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SNCF : des nouvelles des Jaunes de la FGACC

Publie le lundi 22 octobre 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

Chronique d’une trahison


extrait du Figaro du 20 octobre

La Fédération générale autonome des agents de conduite (Fgaac) avait conditionné la reprise du travail dès vendredi à la reconnaissance de la pénibilité du métier de conducteur. Jusqu’ici, les conducteurs de la SNCF bénéficiaient d’une bonification leur permettant de partir cinq ans plus tôt à la retraite, c’est-à-dire à 50 ans, après vingt-trois ans de conduite. Cette possibilité, supprimée par la réforme des régimes spéciaux, a été aménagée pour les conducteurs qui seront embauchés après 2009. La SNCF mettra en place un compte épargne-temps. Il pourra être abondé par l’entreprise comme par l’agent (avec des jours de repos qu’il ne prendra pas). Les modalités pratiques doivent encore être négociées.

À 50 ans, un conducteur pourra partir en retraite grâce aux jours accumulés sur son compte ou les convertir en salaire. La SNCF mettra aussi en place un régime « additionnel » facultatif pour les conducteurs qui le souhaitent. Les primes qui, jusqu’ici n’entraient pas dans l’assiette de calcul de la retraite, pourront être prises en compte dans le cadre de ce régime qui donnera droit à une retraite supplémentaire.


Libération du 22 octobre FRANÇOIS WENZ-DUMAS

Coulisses d’une grève presque reconductible
Comment la Fédération autonome des conducteurs a brouillé la stratégie unitaire de la CGT.

Jeudi 18 octobre, 14 h 30. Bernard Thibault pénètre dans le carré de tête du défilé parisien contre la réforme des régimes spéciaux de retraites. Le secrétaire général de la CGT passe derrière la banderole et rejoint Didier Le Reste, son successeur à la tête de la fédération des cheminots CGT. Poignée de mains. Quelques mots échangés à l’oreille. Pas question de flancher sur le « vingt-quatre carré » qu’ils ont décidé : une grève de 24 heures sans prolongation. Mais, à la SNCF, rien n’est simple. Les voyageurs ont pu s’en rendre compte : vendredi, il y avait à peine un train sur deux sur les grandes lignes, deux lignes de RER ont été totalement en rade pendant trois jours, et les trains régionaux et franciliens ont été perturbés tout le week-end.

Coup fourré. Pour les deux dirigeants CGT, celui de la confédération et celui des cheminots, la partie n’a pas été facile. Et le coup fourré organisé par une fédération autonome, la FGAAC, qui ne représente que 3 % à la SNCF mais arrive en seconde position avec 30 % des voix chez les conducteurs de train, n’a rien arrangé. Si Le Reste et Thibault, pour une fois d’accord, ont choisi de s’en tenir au « vingt quatre carré », c’est qu’ils sont l’un et l’autre convaincus que, au-delà d’une grève de 24 heures, l’opinion se retournera contre les grévistes. Ce qui n’empêche pas de recommencer à la mi-novembre si les négociations achoppent, mais à condition de le faire dans l’unité syndicale la plus large possible. Or la base ne demande qu’à repartir comme en novembre-décembre 1995, quand trois semaines de grèves et de manifestations de plus en plus dures avaient fait céder le gouvernement Juppé. A l’époque, le leader des cheminots CGT s’appelait Bernard Thibault.

Aujourd’hui, SUD-Rail, second syndicat (14,9 %) à la SNCF derrière la CGT (40,1 %) pousse à reconduire et durcir le mouvement. Tout comme FO (6,6 %), où les militants trotskistes sont actifs. Les deux syndicats ont organisé partout des assemblées générales où ils ont fait voter la poursuite de la grève. Un vote certes symbolique, explique Jean-Daniel Bigarne, secrétaire général de l’Unsa-Cheminots, (troisième syndicat à la SNCF, avec 14,5 % des voix), car « il y a chez nous une tradition : dans une AG, seuls votent ceux qui veulent poursuivre la grève », mais qui déstabilise la CGT et l’Unsa, dont la base peut être tentée de suivre les mots d’ordre de SUD et FO.

Briseurs. C’est dans ce contexte que la FGAAC, après avoir longtemps hésité à se joindre à la journée d’action, a massivement diffusé mardi 16 octobre un tract appelant à une grève dure et reconductible. A Marseille ou à Rouen, la base cégétiste très contestataire par rapport à la CGT nationale, ne demandait que cela pour passer outre aux consignes venues de Paris. Et dire qu’on leur demandait de jouer les briseurs de grève contre la FGAAC et SUD-Rail !

La direction de la SNCF a compris le danger. Le mercredi 17 octobre, elle contacte la FGAAC. Le lendemain, à peine la manifestation parisienne dispersée, ses dirigeants sont reçus rue Saint-Lazare, au siège de la SNCF. A l’issue de la rencontre, la FGAAC appelle à la reprise du travail. « Nous avons eu les garanties que nous demandions sur la reconnaissance de la pénibilité du métier de conducteur, l’assurance du maintien du départ à 55 ans et de bonifications qui permettent une retraite anticipée », se défend Bruno Duchemin, secrétaire général de la FGAAC : « Nous n’avons plus de raisons de faire grève. »

La manœuvre n’a pas du tout été appréciée par les autres syndicats. « Ces garanties, nous les avions déjà avant le 18 », s’indigne Jean-Daniel Bigarne, de l’Unsa : « Ils ont juste obtenu qu’elles soient écrites dans une lettre signée par Anne-Marie Idrac », PDG de la SNCF. « Nous allons, comme d’autres, demander des comptes à la SNCF », tonnait dès jeudi soir Didier Le Reste.

Cet après-midi, les six fédérations de cheminots (toutes sauf les cadres et la FGAAC) se retrouvent pour décider de la suite des opérations. La stratégie de Thibault et Le Reste n’a pas changé. Mais chacun aura pu observer vendredi et ce week-end que la reprise du trafic était beaucoup, beaucoup plus lente qu’annoncée par la SNCF.


préambule FGACC de Fives-Lille (avant la grève)

Ne vous y trompez pas, la FGAAC partira en illimité le temps nécessaire afin de sauvegarder notre acquis si durement obtenu, et rien d’autre.
(...)
Réunions d’informations :
Il n’y aura pas d’AG pour la FGAAC, mais seulement des réunions d’informations quotidiennes à 10h00 vous faisant part des éventuelles avancées du dossier.

Grève catégorielle :
Catégorielle, apolitique et fière de l’être, la FGAAC lèvera son préavis dès que les garanties nécessaires auront été obtenues pour les agents de conduite. Et celle-ci je vous la prédit longue et vigoureuse. A nous de voir si nous voulons être les dominants ou les dominés.


et un résumé de ce que l’on trouve sur les sites de la FGACC (communiqués, lettre à Bertrand)

Messages

  • Merci camarade Patrice pour ces rensignements.J’avoue qu’en ce qui me concerne je ne suis guère rassuré pour la suite du mouvement et donc,l’avenir des régimes spéciaux de retraite.

    Thibault et Le Reste d’accord pour 24 heures car plus retournerait l’opinion contre les travaileurs(euses)des transports.Mais malgré cela :reconduction de la grève si les négotiations(ah bon ces lois scélérates deviennent négociables...?)à la mi-novembre !!!? A la mi novembre les usagers s’ en foutront qu’il n’y ait pas de transport !!! En octobre ça les emmerde mais pas à la mi-novembre !!Wouaaaaahhhh !!!fallait le savoir !!!!!c’est vraiment des génies nos dirigeants

    Faudrait arrêter les conneries le coup de la grogne on nous le sert à chaque fois mais d’habitude uniquement la droite...

    Quant à négocier,négocier quoi ?Les régimes spéciaux de retraite ne SONT PAS NEGOCIABLES !!Il ne faut pas s’assoir autour de la table des négotiations et organiser la riposte ouvrière jusqu’à ce que le gouvernement retire purement et simplement cette loi totalement inacceptable.

    Pour ce qui est de la trahison de la FGAAC cela représente 3% des grévistes,donc 73-3=70% restants...et le rapport de force n’y était pas,nos confédéraux ont été destabilisés ?Un peu gros...!

    Fraternellement à toutes et tous

    François Pellarin

    • d’après Le Monde de ce soir, une fois de plus le Chérek en Bois s’est déchaîné contre les grévistes (on dirait du Devedjan) , et Bertrand va essayer de débaucher la CFDT, ce qui ne sera guère difficile.

      extraits

      Sur LCI, lundi, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, condamnait néanmoins avec virulence la poursuite du mouvement : "Aujourd’hui, excusez-moi l’expression, mais on emmerde tout le monde pour pas grand-chose (...), alors qu’en restant plus unis on est plus forts."

      (...)

      Sans rien lâcher sur le fond de la réforme - le passage à 40 annuités de cotisation -, M. Bertrand pourrait concéder de nouveaux aménagements. Après avoir désuni le front syndical en laissant la direction de la SNCF conclure un accord avec les autonomes de la FGAAC, nombreux chez les agents de conduite, sur la possibilité d’un départ anticipé pour les conducteurs, le gouvernement devrait prendre en compte certaines des propositions faites par la CFDT vendredi, et pourrait jouer sur les paramètres suivants : le rachat d’années d’études, la mise en place d’un régime complémentaire, l’allongement du délai pour mettre en place l’harmonisation des régimes souhaitée par la CFDT.

      Lire aussi pour comprendre : la stratégie d’union avec la CFDT est une connerie

      La FGACC, syndicat ultra-catégoriel (plus égoïste, tu meurs !) a une influence importante chez les conducteurs

      A propos, ce n’est pas une loi, mais un futur décret qui devrait voir le jour en fin d’année, après un "débat sans vote" au Sénat et à l’Assemblée.

      Tu as totalement raison, il n’y a rien à négocier sur les bases du gouvernement, ni sur les régimes spéciaux, ni pour les fonctionnaires, ni pour le privé. IL me semble que c’est ce que la CGT a annoncé, et encore répété. Pour la SNCF, ce sera la grève reconductible de ce qu’a annoncé la CGT

      pour charger le pdf : Le document d’orientation de la réforme des régimes spéciaux de retraite

      Quand Sarkozy annonce que ce sera 41 ans pour le privé, et Darcos annonce que ce sera de même pour les fonctionnaires , ils jouent au chiffon rouge : ça pourrait bien leur "péter à la gueule" !

      Établissons un véritable rapport de force commun, et exigeons l’alignement vers le haut pour tous (sur les retraites, l’assurance maladie, etc...)

      N’oublions pas aussi que les étudiants "entrent dans la danse". La clef est la convergence des luttes, pas l’isolement

      fraternellement

      P. Bardet

    • Établissons un véritable rapport de force commun, et exigeons l’alignement vers le haut pour tous (sur les retraites, l’assurance maladie, etc...)

      Pour tous oui : public-privé, exactement les mêmes conditions !

      Sinon, si le public dégringole : public-privé = esclaves des riches !

      Même combat pour tous les salariés comme pour les étudiants, les lycéens et les collégiens (n’en déplaise à Dati) ! N’oublions pas les retraités qui auront à souffrir des magouilles de Sarko !

      Au fait, combien ont reçu la FGACC et la CFDT de la caisse noire du Médef ?

  • salut , je n’ai jamais eté proche de la fgaac que je considere comme un syndicat patronnal (’je vs rappelle crée par les ingenieurs a la fin du 19 eme siecle ) ............. j’ai bossé 30 ans comme conducteur , fin de parcours au tgv ........... l’on m’a proposé des trucs pas possibles au moment de ma retraite , en gros je leur ai dit d’aller se faire enculer .
    mon analyse de cette petite experience est que le syndicats traditionnels ont laissé un boulevard a la fgaac ........ les conducteurs ont toujours ete considerés comme des nantis meme a la sncf ........ mais la majorité n’aurrait pas voulu faire ce taf ..............
    je ne compte plus mes jours de retenus pour greve , je me suis battu comme un chiffonier a la limite souvent de la légalité mais je dois avouer que la cgt plus particuliere’ment est un syndicat que je juge corrompu .......... magouille dans les logements , magouille dans les ce .......... dans tous les secteurs d’activités qu’ils touchent ........ confort du militant sncf dont certains font carriere.......... quand j’entends un cadre de la cgt a propos des fonds uimm direqu’il se deplace en metro .......... lereste lui prend le taxi sans bleme .......
    tout est corruption ..........la direction sncf ferme les yeux achetant une forme de paix sociale ............. aujourd’hui avec le net , les magouilles apparaissent au grand jour ............. je vs rappelle que sarko a bien joué avec la cgt sncf comme il l’a fait avec gdf ........... ficelés les kamarades , pas possibilité de bouger une oreille ..............
    alors aujourd’hui quel credit , surtout vis a vis des jeunes ...........
    c’est a eux que je pense , il aurait fallu nettoyer il y a quelque tems malheureusement il me semble bien tard

    • La CGT : je me souviens de membres du service d’ordre de la CGT en train de cogner des manifestants enseignants, à Paris, le 10 juin 2003, parce qu’ils voulaient se diriger vers l’assemblée nationale. La CGT n’est plus vraiment un syndicat, mais un rouage entre le pouvoir et les salariés, dont le rôle est d’amortir les frictions sociales. Thibault a récemment signé avec Chérèque un accord qui a été "retouché" par le ministre du travail. Ils crient tous deux à la trahison, mais il n’est pas question de remettre en cause leur signature ! C’est curieux, non ? La CGT ne vaut donc pas mieux que la CFDT.