Accueil > Retraites : CGT et Medef sceptiques face aux scénarios du COR

Retraites : CGT et Medef sceptiques face aux scénarios du COR

Publie le mercredi 14 avril 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

Pour Bernard Thibault, les projections alarmantes du Conseil d’orientation des retraites sont "aléatoires". Pour Laurence Parisot, elles sont carrément "irréalistes".

Lundi, c’était le Medef qui "s’étonnait", mercredi 14 avril c’est au tour de la CGT d’émettre des doutes : d’un côté comme de l’autre, on a réservé un accueil sceptique aux conclusions du Conseil d’orientation des retraites (COR) sur les perspectives à long terme du système de retraite.

Les chiffres clés de ce rapport, qui doit être rendu publique ce mercredi, sont en partie sortis dans la presse hier. Des chiffres alarmants, puisque selon les différents scénarios étudiés par le COR, le besoin de financement pourrait atteindre, en 2050, 72 milliards d’euros au mieux, presque 115 milliards au pire.

Mais pour le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, ces projections sont "aléatoires". Pour la patronne du Medef Laurence Parisot, elles sont carrément "irréalistes".

Vers "une querelle sur l’interprétration des chiffres"

"Il y a toujours une part d’hypothèses sur une quarantaine d’années qui rend les calculs un petit peu aléatoires. Si on avait demandé en 1970 (...) aux responsables (...) de dire ce que serait la situation économique 40 ans plus tard, ils auraient été bien dans la difficulté d’imaginer que le taux de chômage serait de près de 10%, le taux de croissance voisin de 0% parce qu’on est en période de crise internationale", a déclaré Bernard Thibault mardi sur France Info.

"Ca n’était pas prévisible il y a 18 mois, a fortiori ça n’était pas prévisible il y a 40 ans", a-t-il insisté.

Par conséquent, "il va y avoir (sur les travaux du COR, ndlr) une querelle sur l’interprétration des chiffres, ça me semble tout à fait évident".

Il a reproché au COR de ne "jamais mettre en avant que, dans les 40 années à venir, notre pays va continuer de produire davantage de richesses".

Selon Bernard Thibault, "la crise impacte de plus de 300 milliards d’euros le manque à gagner pour les retraites".

Pourquoi pas de "scénario catastrophe" ?

Lundi, peu après la divulgation des conclusions du COR, le Medef s’était quant à lui déclaré "troublé" par les hypothèses économiques "peu réalistes" servant de base à ces projections financières. Il est "dommage qu’il n’y ait pas de scénario plus réaliste et, éventuellement, un scénario catastrophe" pour nourrir les débats, avait estimé la patronne du Medef, Laurence Parisot.

"Tous les scénarios retenus par le COR font l’hypothèse d’un taux de chômage à l’horizon 2020-2021 (...) égal au plein emploi, soit 4,5%, ce que nous n’avons pas connu depuis le tout début des années 60, soit au maximum 7%, ce que nous n’avons jamais eu de manière pérenne", avait-elle déclaré. En outre, le COR retient "l’hypothèse d’une hausse de la productivité du travail entre 1,7% et 1,8% par an, chiffre que nous n’atteignons pas très régulièrement", avait-elle précisé.

Tout en indiquant que ces hypothèses pouvaient encore changer dans le document officiel du COR, qui doit faire l’objet de délibérations avant d’être rendu public ce mercredi, Laurence Parisot avait dit espérer "que ces choix du COR ne vont pas d’emblée pénaliser la crédibilité de la réflexion sur le sujet".

http://tempsreel.nouvelobs.com/dossier/la-reforme-des-retraites/20100414.OBS2390/retraites-cgt-et-medef-sceptiques-face-aux-scenarios-du-cor.html

Messages