Accueil > Sarkozy une chance pour la gauche
Conclusion de Daniel Vernet :
"Comme Mme Thatcher a été la chance du travaillisme, l’élection de Nicolas Sarkozy peut être une chance pour les socialistes. Encore faut-il que le nouveau président mène à bien les réformes impopulaires mais indispensables."
Avant Tony Blair, il y eut Margaret Thatcher, par Daniel Vernet
La visite à Paris de Tony Blair, premier visiteur étranger du nouveau président de la République française, pourrait être interprétée comme un passage de témoin. Un homme d’Etat sur le départ, qui a "fait bouger les lignes" dans son pays, vient soutenir un collègue au seuil du pouvoir, qui s’est promis d’en faire autant chez lui. Après s’être laissé voler Jaurès et Blum, les socialistes français auraient pu crier à l’usurpation si l’un d’entre eux osait se réclamer ouvertement du blairisme, ce qui n’est pas le cas, y compris pour ceux qui fréquentent discrètement mais assidûment les clubs de la "troisième voie". Ils verraient même dans l’évidente connivence entre Nicolas Sarkozy et Tony Blair la preuve que ce dernier est décidément un homme de droite.
Ils auraient tort. Le premier ministre britannique est un adepte de Deng Xiaoping, qui disait : "Peu importe qu’un chat soit blanc ou noir pourvu qu’il attrape les souris." Le précepte que le dirigeant chinois appliquait au communisme, Tony Blair l’a imposé à ses amis travaillistes. Toutefois, il a réussi seulement après quatre défaites consécutives de son parti aux élections générales, après deux décennies de thatchérisme et après les coups de boutoir donnés par ses prédécesseurs contre l’orthodoxie du Labour.
Au moment où Tony Blair quitte le pouvoir, il n’est pas inutile de se rappeler dans quelles conditions il y est arrivé. Son alignement sur la politique américaine, en particulier son soutien à George W. Bush dans la guerre en Irak, ne devrait pas occulter les leçons qui peuvent être tirées pour la France et la gauche française.
Son entreprise de modernisation du travaillisme n’est pas la première. Dans les années 1960, Harold Wilson tente un premier dépoussiérage avec le slogan de la "révolution scientifique" qui se perd dans la contradiction entre une doctrine datant de 1918 et une pratique très opportuniste du pouvoir. La chance de Tony Blair s’appelle Margaret Thatcher. La Dame de fer aussi veut en finir avec la tradition du conservatisme compassionnel des représentants de l’establishment tory qu’elle nomme les wets (les poules mouillées). Elle arbore fièrement le drapeau d’une droite décomplexée qui n’hésite pas à s’attaquer aux tabous de l’Etat-providence partagés alors par les travaillistes comme par les conservateurs, et aux privilèges des syndicats, tout-puissants dans les nombreuses entreprises publiques comme dans le Labour Party. Son règne dure un peu plus de dix ans (1979-1990) et elle échoue sur la réforme fiscale, quand elle veut introduire la poll tax, un nouvel impôt local qui frappe plus durement les pauvres que les riches.
Contre sa politique jugée antisociale, les travaillistes jouent d’abord la carte de la gauche pure et dure. En 1982, ils présentent contre elle Michael Foot, un vieux militant pacifiste, anticapitaliste, à l’intégrité irréprochable mais au discours suranné. C’est la déroute. Vient ensuite Neil Kinnock, qui tente une première ouverture, puis John Smith, le vrai mentor de la génération montante des pragmatiques représentée par Tony Blair et Gordon Brown. Frappé par une crise cardiaque après deux ans passés à la tête du Labour, John Smith avait tiré les leçons de la révolution thatchérienne et des défaites à répétition de son parti. La création du New Labour - après sa mort en 1994 - parachèvera son oeuvre.
L’histoire ne se répète pas. Mais la gauche française aurait certainement intérêt à regarder avec moins de condescendance l’expérience britannique - et dans un autre registre l’expérience italienne - pour ne pas retomber dans ses travers traditionnels. Comme Mme Thatcher a été la chance du travaillisme, l’élection de Nicolas Sarkozy peut être une chance pour les socialistes. Encore faut-il que le nouveau président mène à bien les réformes impopulaires mais indispensables.
Daniel Vernet
Messages
1. Sarkozy une chance pour la gauche, 15 mai 2007, 21:23
La politique du pire pour mieux raisonner par l’absurde,ne pas se remettre en cause....sur le dos de qui au fait ?
2. Sarkozy une chance pour la gauche, 15 mai 2007, 22:09
Et Le Pen président, ça serait une chance pour l’extrème gauche ???
Qu’il est c.. çui-lô alors. je parcourai cet article d’un derrière distrait...
Picard Faché
1. Sarkozy une chance pour la gauche, 16 mai 2007, 00:35
Pour qu’elle "gôche" cette chance ?celle à la Blair ?DSK,Kouchner,Allégre,enfin toute cette"gôche" caviar et qui paye l’impôt sur la fortune ?Si c’est pour favoriser cette "gôche" la non merçi !
Petit rappel :"on ne fait pas la même politique avec un PC à 20% et à 10%"Ceyrac président des patrons en 77.
A votre avec un PC a 2%,ils vont faire quelle politique ?Qui a perdu le 22 avril ?les travailleurs !
Et qui peut freiner cette catastrophe ?un bon résultat aux législatives,des luttes bien menées par la suite et une reconstruction réussie !
ya du boulot !
Jean Claude des Landes
2. Sarkozy une chance pour la gauche, 16 mai 2007, 14:41
les gens veulent la catastrophe, ils ont trouvé un mot en fin de campagne, l’assistanat,pas la solidarité, non, c’est ça on arréte l’assistanat et super ça repart ! Vous avez des diplomes ?Vous lisez souvent ? Non je suis con mais je veux pas l’assistanat, on s’est apperçu que le taux de personnes en difficultés de lecture et d’écriture, ne touchait pas que les djeunes avec sms, mais aussi pas mal de soixantenaires, surement la télé !les travailleurs qui ont pas voté sarko ont perdu, mais les autres, moi je veux pas l’assistanat, moi tout seul, je vais voir le patron et j’y dit, monsieur le sarko y veut que je gagne plus alors y faut me donner plus !Suis trop fort depuis le 6 mai, et pis si ça va po,umpsudfecolo dehors, j’y retourne voir lepen qu"esqui dit,vraiment l’an 2000 y a po à dire , c’est le progres