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Réhabilitation des fusillés, lettre ouverte à Sarkozy !

Publie le vendredi 21 novembre 2008 par Open-Publishing
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Par Michel MENGNEAU

J’ai reçu une invitation à participer à la campagne de "la Libre Pensée" qui œuvre pour la réhabilitation des Sacrifiés de 14/18.

Ceci se fait donc par une lettre adressée à Sarkozy, en parallèle avec une campagne d’information sur cet aspect de la guerre que souvent l’on a voulu cacher. Comme j’approuve des deux mains cette initiative, je la fais partager et propose à ceux sensibilisés par cette demande, somme toute légitime, d’y aller eux aussi de leur lettre au Chef de l‘Etat.

Voici donc le texte de la lettre avec l’original en dossiers joints :

Lettre ouverte
à monsieur le Président de la République française

Nous demandons JUSTICE
pour les Fusillés pour l’exemple
de la Première Guerre Mondiale !

Monsieur le Président de la République,

Nous avons entendu votre discours, prononcé le 11 novembre 2008 à la Nécropole Nationale de Douaumont – Meuse, à propos des Fusillés pour l’exemple de 1914-1918. Vous avez précisé : « Mais aujourd’hui, en ce 11 novembre 2008, alors que presque tous les témoins de cette tragédie ont disparu, alors qu’en France le dernier soldat survivant de cette guerre atroce n’est plus, alors que les haines se sont éteintes, que l’esprit de revanche a disparu, que nul parmi ceux qui se sont tant combattus ne songe plus à dominer l’autre, le temps est venu d’honorer tous les morts…

Je penserai aussi à ceux qui n’ont pas tenu, à ceux qui n’ont pas résisté à la pression trop forte, à l’horreur trop grande et qui un jour, après tant de courage, tant d’héroïsme sont restés paralysés au moment de monter à l’assaut. Je penserai à ces hommes dont on avait trop exigé, qu’on avait trop exposés, que parfois des fautes de commandement avaient envoyés au massacre et qui un jour n’ont plus eu la force de se battre.

Cette guerre totale excluait toute indulgence, toute faiblesse. Mais 90 ans après la fin de la guerre, je veux dire au nom de la Nation que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s’étaient pas déshonorés, n’avaient pas été des lâches, mais que simplement ils étaient allés jusqu’à l’extrême limite de leurs forces.

Je veux dire que la souffrance de leurs épouses, de leurs enfants fut aussi émouvante que la souffrance de toutes les veuves et de tous les orphelins de cette guerre impitoyable. Souvenons-nous qu’ils étaient des hommes comme nous avec leurs forces et leurs faiblesses. Souvenons-nous qu’ils auraient pu être nos enfants. Souvenons-nous qu’ils furent aussi les victimes d’une fatalité qui dévora tant d’hommes qui n’étaient pas préparés à une telle épreuve. Mais qui aurait pu l’être ? »

Monsieur le Président de la République,

Ceci est l’exacte vérité de ce qui s’est passé dans l’horreur de la guerre et des tranchées, sous les obus et la mitraille, dans le sang, la boue et la mort. Plus aucun historien sérieux ne le conteste.

Alors, si les mots ont un sens, et les mots ont un sens, vous devez réhabiliter les 650 soldats Fusillés pour l’exemple. Réhabilitation n’est pas un mot qui fait injure à la mémoire de notre peuple, c’est un mot qui l’honorerait si vous décidiez de le prononcer.

Le 11 novembre 2008, vous étiez à Douaumont. Mais à Gentioux, dans un petit village de la Creuse, un millier de pacifistes, d’internationalistes, de libres penseurs, de militants laïques se sont rassemblés à la même heure, à l’initiative de la Fédération nationale de la Libre Pensée, de la Ligue des Droits de l’Homme, de l’Association Républicaine des Anciens Combattants, de l’Union pacifiste de France, du Mouvement de la Paix.

Ils ont entendu l’exigence démocratique exprimée par Marc Blondel, Président de la Libre Pensée, au nom de tous : « Il est grand temps que l’ensemble des morts de la Grande Guerre réintègre la mémoire nationale qu’ils n’ont d’ailleurs jamais vraiment quittés du fait du combat de nos associations. Il est temps maintenant de les réhabiliter pleinement, publiquement, collectivement et sans fausse honte. »

Monsieur le Président de la République,

Oui, il est temps, il est plus que temps. Réhabilitez les Fusillés pour l’exemple ! Vous en avez le pouvoir, vous en avez le devoir.

Recevez l’expression de notre profond attachement à la liberté humaine et à la paix.

Signature :

À envoyer à : Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République

 par mail : http://www.elysee.fr/ecrire/

 par voie postale : Palais de l’Élysée – 55 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris

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