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Recherche de solutions entre Cargill et Greenpeace

Publie le lundi 22 mai 2006 par Open-Publishing

International - 22-05-2006 - Grâce à des actions combinées de Greenpeace (vendredi, blocage de la plate-forme d’exportation de soja dans le port de Santarem au cœur de l’Amazonie, dimanche, marche pacifique avec les populations locales réunissant près de 1000 personnes dénonçant la violence de l’industrie du soja et lundi, blocage des usines de l’entreprise en Angleterre et en France) Greenpeace a poussé les responsables de Cargill à la table des négociations lors d’un rendez-vous obtenu aujourd’hui à Londres.

"Nous avons décidé de nous donner 15 jours pour nous retrouver et identifier des solutions qui satisfassent les deux parties" déclare Ludovic Frère chargé du pôle biodiversité à Greenpeace France.

A Orléans, l’action de Greenpeace s’est terminée à 12 heures après un blocage de plus de 5 heures de l’usine de Cargill.

Destruction de l’Amazonie, poulets voraces

22/05/2006 - 8H - Depuis ce matin sept heures, les militants de Greenpeace occupent deux sites de Sun Valley, filiale de Cargill, le géant américain des matières premières agroalimentaires : une usine à Saint-Cyr-en-Val en France, et le siège social de Sun Valley Europe, basé à Dobham en Grande-Bretagne. Une quarantaine d’activistes ont déployé des banderoles avec les messages "Cargill détruit l’Amazonie". A Dobham, 3,5 tonnes soja ont été déversées pour bloquer l’entrée, et en France, une armature métallique soutient trois grimpeurs et leurs banderoles.

Greenpeace dénonce aujourd’hui l’active participation de Cargill à la destruction de la forêt tropicale amazonienne où l’entreprise américaine commercialise du soja destiné à nourrir des animaux d’élevage en Europe. Vendredi dernier, en plein cœur de l’Amazonie dans le port de Santarem, illégalement construit par Cargill, les activistes de Greenpeace avaient déjà bloqué pendant dix heures ce terminal de transport permettant l’exportation du soja vers l’Europe.

Thomas Henningsen, le coordinateur de la campagne Amazonie de Greenpeace déclare : "Cargill est en train de détruire l’écosystème le plus riche et le plus essentiel de notre planète pour cultiver le soja qui nourrit le bétail des élevages européennes. Il est urgent que Cargill cesse de détruire l’Amazonie et rompe tous ses liens avec l’esclavage et les abus des droits de l’homme liés à cette culture". Les récentes investigations de Greenpeace ont permis de découvrir l’étendue des crimes de Cargill où de multiples opérations illégales sont conduites en Amazonie (développement d’infrastructures illégales, pratiques esclavagistes, saisies illégales de territoires, déforestation massive, etc.).

Plusieurs des plus grandes entreprises de volailles d’Europe dont Sun Valley qui fournit les plus grands supermarchés et fast-food d’Europe commercialisent ce soja dont les surfaces cultivées en pleine extension contribuent directement à la destruction de l’Amazonie. Alors que 1,2 million d’ hectares de forêt tropicale ont déjà été détruits, les coupes de forêts par incendie mettent également en danger le climat de la planète et détruisent l’habitat des populations autochtones, des animaux et des plantes de cette forêt dont la richesse biologique est la plus importante du monde.

Greenpeace demande à Cargill et à l’industrie agroalimentaire européenne de contrôler que le soja et l’alimentation animale qu’ils achètent et utilisent ne contribue pas à la destruction de l’Amazonie et qu’aucun de leurs produits à base de soja ne soit génétiquement modifié. Lors d’une entrevue avec Greenpeace ce mois-ci, Cargill a refusé de faire cesser ses activités en Amazonie. "L’Amazonie ne doit plus être l’Eldorado pour l’industrie du soja. Cargill et les firmes agro-alimentaires doivent au contraire s’engager à protéger cet espace unique et indispensable de biodiversité sur terre", conclut Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France.

Note :

Cargill, Archer Daniels Midland (ADM) et Bunge, contrôlent 60% de la production de soja brésilienne et plus des trois quarts de l’industrie du "crushing" (huile et granulés) de soja qui fournit le marché des aliments pour animaux à base de soja. Cargill est un des principaux protagonistes du soja génétiquement modifié qu’il cultive dans des régions de l’Amazonie où les populations se sont pourtant opposées aux cultures OGM sur leurs terres. Le 14 mai dernier, le premier navire en provenance du port de Paranagua, auparavant dépourvu d’ OGM, a débarqué à Brest chargé de soja transgénique. Ce navire avait été affrété par Cargill.

http://www.greenpeace.org/france/ne...