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Sarkozy remet en question l’accès anonyme à la pilule pour les mineures (video)

par Paris

Publie le vendredi 27 avril 2012 par Paris - Open-Publishing

C’est une petite phrase, une de plus, glissée par Nicolas Sarkozy en réponse à une auditrice de France Inter, mercredi 25 avril. "Il y a un débat : est-ce qu’on peut donner la pilule à une adolescente, sans demander l’avis des parents ?", s’est interrogé le président-candidat.

Avant de répondre : "Je pense que les parents doivent être associés d’une manière où d’une autre, ça ferait tout drôle, me semble-t-il, à ces parents d’apprendre que quelqu’un a donné la pilule à sa fille mineure sans avoir un dialogue avec les parents de cette jeune fille."

UNE LOI EN VIGUEUR DEPUIS 1974

La phrase a choqué les féministes et la gauche, la responsable du pôle social dans la campagne de François Hollande, Marisol Touraine, dénonçant par exemple un retour "10 ans en arrière". De fait, la prise de position de M. Sarkozy remet en question une législation en vigueur depuis 2001 : "Le consentement des titulaires de l’autorité parentale ou, le cas échéant, du représentant légal n’est pas requis pour la prescription, la délivrance ou l’administration de contraceptifs aux personnes mineures."

Autorisée depuis la loi Neuwirth de 1967, la pilule contraceptive ne pouvait dans un premier temps être délivrée aux mineures qu’avec une autorisation parentale. Le 4 décembre 1974, à l’initiative de Simone Veil, une nouvelle loi supprime cette autorisation parentale, mais pour les seuls "centres de planification ou d’éducation familiale", qui peuvent en outre la délivrer à titre gratuit.La loi de 2001 a étendu cette possibilité aux médecins.

Nicolas Sarkozy peut-il ignorer la législation ? Sa réponse à l’auditrice laisse en effet entendre qu’il souhaite revenir non seulement sur la loi de 2001 mais aussi sur celle de 1974.

"IVG DE CONFORT"

L’allusion du président-candidat est en outre à l’opposée des choix du gouvernement sur la question. Après un débat au sein de la droite, fin 2011, la secrétaire d’Etat à la famille, Jeannette Bougrab, avait commandé au gynécologue Israël Nisand un rapport sur la question. Elle y écrivait, en préface : "Nous devons rendre gratuits et anonymes tous les modes de contraception et pas uniquement la pilule."

Durant la campagne, Marine Le Pen a évoqué la question de l’IVG, et pris position pour mettre fin aux remboursements des interruptions de grossesse répétées, qu’elle avait qualifié "d’IVG de confort", provoquant un tollé.

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/26/contraception-sarkozy-remet-en-cause-l-anonymat-pour-les-mineures_1692030_1471069.html