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Rambouillet - Continental attaqué pour licenciements abusifs

Publie le dimanche 4 avril 2010 par Open-Publishing

Trente-huit ex-salariés de Continental ont contesté hier matin devant le conseil de prud’hommes de Rambouillet leurs licenciements. Ces employés, remerciés en mars et septembre 2009, dans le cadre d’un plan social qui prévoit le licenciement de 382 salariés d’ici à la fin 2010, estiment que les raisons économiques invoquées par l’équipementier automobile, spécialisé dans les autoradios et les systèmes de navigation, ne sont pas valables.

Le jugement sera rendu le 18 mai.

Victimes d’une délocalisation

A la barre, leur avocat, Me David Métin, n’a pas hésité à parler de « détournement de la loi ». Selon lui, « les licenciements ne s’appuient pas sur une cause réelle et sérieuse, puisque les postes n’ont pas été supprimés, mais transférés en Tunisie ». Un site qui ne fonctionne toujours pas. Il devrait être inauguré la semaine prochaine. « Ces salariés ont été licenciés pour une délocalisation qui n’a aucun intérêt en termes de coût. Le montant du plan social s’élève à 39 millions d’euros et, selon un expert, il faudra quatre ans pour l’amortir », poursuit Me Métin.

Autre argument avancé : l’embauche d’intérimaires, ce qui est contraire à la loi, ainsi que le rappel de certains salariés licenciés, pour assurer la production. Preuve, selon l’avocat, que les licenciements n’étaient pas justifiés. Ainsi, Nathalie, licenciée le 1er avril 2009, a été contactée deux jours plus tard pour un CDD de deux mois. Elle a refusé. D’autres, acculés financièrement, ont accepté.

« Pourquoi l’entreprise n’a-t-elle pas attendu l’ouverture du site en Tunisie pour licencier ? s’interroge l’avocat. Les salariés de Rambouillet auraient gagné un an de travail. » Il demande à titre de dommages et intérêts de deux à cinq ans de salaire pour chacun des plaignants. L’entreprise conteste ces arguments. « Continental n’a pas fait n’importe quoi, insiste Me Hélène Lafont-Gaudriot. Sans ce plan de réorganisation, les pertes financières pour l’équipementier auraient été en 2009 de 3,4 millions d’euros. Finalement, l’entreprise a retrouvé un équilibre financier. » Quant au reclassement des salariés, l’avocate souligne que Continental a proposé à contrecœur, « parce que la loi l’y oblige, des postes en Tunisie dès lors que ceux-ci ont été disponibles ».

A la sortie de l’audience, les salariés faisaient part de leur mécontentement. Ce mouvement de contestation semble faire tache d’huile. D’autres salariés ont à leur tour entamé une procédure devant le tribunal.

http://www.leparisien.fr/yvelines-78/continental-attaque-pour-licenciements-abusifs-24-03-2010-860664.php