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SORTIS PAR LA PORTE ON REVIENT PAR LA FENÊTRE

Publie le mercredi 10 août 2005 par Open-Publishing
5 commentaires

Article de Charles Jaigu le 9 août 2005 LE FIGARO


UMP Le parti majoritaire rêve d’un « grand chelem » aux sénatoriales et législatives partielles de septembre
Dix ex-ministres à la reconquête du Parlement

« Loin des ors ministériels, dîner d’ex en Savoie, la semaine dernière, entre Jean-Pierre Raffarin et son ancien secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat, Eric Woerth. « En perdant de l’altitude en politique, on en gagnait en montagne », ont constaté le randonneur et l’alpiniste, qui tenteront de retrouver, en septembre, un siège de parlementaire. L’ancien premier ministre a d’ailleurs commencé la tournée des mairies de son département de la Vienne après son retour de Crète, début juillet. Il brigue, comme François Fillon dans la Sarthe et Serge Lepeltier dans le Cher, un siège de sénateur. Moins rassuré sur l’issue du scrutin dans son département, l’ex-ministre de l’Environnement a déjà fait le tour de l’arrière-pays berrichon pour reprendre la main : il devra faire face à de nombreuses candidatures à droite.
Patrick Devedjian (voir ci-dessous) dans les Hauts-de-Seine, Marie-Anne Montchamp, l’ancienne secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, dans le Val-de-Marne, et Eric Woerth, dans l’Oise, brigueront également les suffrages des électeurs pour retrouver leur siège de député. Même programme pour François d’Aubert, ex-ministre délégué à la Recherche, dans la Mayenne, qui se dit « serein ». Marc-Philippe Daubresse, qui était chargé du Logement auprès de Jean-Louis Borloo, se présente, sans suspense, dans sa circonscription de Lille-Lambersart, qui a voté oui au référendum. Et Nicolas Forissier, ex-secrétaire d’Etat à l’Agriculture, se représente dans l’Indre.
C’est le benjamin du précédent gouvernement, Laurent Hénart, qui ouvrira le bal des élections dès le 4 septembre, à Nancy. Cette série de partielles, dans des circonscriptions dans l’ensemble favorables à la majorité, sera néanmoins scrutée par le gouvernement après la « gifle » du référendum, admet un député. A l’UMP, on y voit d’abord un test pour Nicolas Sarkozy, qui devrait être associé de près à la préparation de ces élections partielles. Laurent Hénart, comme de nombreux ministres, a d’ailleurs fait un saut à Paris pour se faire photographier en compagnie du ministre de l’Intérieur, et préparer ses documents de campagne. En position plus délicate que d’autres - la gauche était majoritaire dans sa circonscription lors des dernières élections régionales -, Laurent Hénart compte sur « l’effet Sarko » constaté en interne depuis novembre 2004, quand Nicolas Sarkozy a pris la tête du parti. _ « Sur quarante élections partielles, nous avons connu seulement deux échecs depuis novembre », se réjouit Alain Marleix, secrétaire national aux élections de l’UMP.

« Ce qui me frappe, c’est que Nicolas Sarkozy est populaire dans tous les milieux », admet à son tour Eric Woerth. Ce fidèle d’Alain Juppé se fera lui aussi photographier en compagnie du président de l’UMP. Et, comme les autres, il a demandé à l’homme le plus populaire de la majorité de lui rendre visite en septembre. Deux cantonales partielles boucleront cette série électorale.
Dans les Hauts-de-Seine, l’UMP devrait garder le canton du Plessis-Robinson. En Seine-et-Marne, le député UMP Chantal Brunel tentera de reprendre à la gauche le canton de Thorigny. En cas de succès, la majorité basculera et la droite reprendra la présidence du conseil général perdue au printemps 2004. Législatives, sénatoriales, cantonales : au gouvernement comme à l’UMP, on rêve déjà de ce grand chelem automnal qui serait la première bonne nouvelle électorale pour la droite depuis ses victoires de 2002.
Mais tous les anciens ministres du gouvernement Raffarin non reconduits dans l’équipe Villepin ne se présenteront pas devant les électeurs. Renaud Muselier, l’ancien secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, avait été élu avec 73 % des voix en 2002, « l’un des meilleurs scores de l’hémicycle » se flatte l’intéressé. Mais, à deux ans seulement des prochaines législatives, il ne souhaite pas déclencher une partielle. « J’ai été absent de Marseille pendant trois ans, je peux me passer de Paris pendant deux ans », se justifie-t-il. Non loin de Marseille, Marie-Josée Roig, ancien ministre délégué à l’Intérieur, garde sa mairie d’Avignon, mais attendra, elle aussi, « l’échéance naturelle » des législatives de 2007. Dans le Calvados, Nicole Ameline, qui redoutait un duel avec le maire UDF de Deauville, Philippe Augier, a été nommée ambassadrice en mission, chargée des questions sociales et de la parité dans les relations internationales. En Dordogne, Xavier Darcos, ex-ministre délégué à la Coopération, nommé ambassadeur auprès de l’OCDE, est redevenu maire de Périgueux, mais ne déclenchera pas de sénatoriale. A une élection difficile dans ce même département, Frédéric de Saint-Sernin préfère retrouver son bureau de conseiller du chef de l’Etat à l’Elysée. »


Et voilà la priorité des « ex »... et des « actuels » : Dévorés par leur ambition du pouvoir, ils sont à vomir !

Esteban Garcia

Messages

  • "Ils sont à vomir". Oui, mais qui les vomit ?
    "Sortis par la porte,ils reviennent par la fenêtre". Oui, mais pas par effraction, puisqu’ils seront élus.
    Sur 40 élections partielles, seulement deux nous ont été défavorables, se réjouit un des représentants de cette droite soi-disant honnie par le peuple.Voilà la réalité, qu’il est urgent de prendre enfin en compte, aprèsl’euphorie de l’après 29 mai. Car en attendant le grand soir, ou l’appropriation du capital par le peuple, ou l’instauration du communisme libertaire, ou du communisme tout court, ou que sais-je encore, nous vivons toujours dans une démocratie représentative (formelle ou non,peu importe) dans laquelle il y a des élections qu’il s’agit de gagner. Pour quoi faire ? Pour faire barrage à la droite. C’est une première exigence stratégique.

    • Saine réaction à laquelle je souscris.

      Esteban

    • La pensée qui suit est réellement mère de toutes les déconvenues politiques :

      Car en attendant le grand soir, ou l’appropriation du capital par le peuple, ou l’instauration du communisme libertaire, ou du communisme tout court, ou que sais-je encore, nous vivons toujours dans une démocratie représentative (formelle ou non,peu importe) dans laquelle il y a des élections qu’il s’agit de gagner. Pour quoi faire ? Pour faire barrage à la droite. C’est une première exigence stratégique.

      La première exigence n’est pas de battre la droite, mais de battre la politique concrète du libéralisme, la faire reculer...
      Sinon on recommencera, on continuera le cycle des défaites.

      Faire de la défaite de la droite un contenu stratégique est une dérive importante de pensée, car dit ainsi ça interdit de se poser la question des raisons ayant amené la défaite, non de la gauche gouvernementale, mais de la majorité sociale, les travailleurs, les chômeurs, les retraités, ....

      La défaite vient bien de "dirigeants" de gauche peu respectueux des mandats que leur ont donné les electeurs, menant des politiques concretes dans le sens du liberalisme, privatisant comme aucun gouvernement de droite ne l’a fait, signant l’augmentation de la durée de cotisation pour toucher une retraite, favorisant un TCE dont les principes fondamentaux étaient dirigées contre la démocratie, contre les travailleurs et en faveur d’une infime minorité de la population...

      Alors, effectivement, comment faire ?
      Bien des gens sont rentrés dans le Parti Socialiste, certains par arrivisme, mais beaucoup pour essayer de le faire évoluer, l’amener à respecter un peu + ses mandants...Mais celà a été un echec apparemment et ces gens ont fourni, dans le meilleur des cas, des dirigeants du PS un peu mieux formés que les autres...
      Car un appareil mange, digere, avale ceux qui le rejoignent...

      S’allier ?
      Un désastre pour le PC car il n’a plus de raison d’exister car supportant ainsi une politique anti-sociale (le PC est co-responsable par sa participation au gouvernement Jospin, des mesures européennes d’allongement de la durée du travail pour avoir une retraite, sans en avoir les "contre-parties")...

      En fait je parlais de "pensée catastrophique" sur le message de l’ami car mettre un objectif tactique comme contenu stratégique, sans contenus, était effcetivement la plus mauvaise façon de parler pour effectivement réellement faire echec à la droite.

      Car ça ne répond nullement au fait que la gauche gouvernementale nous a amené de défaite en défaite, et les votes successifs de défiance faisant maintenant que les dirigeants du PS sont très minoritaires dans la gauche, doivent permettre réellement d’essayer d’en tirer des leçons et non continuer de mettre la tête dans le guidon en étant aveugle aux réalités .

      Apparemment il ne suffit pas que Jospin ait eu 11% des inscrits aux présidentielles de 2002, que maintenant les deux grandes coalitions (le PS-Verts + la droite) qui à deux faisaient avant 70% des électeurs se soient retrouvées maintenant à moins de 45% ensemble au referendum....

      Certains prient maintenant pour qu’on vende encore + de tickets d’entrée pour le Titanic.

      Une crise profonde des représentations politiques existe.
      Remettre à l’endroit les principes démocratiques : LA SOUMISSION DES REPRESENTATIONS POLITIQUES AUX POPULATIONS ET NON L’INVERSE,
      Une bataille sur les contenus et l’affirmation des interets de la grande majorité sociale de la population (et non d’essayer de soumettre les populations aux interets d’une infime minorité)...

      C’est celà qui est important, statégique, et non proclamer d’emblée que la défaite de la droite sans questionements sur les contenus est "l’objectif".

      Je sais que pour certains, parler de démocratie, des fondements de celle-ci, des contenus, des politiques réelles menées est scandaleusement révolutionnaire (à 55% peut-être ?)...

      L’histoire montre qu’il n’y a pas de politique de gauche sans mouvement réel et puissant de la population (avant ou pendant), sans pression importante de celle-ci, sinon on a, au mieux, une politique de droite accomodante (style Giscard ou Jospin) au pire Pétain.

      Le meilleur moyen de peser c’est de développer au maximum les forces qui sont pour des mesures de défense réelle des interets des salariés et du peuple... La direction du PS actuel n’en fait pas partie et ne reviendra pas, malgrés certains de ses dires, sur les politiques anti-sociales menées.

      La seule chance pour que le PS ne fasse pas l’inverse de ce pourquoi il est élu c’est que cet appareil sache qu’il peut tout perdre si il ne fait pas ce pourquoi on l’a élu. Et sans force independante, sans contre-poids externe ce n’est pas possible.

      Et ce qui est réellement stratégique, c’est bien la defense des travailleurs, de leurs droits, la défense de l’ensemble des couches populaires, notemment des plus démunis...Et c’est de celà qu’il faut partir...
      Si en partant de celà, d’une force qui defende réellement ces interets là, les interets de la grande majorité sociale, on croise un PS prêt à s’allier , OK, sinon on n’y a aucun interet.

      C’est bien de niveau zero de la politique que d’indiquer que ce qui est stratégique c’est de sortir la droite ... Sans contenus c’est le biafra (le Niger) de la politique...Surtout une injure à l’histoire.

    • Beau (et long) discours, dont on peut approuver l’essentiel du contenu, mais qui reste un discours lequel constitue à mon sens le vrai degré zéro de la politique et qui porte en lui le germe de toutes les déconvenues futures de la gauche.
      Son auteur s’obstine à ne pas voir la réalité en face que je rappelle : à peine une semaine après le 29 mai, sur 7 élections cantonales partielles, 6 ont été remportées par la droite.Sur les 5 élections législatives annoncées pour septembre, combien vont être gagnées par la gauche ?Et le texte de départ le signale : depuis novembre, sur 40 élections partielles, deux seulement ont été défavorables à la droite. C’est cela la réalité dont il convient de tenir enfin compte une fois sorti de l’euphorie de la victoire (à 55% ,mais combien réellement à gauche ?).
      Je ne suis pas membre du PS et j’approuve l’essentiel des critiques que l’on peut lui adresser mais pour autant je récuse l’anathème pour ne pas dire la haine.Manifestement, certains versent dans la phobie du PS qui les aveugle.Dans une stratégie de lutte contre l’hégémonie de la droite ultra-libérale on ne peut faire passer l’électorat du parti socialiste ni le PS en tant que tel à la trappe.La gauche a besoin, dans la situation actuelle, de toutes ses forces.
      On nous parle de la défense réelle des intérêts des salariés et du peuple.Fort bien.Mais on ne nous explique pas comment on entend le faire.Par des discours, des forums, des collectifs de ceci et des collectifs de cela ?Encore une fois, et jusqu’à nouvel ordre, nous vivons toujours dans une république et c’est le Parlement qui vote les lois par l’intermédiaire de représentants élus.Il y a des élections, il faut les gagner. C’est une exigence stratégique (ou tactique,peu importe) si nous voulons stopper la casse sociale qui s’accélère et défendre réellement les travailleurs et le peuple.
      Personne n’a prétendu que cela signifie que l’on pourra faire l’économie de définir le contenu d’une vraie politique de gauche ou des luttes sur le terrain.

    • La stratégie n’est pas la tactique....

      Tu ne définies absolument rien des contenus...
      Les critiques que je porte sur la direction du PS ne sont, hélas, que des constatations...Des citations...la crispation anti-democratique qui a conduit au soutien par le PS du TCE a été reconduite ensuite, continuée ...Aucune évolution n’a été perceptible dans l’attitude du PS.

      Ta pensée est celle que j’ai eu, ainsi que l’essentiel de la gauche pendant des dizaines d’années : se taire et voter comme des petits soldats et se faire avoir avec régularité.

      Là la situation est devenue très difficile.

      Il devient extremement difficile de voter pour "ces gens-là"...
      Très difficile...

      Je sais bien qu’"un parti ne meurt jamais" et qu’il a des capacités terribles de se survivre sans cesse et de geler des masses importantes de citoyens dans une politique qui les maltraitent.

      On le sait.

      On sait tout celà.

      Continuer malgrés tout à être disciplinés envers un tel parti serait folie.
      Les gens n’en peuvent plus...

      On peut toujours accuser le peuple d’avoir trahi le parti, on peut....

      Tes propos ne permettent toujours pas de sortir de la spirale des défaites , et j’entends par défaites, non pas la perte de marocains ministeriels mais les attaques concretes contre les droits des travailleurs , comme le TCE en était une , comme la signature par Jospin de l’allongement de la durée de cotisation des salariés européens pour toucher une retraite (signature honorée par Raffarin...)...
      Comment faire pour que celà cesse, des attaques droites suivies par des privatisations de gauche qui rebondissent sur des attaques de droite.

      Des tentatives de faire evoluer le PS ont eu lieu, mais il ets terrible de constater que la corruption du pouvoir a progresser plus vite dans ce parti que les tentatives pour le moraliser (j’entends par moraliser respecter les mandats que lui ont confiés les électeurs)...

      Il faut bien se rendre à l’évidence : Sans force puissante independante, menant une defense à minima des travailleurs, reformiste à minima (l’inverse du PS qui n’est plus reformiste) je ne vois pas comment on pourrait s’en sortir... Et cette tâche me parait beaucoup plus urgente que tout.

      La direction du PS fait à peu près n’importe quoi maintenant, elle se comporte sans morale élémentaire, multipliant les actes imbeciles ...

      Tout le PC et l’extreme gauche venant au secours du PS n’y suffirait pas : C’est la direction du PS qui fait perdre les elections....C’est comme celà, comme le nez au milieu du visage...

      Se taire sur l’inéquité du débat dans les médias aux referendum c’était être condamné à fermer se gueule quand ceux-ci seraient utilisés plein pot et sans vergogne par Sarko et Villepin... INAUDIBLES !
      Et ça ce n’est pas la faute du "peuple" encore moins des "petits" partis PC, LCR etc...

      Au contraire, pour repartir à l’assaut électoral il n’y a pas de raccourcis, il faut partir du fond et des politiques à mener. Débattre... Le TCE a été un exellent moyen de débattre en profondeur de ce qui pouvait être désiré comme lois communes. La force de la gauche a été là, le PS se réfugiant à droite et dans le non-débat.

      Les politiques qui ont mené au TCE, celles qui continuent à être mené, à savoir les choses réellement sérieuses, ayant impact concret sur les populations montrent que cette bataille ne s’est pas close par un résultat referendaire, mais que la bataille au contraire ne fait que démarrer.

      Et c’est par rapport à celà qu’il faut se situer si on veut gagner des elections, avec un contenu permettant de définir l’attelage.

      En sachant, que même avec la droite, une poussée puissante peut amener à des gains réels.

      Se precipiter sur une bataille electorale en soutenant des gens qui font n’importe quoi est la garantie de grandes défaites. Il faut bien partir des contenus.

      Un dernier détail : les partis de gauche sont très loins d’être ce qu’ils étaient avant .... Les exclamations d’un Mauroy indiquant au reste du PS que de parler d’ouvriers n’était pas un gros mot montrent à quel point on en est arrivé avec une poussée considérables d’arrivistes dans ce parti. Et je pense que Mauroy n’a pas été entendu.
      les partis de gauche sont extremement faibles en militants (je ne parle pas là des effectifs proclamés qui sont elephantesques et peu réalistes), les syndicats français agonisants et vidés de leurs forces.
      Reconstruire des mouvements, expressions du monde du travail, expressions des couches populaires actuelles est une necessité. L’espace existe.
      Mais encore faut-il parler du contenu et de ce qu’on veut comme sociétés, moyens pour y arriver et formes d’organisations politiques qu’on se donne pour y arriver.

      Ce qui n’a rien à voir avec se precipiter tête baissée dans le soutien à un parti qui insulte le vote populaire et proposait une constitution en recul sur les principes élémentaires de la démocratie... Position dont il n’est pas du tout revenu.

      Si par le passé il est arrivé que d’autres partis de gauche par des divisions stupides soient responsables de graves revers pour les travailleurs, cette fois la division vient du PS qui fabrique la défaite et la division de la gauiche.