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Puteaux, ville totalitaire

Publie le samedi 18 octobre 2003 par Open-Publishing

Un an qu’un militant socialiste, Christophe Grébert, est empêché d’assister au Conseil municipal par le maire UMP Ceccaldi... Récit incroyable d’une soirée agitée, impensable !

"GROS BRAS ET SONO GUEULANTE POUR FAIRE TAIRE L’EXPRESSION CITOYENNE vendredi 17 octobre 2003

"Mais c’est incroyable ce qui se passe ici ! Je n’ai jamais vu ça ! Je n’aurais même jamais pu l’imaginer !" me dit une petite dame venue de Levallois-Perret. Moi, je pensais pourtant que les manières du maire de Levallois ressemblaient à celles du notre. Et bien pas du tout ! Puteaux est vraiment un cas unique !

Rappel des faits : depuis 1 an, je ne peux plus accéder aux séances du conseil municipal. Le maire, Charles Ceccaldi Raynaud, 78 ans, sénateur, devenu gaulliste sur le tard, m’en interdit arbitrairement l’accès. Il me reproche de révéler sa manière clientéliste et clanique de gérer "sa" ville. Il ne supporte surtout aucune opposition. Il a peur de l’expression démocratique.

Mais ce soir, des élus et des responsables politiques, socialistes, communistes et verts, maires, conseillers généraux, conseillers régionaux sont venus constater cette interdiction illégale.

Pascal Buchet, maire de Fontenay... Francine Bavay, Gabriel Massou, Maurice Lobry, tous trois conseillers régionaux, et tous les autres élus des Hauts-de-Seine qui étaient présents (de Sceaux, Boulogne-Billancourt, Levallois-Perret, etc.) ont été servis ! Mon maire pour eux s’est surpassé !

Dès 17h30, les employés municipaux avaient reçu pour consigne de se rassembler à la mairie. On prépare des bandéroles "A bas les totalitaires" (un appel au meurtre ? ? ?)... un tract délirant est tiré : "No Pasaran !" proclame-t-il, affirmant que la "population est en colère" (ah bon ?), "Non au coup de force socialo-communistes" ! ! ! Quelle blague ! ! !

A 18h, les employés municipaux sortent de la mairie avec leurs belles banderoles... font le tour... pour revenir une demi heure plus tard ! quelle manif parfaitement spontanée de la population putéolienne "en colère" !

La mairie se barricade. Le garage municipal est fermé. Des gros bras, employés de mairie, boxeurs amateurs, castagneurs recrutés pour l’occasion ?- se rassemblent devant l’entrée. Une sono est installée de chaque côté.

Ils attendent qui ? moi ! pauvre citoyen qui tente en vain depuis 1 an d’assister au conseil municipal ! Quelle énergie et que d’argent public dépensés !

J’arrive sur le parvis de l’hotel-de-ville à 18h45... Là, je tombe sur une centaine d’employés municipaux convoqués et quelques supporters ceccaldistes. Joëlle Ceccaldi (notre députée, fille du maire et suppléante de Nicolas Sarkozy !) est en tête. Les "manifestants", payés en heure sup, commencent à contourner la mairie pour atteindre l’entrée du conseil, 150 mètres plus loin ! quel défilé ! Je les devance.

Sur les marches de la mairie, j’aperçois une vingtaine de gros bras, milice privée, qui m’attendent. Impressionnant !

Heureusement, ce soir, je ne suis pas seul... Il y a beaucoup de témoins de ce cinéma anti-démocratique ceccaldiste : la sono crache maintenant à fond de la musique (plainte pour tapage ?). La manif "organisée" arrive, grimpe les marchés et entre dans la mairie au cri de "ceccaldi, ceccaldi !". "barbouze, barbouze !", scandent de leur coté des militants de Puteaux Alternatives. Ambiance !

Pascal Buchet, maire et conseiller général du 92, me dit "venez, on entre aussi"... Il me tire par la manche... mais je suis aussitôt repousé violemment par les gros bras du maire. Plusieurs fois, je manque de tomber. Pascal Buchet lui-même est bousculé ! D’autres élus le sont aussi. Ces gros bras ne sont dépositaires d’aucune légitimité pour nous barrer le passage ! Qui sont-ils ?

La police nationale est présente en force. Pascal Buchet demande à un commissaire de me permettre d’entrer. Le commissaire passe devant moi... Lui aussi est bousculé !

Nous profitons de l’intervention de la police nationale : avec Pascal Buchet, nous parvenons à passer la première porte de la mairie ! Nous sommes dedans ! Miracle ! Mais là, nous faisons face à des gens fous furieux ! Je sens la haine sur leurs visages ! Les insultes, les accusations pleuvent. Les policiers nationaux sont bloqués par les gros bras ! Ils doivent sortir et mettre leurs brassards "POLICE" pour ne pas se faire boxer ! ? La situation est tendue ! Joëlle Ceccaldi insulte, vocifère, menace : nous sommes chez elle, chez son père (l’hotel-de-ville). Le père reste en arrière. Puis il prend le micro. La sono extérieure crache la voix nazillarde du maire : "dehors les envahisseurs totalitaires ! Vive l’UMP !" (re-re-re—sic)

Sur ordre du maire, les fauves sont lachés : je suis expulsé manu militari... Mes pieds ne touchent plus terre ! Je me retrouve dehors. Le maire a fait la démonstration de ce qu’il est.

Plusieurs journalistes ont assisté à tout ca. France 3 a tout filmé.

Le groupe socialiste de Puteaux a refusé d’assister dans ces conditions au conseil municipal et écrira au Préfet pour faire annuler les actes de cette séance du 17 octobre."

Quelque soit nos opinions politiques, il faut soutenir ce militant traité comme un malfrat. Son site est à visiter, tout ce qu’il y relate est impensable dans notre beau pays la France :

www.monputeaux.com