Accueil > Sur les viols dans la prison d’Abo-Gharib en Irak

Sur les viols dans la prison d’Abo-Gharib en Irak

Publie le vendredi 2 juillet 2004 par Open-Publishing

La plupart des irakienn-nes considèrent que les agressions sexuelles envers
les femmes ne connaissaient pas de limite dans la prison d’Abo-Gharib. Des
rumeurs et beaucoup de photos circulaient montrant des femmes violées par
des soldats de la Coalition. Les autorités américaines et britanniques
prétendaient que ces photos étaient fausses, mais aujourd’hui, la réalité de
leurs crimes est avérée. Nous avons eu récemment des nouvelles des
prisonnières libérées de cette prison : certaines se sont suicidées, d’
autres ont été assassinées par leurs propres parents. Le viol est considéré
comme une honte pour l’ « honneur de la famille ». Ces femmes ont été
humiliées en prison et ensuite violées par des soldats américains.

L’assassinat prémédité de ces femmes après leur libération montre bien qu’il
n’y a pas de place pour des femmes violées dans cette société anéantie. Les
valeurs les plus arriérées et les plus inhumaines renaissent avec l’
occupation, qui a donné aux islamistes les bases nécessaire pour infliger à
la population leurs idées et leurs normes misogynes. Ils considèrent le viol
comme une « honte » non seulement pour l’ « honneur » de la famille mais
aussi pour l’honneur de la nation. Ils ont ainsi une autre excuse pour
exploiter la situation, mais aussi pour développer le terrorisme, et
proposent d’énormes sommes d’argent à ceux qui kidnapperaient des femmes
soldats américaines ou alliées sur qui ils pourraient se venger.

Les méthodes sadiques des Etats-Unis et des Islamistes sont accablantes.
Elles ne sont que les deux faces de la même médaille. Tous deux sont des
criminels contre les femmes et devraient être arrêtés. Ces femmes violées n’
ont pas choisi une vie aigrie par l’exclusion sociale et le reniement de
leurs propres parents, n’ont pas choisi le sombre avenir de l’Islam
politique et de l’occupation américaine.
Ces femmes semblent avoir été arrêtées, non en raison des crimes qu’elles
auraient pu commettre, mais pour la personne qu’elles avaient épousé, pour
des raisons liées à l’espionnage : les officiels américains ont récemment
reconnu qu’ils détiennent des femmes irakiennes dans le seul but de
convaincre les hommes de leurs familles de fournir des informations. Ils ont
reconnu que lorsque les soldats américains pillent une maison et ne trouvent
pas de suspect masculin, ils emportent à sa place l’épouse, la sour ou la
fille.

C’est exactement la même méthode qui était employée sous le régime de
Saddam. Aujourd’hui, elle est réutilisée par les différentes forces
totalitaires. En envahissant l’Irak, Georges W. Bush avait dit que la
population en Irak serait libérée de la prison, des tortures et des
persécutions de Saddam. Ce qui s’est produit dans les prisons d’Irak montre
encore l’hypocrisie du gouvernement américain et ses justifications
inhumaines pour occuper l’Irak. Ils ont les mêmes méthodes que le sinistre
régime baasiste et infligent les mêmes persécutions aux masses irakiennes.
Lorsqu’une armée impérialiste envahit un pays, les viols et la violence font
toujours partie de la culture militaire.

A l’écoute de la situation de ces femmes violées par les soldats, nous avons
été choquées. L’occupation a servi à soumettre les femmes en Irak et à
laisser circuler les dogmes et les valeurs réactionnaires.

Les prisonnières doivent donc faire face à un avenir sinistre après leur
libération : rejet, ostracisme , violence, suicide, assassinat par les
membres de la famille, pour compenser la « honte » pour l’ « honneur » de la
famille.

Dans les sociétés où la femme rime avec honneur de la famille et de la
nation, le viol est en soi une condamnation à mort pour toutes les femmes.

Ce qui arrive aux femmes en Irak est inacceptable et doit être dénoncé. Les
fonctionnaires américains doivent être portés en justice pour les crimes
contre les femmes, pour ce qu’ils ont fait aux femmes en Irak. Tous les
femmes arrêtées, quelque soit la raison, devraient être traitées avec
dignité et avoir les droits de se défendre. Ces femmes méritent des
protections physiques et psychologiques. La police irakienne de ce
gouvernement fantoche et les forces américaines devraient être jugées
responsables de ces crimes sadiques.

Houzan Mahmoud et Nadia Mahmood

www.solidariteirak.org

(signez l’appel en défense de la gauche irakienne !)