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Refuser les mensonges d’État
Par Jean-Louis Fossier

EN cette année du 40ème anniversaire de Mai 68, les jeunes nourris de l’expérience des luttes contre le CPE et l’Europe capitaliste commencent à prendre conscience des rouages qui ont commencé à les broyer, alors que le gouvernement mise encore essentiellement sur leur inexpérience. En 1968, dont les médias ne nous parlent que comme un vestige du passé ou une révolution en dessous de la ceinture, le SMIC a été revalorisé de 30 %.
Le grand patronat savait manier aussi bien qu’aujourd’hui le chantage à la mort de notre économie et, pourtant, jamais après nos entreprises et nos fleurons industriels ne se sont mieux portés. C’est que les luttes et la consommation populaires étaient et restent la base indispensable de la croissance. Le monde a changé depuis 68, mais s’il est tellement difficile de résister au dumping salarial des pays émergents, c’est parce l’Europe est incapable de mettre en place la moindre mesure de préférence communautaire, la moindre mesure de protection et de garantie par le haut des droits de ses salariés. Au contraire, en l’état, sa raison d’être est de se livrer au dumping social le plus inacceptable : elle ne contribue qu’à faire de l’argent la première des marchandises et elle nous entraîne dans la spirale planétaire d’une spéculation financière effrénée. La Bourse dicte sa loi et engloutit des masses monétaires faramineuses ; les fonds de pension anglo-saxons pillent et mettent sur la paille des entreprises performantes, en les poussant aux délocalisations. La crise des crédits à risque dite des subprimes a occasionné des drames pour des dizaines de milliers de familles américaines et une perte de l’ordre de 1000 milliards de dollars sur les marchés financiers internationaux.
Pour renflouer de telles pertes, les banques centrales et les Etats sont intervenus : là, on sait trouver de l’argent ! Mais pour se renflouer les institutions financières et les fonds d’investissement ont aussi trouvé matière à spéculer sur le blé, le riz, le colza en affamant des peuples entiers par l’explosion des prix. Sous la Révolution, les affameurs du peuple étaient guillotinés ! Décidément, pas plus hier qu’aujourd’hui le capitalisme ne pourra faire autre chose que la démonstration de son incapacité à établir un quelconque ordre moral, social et économique. Et on comprend pourquoi Sarkozy affirme que les grandes avancées de civilisation de 1936, 1945 et 1968 n’ont été possibles que par laxisme, acceptation du déclin et refus du travail. Evidemment, défenseur des riches et des puissants, il omet de dire qu’aujourd’hui, il y a dans la sphère de la grande finance spéculative huit fois plus d’argent que dans la sphère de la production.
Toutes les politiques fiscales menées depuis, ont favorisé cette confiscation des richesses basées à l’époque sur le travail et le capital investisseur. C’est pourquoi ce qui a été possible avec, par exemple, la mise en place de la sécurité sociale en 1945 dans un pays mis à plat par cinq années de guerre et d’occupation, on nous dit que ça n’est plus possible aujourd’hui. Déficit, dette…les grands mots sont lâchés et les mensonges d’Etat avec eux. 63 % de dette, c’est moins que les USA, moins que le Japon, moins que la moyenne de la dette des pays européens. Depuis 1974, comme tous les autres pays, la France est en dette. Les économistes sérieux sont beaucoup plus inquiets pour la dette des ménages ! Ensuite, le déficit budgétaire…il est de 2,7 %, inférieur à ce qu’impose l’Europe de Maastricht…Va-t- on encore et toujours tenter de nous imposer des sacrifices et des souffrances ? Il ne s’agit pas de se plaindre, mais véritablement de porter plainte !!..une autre manière de dire la grande bataille d’opinion à gagner pour que s’ouvrent des perspectives réelles de changement.
Une bataille que le pouvoir craint et qui peut le faire reculer. Une bataille dont c’est la responsabilité des communistes que de la mener, où qu’ils soient.

Au sommaire de Liberté 62 en ligne cette semaine :
Social
La lutte des travailleurs sans-papiers en marche
Après un parcours de plus de 200 kilomètres à pied, partie de Lille le 19 avril dernier, la marche des sans-papiers du Nord a effectué sa dernière étape à Paris, le samedi 10 mai. ELLE a été rejoint, place de Clichy, par plusieurs miliers de manifestants au cours d’un rassemblement qui a réuni, outre les marcheurs, sans-papiers franciliens en grève, syndicalistes, membres d’associations et de partis politiques...
Politique
Pas touche à nos allocs !
La « réforme » instaurant une majoration unique des allocations familiales revient à voler, en moyenne, 600 euros à chaque famille. Les élus et militants communistes appellent à la riposte...
Social
Pour la préservation du système social solidaire
À Lens, à Arras, à Lille comme partout en France, la grève unitaire dans l’Éducation nationale et la fonction publique a démontré combien les salariés et les familles mesurent la gravité de ce qui est en train de se passer...
Social
Airbus Méaulte - Abandon de la vente à Latécoère
Airbus va prendre des mesures d’économies supplémentaires et envisage notamment des délocalisations massives pour financer l’A350, rapporte dans son édition de vendredi Les Echos, qui cite une lettre du PDG d’Airbus Thomas Enders adressée à l’ensemble des salariés. L’abandon de la vente à Latécoère des deux sites français de Méaulte et de Saint-Nazaire Ville qui devait servir en partie à financer le développement du nouveau long-courrier A350, devrait aboutir à demander des efforts supplémentaires aux salariés des sites concernés...
Social
Arc International - La direction prépare des lendemains difficiles...
RECENTRAGE du coeur de métier à Arc International, le ton était tout de même à l’offensive, lors de la remise des médailles du travail (une tradition qui permet à la direction de jouer les pères fouettards) du 1er mai. Certes, le changement de secrétaire du comité d’entreprise (avec la bénédiction de ces mêmes pères fouettards) a été l’occasion pour Guy Foube de s’en prendre aux syndicalistes qui ont refusé l’accord de méthode de 2004, autrement dit la CGT et FO, dans un ordre du discours qui dit bien ce qu’il veut dire. Si ça va mal à Arques, c’est la faute aux salariés et à des représentants syndicaux combatifs, quant à la direction, elle est priée de revoir sa copie...
Social
Avion - Poursuite de la mobilisation pour la pérennité du lycée Pablo Picasso
A défense exceptionnelle, mobilisation exceptionnelle : les conseils municipaux d’Avion et de Méricourt se sont réunis, jeudi 15 mai, en fin d’après midi, devant le lycée Picasso (après les défilés de Lens et de Lille) pour affirmer la volonté commune de défendre un établissement du secondaire dans sa configuration actuelle. Cela fait des semaines que la mobilisation pour la pérennité du lycée Picasso est lancée et elle est toujours intacte...
Social
THYSSENKRUPP-SOFEDIT Restructuration de l’équipementier automobile, plus de quarante licenciements
NOUS évoquions dans notre édition de la semaine dernière la situation alarmante des anciens salariés de Cadence Innovation de Noeux-les-Mines, lesquels ont dû payer eux-mêmes une formation pour se situer, de nouveau, sur le “marché du travail”. Et voilà qu’un autre groupe d’équipementiers automobiles, ThyssenKrupp-Sofedit à Auxi-le-Château (210 salariés) est en pleine restructuration avec plus de quarante licenciements programmés. ThyssenKrupp avait repris la Sofedit en 2003. La mobilisation ne s’est pas fait attendre et des débrayages ont été observés récemment ; la réorganisation des huit usines de cette entité dans l’hexagone n’est pas de bon augure, ni pour l’emploi, ni pour le paysage industriel, ni pour l’avenir de telles unités pour l’Automobile...
Messages
1. Refuser les mensonges d’Etat, 19 mai 2008, 19:23
Il me semble qu’il est prévu qu’ AIRBUS-Toulouse délocalise une partie de sa production vers les USA. HALLUCINANT !
Allez-vous laisser faire que nos impôts métamorphosés en subventions aux entreprises servent à délocaliser notre travail ???
De même, l’entreprise AIR FRANCE préfère acheter une trentaine de BOING aux étasuniens, plutôt que de favoriser l’achat d’AIRBUS. Au niveau qualité, quoi qu’en dise Air France, laisse à désirer, parce que le premier Boing sitôt entré dans la collection n’a pas tardé à montrer quelques faiblesses au niveau qualité des sièges, des réparateurs arrivant en trombe dans les heures qui ont suivi la livraison pour la remise en état. (Vu un reportage à la TV la semaine passée).
Je suppose qu’Air France a préféré la quantité et le paiement en dollars, plus avantageux, et ce au détriment de la qualité et qui sait de la sécurité, si on en juge par le nombre de crachs des avions Boing.