Accueil > Supplique à celles et ceux qui veulent des émeutes « révolutionnaires »

Supplique à celles et ceux qui veulent des émeutes « révolutionnaires »

Publie le jeudi 30 mars 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

Remarque préalable : pour faire grève légalement , il suffit d’être 2, et déposer des revendications au patron ; avec préavis dans la fonction publique).
Mais bon, vous avez certainement raison, il n’y a pas à respecter les règles édictées par les bourgeois : donc, il n’y a pas de problème.

On en lit beaucoup sur certains sites à vouloir des émeutes « révolutionnaires » , la « grève générale illimitée et insurrectionnelle », etc...

C’est tout à fait respectable, et je vous trouve pour tout dire, « admirables de vouloir vous dévouer à la Cause », donc pas conséquent, aussi de tout faire pour mon bonheur.

J’ai néanmoins une supplique à vous adresser, qu’il devrait vous être aisé de satisfaire.


Passez vous des syndicats, « coordonnez » vous, et faites ça un autre jour que les manifestations syndicales : en tant « militants » anti-syndicaux, anti-partis, ça aurait de la gueule !

Peut-être pourriez vous demander aux « révolutionnaires » à priori très nombreux sur Indy Paris, Paris et peut-être d’autres sites de vous aider organiser vos réjouissances ?

Peut-être pourriez-vous demander à certains syndicats CNT de vous conseiller et d’y participer avec leurs drapeaux, leurs insignes ? Qui sait ? Mettez les en face de leurs contradictions de syndicats « révolutionnaires ».

Normalement, comme « révolutionnaires », vous devez connaître les moyens de communiquer discrètement vos plans d’action, date et heure précises, points de rendez-vous, moyens matériels à réunir, etc...

Ainsi,
 vous assumerez clairement vos revendications, vos actes, discours, etc..
 vous ne participerez plus aux manifestations traîne-savates : cela vous évitera de perdre votre temps
 vous n’aurez plus à vous cacher plus parmi les autres manifestants tiédasses, réactionnaires, syndicalistes et autres collaborateurs du système, et mieux encore, vous n’aurez plus à les supporter
 vous n’aurez pas à vous plaindre des Services d’Ordre des syndicats, comme vous les appelez CGT-CRS : il n’y en aura pas
 vous serez pleinement responsables de vos actes
 vous n’emmènerez pas dans la répression policière et judiciaire des gens qui ne vous ont rien demandé, ou qui ne sont pas d’accord avec vos actes
 si vous vous faites arrêter et que vous passez au tribunal : vous aurez la chance d’avoir une tribune inespérée pour dénoncer publiquement la répression de l’Ordre Bourgeois et recruter d’autres adeptes
 vous pourrez faire votre « révolution » sans autres entraves que celles de la police

Une demande que vous me concèderez sans problème : n’emmenez pas de jeunes adolescents, ils sont facilement manipulables, et là, ce ne serait pas du tout « révolutionnaire ».


J’attends donc avec impatience votre « veille du matin du grand soir » : enfin je verrai à l’œuvre de « vrais révolutionnaires ».

Sans nul doute, cela devrait avoir un effet d’entraînement : il est même possible que je vous rejoigne , emporté par votre « exemple ».

P. Bardet, patrice_bardet@yahoo.fr


Remarque  : article écrit le 29 mars à l’origine pour Indymédia Paris et Indymédia Toulouse, où est développée une campagne haineuse contre la CGT depuis fin janvier

Messages

  • GREVE...

    Non-non ! Il suffit d’être 1... voir la jurisprudence !

    NOSE DE PERMANENCE JURIDIQUE À L’UL-CGT CHAQUE JEUDI

  • Je déteste les salopards qui emmènent des gens qui ne l’ont pas voulu dans des mouvements violents et surtout quand ce sont des mineurs que l’on manipule.

    J’ai déjà et souvent participé à des actions plus que "limites" : je n’ai jamais entraîné des gens non consentants, encore moins des ados !

    J’ai soutenu les actions des métallos, avec des manifestations très violentes : c’étaient des gens déterminés, qui savaient ce qu’ils faisaient.

    J’ai été condamné (avec deux militantes ) pour une action militante (opposition avec 15 personnes à un huissier) : les 3, nous avons pris, j’ai pris mes responsabilités de président de l’association, nous ne nous sommes pas défilés, nous avons protégé les autres camarades de toute poursuite. Et je récidive ! Des oppositions à huissier, nous en avons fait des dizaines, ainsi que des réquisitions de logements.

    Je soutiens régulièrement des militants en procès, physiquement et financièrement.

    Je n’ai donc aucune leçon de "révolution" à recevoir de gens qui se cachent derrière des gosses !

    P. bardet

    (c’est la copie d’un commentaire que j’ai mis sur Indy Toulouse)

    • Mais que proposez-vous lorsque le recours constitutionnel aura échoué, que l’assaut contre le blocage va être donné par Robien et que l’application immédiate du cPE sera décidée ???

      L.A.

    • Patrice, il faut savoir ce que l’on veut. Bien sûr, nous avons besoin des syndicats, et je trouve même que les salariés ne sont pas assez syndiqués. Normalement, Les syndicats existent pour défendre les travailleurs, quoique certains sont de mêche avec le pouvoir. Ils sont dans leur rôle quand ils négocient avec les patrons ou l’Etat pour défendre les intérêts des salariés, mais quand il s’agit de mobilisations et d’actions qui débordent le strict cadre du travail et des revendications salariales, les syndicats ne suivent plus car cela dépasse leur prérogative.

      Je m’explique : quand il s’agit de se battre contre le CPE par exemple. OK on peut compter sur eux, mais s’il s’agit, au-delà du CPE, de se battre et de se mobiliser non pas seulement contre une réforme du système capitaliste, mais contre le système lui-même, les syndicats ne sont plus dans le coup. Ont-ils appelé à la démission du gouvernement ? Ont-ils appelés à la grève générale ? Au blocage de l’économie marchande ? Sont-ils là pour soutenir des actions qui prolongent les manifestations ? Tu connais la réponse, Patrice.

      William

  • Je soutiens qu’il est criminel de prôner des actions violentes dans des manifestations de lycéens ou d’étudiants. De même dans des manifestations syndicales, si ces actions ne sont pas décidées par les syndicats : les manifestants ne sont pas venus pour ça !

    Je ne globalise pas, je dénonce une récupération par quelques imbéciles, et les attaques extrèmement violentes contre la CGT depuis la fin janvier sur ces deux sites.

    Qualifier comme l’ont fait certains à longueur de commentaires et d’articles la CGT de fascistes, de SS, de CGT-CRS est inacceptable.

    Les violences sur le parcours des manifestations ou en fin sont totalement irresponsables, mettent en danger les manifestants, et désservent le mouvement : on voit la récupération politique qui en est faite ; c’est la stratégie de tous les gouvernements : miser sur les violences ; ce n’est pas pour rien que régulièrement, l’initiative vienne de provocateurs policiers !

    Le 28 mars, on a vu aussi des groupes manifestement fascistes et prétenduement "gauchistes" s’attaquer aux manifestants ou aux services d’ordre. Encore mieux, quand des bandes organisées viennent pour dépouiller manifestants et passants.

    Que les services d’ordre syndicaux soient violents contre ces trublions est donc normal, qu’ils les remettent à la police ne me choque pas. Si je suis agressé, je dépose plainte, non ? Je n’irais pas "dialoguer" avec mon agresseur !

    Je conçois parfaitement qu’il puisse y avoir des actions "hors la loi" (euphémisme) qui touchent l’économie.

    Comme toi, j’ai participé à des actions avec les métallos CGT, ou sur des grèves, Radio Quiquin, etc... Je n’ai donc rien contre dans certaines circonstances, avec des gens qui savent ce qui peut arriver, qui sont venus pour en découdre ou pour se défendre.

    J’approuve ausi ce qui est fait dans certaines circonstances : barrages filtrants, blocage de camions, blocage de trains ( à condition que cela se fasse en toute sécurité pour le train).

    Tu écris par ailleurs :
    Je pense qu’il faut être lucide....et reconnaître que ce qu’on leur a laissé comme situation c’est une socièté de merde ! divisée, individualiste, consumériste, totalitariste, basée uniquement sur les rapports économiques, sans devenir particulier, sinon de s’adapter à une précarité galopante, de fermer sa gueule....etc..

    le fond de révolte de ces jeunes est l’image de ce que nous ressentions nous même, sauf que nous étions encadré, par l’éducation populaire, la solidarité au sein des cités, même les profs à l’époque parlaient politique, l’histoire sociale nous interessait, la mémoire ouvrière était encore vive....

    tout cela leur manque, ils vivent dans une déshérence totale n’ayant que la révolte à fleur de peau et le manque de moyens et d’outils ( pratiques, intellectuels et politiques )

    Je partage ce constat, assez grave : il marque l’abandon politique vis à vis des jeunes générations ( ou pire encore, l’instrumentalisation, la récupération par certains partis politiques par le biais de certaines associations : je pense notamment à la marche des beurs, la récupération qui en a été faite par le PS via SOS-racisme, ou plus récemment Ni Putes Ni soumises). Je milite aussi dans les quartiers : l’éducation populaire est la clef de l’émancipation. Trop peu le font, les militants politiques on souvent abandonné les quartiers pauvres, alors que comme tu le soulignes, nous étions plus jeunes "encadrés", notamment par les communistes. Il faut impérativement retourner dans ces quartiers en déshérence, ne pas laisser que les éducateurs et autres faire du "contrôle social" et avoir seulement un discours face au "comportement" : ils ne font qu’individualiser le problème, alors qu’il est global, politique.

    Il s’agit donc bien non pas d’étouffer la révolte des jeunes , mais bien au contraire, permettre qu’ils puissent lui donner du sens.

    Pour cela, il faut aussi se battre contre les cons, ne jamais leur laisser le terrain libre !

    Ceux qui se prétendent "gauchistes" et veulent casser les organisations syndicales ouvrières sont des nuisibles à neutraliser.

    Patrice Bardet