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Respect des Peuples, Conditions sinequanon pour une paix durable

Publie le mercredi 1er septembre 2004 par Open-Publishing

En ces périodes bouleversantes que traverse notre chère Haïti, les uns et les autres, intellectuels et/pseudo intellectuels Haïtiens et Etrangers s’acharnent à maintenir leur campagne de dénigrement du président Jean-Bertrand Aristide. Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir et plus sourd que celui qui ne veut entendre.
A ceux-là qui ont la mémoire courtissime et à tous ceux qui ignorent ou qui feignent d’ignorer les substances qui ont transformé le Président Jean-Bertrand Aristide en bête noire, cauchemard nocturne et diurne pour Le Clan Bush, Debray, De Villepin, Arpaid, Groupe des 184 & consort je dédie cette republication de la plus grande plaidoirie pour le Respect de l’Être Humain de la fin du 20ème siècle :

L’EFFET ARISTIDE

LE 25 SEPTEMBRE 1991
ANNEXE I
LES DIX COMMANDEMENTS DÉMOCRATIQUES DE LA RÉPUBLIQUE D’HAÏTI

Discours du Président de la République d’Haïti Jean Bertrand Aristide à la 46ième Session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies

NATIONS UNIES, LE 25 SEPTEMBRE 1991

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames, Messieurs,

Chers amis-es, de la 46ième Session Ordinaire de l’Assemblée générale.

Je suis heureux de vous saluer au nom du peuple haïtien dont le cœur palpite au rythme de la liberté, de la fierté et de la dignité.
Liberté conquise ! Fierté retrouvée ! Dignité ressuscitée !
Au delà de la distance, s’esquisse le sourire d’un peuple heureux de vous saluer lavalassement.
Au delà de la distance, retentit la voix de la Nation haïtienne, heureuse d’être unie aux Nations Unies, heureuse d’être ici aux Nations Unies.
Tandis que résonne l’écho de ces multitudes de voix haïtiennes, je voudrais vous présenter, Monsieur le Président, mes plus chaleureuses félicitations à l’occasion de votre élection à la présidence de la 46ième Session ordinaire de l’Assemblée générale. Vos qualités exceptionnelles et votre riche expérience dans la gestion des problèmes internationaux ravivent, certes, le feu de l’Espérance.

Monsieur le Président,

Je profite de l’occasion pour exprimer nos sentiments de gratitude à votre illustre prédécesseur, M. Guido de Marco, qui a su guider l’Assemblée générale des Nations Unies avec sagesse et compétence. Je rends également un très grand hommage au courage et à la patience du Secrétaire général, M. Javier Perez de Cuellar, dont le mandat se termine malheureusement dans les prochains mois. Incontestablement, il a su, avec habileté et clairvoyance, mettre en œuvre les prescriptions dont la Charte fait obligation à la communauté internationale. L’organisation des Nations Unies lui doit dans une très grande mesure le regain de confiance dont elle jouit aujourd’hui. On se souviendra longtemps encore de ce représentant de la diplomatie latino-américaine.
À vous chers amis latino-américains.

(En espagnol)

Donc à vous chers amis et compagnons latino-américains, une accolade fraternelle ! Déjà comme vous le savez, nous partageons la même expérience de lutte, lutte contre l’esclavage de l’homme par l’homme, lutte pour l’avènement du règne de paix et de libération intégrale du continent latino-américain et du monde tout entier. Compagnons, frères et sœurs, hier unis à vous, aujourd’hui toujours unis parce que certainement avec la démocratie la victoire sera nôtre !
La vibration de ces cordes linguistiques m’invitent, si vous le permettez, à ajouter quelques notes, juste quelques notes, à cette symphonie de langues.

(En anglais)

Je suis persuadé que les anglophones sont heureux d’entendre les voix haïtiennes leur adresser un salut n’est-ce pas ? Formidable ! nous voilà ensemble sur le chemin de la démocratie, luttant contre l’injustice sous toutes ses formes et contre l’exploitation. Le monde, j’en suis sûr, sera meilleur. Allons-y ! Ensemble et en fortifiant notre solidarité.
Nombre de nos frères africains et arabes, bien sûr parlent l’anglais. Ce qui ne nous empêchepas de faire appel, d’une part, à la langue lingala pour dire aux Africains !

(En lingala)

Je salue tous les Africains. Solidarité entre l’Afrique et Haïti ! Renouons les liens avec l’Afrique et retournons aux sources. Solidarité ! Main dans la main ! J’aime l’Afrique et j’invite les Africains à venir en Haïti.

(En Swahili)

J’aime l’Afrique !
Et de faire appel, d’autre part, à l’Arabe pour dire aux sœurs et frères Arabes :

(En arabe)

Comment allez-vous ? Ça va ? Moi, je suis très heureux. Béni soit le nom du Seigneur ! Que la paix soit avec vous !
Pour la paix au Moyen-Orient, mon cœur s’ouvre aux Juifs avec ces mots de paix :

(En hébreux)

Que la paix soit avec vous. Béni soit le nom de Yaveh. J’ai vécu trois (3) ans en Israël, ainsi j’ai appris votre langue et aujourd’hui je suis tout à fait heureux de vous dire, au nom de notre peuple : Paix à vous tous. La chance s’offre à nous de réaliser ensemble bien de bonnes choses ; cependant nous n’avons pas le temps aujourd’hui de les évoquer toutes. Que vienne ce temps. Béni soit le nom de Yaveh ! Comment tourner les regards vers l’Allemagne et l’Italie sans dire à celle-là :

(En allemand)

Bonsoir ! Comment allez-vous ? Ensemble nous sommes forts. Nous avons beaucoup de choses à réaliser et, bien sûr, nous voyagerons toujours de concert vers la démocratie.
Déjà j’entends la voix d’un silence éloquent me demander et l’Italie ?

(En italien)

Que retentisse une note italienne ! La voilà ! Mieux vaux tard que jamais. Il m’aurait été difficile d’oublier mes amis surtout quand je pense qu’en ce moment même, nombre d’entre eux œuvrent pour la paix. Nous l’avions dit mille fois à tout un chacun et aujourd’hui nous vous le disons à nouveau : parler de paix c’est parler en même temps du peuple. Voilà pourquoi nous sommes heureux d’être avec vous. On y va !

(En créole)

Devinez quelle langue va faire son entrée aux Nations Unies en ce moment même ? Une belle langue, une très belle langue. il n’y en a pas deux comme elle, c’est notre créole à nous. Je l’avais gardé pour la fin car « les derniers seront les premiers ».

(En français)

Oui, on y va. On y va en compagnie de tous les peuples, de toutes les Nations Unies pour un lendemain meilleur.
En effet cette décennie s’ouvre sur des événements susceptibles de déterminer l’avenir de l’humanité et suscite naturellement espoirs et interrogations. La 46ième Session de l’Assemblée cristallise, croyons-nous, une période de profonde réflexion pour la communauté internationale. Contrairement aux périodes précédentes, cette Session se déroulera au moment où de profonds bouleversements modifient sensiblement les axes géopolitiques de la planète. La dialectique d’une politique bipolaire conduit la communauté internationale àse demander : Qu’en est-il de la succession et de la dévolution du siège de l’URSS à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité des Nations Unies ? Qu’en est-il de la démocratie à l’échelle mondiale ?
Il y va de l’avenir des axes géopolitiques qui ne devraient nullement cristalliser un pouvoir totalitaire et absolu.

Au moment où la communauté internationale se préoccupe de la modification des axes géopolitiques de la planète, venons-en à notre chère Haïti, la fille rebelle et fidèle.

Rebelle à tout diktat impérialiste.

Fidèle à toute prescription démocratique.

Aussi, parlons-nous essentiellement de dix (10) jalons lumineux baptisés « les dix (10) commandements démocratiques » surgissant de notre praxis démocratique. Oui, notre message se limitera à ce champ démocratique. Oui, notre message se limitera à ce champ démocratique où se dressent en ligne droite « les dix (10) jalons lumineux baptisés de dix (10) commandements démocratiques ».

1. Premier jalon ou premier commandement démocratique : Liberté ou la mort
Comme vous le savez, Haïti a été l’un des premiers phares de la liberté dans l’hémisphère ouest. En 1791, nous avons offert au monde la première révolution d’esclaves qui permit à des centaines de milliers de Noirs de se délivrer du joug de la répression. Les leaders de cette révolution victorieuse ont aidé à financer la croisade de libération de Simon Bolivar en Amérique du Sud. C’est en Haïti que, pour la première fois, l’esclavage fut aboli. Un pas de géant vers la libération de l’humanité. De la révolution haïtienne surgissent les racines de la Déclaration des Droits de l’Homme. L’Haïti de Boukman, de Dessalines, de Toussaint Louverture est et demeure la première République noire du monde.
Comme une étoile de liberté, Haïti a brillé aux yeux de tous. À travers notre Histoire, souvent glorieuse, parfois troublée, nous nous sommes toujours souvenus avec fierté des exploits inouïs de nos ancêtres. Les cris Liberté ou la Mort, Liberté ou la Mort, loin de s’étouffer dans un passé stérile, retentissent continuellement au cœur du peuple devenu à jamais une Nation libre.
Tout au long de notre marche vers 1991, malgré notre contribution au monde libre, Haïti n’a pas pu ouvrir toutes les portes de la communauté internationale. Les colons d’alors et leurs alliés ont eu peur de la liberté ; nos dirigeants et l’oligarchie traditionnelle aussi. Des colons blancs aux colons nègres il a fallu briser le joug des dictateurs nègres et de leurs alliés internationaux.
Heureusement en 1986, à la surprise du monde entier, le peuple haïtien a renversé un régime dictatorial de trente ans. Tel fut le début de la fin d’une dictature dont les empreintes sont indélébiles.
Plus ces empreintes nous interpellent, plus nous crions avec force : Liberté ou la Mort, Liberté ou la Mort.

2. Deuxième jalon ou deuxième commandement démocratique : Démocratie ou la Mort
Après avoir chassé le régime répressif et corrompu des Duvalier, le 7 février 1986, au terme de cette longue et courageuse lutte, le peuple de Charlemagne Péralte n’avait qu’un choix : instaurer définitivement un régime démocratique en Haïti. De ce fait, Liberté ou la Mort n’est autre que Démocratie ou la Mort. Aussi avons-nous livré une lutte acharnée pour la conquête de nos droits face aux groupes minoritaires qui ont eu le monopole du pouvoir après 1986. Lutte acharnée et légitime puisque le pouvoir n’a pas œuvré à changer la nature de l’État qui, pendant longtemps, a créé les conditions objectives pour maintenir le statu quo et le fonctionnement de la machine d’exploitation et de répression.
Enfin, le 16 décembre 1990, grâce au courage héroïque du peuple haïtien, grâce à votre contribution, nous avons réalisé pour la première fois des élections libres, honnêtes et démocratiques ! Honneur aux masses haïtiennes. Gloire à nos ancêtres qui avaient déjà mis en échec le colonialisme tout au début du XIXième siècle. Bravo à la communauté internationale ! Bravo et applaudissements aux Nations Unies !
Oui, il s’agit d’une grande première dans l’Histoire. Pour une fois, pour la première fois, un peuple dans un mouvement tactique génial a réalisé une révolution par les urnes. L’élection du Président de la République à plus de 70% dès le premier tour, symbolise à la fois :

La victoire du peuple.

Le pouvoir du peuple.

Les revendications du peuple.

Ces élections libres, honnêtes et démocratiques sont en somme la résultante d’une stratégie politique qui nous est propre, à savoir l’irruption historique de Lavalasse.

Nous avons lutté lavalassement.

Nous avons gagné lavalassement.

Nous avançons lavalassement.

D’une certaine manière, la stratégie Lavalasse rejoint la pensée du Pape qui, dans son encyclique Centessimus Annus, a laissé percevoir que les événements de l’Europe de l’Est et de l’Union Soviétique pavent la route vers la réaffirmation du « caractère positif d’une authentique théologie de la libération intégrale de l’homme ». En Haïti, cette approche théologique ne saurait se limiter à une simple analyse de la réalité, elle se veut davantage une méthode de pensée et d’action à l’école du pauvre, lieu privilégié de la Révélation de Dieu, sujet historique de cette lutte pour la libération intégrale de l’homme.

C’est à partir du vécu des pauvres que s’articule la pédagogie de la praxis démocratique alimentée et illuminée certes par la théologie de la libération. La dialectique à établir entre théologie de libération et politique de libération traverse nécessairement le vécu du pauvre.

Quand Jean-Paul Sartre critiquant Hegel, affirme que ce dernier oublie que le vide est vide de quelque chose, il y a lieu pour nous théologiens de la libération de proclamer que le vide du pauvre est avide et non vide de l’essentiel.
Avide de libération, son vide insinue une attente légitime dont l’essence habite l’Esprit du pauvre.
Il vit en donnant vie à la démocratie. À nous, élu démocratiquement d’être fidèle à ses droits.

3. Troisième jalon ou troisième commandement démocratique : Fidélité aux droits humains
Si l’être humain a des devoirs, il a certainement des droits. Droits à respecter et à faire respecter. Droits à garantir pour que s’instaure enfin un État de droit.
La Déclaration universelle des Droits de l ’Homme est et demeure sacrée. Il nous incombe la lourde responsabilité d’observer fidèlement la Constitution pour « garantir nos droits inaliénables et imprescriptibles à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur » conformément à notre Acte d’Indépendance de 1804 et à la Déclaration universelle de Droits de l’Homme de 1948.
Respect de la Constitution pour établir le « pluralisme idéologique et l’alternance politique, fortifier l’unité nationale, éliminer les discriminations entre villes et campagnes, assurer la séparation et la répartition harmonieuse des Pouvoirs de l’Exécutif, du Judiciaire et du Parlement, ce, pour instaurer un régime gouvernemental basé sur les libertés fondamentales et le respect des droits humains, la concertation et la participation de toute la population aux grandes décisions engageant la vie nationale par une décentralisation effective ».

4. Quatrième jalon ou quatrième commandement démocratique : Droit de manger et de travailler
Il va de soi que le droit de manger s’inscrit naturellement dans le cadre des Droits de la Personne. La réalité de l’affamé parce qu’exploité, accuse d’emblée tant l’oppresseur que les autorités responsables de faire respecter les droits inaliénables et imprescriptibles à la vie.
En Haïti, les victimes des axes d’exploitation internationale ont du mal à manger parce qu’elles sont mangées par ces axes d’exploitation internationale.
Pour la course aux armements, « l’ensemble des Nations consacre plus de 500 milliards de dollars l’an, soit 1 milliard 400 millions de dollars chaque jour. Avec seulement 15 jours de ces dépenses, on pourrait supprimer la faim sur toute la planète durant plusieurs années ».
Le drame de l’affamé n’est pas lié à l’absence de nourriture mais à l’absence de justice sociale. Du travail, encore du travail, voilà ce dont il a besoin pour gagner son pain à la sueur de son front. D’aucuns ont démontré que si on remplaçait la fabrication d’un bombardier B1 par la construction d’habitations, à prix égaux, on créerait 70 000 emplois ».
Comment justifier que 71% des agriculteurs haïtiens cultivent moins d’un carreau ou 1.2 ha de terre ?
Comment justifier que 30% des plus riches propriétaires terriens, chez nous, possèdent plus des deux tiers des terres arables ?
Certes, il faut transcender l’indifférence traditionnelle des secteurs politiques et économiques dominants pour exiger le respect du droit de manger et de travailler. La faim d’un homme est la faim de l’homme.

À tout un chacun de travailler pour une civilisation du travail et couper ainsi les racines de la faim. La faim d’un homme est la faim de l’homme.
Pour aller au-delà des frontières du Verbe, explorons quelques pistes du réel tracées du 7 février 91 à nos jours :
Dès le 7 février 1991, le gouvernement Lavalasse commença à mettre de l’ordre dans l’administration. Les ressources de l’État ont nettement augmenté. Durant les quatre derniers mois du gouvernement précédent, les recettes fiscales et douanières ont atteint une moyenne mensuelle de 86.8 millions de gourdes, contre une moyenne de 122.9 millions pour les quatre premiers mois de notre gouvernement Lavalasse, avec une nette tendance à la hausse (juin 137.6 millions). En ce qui concerne les dépenses, en novembre 1990, l’ancien gouvernement a déboursé 164.7 millions de gourdes ; en juin 1991, le gouvernement Lavalasse a dépensé 86 millions. Aussi, pour la première fois depuis longtemps les comptes publics ont accusé un surplus de 41 millions de gourdes.
L’augmentation de la production alimentaire s’avère indispensable. Pour y parvenir, nous allons donc mettre en œuvre la réforme agraire prévue par la Constitution (Art. 248) et mettre à la disposition du paysan l’encadrement nécessaire pour qu’il puisse produire.
La participation du secteur privé est essentielle pour la création d’entreprises à haute intensité de main-d’œuvre. Si jadis, des pratiques illicites avaient permis à certains secteurs de piller le pays au détriment de la plus grande partie de la population, notre gouvernement Lavalasse, au contraire, veille à ce que les droits de tous soient respectés. Droit d’investir selon les normes constitutionnelles. Droit de travailler pour la croissance humaine et économique. À vous chers amis et investisseurs de l’Étranger, Haïti souhaite d’ores et déjà, la plus cordiale et chaleureuse Bienvenue.

5. Cinquième jalon ou cinquième commandement démocratique : Droit d’exiger ce qui nous est dû
« Pa n se pa n. Pa n pa pa w. » (creole)
Remarquable et exceptionnelle est la contribution du Peuple Haïtien à la lutte démocratique déclenchée, tout au long de ces dernières années, à travers le monde.
À la croisée des flots démocratiques de l’Europe de l’Est, de l’Asie, du Moyen-Orient, d’Afrique du Sud, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, chez nous en Haïti, fit irruption une avalanche démocratique baptisée Lavalasse. Aucune nation démocratique ne peut exister seule sans tisser des liens géopolitiques, diplomatiques, économiques et internationaux.
Aujourd’hui, nous inscrivons notre droit d’exiger ce qui nous est dû dans le cadre de ces réseaux de relations où tantôt, nous reconnaissons les fruits d’un passé riche mais appauvri, tantôt les fruits d’un présent exploité mais porteur d’espérance. Et ceci grâce à la possibilité de réconcilier un passé colonisé et un présent démocratique.
Héraclite d’Ephèse disait à juste titre : « Les Hommes éveillés n’ont qu’un monde, mais les hommes endormis ont chacun leur monde ».
Haïtiennes et Haïtiens éveillés, notre monde est celui de la justice. Justice pour tous. Justice pour nous, trop souvent victime de l’injustice sociale à l’échelle internationale !
Explorant les horizons de ce monde de justice, jusqu`à quand les appauvris devront crier avec Démocrite : « On cherche le bien sans le trouver et l’on trouve le mal sans le chercher ».
Convaincu que « mens agitat molem » (l’Esprit meut la masse) notre politique restera à l’écoute attentive des masses dont la voix réclame dans le respect et la dignité ce qui nous est dû.
Il y va du traitement infligé à bon nombre de nos sœurs et frères haïtiens vivant en terre étrangère.

6. Sixième jalon ou sixième commandement démocratique : Légitime défense de la Diaspora, dite 10ième département
Chassés jusqu’en 1991 par la brutalité aveugle de la machine répressive ou par les structures d’exploitation, érigées en système anti-démocratique, nos sœurs et frères Haïtiens n’ont pas toujours la joie de trouver une terre promise.
Illégaux, parce que les bourreaux ne sauraient remettre à leurs victimes des certificats de fortune dûment signés ; illégaux parce qu’ils ont dû voyager comme Boat People ou sans être munis de pièces légales, ils ont largement contribué cependant à la prospérité économique des patrons préférant cette main-d’œuvre taillable et corvéable à merci.
Que dire de nos sœurs et frères emprisonnés à Krome ? et ailleurs ? Au nom de la démocratie, n’y a-t-il pas lieu de se pencher sur leurs dossiers et transformer leurs peines en joie ?
En vue d’encourager les autorités concernées à orienter les démarches en cours vers cette joie tant attendue, nous gouvernement haïtien, combattons continuellement contre les pratiques de fraudes et l’obtention de faux visas sur le sol haïtien.
Monsieur le Président, si en cette 46ième Session ordinaire de l’Assemblée générale, nous nous exprimons en ces termes pour le bien-être de notre communauté, nous tenons à dénoncer aux yeux de l’humanité toute entière la violation flagrante des droits des haïtiens vivant en République dominicaine.
Tandis que nous reconnaissons la souveraineté de la République dominicaine, nous devons protester énergiquement contre cette violation des droits humains.
Haïti et la République dominicaine sont deux ailes d’un même oiseau ; deux nations qui partagent la belle île d’Hispaniola. Écho de la voix de toutes victimes dont les droits sont bafoués, engagé à respecter les droits humains malgré des problèmes sociaux et les difficultés financières provoquées par ce rapatriement forcé, nous tenons à respecter les deux ailes de l’oiseau. En témoigne l’accueil qu’Haïti offre à tous ceux et à toutes celles qui traversent la frontière, entendons Haïtiens et Dominicains, Haïtiennes et Dominicaines.
Solidaires des minorités défavorisées, nous réclamons une réparation tant pour les citoyens dominicains de naissance et Haïtiens d’origine que pour les citoyens haïtiens victimes de ce rapatriement.
Arrêtés et expulsés vers le territoire haïtien, ils n’ont en général ni toit, ni famille, ni emploi. Déjà, des estimations conservatrices évaluent le nombre des rapatriés à plus de 50 000. Avec l’espoir que les instances internationales concernées nous aideront à faire respecter les droits fondamentaux de la personne, d’ores et déjà et ceci de façon solennelle, nous proclamons avec fierté et dignité que :

Plus jamais

plus jamais nos sœurs et frères haïtiens ne seront vendus
pour transformer leur sang en sucre amer.
Du sang en sucre amer est inacceptable
l’inacceptable ne sera pas accepté.
Plus jamais
plus jamais
nos sœurs et frères Haïtiens ne seront vendus
pour transformer leur sang en sucre amer.

7. Septième jalon ou septième commandement démocratique : Non à la violence, oui à Lavalasse
Une révolution politique sans arme en 1991 ? Est-ce possible ? Oui. Incroyable mais vrai. La pédagogie lavalasse, convergence tactique et stratégique des forces démocratiques brandit l’arme de l’Unité contre celle de la violence. Victoire éclatante ! Surprise historique !
À l’école du pauvre, la pédagogie de la non violence active celle de l’unité, triomphe de la violence institutionnalisée. Après 1804, date de notre première indépendance, 1991 ouvre l’ère de notre deuxième indépendance.
Existe-t-il une nation démocratique capable de demeurer indifférente à cette victoire de la non violence précisément là où règnent encore des structures de violences économiques ?
Est-ce légitime de mettre à l’épreuve la patience des victimes de la violence économique ?
S’il n’existe pas de la politique en dehors des rapports de force, il n’existe pas nonplus d’économie en dehors des rapports d’intérêt.
Le capital de non violence que les masses haïtiennes ont déjà investi insinue grâce à la Paix retrouvée, des intérêts économiques considérables. Une simple approche de psychologie sociale en dirait long. En effet moins le moi social est attaqué par la sclérose oligarchique, plus il jouit d’une santé psychologique, politique et économique.
La pédagogie de la non violence devrait constituer une interpellation susceptible de susciter une prise de conscience collective à l’endroit de notre terre de non violence.
Là où grondent les canons de la violence, que brille le soleil de la non violence lavalassement.

8. Huitième jalon ou huitième commandement démocratique : Fidélité à l’homme, richesse par excellence
Parler de l’homme comme richesse par excellence peut insinuer l’oubli de l’or, du pétrole, du billet vert… Loin de là. Il y a richesse et richesse. Le potentiel hydro-électrique de l’Amérique, selon certains experts, s’il était totalement exploité, aurait pu fournir plus d’énergie que tout le pétrole qui se consomme dans le monde.
Toutes ces richesses doivent être au service de l’homme, pivot autour duquel gravite toute la politique Lavalasse. Aussi sommes-nous prêts à témoigner de notre fidélité à lui, embrassant tout ce qui favorise son plein épanouissement. Ainsi, les liens harmonieux déjà tissés avec la CARICOM s’inscrivent dans ce cadre de solidarité caraïbéenne pour mieux promouvoir le bien-être humain.
Nous travaillons également à la croissance de nos relations Sud-Sud, entre nos voisins de l’Amérique latine et nous. Il va sans nul doute que les relations Sud-Sud ne sont pas les seules relations importantes pour Haïti. En effet, nous partageons un héritage politique avec les États-Unis dont l’indépendance nous rappelle la mémoire des pionniers haïtiens qui, précisément pour cette indépendance se sont battus et sont morts. Tant la France dont nous partageons l’héritage politique que les État-Unis, d’autres pays d’Amérique du Nord, d’Europe, du Moyen-Orient, de l’Afrique et d’autres parties du globe se situent avec nous dans les réseaux d’interdépendance des Nations de la planète.
Nous voulons adresser ces mêmes souhaits de paix et de croissance démocratique à l’endroit du Moyen-Orient et de l’Afrique du Sud.
Au cours de ces dernières années, l’ONU a su démontrer sous la houlette de Monsieur Javier Perez de Cuellar, qu’elle pouvait être efficace dans la solution des conflits pourvu qu’on lui en donne les moyens. En témoignent la cessation des hostilités entre l’Iran et l’Irak, l’indépendance de la Namibie et le début d’une solution à la question du Sahara Occidental. En fait foi aussi la façon dont l’ONU a su réagir, conformément à sa Charte, quand l’un des États qui la composent a été si cruellement agressé le 2 août 1991 par l’Irak. La manière dont le conflit a été géré a certes suscité des réserves légitimes. Toutefois, le rôle de l’Organisation n’a aucunement été mis en question. Néanmoins, la crise du Golfe a permis de soulever nombre de questions encore suspendues.
Nous le savons tous, en dépit des efforts déployés par l’ONU, il existe encore des Zones de cette planète où les intérêts divergents et l’incompréhension entre les peuples continuent à attiser des conflits entre les États et à l’intérieur des États. Malgré les victoires du peuple d’Azanie sur l’appareil juridique du système d’Apartheid, l’on est loin d’atteindre le sommet de la démocratie.
Unis aux Noirs de l’Afrique appelés à jouir de tous les droits reconnus par la Déclaration universelle des Droits de l’homme, nous profitons de cette occasion pour convier la communauté internationale et principalement les pays industrialisés, à ne pas lever de sitôt les sanctions globales prises à l’encontre du régime de Prétoria. Diamétralement opposée à l’Apartheid, la République d’Haïti lutte pour que la majorité noire d’Afrique du Sud jouisse pleinement de ses droits dans une société multiraciale et démocratique. Bravo à Mandela ! Honneur à Mandela !
Le Gouvernement haïtien a noté avec satisfaction le cessez-le-feu intervenu récemment entre les parties en conflit au Sahara Occidental et réitère son appui au processus en cours.
La souffrance d’un homme est la souffrance de l’homme. Notre politique se veut, jour après jour, un témoignage éloquent à cette fidélité. Fidélité à l’homme.

9. Neuvième jalon ou neuvième commandement démocratique : Fidélité à notre culture
La praxis lavalasse entrelace des liens culturels au cœur même de l’univers politique. La résistance à l’aliénation culturelle garantit la santé psychologique du tissu démocratique. En effet, tout suicide culturel entraîne la dévitalisation du corps social et menace certainement les cellules démocratiques.
Vivre et vivre pleinement, c’est aussi s’alimenter à la source de sa culture.
Vivre et vivre pleinement, c’est plonger les racines de son être à la source de sa culture.
Celle-ci englobe la totalité de la vie d’un peuple. Il s’agit là d’une densité d’être à creuser et à explorer. Entendons par cet être, un tissu de relations, relations pluridimensionnelles. Définissant l’homme non comme fin mais comme un pont, Friedrich Nietzshe le situe, que l’on veuille ou non, à la croisée de l’acculturation et de l’enculturation. Il y va d’une transition de semences culturelles susceptibles de vivifier ou de blesser l’être en son essence.
Les germes de culpabilité pathologique transmis au contact des cultures dites dominantes / dominées ne peuvent que nuire à toute croissance démocratique.
La politique lavalasse tend à valoriser notre identité culturelle.
Aucun changement en profondeur ne peut se réaliser démocratiquement sans une articulation des valeurs autochtones imbriquées dans un tissu socio-culturel propre.
Kòd lonbrit nou mare n ak rasin nou.
Rasin nou ak mwèl nou se menmman parèyman.
Souse mwèl nou se koupe rasin nou.
Koupe rasin nou se sasinen kilti nou.

Cette fidélité à la culture de l’homme nous invite à partager les préoccupations du peuple kurde, du peuple palestinien, du peuple juif, des peuples d’Irak, tous combien attachés à leurs racines d’être.
Dans cette perspective de respect et de paix, la République d’Haïti se félicite grandement de la prochaine admission des deux Corée au sein de la famille des Nations-Unies.
La fidélité à notre culture nous incite à aiguiser notre sens critique en vue de protéger la santé de notre culture contre certains fléaux, tel le trafic illicite des stupéfiants. Le gouvernement haïtien tient à rappeler qu’une lutte efficace contre la production de la drogue passe aussi par une assistance plus forte aux pays latino-américains.
En ce qui concerne le trafic de la drogue lui-même, il est important de rappeler qu’il est généré et alimenté par la demande qui vient du Nord. Aussi, faut-il à tout prix éliminer les incitations à la production qui viennent des consommateurs des pays industrialisés. Des actions concertées entre les États du Nord et du Sud avec l’aide de l’Organisation des Nations Unies permettraient de livrer une lutte plus efficace contre ce fléau des drogues diverses rongeant femmes et hommes.

10. Dixième jalon ou dixième commandement démocratique : Tous autour de la table
Oui, tous autour de la table démocratique.
Ni une minorité sur la table,
ni une majorité sous la table,
mais tous autour de la table.

Tel est bien un rendez-vous historique à la veille de 1992. C’est en vérité, un vrai défi à relever au seuil du troisième millénaire.
Sœurs et frères de la Jamaïque, de la Barbade, de Trinidad, de Cuba, de la Dominique, de la Guadeloupe, de la Martinique, etc., notre passé de lutte contre le colonialisme nous conduit inévitablement vers l’établissement de liens plus profonds tout au long de notre marche vers la table démocratique.
Nous autres en Haïti, depuis le 16 décembre 1991, date de sélections sous le haut patronage de l’ONU, nous sommes en marche vers ce rendez-vous.
Il est temps que l’endettement cesse de conditionner le transfert net des ressources de nos pays appauvris vers les pays riches. De fait, entre 1983 et 1988, le transfert net des ressources vers les pays dits développés s’est élevé à 115 milliards de dollars. Pour la seule année de 1989, ce transfert a atteint environ 60 milliards, ressources financières dont les pays du Sud ont absolument besoin pour leur croissance.
Monsieur le Président,
Je veux espérer que la quatrième décennie pour le développement produise des résultats concrets dans le cadre du nouvel ordre international à instaurer.

EN CETTE FIN DU XXième SIÈCLE, LA RÉPUBLIQUE D’HAÏTI RENONCE AU POUVOIR ABSOLU, EMBRASSE LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE, ENTONNE L’HYMNE DE LA LIBERTÉ, DE LA FIERTÉ ET DE LA DIGNITÉ.

Liberté conquise !

Fierté retrouvée !

Dignité ressuscitée !

En cette fin du XXième siècle, la République d’Haïti a l’honneur de saluer l’unité des Nations.
Nations Unies pour un monde uni.
Nations Unies par des peuples unis.

Quant au Peuple haïtien, nous saluons à nouveau son courage héroïque en criant :
Mieux vaut périr avec le peuple que de réussir sans le peuple.
Mais avec le peuple, il ne saurait y avoir de défaite, alors,
à nous la victoire !
Pase pou n reyisi san pèp la Pito n echwe ak pèp la
E ak pèp la, nou pap echwe.
De même,nous croyons en l’Homme.
Là où un homme est exploité, appelez-nous.
À votre appel, nous répondrons oui 77 fois oui.
À l’exploitation, nous répondons non 77 fois non.
Défendre les droits de l’homme, telle est la mission de l’ONU.

Nous croyons dans la paix.
Là où sévit la guerre, appelez-nous.
À votre appel, nous répondrons oui 77 fois oui.
À la guerre, nous répondrons non 77 fois non.
Garantir la paix, telle est la mission de l’ONU.
Nous croyons dans la fraternité des peuples.
Là où des peuples se rejettent, appelez-nous.
À votre appel, nous répondrons oui 77 fois oui.
Au rejet, nous répondrons non 77 fois non.
Être un lieu de dialogue, telle est la mission de l’ONU.
Nous croyons au Peuple haïtien.
Là où il lutte lavalassement, nous y sommes
et nous y serons toujours.
Mieux vaut périr avec le peuple que de réussir sans le peuple.
Tandis que retentit l’écho de ce credo,
enguise de conclusion, laissons retentir
l’écho du credo démocratique.
Nous croyons en ces 10 commandements démocratiques.
Nous croyons en cette politique démocratique.
Nous croyons au au rendez-vous où il n’y aura
ni une minorité sur la table, ni une majorité sous la table,
mais TOUS autour de la table démocratique.
Qu’il en soit ainsi
au nom du Peuple
et de ses Fils
et de son Esprit Saint,
amen.
Unis, nous sommes forts.
Unis dans la Caraïbe, nous sommes une puissance.
Unis dans le monde, nous sommes une puissance de paix,
de justice, d’amour et de liberté.

Avons-nous le droit de parler ici ?
Alors, si oui, disons-le ensemble de telle sorte que l’écho résonne en Haïti :
Yon sèl nou fèb.
Ansanm nou fò.
Ansanm ansanm nou se Lavalas.
Seuls nous sommes faibles
Ensemble nous sommes forts
Tous ensemble nous sommes Lavalas.

http://www.contact-canadahaiti.ca/francais/annexe1.htm

Qui peut croire que des colons modernes qui n’ont jamais accepté la première République Nègre du Nouveau monde accepteraient de composer, d’expérimenter le vrai respect avec son président ? Surtout Quand celui-ci prête une fois de plus sa voix pour amplifier les réprobations de tout un continent et de tous ses ressortissants disséminés à travers le monde.
Quel colon, peut importe sa génération, sa situation géographique ; peu importe la dénomination de ses colonies modernisées parce que l’esclavage est officiellement aboli, ne verrait pas dans un tel discours sans équivoque ni langage de bois une menace grandissante ? Et comment accepter par-dessus tout que ce même président ait assez de cran pour nous défier en inaugurant, par sa réclamation hasardeuse, la série de demande de restitution, réparation, … ?
Messieurs les intellectuels Haïtiens ; Messieurs les Français ; Messieurs les Etats-Uniens, détrompez-vous. Le peuple haïtien a cheminé. De chacun de ses tourments successifs il a retenu une leçon. Il n’a pas acheté vos flétrissures. Vous en avez armé et payé une partie, vous avez provoqué votre guerre civile, comme vous le pratiquez partout ailleurs. Vous avez justifié ainsi votre lâche et honteuse agression au cours de laquelle vous avez séquestré notre président. En dépit de toutes ces souffrances, ces outrages que vous lui infligez, il continue à braver vos répressions pour clamer de tout son être sa confiance, son attachement en son Président en exil. Rentrez vos dictionnaires et vos manuels de stylistique. Vous avez épuisé les expressions, les qualificatifs et les tournures enrobées pour ternir l’image du Président et traîner dans la boue mon pays. Vos efforts ont hélas été vains. Vos détournements, vos barrages, vos censures intempestives n’ont pas pu duper très longtemps. Le monde entier le sait. Vous avez menti et vous mentez encore aujourd’hui ! Le président Aristide vous effraye parce qu’il vous convoque à assumer vos responsabilités.
Contrairement à ce que vous clamez en guise de pitié pour ce pauvre pays, sachez qu’Haïti n’a jamais souffert d’absence de modèle, même au lendemain de 1804. Elle a toujours été et elle est encore, avide de respect. Ne lui imposez pas votre démocratie. Car elle est venimeuse.
Mes chers compatriotes et amis qui êtes ballottés par les vagues des calomnies jusqu’à sombrer dans la somnolence du doute, levez-vous ! Lisez et comprenez pourquoi le Président Aristide est à abattre ! Résistez ! Combattez les agresseurs sous toutes les formes. Exigez que votre président regagne son siège ! Travaillez sans relâche pour reconstruire votre pays ! La seule aide qu’il faille aujourd’hui apporter à Haïti s’appelle Respect : Respect de la liberté, Respect de l’égalité, Respect de la Fraternité - Respect de l’Indépendance. Cette aide se décline en terme de :

• Restitution de la dette de l’indépendance sous quelque forme que ce soit

• Restitution de la Réserve d’Or volée en 1915

• Restitution de la couronne du Roi Henri Christophe

• Réparation des dommages et préjudices causés au Peuple Haïtien.

Par Boukman, Toussaint, Dessalines, Christophe,
Je jure de vous faire respecter la liberté,
Notre liberté !
Liberté ou la mort !

Djimi Taïn