Accueil > Résistons ensemble, N° 56, SEPTEMBRE 2007

Résistons ensemble, N° 56, SEPTEMBRE 2007

Publie le lundi 10 septembre 2007 par Open-Publishing

 » Résistons ensemble, N° 56, SEPTEMBRE 2007

Bonjour,

Voici le N° 56, SEPTEMBRE 2007, du petit journal mobile recto-verso A4
"RESISTONS ENSEMBLE" du réseau contre les violences policières et
sécuritaires. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement.
Vous pouvez télécharger en format pdf, avec mise en page sur le site du
réseau : http://resistons.lautre.net/article.php3?id_article=330
Si le journal vous plaît vous êtes invitEes à participer à son
élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous
attendons vos contributions, propositions, critiques ...
à bientôt.
L’équipe de réaction

Visitez le site du réseau : tous les numéros de RE à télécharger, guides
juridiques, nouvelles, inscription aux listes de diffusion ....
http://www.resistons.lautre.net

+++++++++++++++
RESISTONS ENSEMBLE / bulletin numéro 56 / septembre 2007

Les « délinquants » sont des « fous »
et les « fous » sont des « délinquants »
Qu’on ne se trompe pas, le gouvernement actuel n’invente rien mais
profite de l’absence de résistance pour accélérer un processus déjà
ancien : la collaboration des psychiatres et des magistrats date du
début du XIXè siècle, au moment où le système pénal a étendu son pouvoir
sur tous les aspects de la vie sociale. Alors que le système judiciaire
a toujours exclu par l’enfermement au nom de la loi, les médecins
psychiatres ont exclu par l’isolement au nom du soin. Le projet est
dorénavant de construire des hôpitaux-prisons et des prisons-hôpitaux.
Grand classique : à partir d’un fait divers odieux, cette fois-ci le cas
Francis Evrard, le pouvoir réintroduit l’idée d’enfermement à vie. Comme
s’il suffisait d’éliminer un individu pour résoudre un problème de cette
ampleur. Comme si un Francis Evrard portait la responsabilité de la
misère sexuelle engendrée par ce monde. Cela fait une quinzaine d’années
que les délits sexuels servent de prétexte pour renforcer l’arsenal
répressif et l’élargir par la suite à d’autres délits. Ainsi, l’ensemble
de la classe politique martèle depuis des années que la délinquance n’a
pas de causes sociales, qu’elle est le fruit d’individus volontairement
inadaptés, dangereux pour ceux qui ont fait le « bon choix » d’adopter
les règles économiques et politiques de la société capitaliste. Et il
appartiendrait à l’Etat de protéger ses « honnêtes citoyens » ;
aujourd’hui, soi-disant pour que les victimes puissent faire leur deuil,
même les « fous » déclarés irresponsables de leurs actes devraient
passer en procès pour être considérés comme pénalement coupables.
Pour cette conception ultra sécuritaire le danger ne vient ni des
vendeurs d’armes, ni des industriels n’hésitant devant aucune
catastrophe au nom du profit, ni des flics qui ont le droit de tuer.
Non, les dangereux sont avant tout ceux qui volontairement ou pas, ne se
conforment pas à cette société dont les valeurs sont l’individualisme,
le chacun pour soi, la propriété, la rentabilité. Et pour ceux qui ne
comprennent pas, pour ceux qui auraient l’arrogance de récidiver, la loi
suit l’exemple américain : des peines plancher à l’enfermement à vie,
l’Etat de droit a trouvé ses nouvelles formes d’élimination, une peine
de mort démocratique.

Véflic
Depuis le 15 juillet la ville de Paris a mis en place Vélib. Qui ne s’en
réjouirait pas ? Mais cette liberté de circuler a un prix. D’abord il
faut pouvoir s’identifier de fait, quelque soit le type d’abonnement
qu’on prend, il faut renoncer à l’anonymat pour rouler à Vélib. De plus,
chaque vélo étant équipé d’une puce à radiofréquence (RFID), les trajets
sont identifiés et associés à la personne qui loue. Alors si nos
déplacements sont contrôlables, la liberté a-t-elle le même goût ? Mieux
veut encore conserver nos vieilles bicyclettes... Mais, sachant que
l’effet pervers (voulu ?) du succès de l’opération Vélib c’est que la
circulation en vélo ne bénéficie plus de cette marge de tolérance qui
faisait son attrait, plus question maintenant de rouler sur un trottoir,
griller un feu rouge, transporter un ami sur le porte bagage ou
stationner son vélo hors des places prévues à cet effet sans risquer
fortement contrôles et amendes.
Dans un Etat obsédé par la sécurité, toute promesse de liberté n’est
qu’une illusion.

La prochaine AG du rézo Résistons Ensemble…
C’est pour toutes et tous ensemble l’occasion : de faire le bilan des
cinq années d’existence du réseau (et oui cela fait 5 ans déjà, il faut
bien fêter ça !), de parler de son fonctionnement, de son rôle, des
attentes de chacun, des perspectives, du journal, du site, des
listes - et aussi de parler de comment ça se passe dans les quartiers
vis à vis des abus policiers et sécuritaires, de voir ensemble comment
réagir et comment peut intervenir le réseau en cas de besoin...
« Résistons Ensemble » étant un vrai réseau, sans porte paroles, sans
chefs, l’Assemblée Générale est le seul organe démocratique et
décisionnaire, il est donc important d’y être présent si l’on tient à ce
que le réseau perdure.
Samedi 29 septembre 2007 de 15h à 20h au CICP, 21 ter rue Voltaire,
PARIS 11e, M° rue des Boulets

> [ A G I R ]
Comité de vigilance du quartier des Amandiers
« Habitants du quartier des Amandiers (Paris 20ème) et ses alentours,
militants associatifs, etc., nous tentons d’organiser un comité ouvert
de quartier. Vous avez sûrement remarqué les tensions entre policiers et
habitants qui se sont développées depuis le décès de Lamine Dieng, jeune
du quartier mort dans un fourgon de police le 17 juin 2007 dans des
circonstances encore mal éclaircies… Face a cette violence ambiante, a
été créé à l’échelle du quartier un mouvement de vigilance et de
solidarité pour établir une présence concrète, force de témoignage et de
réprobation face aux agissements policiers.
Marches nocturnes pour se tenir informer de ce qui se passe, affirmer
son droit de regard, imposer une présence contre les violences
policières. » RDV : les vendredi, de 21h à Oh, devant la FASTI, 58 rue
des Amandiers, métro : Père Lachaise.

Défendons La Rumeur !
« …La Rumeur, poursuivi avec acharnement et malgré deux relaxes, depuis
cinq ans par le ministère de l’intérieur pour avoir publié un texte
mettant en cause les violences policières depuis plusieurs décennies en
France. Nous le faisons au nom du principe fondamental de la liberté
d’expression. Mais aussi parce que nous estimons qu’il est urgent que
s’ouvre enfin un débat sans tabou sur les pages sombres de l’histoire de
la police française.
La justice doit reconnaître qu’il n’est pas diffamatoire de revenir sur
les massacres d’octobre 1961, de Charonne, ou les bavures commises
depuis les années 80. »
Pétition à signer sur : http://www.la-rumeur.co

Non à l’extradition de Marina Petrella
Solidarité pour éviter l’extradition de MARINA PETRELLA et celles de
tous les militants italiens sous la menace. Pétions :
http://www.paroledonnee.info/index.htm
Lui écrire : Marina Petrella, numéro d’écrou 9612, Maison d’Arrêt de
Versailles, 28 avenue de Paris - 78000 Versailles

> [ S U R L E V I F ]
La vendeuse de safous
Quartier de la Goutte d’Or la police fait la chasse aux vendeuses de
légumes à la sauvette. Le mardi 18 juillet, c’est Josiane, enceinte de
huit mois et demi, qui est prise à partie, tabassée, et pour la foule
indignée : coups et lacrymo. « Les policiers sont venus me demander mes
papiers. [… ] Alors j’ai dit “laissez-moi marcher !“ Un policer m’a
donné un coup de poing sur le nez et j’ai commencé à saigner. Il m’a
poussée et je suis tombée… D’autres policiers m’ont tirée encore. Après
ils m’ont jetée dans la voiture. […] Le policier est monté sur mon dos,
et il me tabassait, il me donnait des coups sur la tête de gauche à
droite. […] Au commissariat, ils m’ont annoncé que j’étais en
garde-à-vue pour outrage. »
Remise en liberté suite à la garde à vue, le parquet ne donnera pas
suite à l’accusation d’outrage. Les flics cogneurs sont désavoués, mais
pas inquiétés…

> [C H R O N I Q U E D E L ‘A R B I T R A I R E]
Malodor
L’élection de Sarko a donné des ailes surtout à ses amis les plus
proches. C’est le cas de Mothron, le maire d’Argenteuil. Il propose un
traitement spécial pour les sdf de sa ville en ordonnant à des agents
municipaux d’arroser avec un gaz particulièrement nocif le « malodor »
tous les endroits ou les sdf sont susceptibles de trouver refuge, au
centre ville. Il s’agit d’un gaz irritant qui attaquerait les yeux et la
gorge d’après le témoignage d’un sdf qui en a été victime. Le maire UMP
a finalement décidé de retirer ce produit mais en se justifiant et en ne
regrettant pas son utilisation. À la période où Sarko était ministre on
en a vu des belles, maintenant devenu président des paliers encore pus
grands vers la chasse aux pauvre et aux classes populaires sont franchis
par ses proches.

Une petite démonstration policière
« Une maison laissée à l’abandon depuis huit ans brûle dans Paris 19ème.
Le 30 juillet une vingtaine de personnes, squatters et soutiens, vont à
la mairie PS-Vert, pour demander, pacifiquement, un certificat comme
quoi leur habitation a bien brûlée.. Refus total, les flics de la ville
nous empêchent de sortir, puis arrive une armada de policiers, en car,
en vélo, en moto. Les passants et soutiens, informés par tracts sont
tenus à l’écart. Puis c’est l’évacuation dans un panier à salade,
précédé de 2 cars et de 2 motards sirène hurlante. Contrôle d’identité
avec photo et prise d’empreintes au commissariat. Ce qu’on nous
reproche, (interdit de rire) : la poignée de porte de la salle de
mariage aurait été détériorée ! À la sortie rassemblement pour récupérer
les banderoles, les flics chargent, frappent et gazent, un copain est
repris et mis en garde à vue pour outrage et rébellion. Tout ça pour
faire du chiffre, mais aussi pour montrer la force de l’Etat pour
affirmer la primauté de l’argent sur le droit de logement et
d’expression. En tous cas les squatters affirment : INCENDIÉS, EXPULSÉS,
MAIS PAS SOUMIS »

Gare du Nord : les policiers pouvaient-ils ne pas tuer ?
« Des policiers abattent, gare du Nord à Paris, un Algérien lors d’une
banale opération de contrôle…. Pourquoi faire feu autant de fois sur un
homme armé dont l’arme ne crache que des étincelles, sans réel danger
pour les représentants des forces de l’ordre ?… le parquet… ne juge pas
nécessaire l’ouverture d’une enquête… Il est important de ne laisser
planer aucune zone d’ombre sur cette affaire. » source :
http://www.toutsurlalgerie.com/contenu.php?id=548

Encore un mort en GAV
Un homme de 37 ans placé en garde à vue à l’Hôtel de police de Rouen est
décédé à la suite d’une crise cardiaque le 18 juillet. Seulement ces 2
derniers mois des faits similaires se sont produits dans les
commissariats de Bordeaux, Lyon et lors d’une intervention policière
dans le 20ème arrondissement à Paris.

La prison tue !
8 suicides ou morts suspectes en détention entre le 27 juillet et le 14
août 2007. En moyenne un suicide ou mort suspecte tous les trois jours
en prison, soit 7 fois plus qu’en milieu libre. On se donne également 7
fois plus la mort au quartier disciplinaire qu’en détention ordinaire…
Source : Ban Public http://prison.eu.org/

Taser… après le X26, c’est Xrep
« Sarkozy a déjà équipé de Taser X26, plus de 3 000 policiers et
gendarmes. C’est pour avoir affirmé que le Taser a causé des « dizaines
de morts aux Etats-Unis » que la société Taser poursuit Olivier
Besancenot pour diffamation et le Réseau d’Alerte et d’Intervention pour
les Droits de l’Homme (RAID-H) pour « dénigrement de l’image et la
marque de l’entreprise » et « dépassement des limites de la liberté
d’expression ». Coïncidence : Taser annonce pour septembre la sortie du
Xrep, une balle qui pourrait être tirée par un fusil de 12mm et qui
décharge 50 000 volts. RAIDH lance une contre-enquête à l’attention de
toutes les personnes électrocutées via un questionnaire en ligne :
www.raidh.org/copwatch »

Quand le gouvernement organise
la chasse aux sans-papiers
Cet été, la traque n’a pas cessé. Rafles, centre de rétention,
expulsion… Une circulaire datée du 11 juillet recommande à la police
d’effectuer des vérifications au domicile des sans-papiers.
Elle s’appelait Luwam, elle avait fui l’Erythrée. Elle voulait comme
tant d’autres gagner l’Angleterre, y vivre loin des horreurs de son pays
d’origine. Dans la nuit du 7 au 8 juillet près de Calais, avec d’autres
migrants elle fuit les CRS. Elle a voulu traverser l’autoroute pour leur
échapper… la mort l’a rattrapée.
L’observatoire sur les victimes de l’immigration clandestine « Fortress
Europe » dénombre 9.581 immigrés morts aux frontières de l’Europe depuis
1988. Son rapport de Juin 2007 parle d’« au moins 217 victimes de
l’immigration clandestine en juillet 2007 »…
http://fortresseurope.blogspot.com/
Juin 2007 à Lille, des sans-papiers déclenchent une grève de la faim
suite à leur placement en centre de rétention. Le gouvernement répond
par la répression, évacuations violentes, arrestations en série, garde à
vue, centre de rétention, expulsion… Le 1er août deux compagnies de CRS
évacuaient par la force 150 sans-papiers occupant la bourse du travail
de Lille depuis le 25 juillet dont 56 grévistes de la faim. Info :
http://lille.indymedia.org/

Pas de visite pour Ivan
Cet été la principale activité du chef de l’Etat a consisté à rendre
visite aux victimes, malheureuses protagonistes des faits divers de
l’été, à chaque victime le chef de l’Etat a promis une loi. Le jeudi 9
août, à Amiens, un enfant russe sans papiers de 12 ans est tombé du 3e
étage en tentant de fuir par les balcons, à la suite de son père, au
moment ou les policiers s’apprêtaient à entrer dans leur logement pour
les expulser. Le jeune Ivan dont le pronostic vital est engagé, est
certes sorti du coma dans lequel il est resté 48h, mais nul ne connaît
aujourd’hui les séquelles qui le marqueront pour la vie.
Le chef de l’Etat n’a pourtant pas rendu visite à Ivan : quelle loi
aurait-il pu promettre à celui qui est une victime des lois ?

Six flics expulseurs de sans-papiers
tabassés à l’aéroport de Conakry
« En arrivant sur place, les deux hommes se sont rebellés et les six
fonctionnaires qui les reconduisaient ont été pris à partie par les deux
reconduits mais également par la population », Les policiers locaux, « 
ont été jusqu’à tabasser les fonctionnaires de chez nous. Tout ça sous
le regard d’un de leurs responsables », déclare Paul Le Guennic,
secrétaire national du syndicat UNSA Police. Décidemment les anciens
colonisés ne respectent plus rien !

« Le quotidien des sans-papiers -
bulletin d’information et d’alerte » est né
Une initiative importante lancée par le 9ème collectif des sans-papiers
de Paris. Journal à télécharger en PDF, à lire et à diffuser massivement !
http://9emecollectif.net/