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Première reconstitution à Clichy-sous-Bois de la mort de Zyed et Bouna

Publie le vendredi 15 décembre 2006 par Open-Publishing

Première reconstitution à Clichy-sous-Bois de la mort de Zyed et Bouna

Une première reconstitution de la mort par électrocution de deux adolescents, le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), s’est déroulée jeudi pendant plusieurs heures en présence de six policiers qui les avaient poursuivis jusqu’aux abords du transformateur EDF.
Ce drame avait été à l’origine de trois semaines d’émeutes dans les banlieues.

Un important dispositif avait été déployé pour assurer la sécurité et la confidentialité de ce transport sur les lieux. Celui-ci était organisé pour la première fois en présence de policiers, dans le cadre de l’information judiciaire pour »non assistance à personne en danger » ouverte le 3 novembre 2005 après la mort de Bouna, 15 ans, et Zyed, 17 ans.

Dans cette enquête, cinq policiers ont été placés le 13 novembre sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre le simple témoin et le mis en examen.

Trois d’entre eux ont pris part à la reconstitution, ainsi que trois autres policiers, simples témoins, selon l’une des personnes assistant à la reconstitution.

Etait notamment présent le policier qui avait indiqué par radio : »je pense qu’ils sont en train de s’introduire sur le site EDF », puis : »s’ils entrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau ». Il avait lancé ce message après avoir vu deux jeunes enjamber une clôture, près du cimetière où s’est déroulée la deuxième partie de la reconstitution, menée en trois temps.

Dans un premier temps, le juge Olivier Géron a réuni tous ses témoins dans le terrain vague jouxtant le site dangereux où Bouna, Zyed et trois autres adolescents ont pénétré alors qu’ils étaient poursuivis par plusieurs policiers.

Etaient également présents Muhittin, l’unique rescapé, 18 ans aujourd’hui, Harouna Bonte, autre jeune témoin mineur (accompagné de son père), ainsi que les avocats des familles des victimes et des policiers témoins assistés.

Tous ont refait le chemin emprunté il y a plus d’un an par les cinq jeunes, depuis la palissade de tôle délimitant le terrain vague.

La reconstitution s’est terminée à 17H20 dans le local du transformateur où Muhittin n’était pas retourné depuis le drame. Le jeune homme, vêtu de noir, a montré au juge le trajet fait avec ses camarades après avoir escaladé le mur d’enceinte haut de plusieurs mètres, lorsqu’ils se sont retrouvés »pris en tenaille » dans le cimetière, a indiqué son avocat, Me Jean-Pierre Mignard, qui a récemment déposé une nouvelle plainte pour »mise en danger délibérée de la vie d’autrui ».

Il s’agissait de mettre en regard les déclarations des uns et des autres avec la configuration des lieux et la chronologie des faits tels qu’ils ont été rapportés à l’Inspection générale des services (IGS), à la fois par les jeunes témoins et les policiers.

Selon le rapport complet de l’IGS, remis au juge Géron avant qu’il ne place les cinq policiers sous témoins assistés, les adolescents ont bien été »poursuivis », contrairement à ce qu’affirmaient il y a un an le ministre de l’Intérieur et le procureur de la République de Bobigny.

Au total, cinq véhicules de police sont intervenus ce jour-là après le signalement d’une »tentative de vol » sur un chantier, à Livry-Gargan, tentative »constituée », selon l’IGS, totalement fausse, selon les avocats des familles.

http://www.tageblatt.lu/edition/article.asp?ArticleId=56020