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SANG CONTAMINÉ : L’IMPUNITÉ AUX DÉPENS DES VICTIMES

Publie le mercredi 18 juin 2003 par Open-Publishing

SANG CONTAMINÉ :
L¹IMPUNITÉ AUX DÉPENS DES VICTIMES
ET DE LA SANTÉ PUBLIQUE

Communiqué du 18 juin 2003

Des militants d¹Act Up-Paris et des familles de victimes ont manifesté
aujourd¹hui devant le Palais de Justice de Paris. La Cour de Cassation y a
rendu l¹arrêt définitif concernant le troisième procès du sang contaminé
(celui qui concerne les administratifs et les directeurs de cabinet de
l¹époque) : non-lieu général.

Une insulte aux victimes

La Cour de Cassation a suivi les conclusions de l¹avocate générale,
Dominique COMMARET, qui, lors de sa réquisition, jeudi 5 juin, affirmait : "
la justice pénale n¹a pas pour vocation de désigner un coupable pour tous
les accidents de la vie ".
Depuis 18 ans, des familles se battent pour que soient reconnues les
responsabilités des politiques et des administratifs, qui, alors qu¹ils
avaient les informations et les moyens nécessaires pour assurer la sécurité
transfusionnelle dès mai 1985, ont sciemment laissé des milliers de
personnes, hémophiles et transfusés, se faire contaminer. La Justice, en
parlant d¹"accidents de la vie " et en rendant un non-lieu général, insulte
donc toutes les victimes de ce scandale sanitaire. Après ce verdict, les
victimes ne disposent plus d¹aucune juridiction nationale pour faire valoir
les responsabilités de ceux et celles qui les ont contaminées.

Des conséquences désastreuses en matière de santé et de prévention

La Justice lance donc un signe fort à tous les responsables sanitaires,
qu¹ils soient politiques ou administratifs. Ils pourront continuer à menacer
nos vies et nos santés, en toute impunité. Ce verdict dédouane d¹avance tous
les responsables des scandales de l¹amiante, de la maladie de
Creutzfeldt-Jakob, du sang contaminé par les virus des hépatites et les
autres scandales à venir.

Nous refusons que les administrations et les politiques n¹aient pas à
assumer leurs responsabilités. Il ne nous reste actuellement qu¹un moyen
d¹action : manifester publiquement notre colère et notre détermination
auprès des instances politiques, administratives et judiciaires qui ont
contribué à un des plus grands scandales sanitaires du vingtième siècle.

Contact : Alain Bessaha / 06 62 68 16 93