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Sahara Occidental : Le vrai visage de Biadillah

Publie le samedi 21 novembre 2009 par Open-Publishing

Mohamed Cheikh Biadillah est originaire de Smara, en plein Sahara. Dans les années 1960, il fait partie des étudiants qui fondent le Polisario. Le 22 février 2009, il est élu secrétaire général du PAM, parti fondé par Fouad Ali El Himma (un ami du roi) et en devient le porte-parole à travers l’agence de presse MAP, où il adopte un discours pro-monarchiste. Le 13 octobre 2009, il devient président de la Chambre des conseillers, ce qui lui donne plus de poids sur l’échiquier politique et qui lui vaut d’être reçu officiellement par le roi. Mais quelles sont les idées de ce Sahraoui au service du makhzen ? Dans un article publié le dimanche 20 septembre 2009 par le quotidien arabophone Al Massae, Biadillah analyse la situation politique du Royaume. Retranscription de ses propos-chocs, traduits de l’arabe, qui témoignent de l’idéologie inquiétante du personnage.

« La dépêche rapportée par la MAP lundi 14 septembre, indique qu’une « tentative d’organisation d’un rassemblement qui serait suivi d’une rupture du jeûne en public durant le mois de ramadan a pour but de revendiquer l’article 222 du Code pénal ». Cela m’a rappelé un événement similaire que le Maroc a connu dans les années soixante du siècle dernier. Je me suis alors demandé : est-ce que l’Histoire se répète ou s’agit-il d’une affaire qui a, au fond, trait aux problématiques de valeurs liées à notre culture, nos identités et nos valeurs communes, loin de la réitération d’un évènement regrettable qui a heurté les sentiments des Marocains musulmans et a provoqué leur foi ? Je me suis également demandé : cet acte entre-t-il dans le cadre des changements profonds que connaît notre société et dont le rythme s’accélère sous l’impact de la mondialisation, de la dictature des nouvelles techniques de communication comme Youtube ou Facebook ?

Au-delà de la logique de la conspiration, on peut dire que ces événements pourraient être fortuits, liés à l’insouciance de la jeunesse ou à un penchant à se distinguer et à se manifester. Mais on ne peut aucunement justifier un fait parrainé par des instances étrangères, couvert par des médias internationaux, appuyé par des journalistes et dont le but consiste simplement à annuler un article du Code pénal qui n’incrimine que « la rupture ostensible du jeûne dans un lieu public pendant le mois de ramadan ». Le fait de se prévaloir du principe de la liberté ne peut être pris au sérieux dans ce contexte. Les libertés ne sont pas des droits absolus ou naturels (comme prétendu par les partisans de la notion du pacte social), mais elles s’exercent dans le cadre des dispositions légales et réglementaires qui les garantissent, en assurent la possibilité d’exercice, mais les limitent, en fixent les formes de l’exercice et en traçent des limites afin qu’elles ne portent pas atteinte à la liberté d’autrui. Cet incident aberrant qui implique les germes de la dissension (la dissension est encore pire que la guerre. Que son instigateur soit maudit et qui blesse violemment les sentiments des Marocains musulmans, arrive juste après une série de tentatives désespérées, destinées à porter préjudice aux constantes nationales sacrées.
Il faut évoquer le sondage d’opinion effectué par deux tribunes, l’une nationale et l’autre étrangère. La première (tribune) adopte une attitude de « différence » pour la ligne éditoriale de ses hebdomadaire (arabophone et francophone) et a la manie de briser les tabous pour justifier le coup de grâce systématiquement porté à un certain nombre de valeurs marocaines authentiques qui constituent le pilier de la cohésion sociale de notre nation. Elle multiplie les mots vulgaires, les photos scandaleuses, les titres provocateurs et même l’appel à l’homosexualité et à la pornographie…. Le but de la deuxième (tribune) consiste à parasiter l’évaluation objective d’une décennie du règne de la nouvelle ère qui était pour les analystes avertis et les observateurs une sorte de mailles compactes de construction et d’édification, avec des pas constants et une gestion démocratique et consultative, qui a touché tous les domaines politiques, économiques et sociaux, a tracé effectivement le plan pour le Maroc de demain, a changé les traits du Maroc d’hier de par l’ouverture des différents chantiers structurés, et en particulier l’ouverture entière des espaces de la presse, la création de nouveaux pôles économiques et de développement, la lutte contre la fragilité, la pauvreté et l’exclusion grâce à un programme structurel suivi et évalué tous les ans…. Pourquoi donc vient-on troubler toutes ces opérations intégrées qui visent la construction d’un Maroc nouveau, fondé sur la liberté et l’égalité, un Maroc qui contient tous ses enfants ? Existe-t-il effectivement une volonté réelle d’explorer notre société par ce genre d’études d’une valeur scientifique douteuse et bien connues pour être orientées ? Il est fort probable que certaines instances internes et externes guettent notre pays et attendent une occasion de perturber sa marche en avant, afin de semer le doute et le soupçon dans ses rouages, même par des opérations vicieuses avec des plumes qui n’ont rien à envier à l’ère des résidents généraux Hubert Lyautey et Alphonse Juin…

Il faut également se rappeler du comportement civique du Cabinet royal lorsqu’il a annoncé au peuple marocain la nouvelle du malaise éphémère dont Sa Majesté le Roi -Que Dieu le Protège- a été victime, et il s’agit là d’un précédent louable qui vise le respect de l’opinion publique nationale et son traitement, avec estime, franchise et transparence pour fermer la voie à toutes les rumeurs et interprétations, afin de concrétiser les valeurs nobles de la citoyenneté et pour respecter le pacte sacré d’allégeance.

Certains se sont précipités vers le « mirage du scoop » pour republier des versions inconsistantes qui venaient de nos voisins du nord et d’une tribune (site web « imprecial », Pedro Canalis) dont la notoriété est douteuse (c’est le moins que l’on puisse dire), y compris pour le lectorat espagnol. Le but ne consiste-t-il donc pas à avorter une nouvelle pratique reconnue dans les systèmes démocratiques enracinés ?

Certains peuvent maintenir que mon but n’est que la flagellation de la presse qui fait face à des crises différentes : sanctions matérielles, poursuites judiciaires, marasme et régression devant la révolution des technologies modernes de communication, facilité de navigation sur Internet, flux des différentes informations. Si j’ai en fait décidé d’aborder ce thème, c’est pour mettre sur la table le problème de la désertification des espaces destinés aux débats sereins et la renonciation par l’élite à jouer ses différents rôles. Dans ce contexte, nous observons le maigre débat des thèmes épineux chez les professionnels qui se fortifient derrière la généralisation du principe de la liberté de la presse. C’est une attitude qui freine le débat actuel sur le développement du Code de la presse et le respect de la déontologie de la profession.

Cependant, en dépit des changements que connaît la profession de la presse et les virages graves que sa locomotive traverse actuellement, la fortification de nos différents acquis, le renforcement de notre disponibilité à relever avec confiance les différents défis et faire face aux développements consécutifs, notre fermeté à assimiler les valeurs universelles avec le renforcement des valeurs de notre identité, requièrent la continuation du soutien de notre information et notre presse, l’accompagnement de celle-ci pour qu’elle soit basée sur des fondements professionnels sains. Laissons de côté les espaces de « Sa Majesté la reine la presse ». Si l’on aborde les autres aspects de la conspiration sans en aborder les répercussions éventuelles sur l’ébranlement de notre identité, les répercussions éventuelles sur l’ébranlement de notre identité sont :

 Les partisans de la destruction de « l’état-nation » qui rêvent de la récupération de la gloire de la « Maison de l’Islam » et de l’utopie du califat (si l’on cite Abdellah Laroui) et ceux qui se cachent derrière la « taqiya politique », qui attendent l’occasion pour s’accaparer du pouvoir, portant le slogan du mouvement universel des frères musulmans « L’islam est la Solution »,

 Les adeptes des doctrines intruses telles que le chiisme, le wahhabisme et le bahaïsme, qui sont au service des agendas internationaux qui visent la démolition des fondements du rite malékite que les Marocains ont choisi comme doctrine, qui est parrainé par l’établissement de la Commanderie des croyants et qui coexiste avec une conviction acharite, soufie et spirituelle basée sur la méthode du serviteur sauvé,

 Ceux qui rêvent de la séparation, chargés d’une propagande qui provient de la terre des voisins, qui légitiment leur œuvre par un lexique emprunté à la cause palestinienne, qui portent la carte d’identité nationale marocaine et le passeport marocain, mais leurs doigts renégats dessinent des drapeaux qui ne sont pas rouges et sans aucune étoile verte à cinq branches,

 Les hérauts de l’avènement de l’ère de la « langue dialectale » et le déclin de la « langue classique » ou les fanatiques de l’écriture de l’amazigh, sœur de l’arabe et non son rival, en caractères latins,

 Les opérations d’évangélisation et de christianisation qui blessent les sentiments des Marocains musulmans de temps à autre
Pour y faire face, ne trouve-t-on pas une justification à « la violence légitime » ? Oui, lorsqu’il s’agit de faire face à tout ce feuilleton étudié des attaques contre notre identité et nos valeurs sacrées : l’Etat ne trouve que « ses appareils répressifs », y compris la police, la justice, les procès-verbaux et les procès, devant l’échec affreux de « ses appareils idéologiques ». En effet, ni l’école publique est en mesure de jouer le rôle de l’éducation sociale, ni l’information est ouverte sur les préoccupations et les soucis de la nation au moment où l’œuvre intellectuelle a échoué ou presque... et au moment où se renforce progressivement la tendance individuelle… Devant toute cette série alignée des épisodes, la question légitime demeure : comment pouvons-nous faire face à toutes les manifestations de cette conspiration pour préserver nos acquis et sauvegarder la substance de notre identité que mon frère Fouad Ali Himma a toujours qualifié de « tamaghribite » (marocanisation), avec assimilation des valeurs universelles qui constituent le patrimoine commun de l’humanité tout entière ?

Je pose en premier lieu un sujet pour débat public, un sujet qui concerne des faits cruciaux pour notre identité et la pérennité de notre pays, mais qui, malheureusement, passe sans provoquer les esprits de notre « élite ». Mais je crois fermement qu’une nation avec une longue histoire et une capacité hors pair de relever les différents défis est capable, grâce à ses forces efficaces, d’y faire face (c’est-à-dire relever les défis renouvelables) pour fortifier l’édifice du Maroc de demain que nous bâtissons avec toute confiance ».