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Roissy : la CGT avait à l’époque dénoncé une mise en service prématurée
Publie le lundi 24 mai 2004 par Open-PublishingRaffarin se rend à Roissy, l’enquête est en cours
Jean-Pierre Raffarin s’est rendu lundi matin sur les lieux de l’effondrement d’une portion de la voûte du terminal 2E de Roissy-Charles de Gaulle et a insisté sur la nécessité d’établir rapidement les causes du drame. Le ministre des Finances, Nicolas Sarkozy, avait auparavant rencontré les secours à son retour de la réunion du G7 de New York.
La catastrophe de dimanche a fait quatre morts et trois blessés selon les pompiers, qui ont revu leur bilan, encore provisoire, à la baisse.
Pierre Graff, président d’Aéroports de Paris, a affirmé que les experts ne disposaient pour l’instant d’aucune piste, précisant que "rien, pour le moment, ne permet de soupçonner un problème de sécurité".
Le ministre de l’Intérieur, Dominique de Villepin, a prédit lundi sur France Inter une enquête "énorme et très difficile". "Il est prudent d’attendre l’enquête avant de tirer la moindre conclusion", a-t-il déclaré.
Une partie de la voûte de la "jetée d’embarquement" du terminal 2E, le plus récent de l’aéroport parisien, s’est effondrée, entraînant une passerelle d’accès aux avions qui a elle-même écrasé des voitures sur le tarmac.
L’accident a entraîné des retards dans les vols d’Air France, principal utilisateur du terminal 2E, mais n’a causé aucune annulation, selon la direction de la compagnie aérienne.
"Nous pensons aux familles des victimes et nous sommes très attentifs à toutes les enquêtes qui nous permettront de faire la vérité sur cet accident", a déclaré Jean-Pierre Raffarin.
"Il est très important que nous connaissions exactement les causes de cet accident pour pouvoir mettre en sécurité l’ensemble des passagers, l’ensemble du trafic de Roissy, dont on connaît l’importance pour toutes les communications pour toute l’Europe", a ajouté le Premier ministre, avant son départ pour un voyage officiel pour l’Irlande.
De retour de New York, le ministre des Finances, Nicolas Sarkozy, avait auparavant rendu visite aux sauveteurs toujours sur place pendant une quinzaine de minutes.
VOLS REDISTRIBUES
"Le ministre était parti du terminal E à Roissy et devait initialement y atterrir à son retour", a dit l’un de ses proches.
Pierre Graff a affirmé que la structure de l’ensemble du terminal 2E de Roissy-Charles de Gaulle serait rasée si tous les anneaux s’avéraient irrécupérables.
"Si tous les anneaux qui composent ce terminal sont irrécupérables, nous raserons l’ensemble, bien entendu. Nous ne prendrons aucun risque en matière de sécurité", a-t-il dit dans Le Parisien.
Le procureur de la République de Bobigny a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour "homicide involontaire et blessures involontaires". Une enquête administrative devait en outre être engagée lundi.
Le directeur général d’ADP, Hubert du Mesnil, a indiqué que la cause du drame était indéterminée. "Ce qui est sûr, c’est que c’est la structure elle-même qui a lâché. Il n’y a que ce constat que l’on peut faire", a-t-il cependant déclaré.
Jacques Chirac, comme le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, a exprimé "sa très profonde compassion aux familles des victimes et aux blessés" et a demandé "que les enquêtes nécessaires soient immédiatement engagées pour que les causes de cet accident soient déterminées le plus rapidement possible".
La Fédération des usagers des transports a dit son intention de se porter partie civile.
Le terminal était ouvert depuis juin 2003 et la CGT avait à l’époque dénoncé une mise en service prématurée.
Air France était le principal utilisateur du terminal 2E, également utilisé par les cinq autres compagnies membres de l’alliance aérienne SkyTeam (AeroMexico, Alitalia, CSA, Delta, Korean Airlines).
"Tous les vols sont redistribués sur les autres terminaux de l’aéroport", précisait dimanche un porte-parole d’Air France, qui assurait en moyenne une soixantaine de vols au départ et à l’arrivée de ce terminal. (Reuters)