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Soutien Villiers-le-Bel

Publie le dimanche 16 mai 2010 par Open-Publishing
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Le concert qui choque la police

POLEMIQUE. Le collectif « Respect-Vérité-Justice de Villiers-le-Bel »
organise un concert à Rouen le 19 mai. Le syndicat Unité SGP-police
dénonce un événement provocateur.
Novembre 2007. Après la mort de deux adolescents sur une mini-moto
percutée par une voiture de police, des échauffourées éclatent à
Villiers-le-Bel dans le Val d’Oise. Durant deux nuits consécutives, forces
de l’ordre et jeunes s’affrontent violemment. Des bâtiments publics et des
commerces sont détruits, un commissaire est roué de coups, une centaine de
policiers sont blessés, certains par arme à feu.

Deux ans et demi plus tard, quatre jeunes, soupçonnés d’avoir tiré sur la
police, sont renvoyés devant la justice. Lundi 21 juin, ils comparaîtront
devant la cour d’assises du Val d’Oise pour « tentative d’homicide
volontaire sur agents de la force publique ».

« Le procès de la banlieue tueuse de flics »

Pour les membres du collectif « Respect-Vérité-Justice de Villiers-le-Bel
 », le scénario est déjà écrit : « Ce sera le procès de la banlieue tueuse
de flics, chargé de réconcilier le pouvoir avec l’électorat du Front
national et tous les flippés de France. Ça ne se passera pas comme ça,
nous devons libérer les incarcérés de Villiers-le-Bel. » Jusqu’au premier
jour de l’été, ce collectif organise des concerts de soutien, un peu
partout en France, afin de sensibiliser la population sur le sort des
accusés, mais aussi pour récolter des dons. Une scène Rap (Demon One, DJ
Plaiz, Abou2ner, Rdelite…) est programmée à Rouen, mercredi 19 mai à 19 h,
à la salle Sainte-Croix-des-Pelletiers, qui peut accueillir jusqu’à 490
personnes. « C’est une démarche provocatrice. Imaginez un comité de
soutien à des policiers qui organiserait un concert sur le thème : comment
kärcheriser les cités ?, commente Frédéric Desguerre, secrétaire générale
d’Unité SGP-police - majoritaire en Haute-Normandie. Ce comité appelle
clairement à casser du flic, cela n’est pas tolérable dans un Etat de
droit. Peu importe sa forme, la liberté d’expression est fondamentale,
mais elle doit exister dans le respect des uns et des autres. On ne peut
pas appeler impunément à tuer un autre homme. Il faut regarder certains
clips des artistes, qui doivent se produire, pour comprendre la haine
qu’ils ont envers la police. »

Cependant, le syndicat ne demande pas l’interdiction de la tenue du
concert. « Nous avons écrit à Mme le maire de Rouen et à M. le préfet pour
les alerter. Il est clair que certains troubles à l’ordre peuvent exister
avec la tenue de tels événements. C’est à eux de prendre leur
responsabilité. L’Etat est censé protéger les fonctionnaires de police »,
poursuit Olivier Marin, secrétaire départemental adjoint d’Unité
SGP-police en Seine-Maritime.

Une contre-manifestation envisagée

Contactée hier, la mairie de Rouen confirme que la salle
Sainte-Croix-des-Pelletiers est réservée, mais renvoie une éventuelle
décision d’annulation en préfecture. Le directeur de cabinet du préfet,
Jean-Christophe Bouvier, affirme de son côté que ses services ont bien
reçu « un courrier à ce sujet » et qu’« un examen attentif est en cours ».
« Pour l’heure, je n’ai pas d’éléments susceptibles d’être donnés ni dans
un sens, ni dans l’autre. Je pense qu’on y verra plus clair en début de
semaine prochaine », précise-t-il.

Mercredi soir, Frédéric Desguerre et Olivier Marin n’excluent pas
d’organiser « une contre-manifestation à proximité. Pour, nous aussi,
sensibiliser la population et dialoguer avec elle. » Un dialogue
impossible, lui, entre certains jeunes et policiers. Et réciproquement

http://www.paris-normandie.fr/article/faits-divers/le-concert-qui-choque-la-police

Rappel : manifestation le samedi 19 juin à 14h à la gare de Pontoise,
procès le 21 juin au tribunal de Pontoise.
Les chèques peuvent être envoyés à l’ordre de : Respect Vérité Justice
c/o Maison de Quartier Allende 10 Boulevard Allende 95400 Villiers le Bel

Messages

  • Bonjour,

    Nous vous faisons suivre les dernières nouvelles des organisateurs du
    concert de soutien aux inculpés de Villiers-le-bel, à Rouen.

    Merci de faire passer cette information à tous vos amis et réseaux.
    Plus que jamais, ils ont besoin de solidarité.

    =====================

    http://www.soutien-villierslebel.com

    Reponse des organisateurs du concert de soutien de Rouen le 19 mai avec
    Demon One, Kommando Toxik, Abou2ner, DJ Plaiz, Dokou, Légendaire, Gueltou
    et DJ Smoke :

    Le 11 mai dernier, alors que la campagne de soutien aux inculpés de
    Villiers-le-Bel était à peine lancée, nous découvrions simultanément dans
    le Figaro et sur le site d’extrême droite Novopress.info que le syndicat
    de police Union Unité police/SGP FO se disait scandalisée par notre
    démarche et en appelait à son ministre de tutelle, Brice Hortefeux, afin
    qu’il vienne mettre un coup d’arrêt à cet élan de solidarité qu’il ne
    semblait vouloir partager.

    Aujourd’hui, Samedi 15 mai, c’est par voix de presse, dans l’édition
    quotidienne du Paris-Normandie que nous découvrons la nouvelle tentative
    d’intimidation des syndicats de police. Le syndicat Unité SGP Police, par
    la voix d’Olivier Marin et de Frédéric Desguerre (sic) en appelle au
    préfet afin qu’il interdise le concert prévu le 19 mai à Rouen à la salle
    Sainte Croix des Pelletiers. Tentative de censure qu’ils modèrent dans les
    pages du Paris-Normandie mais assument entièrement dans la-dite lettre au
    préfet. L’article du journal se clôt par la menace d’une manifestation des
    forces de l’ordre aux abords du Concert.

    Nos deux scribouillards syndicaux – qui avaient entre temps créé un groupe
    sur le réseau social facebook où les commentaires d’injures, de menaces et
    de diffamation la plus crasse s’étalent à longueur de page – justifient
    confusément leur tentative d’intimidation et de censure de deux manières.

    Tout d’abord, le soutien aux inculpés de Villiers-le-Bel n’étant pas de
    leur gout, il devrait être interdit. Ou comment un simple syndicat de
    forces de l’ordre s’essaie à jouer la police politique. Ne leur en
    déplaise, jusqu’à nouvel ordre, soutenir des personnes inculpées parce que
    l’on conteste ce qui leur est reproché ou parce que l’on est solidaire de
    leur cause n’est ni un crime ni un délit. L’appel à la “révolte contre le
    pouvoir” que nous impute ce syndicat est au contraire, pour beaucoup un
    précieux héritage. Jusqu’à Eric Cantona qui déclarait il y a quelques mois
    que c’était là l’idée qu’il se faisait de l’identité française.

    Faut-il préciser ici qu’en insinuant qu’il serait délictueux de soutenir
    des inculpés pas encore jugés, ce syndicat porte ouvertement et
    directement atteinte à la présomption d’innocence.

    La deuxième justification apportée par ces messieurs concerne le contenu
    des paroles de certains des artistes qui se produiront ce soir-là. Les
    textes leur paraissent trop peu chaleureux à leur endroit. Serait-il
    interdit de ne pas aimer la police ? Nous ne rentrerons pas ici dans une
    explication de texte, nous nous contenterons d’encourager ces
    fonctionnaires précautionneux à mener leur démarche jusqu’au bout et sans
    discrimination. Nous attendons donc de leur part qu’ils réclament
    l’interdiction de vendre et de diffuser les œuvres de milliers de groupes
    de rap français, y compris de ceux qui ont reçu des victoires de la
    musique, ainsi que de toute l’œuvre de Georges Brassens, de Renaud et que
    d’une partie de celle de Johnny Halliday et pourquoi pas même le sketch
    nommé “la police” des Inconnus.

    Concernant la tentative d’intimidation qui nous parait la plus grave, à
    savoir la menace d’une manifestation de policiers aux abords et contre le
    concert du 19 mai : il semblerait que l’autorité du préfet – dans son rôle
    de garant de l’ordre – se trouve mise à l’épreuve par ses propres forces
    de l’ordre. Cocasse. Mais nous ne laisserons pas notre concert être
    perturbé par une émeute de policiers. Nous ne laisserons pas la police
    faire du centre ville de Rouen son territoire, sa zone de non-droit. Et
    cela par tous les moyens qui nous paraîtrons nécessaires, y compris par le
    biais de nos avocats.

    Nous appelons toutes les personnes solidaires des inculpés de
    Villiers-le-Bel ainsi que toutes celles et ceux qui trouvent intolérable
    que ce concert puisse être menacé, à venir, quoi qu’il arrive, le 19 mai à
    19H à la Salle Ste Croix des Pelletiers de Rouen.

    Merci de faire passer cette information à tous vos amis et réseaux. Plus
    que jamais, nous avons besoin de solidarité.