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R T M : LES SALARIÉ(E) SOUTIENNENT LES SYNDICATS

Publie le samedi 19 novembre 2005 par Open-Publishing
5 commentaires

LES SALARIÉ(E)S SOUTIENNENT LES SYNDICATS

Comme tous les matins depuis 40 jours, les traminots ont décidé de reconduire la grève. Mais ils ont prouvé qu’ils ont aussi le soutien de la majorité des salarié(e)s qui se sont prononcé avec un vote à bulletin secret en faveur de la proposition des syndicats, une gestion du tram 100% RTM avec une assistance technique. Reste qu’après une nouvelle journée de discussions, rien n’a vraiment avancé entre direction et syndicats.

Un vote majoritaire massif qui pour les syndicats va peser dans la balance. Sur 2008 agents présents (exceptés les malades, les congés annuels et RTT... Même taux de participation qu’aux élections professionnelles) :

1585 se sont exprimés hier en faveur de la proposition des organisations syndicales : « une gestion du tramway 100% RTM » tout en recourant à un « contrat d’assistance technique » avec une entreprise privée dans une durée limitée.

Par exemple, au siège de la RTM, sur 120 inscrits et 90 votants, 71 ont dit oui, 14 contre
Au dépôt de la Rose, sur 548 votants, le oui a recueilli 515 voix, le non 9.

Pourtant lorsque le préfet avait souhaité que la direction organise un vote à bulletin secret au sein de la Régie, celle-ci avait estimé qu’une telle procédure n’était pas opportune malgré l’agrément des syndicats... « On est loin des soi-disant 200 énergumènes qui terrorisaient les non-grévistes, ce vote ne fait que renforcer notre détermination », se félicite Patrick Parra de la CFDT. « Ce résultat prouve bien que la direction est seule dans sa position de partenariat avec Connex, que ce que l’on propose n’est pas ridicule », estime Alain Vercellone, délégué CGT. « C’est un signe fort, et tout çà dans l’unité syndicale », s’est réjoui Alain Réquéna de FO. « Autant dire que c’est appréciable au bout de 40 jours de grève et je souhaite que la direction prenne ce vote en considération, se remette en question », espère Roger Annunziata de l’UNSA.

Car question négociations, rien n’a abouti.

Le plan d’entreprise toujours en discussion

Direction, organisations syndicales et représentant de la communauté urbaine se sont de nouveau rencontrés hier sur la base d’un nouveau document élaboré dans la nuit par les syndicats ; une synthèse de « 30 heures de discussions » et du dernier préavis de grève. Si la reprise « du dialogue social » semble acquise par les deux parties, les débats concernant le plan d’entreprise n’ont toujours pas débouché sur un accord dûment amendé.

« Nous avons beaucoup parlé de délégation de service public (DSP), de tramway mais nous voulons des garanties », explique Alain Réquéna. « On tourne toujours autour de ces fameux 15% d’économie nécessaire pour s’aligner sur les autres réseaux de France mais que ce soit en terme de vitesse commerciale ou de fraude, on en revient toujours aux moyens que nous donneront les politiques », précise ce dernier.

« Le tout est de savoir si ce plan se base sur les réels besoins de l’entreprise ou les problèmes financiers de la communauté Urbaine », résume Louis Iorio de l’Ugict-CGT. Pour l’UNSA, « la marge de manœuvre est étroite » et le tram reste un point essentiel. « Si le tramway était géré par la RTM, nous pourrions réinvestir dans le reste du réseau », souligne Roger Annunciata.

MPM reste ferme sur sa position

Reste que si la candidature RTM /Connex devait rester unique pour la DSP, cela permettrait selon les syndicats, de déclarer la consultation « infructueuse ». Et de recourir à la proposition votée hier par les salarié(e)s. « La balle est dans le camp de ceux qui ont les moyens politiques de prendre des décisions », a déclaré hier Charles Andréani, secrétaire CGT du CE.

Mais les traminots doivent composer avec une communauté urbaine autoritaire, dont les déclarations n’ont pas varié d’un iota en 40 jours de conflit. MPM a réaffirmé hier que « les modalités de gestion du tramway relevaient de sa seule compétence et non de celle de la « RTM », en rappelant que « toute intervention des syndicats sur ce point ne respecterait pas l’arrêt du TGI de Marseille en date du 4 novembre dernier ».

Les négociations doivent reprendre ce matin 19 novembre à 9h.

Mireille Roubaud
La marseillaise

LE NÉCESSAIRE DÉBAT SUR LA POLITIQUE DES TRANSPORTS URBAINS

Dans une ville étouffée par la circulation automobile, la question des transports publics revêt une importance majeure. Le futur tramway réclame donc un débat sur l’ensemble des communes de la communauté urbaine.

Le choix d’une Régie publique ou d’une délégation de service public, ce montage (alliance Connex/RTM), aura des conséquences directes pour les usagers. Rien ne garantit en effet que demain les voyageurs continueront à payer 1,60€ leur ticket de transport.
L’exemple de GDF prouve qu’une privatisation s’accompagne le plus souvent d’une augmentation des tarifs. Seuls les secteurs hautement concurrentiels, comme la téléphonie, ont conduit à une baisse des tarifs, mais au détriment de la qualité de service ; Car l’entreprise privée, qui n’a pas de vocation philanthropique, va chercher à optimiser et à maximiser son profit.

/...Comment miser sur un développement durable dans une agglomération dont les besoins se font de plus en plus pressants, voire même exigeants et que le marché des transports va devenir exponentiel dans les années à venir ? Pourquoi y aurait-il intérêt à privatiser une partie du service public ?

POURQUOI PRIVATISER ?

Selon un rapport de la cour des comptes, le marché des transports publics de voyageurs peut être estimé à 20 milliards d’euros, dont plus de 11 milliards dans les transports urbains. Un marché juteux sur lequel s’est déjà positionné les principaux opérateurs français des transports urbains et routiers de voyageurs. Ils sont trois aujourd’hui à se partager la part du gâteau : Kéolis, Connex et Transdev.

Lorsque le président de la communauté urbaine dit qu’il ne veut pas privatiser, on peut en accepter l’augure. Mais comment ne pas s’interroger sur la finalité d’une alliance entre la RTM et la Connex.

D’ailleurs, les Marseillais ne comprendraient pas POURQUOI L’ARGENT PUBLIC, C’EST-A-DIRE LEURS IMPÔTS, SERVIRAIT À FINANCER LA CONSTRUCTION D’UN RÉSEAU POUR LE COMPTE D’UNE ENTREPRISE PRIVÉE.

Connex met un pied dans la ville pour étendre ses ramifications sur d’autres secteurs d’activité. C’est donc bien une bataille d’intérêts qui se joue sur la ville à travers le conflit de la RTM. Il s’agit aussi d’une formidable bataille pour la défense du service public garant des droits des citoyens que livrent depuis 40 jours les traminots marseillais.

Catherine Walgenwitz
La marseillaise

PERTE : 3,5 Millions d’euros
La faute à GAUDIN, MUSELIER et toute la racaille UMP.

Selon Marc Girardot, directeur générale, la RTM a perdu 3,5 millions d’euros du 4 octobre au 4 novembre. La perte de recettes commerciales s’élève à 8,5 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 400 000 euros de dédommagement pour la clientèle abonnée.

La Régie a réalisé en revanche 5,4 millions d’euros d’économie, avec les retenues de salaires et les économies de gasoil (900 000 euros).

La grande majorité des salarié(e)s de la RTM ont voté POUR la proposition raisonnable des syndicats. La direction ainsi que les élus UMP, GAUDIN et MUSELIER en tête, choisissent maintenant un bras de fer contre l’ENSEMBLE du personnel de la Régie.

Ils comptent les affamer en laissant perdurer ce conflit, les affaiblir et ainsi les acculer à courber l’échine. Nous nous devons de les soutenir financièrement afin que ces mafieux affameurs se heurtent à une résistance inébranlable. La réussite de nos camarades de la RTM entraînera la réalité que « cela est possible ».

AIDONS NOS AMI(E)S DE LA RTM AVEC NOTRE PARTICIPATION FINANÇIÈRE À RÉSISTER ET À GAGNER.

La solidarité officielle est maintenant bien en place et bien organisée.

Adressez vos chèques de participation financière à :

à l’ordre de l’UD CGT 13. "Solidarité RTM"

Adresse :

UD CGT 13,
23 boulevard Charles Nedelec,
13331 Marseille cedex 3

Esteban

Messages

  • cher esteban
    bravo aux camarades de la RTM , ainsi ce n’est pas une minorité de cegetistes bornés et impermeables au progrés qui fait greve , c’est avec l’appui de tous les salariés ou de leur tres grande majorité , c’est mieux que 53.6 % ,que les syndicats menent cette lutte directe , à toulouse , bonne nouvelle aussi , c’est la regie directe qui à été votée et la conex rendra l’entreprise .
    claude de toulouse .

  • Cher Claude, en effet c’est une bonne nouvelle, car elle fait ressortir la nuisance du privé dans le public.
    J’ai suivi de près la situation de Toulouse et je ne peux que féliciter les Toulousains.

    À Toulouse, le processus est en route dont résultera la gestion des transports urbains par une Régie publique au premier janvier 2006, en lieu et place de la société Connex.

    Pour éclairer les internautes qui le désirent, je mentionne un entretien de Bernard Marquié qui figure dans le quotidien la marseillaise, il est animateur du collectif qui a milité pour la constitution de cette Régie. Au moment de sa constitution, c’était en 2003, il était vice-président (PCF) du conseil régional Midi-Pyrénées, en charge des transports.

     Que s’est-il passé jeudi ?

    Le syndicat mixte des transports en commun s’est prononcé pour la régie publique par 12 voix pour, 9 voix contre (les partisans d’une DSP), une abstention.

     Comment en est-on arrivé là ?

    Tout a commencé en juillet 2002 lorsque, en application de la loi Sapin la concession à la SEMVAT, société d’économie mixte devait être soumise à la concurrence. Le syndicat mixte optait pour une DSP par 20 voix sur 22.
    Manquaient les seules voix de Christian Sempré, maire communiste de Saint-Orens, et de Stéphane Coppey, élu Verts de Balma.

    Après plusieurs épisodes politico juridiques, la Connex s’est vu confier la gestion provisoire, jusqu’au 31 décembre 2005, échéance de la convention initiale avec la SEMVAT. S’est alors reposée la question « DSP ou Régie publique ». Le vote de jeudi a tranché. Notre collectif pluraliste qui s’était crée en 2003 avait depuis multiplié les initiatives qui ont contribué à la montée d’un courant d’opinion ;

     Sur la base de quels arguments ?

    Nous avons dit aux Toulousains et aux habitants des communes desservies par le réseau qu’ils payaient très cher une activité forcement déficitaire, mais dont les actionnaires de Connex empochaient les dividendes. La même société Connex qui n’a pas mis un sou dans l’opération. Quand aux habitants, ils paient au travers de la taxe transports payée par les entreprises, et au travers des impôts payés à leurs collectivités territoriales qui alimentent le budget de fonctionnement des transports urbains.

    Nous y avons ajouté la main basse de Véolia ( Ex vivendi dont Connex est la filiale transports) sur nos villes. Ils tiennent les eaux, les parkings, de nombreuses cliniques, et TLT (une télévision locale). Et puis nous avions un précédent particulièrement éclairant des dégâts provoqués par les cessions au privé.

     De quoi s’agit-il ?

    Le maire de l’époque, Dominique Baudis, avait confié à MT Développement, une entreprise de droit privé, la gestion des travaux de construction du métro et du lancement de celui-ci. Sur les 2 milliards de francs, MT Développement n’avait apporté que 50 millions. Au terme du contrat de 9 ans, ils sont repartis avec un pactole de 250 millions d’euros empochés sur le dos des Toulousains.

     Comment votre collectif a-t-il accueilli le vote de jeudi ?

    Que la 4è ville de France rapatrie dans le domaine public ce qui depuis un an relevait du privé, par les temps qui courent, c’est une grande nouvelle pour les Toulousains. J’ajouterai qu’à ce moment-là, nous avons aussi pensé aux traminots marseillais dont nous saluons la lutte.

    Je félicite le travail du collectif Toulousain et tous les toulousains qui ont pris part à ce renversement et je les remercie pour leurs pensées aux traminots marseillais.
    Ce qui s’est passé à Toulouse c’est se qui se passerait à Marseille, et avec les mêmes acteurs.

    L’exemple Toulousain doit servir d’exemple pour les marseillais et les habitants de la communauté urbaine de la région marseillaise. L’image de la voracité des requins du privé n’est pas usurpée. On s’aperçoit que sans le contrôle des Toulousains, ils auraient continué en engraisser ces mafieux.

    La Connex dehors de Toulouse, BRAVO LES TOULOUSAINS !

    Esteban

  • Article très bien argumenté. Les votes à bulletins secrets valent tous les sondages ["par téléphone auprès d’un échantillon représentatif (?) de 805 personnes"].
    Salut à Esteban et à ses ami(e)s courageux(geuses).
    Le Yéti

  • Depuis hier (dimanche) , on sait que ces deux syndicats ont accepté les "propositions" de la direction de la RTM et trahi le mandat confié par les salariés vendredi.

    Ce matin, ils ont appelé à la reprise du travail.

    Les salariés de 3 dépôts sur 4 ont voté la poursuite de la grève (le dépôt de La Rose, où FO a le plus d’influence, a voté la reprise du travail à 75% : dont 25 % veulent poursuivre la grève !)

    Il faut continer à soutenir les grévistes, financièrement et politiquement

    Encore BRAVO aux camarades qui n’ont pas baissé culotte !

    RESISTANCES !

    Patrice Bardet, militant CGT dans le Nord

  • Bravo aux salariés de la RTM, ce combat est celui de tous les salariés...
    De quelle façon pourrions-nous parvenir au tous ensemble si nécessaire pour imposer par la force une autre politique que celle du libéralisme qui ruine notre société et la planète ?
    Notre syndicat CGT ICT Ville d’Amiens s’est fendu d’un chèque et chaque camarade est invité à en faire de même... En l’attente d’une grève générale, n’hésitons pas à financer la solidarité concrète.
    Les appareils bureaucratisés sont efficaces pour entraver l’émergence de véritables alternatives y compris politiques (congrès du PS du Mans ! notamment...). Cependant, la multiplication des mouvements sociaux peut permettre de déboucher sur la convergence dans l’action pour changer les choix politiques. Unité revendicative ! Unité programmatique pour renverser la droite !

    René Prévéral.