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Que les campus deviennent des foyers de résistance
Publie le mercredi 7 novembre 2007 par Open-Publishing3 commentaires
QUE LES CAMPUS DEVIENNENT DES FOYERS DE RÉSISTANCE !
Une étincelle peut mettre le feu…
Actuellement, une lutte prend forme sur les campus de France. Nous saluons ceux de Rouen, de Toulouse, de Tolbiac, de Grenoble, de Perpignan, d’Aix-Marseille, de Tours, de Saint-Denis, de Rennes et de Lille qui se mettent en grève, qui occupent leurs facs et/ou organisent des piquets de grève (rebaptisés « blocages » depuis le mouvement lycéen de 2003). Nanterre doit les rejoindre, au plus vite.
C’est une lutte contre la loi sur l’autonomie des universités, et, plus généralement, contre la privatisation des universités, la démolition des acquis sociaux et le racisme d’Etat (expulsions, rafles, ADN, loi Hortefeux).
Plusieurs milliers d’étudiants bravent l’interdit et la pacification ambiante. Le pouvoir sarkozyste, héraut de la France de la peur, de la haute finance, des nantis et de l’imposture sociale n’a pas tout balayé. Loin de là.
Autre étincelle, les étudiants prennent conscience de la nécessité de lutter contre la répression généralisée et ses déclinaisons universitaires. Ainsi, plusieurs Assemblées Générales ont comme revendication l’amnistie des réprimés des mouvements sociaux. Les AG de Nanterre, Toulouse, Limoges et Dijon ont déjà pris position pour la réintégration de Naïma, militante de l’AGEN, et l’arrêt des poursuites à son encontre.
Si nous suivons le principe que pour chaque individu touché par la répression, c’est tout le mouvement qui est attaqué, cette vielle recette répressive d’un pouvoir établi vole en éclat. La solidarité est notre arme.
L’université inégalitaire comme horizon indépassable ?
Du côté du pouvoir, comme d’habitude, on présente les réformes comme « inéluctables ». En fait, le mensonge premier de la loi sur l’autonomie comme de celles qui l’ont précédée (de Jospin en
Ces réformes correspondent, ce n’est pas un hasard, à l’arrivée plus importante des enfants des milieux populaires à l’université. La classe dominante ne veut pas offrir une formation digne de ce nom à cette partie de la population universitaire traitée en paria et en surplus parasitaire. A ce titre, la promesse d’un meilleur emploi est une escroquerie.
Combien seront sélectionnés dès les premières années d’études ? Pour cela nul besoin d’une barrière de classe officielle, ni des thèses racistes d’un déplorable prix Nobel qui affirme prouver génétiquement l’infériorité intellectuelle des Africains, ni même des conceptions malthusiennes de certains profs de Nanterre pour qui les jeunes des quartiers populaires sont « culturellement inadaptés » à l’université. Non, la logique froide du système suffit. Ironie de l’histoire : les autorités dénoncent hypocritement cet échec programmé pour renforcer la pré-sélection. La suite est connue : l’apartheid scolaire précède la discrimination à l’embauche qui fera l’objet de documentaires répétitifs et larmoyants.
A celui qui proteste contre l’inégalité, on jette à la figure, pour lui clouer le bec, les exemples d’une élite promue, dont la ‘réussite’ est mise en scène (Rachida Dati, Zidane, Rama Yade et la soumise Fadela Amara) comme pour lui dire que le système n’est pas en cause, qu’il s’agit uniquement d’avoir de la bonne « volonté » de « s’intégrer ».
L’économie capitaliste exige une main d’œuvre non formée et exploitable à outrance (rôle dévolu aux sans papiers et à la jeunesse des quartiers populaires). Elle a aussi besoin d’une main d’œuvre formée aux méthodes, aux connaissances et aux savoirs scientifiques contemporains mais sans exigences de statut (rôle des étudiants). Surexploitation pour les uns, exclusion pour les autres, c’est le modèle social mortifère engendré par le capitalisme.
Les réformes universitaires suivent ce schéma d’assignation sociale. Les accepter, c’est renforcer l’apartheid social.
1991 à celle de Lang-Fillon en 2003 dite LMD-ECTS), c’est de prétendre que l’université doit devenir plus compétitive et se rapprocher des entreprises pour améliorer « l’insertion professionnelle » des étudiants. Or, il s’agit, au final, de promouvoir la logique commerciale dans l’université, d’adapter les formations aux exigences du marché, de puiser dans la masse étudiante une main d’œuvre bon marché (stages) et surtout de réduire le coût de l’éducation « pour tous » en réservant une éducation d’élite à quelques privilégiés.
Nanterre : l’heure du choix est venue
La fac de Nanterre doit se positionner clairement aujourd’hui. Du côté du mouvement ou du côté du gouvernement. Sommes-nous des acteurs ou des spectateurs d’une réforme qui se fait sans nous et contre nous ?
La question n’est pas sur la forme (blocage / non-blocage) mais sur le fond. Le débat doit sortir du cercle des initiés. L’AG doit devenir un lieu de débat et de confrontations des idées. Il faut populariser la mobilisation et préparer à la grève et à l’occupation de l’université.
Créons des foyers de résistance !
En premier lieu, ceux qui luttent ensemble au moins depuis le mouvement dit anti-CPE expriment une prise de conscience des processus à l’œuvre dans notre société capitaliste.
C’est pourquoi les luttes actuelles ne peuvent être limitées à une seule revendication sans sombrer dans le corporatisme institutionnel. Nous dénonçons la loi scélérate sur l’autonomie inscrite dans une logique globale, comme une brique qui renforce le mur de l’oppression.
D’autre part, sans se lier davantage à l’ensemble des étudiants et en premier lieu à ceux du ,premier cycle et à ceux issus des milieux populaires, cette prise de conscience ne peut devenir une force matérielle capable de déstabiliser l’ordre inégalitaire.
Quant aux formes de lutte, il ne s’agit pas de reproduire schématiquement les recettes du CPE. D’évidence, la classe dirigeante anticipe les contestations. On voit bien que, préventivement, des facs bloquées sont fermées administrativement. Il faut utiliser toutes les formes de lutte. Principalement, l’OCCUPATION, qui permet de se réapproprier l’espace universitaire, confisqué par l’institution, et de s’organiser.
Oser s’organiser, oser lutter, oser vaincre !
Facs ouvertes aux enfants d’ouvriers, facs fermées aux intérêts privés !
agenparis10@hotmail.com
Infos : agen-nanterre.over-blog.com
Messages
1. Que les campus deviennent des foyers de résistance, 8 novembre 2007, 09:02
Que les étudiants ouvrent les yeux de leurs parents et de leurs grands parents.
Il y a un début de compréhension de ce que le pouvoir veut mettre en place pour faire sa contre révolution afin de rétablir totalement la loi du plus fort que le capital avait perdu partiellement dès 1945 suite à ses acoquinements et ses accointances douteuses et mortifères. Il eur a fallu 60 ans pour relever la tête. Qui va leur asséner à nouveau le coup salvateur sur la tête ? Les étudiants bien sûr... en expliquant bien à leurs ainés que ce qui a été hérité de cette époque mérite d’être conservé. Le capital a pourri les planches de la solidarité, savonné les planches de l’espoir... Bref toutes les exonérations, tous les cadeaux au capital n’ont fait que renforcer son appétit pour le profit. Il est temps de lui retirer le pain de la bouche. Les étudiants s’y emploient en montrant que l’on peut résister et gagner. La chair corvéable à merci les capitalistes en rêvent au nom du "modernisme" les étudiants les ont arrêté. Je croise les doigts et me joints à eux pour que cela puisse se renouveler concernant l’arrêt de la mise en concurrence des facultés, celles des riches bien nanties, celles des pauvres voies de garage
JP
1. Que les campus deviennent des foyers de résistance, 8 novembre 2007, 13:19
C’est vrai. Il est temps que les étudiants et les jeunes, sous la pression des réalités, prennent un vrai relais de leurs parents anesthésiés, et les remobilisent.
Et les anciens qui sont conscient doivent prendre en compte le contenu révolutionnaire des luttes des jeunes en apportant toute leur aide. Même si elles peuvent sembler maladroites.
L’venir de tous en dépend.
G.L.
2. Que les campus deviennent des foyers de résistance, 8 novembre 2007, 16:24
ne croise pas les doigts, JP... dresse le poing !