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Silvio Berlusconi essuierait une lourde défaite aux élections régionales

Publie le lundi 4 avril 2005 par Open-Publishing

Silvio Berlusconi aurait subi un revers cuisant aux élections régionales organisées dimanche et lundi en italie, si l’on en croit les premiers résultats officiels qui marquent une forte percée du centre-gauche de son adversaire Romano Prodi.

La coalition de centre-droit au pouvoir semble avoir perdu au moins neuf des treize régions en jeu et ne se maintenir qu’en Lombardie et en Vénétie, dans le nord de la Péninsule.Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne qui visera la succession de Silvio Berlusconi aux législatives de 2006, avait dit qu’il se contenterait de gagner un seul siège de plus.

Mais il semble avoir bénéficié d’un raz de marée, engrangeant jusqu’à six régions remises en jeu. Ce qui donnerait à sa coalition le contrôle de 13 à 15 des 20 régions d’Italie.

"Aujourd’hui, nous avons facilement gagné en nombre de voix et de régions", a déclaré Romano Prodi lors d’une conférence de presse."Avec ce vote, les Italiens nous demandent de nous préparer à gouverner pour faire avancer le pays."

Silvio Berlusconi avait préparé l’opinion à un recul de sa coalition à l’occasion de ce scrutin à mi-mandat en raison notamment de la conjoncture économique, au bord de la récession, mais les résultats ressemblent beaucoup plus à une débâcle qu’à ce qu’avait laissé prévoir le président du Conseil.

Le "Cavaliere" s’est dit plus attaché à la participation qu’au décompte siège par siège, ce qui n’apparaîtra clairement qu’une fois le dépouillement terminé.

"Le centre-gauche l’a emporté au niveau régional, mais la bataille nationale reste à livrer", a dit Fabrizio Cicchitto, porte-parole du parti Forza Italie de Silvio Berlusconi.

PARTICIPATION DE 71,4 %

La mort samedi soir du pape Jean Paul II a certes rejeté le scrutin dans l’ombre, mais sans en écarter les électeurs. Le taux de participation s’est élevé à 71,4 %, soit seulement 1,7 point de pourcentage de moins qu’aux dernières régionales.

"Berlusconi devrait tirer les bonnes conclusions et ne pas prolonger l’agonie une année de plus", a affirmé le député d’opposition Antonio di Pietri en appelant le chef du gouvernement à démissionner. Une défaite aux régionales de 2000 avait amené le président du Conseil d’alors, Massimo d’Alema, à démissionner. Ce qui avait préparé le terrain à l’ascension de Berlusconi.

Pour sa part, Berlusconi avait exclu toute idée de démission dès avant l’ouverture des bureaux de vote, même en cas de revers d’envergure. Il s’est dit résolu à mener à terme son mandat pour devenir le chef de gouvernement italien resté le plus longtemps aux affaires depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le centre-droit semble avoir perdu trois régions jugées cruciales par les partis et les experts - le Piémont dans le Nord, le Latium dans le centre et les Pouilles dans le Sud -, selon les projections. Francesco Storace, président du Latium, la région de Rome, a estimé que s’il perdait, le sort de Berlusconi serait scellé. "Si nous perdons le Latium, le successeur de Berlusconi ne peut être que Prodi", a-t-il dit avant le vote.

S’il perd, Storace peut contester la légalité des élections du Latium parce qu’il estime qu’Alessandra Mussolini, petite-fille du dictateur Benito Mussolini, a falsifié les signatures requises pour se présenter au scrutin. Mussolini, qui dirige un parti d’extrême droite, a peut-être donné la victoire au centre-gauche au Latium en détournant des voix de Storace, membre de l’Alliance nationale qui a rompu ses liens historiques avec le fascisme depuis une dizaine d’années.

On votera les 17 et 18 avril dans une quatorzième région, la Basilicate, située dans le "Mezzogiorno".

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