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Sarkozy persiste et re spame

Publie le dimanche 2 octobre 2005 par Open-Publishing
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Sa troisième salve de mails était de trop. Des internautes ont saisi la Cnil.

de Thomas LEBEGUE

Pas contents du tout, les internautes, après la troisième vague de mails envoyés cette semaine par Nicolas Sarkozy. Les appels à l’insurrection électronique se multiplient, et plusieurs plaintes sont déjà parties dans les tribunaux de grande instance pour protester contre les "spams agressifs" du président de l’UMP. Cette fois, avec 800 000 messages envoyés, tout le monde est touché. Y compris ceux qui, apparemment, ne sont abonnés à aucune liste de diffusion promotionnelle ­ et qui ne pouvaient donc pas s’attendre à voir s’afficher la photo de Sarkozy sur leur écran. Premier dommage collatéral : la société Maximiles, partie prenante de l’opération, a décidé vendredi de « suspendre immédiatement la location d’adresses de ses membres à des associations politiques ». Idem pour la société Impactnet : "Si la campagne était à refaire, ce serait sans nous."

Dans le milieu des blogueurs, cette pratique d’envois tous azimuts est, en effet, considérée comme une atteinte grave à la « netiquette », un ensemble de règles de bonne conduite qui régit la vie des internautes. "Quand on touche au Net, il faut connaître la netiquette. Et donc éviter toute forme de spam. C’est un contre-coup publicitaire énorme", dit Tristan, membre des Pastamen, un collectif qui a mis en ligne une pétition contre les spams politiques (1). En face, Arnaud Dassier, chargé par l’UMP de la première campagne d’e-marketing politique direct, ironise volontiers sur cette « vision utopiste du Net » et prévient que l’opération va continuer.

Vendredi soir, un haut dirigeant de l’UMP confiait pourtant que les envois de mails étaient suspendus en attendant la décision de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), saisie par plusieurs internautes. Outre le fait que certaines adresses semblent avoir été spamées (c’est-à-dire louées sans l’autorisation de l’internaute), la Cnil doit se prononcer sur un point crucial : fallait-il prévenir les usagers qu’ils pouvaient recevoir des mails à des fins promotionnelles mais aussi « politiques, religieuses, associatives ou caritatives », comme la commission le demandait dans une précédente délibération ? « Si on doit demander à chaque personne si elle veut bien recevoir des messages politiques ou religieux, ce sera la fin de l’e-marketing politique direct en France ! », se lamente Arnaud Dassier.

En attendant, les internautes fâchés d’avoir été spammés n’ont pas manqué de spammer en retour les adresses officielles de l’UMP...

(1) www.sarkozypresident2007.com

http://www.liberation.fr/page.php?Article=327903

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