de la transgression dans la sexualité qui n’est pas qu’affection. Ce serait même selon André Comte-Spongille (cf c-dessous 4)la spécificité des humains sur les animaux
2) La théorie du « double regard » de Christian Delarue - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/La-theorie-du-double-regard-de-C
3)SALOPE, quand je veux
https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/020820/salope-quand-je-veux
4) LA BESTIALITÉ EN EROTISME EST LE PROPRE DE L’HUMAIN qui n’est pas une bête - ACS
Sexualité et philosophie laïque • André COMTE-SPONVILLE • Conférence/Interview - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=iPOciT7aIAU
Messages
1. Pour une masculinité non prédatrice, 9 août 2020, 15:22, par Raymond H
"Il s’agirait pour les hommes hétérosexuels de perdre la composante "toxique"(1) et violente du virilisme,"
Oui, mais des femmes aussi suivent et imposent ce schéma : cf. la police des mœurs féminines en Iran (mais pas que là-bas ...).
1. Pour une masculinité non prédatrice, 9 août 2020, 16:47, par Pedro
"la police des mœurs féminines en Iran"
Oui, si on veut. Ce sont en effet des femmes qui sont enrôlées dans cette police mais Khomeiny n’était pas une femme, Mahomet non plus.
2. Pour une masculinité non prédatrice, 11 août 2020, 12:42, par Raymond H
Oui, j’en conviens, je voulais simplement souligner que des femmes aussi pouvaient être prédatrices pour d’autres femmes ; enrôlement idéologique oblige.