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Syndicats : « concertation » avec Sarkozy ?

Publie le lundi 14 mai 2007 par Open-Publishing
16 commentaires

Au terme de cinq ans pendant lesquels les travailleurs, les jeunes et les retraités ont subi une offensive permanente de la part de Chirac, Raffarin et de Villepin, on [aurait aimé pouvoir] penser que même les plus « modérés » des dirigeants syndicaux [avaient compris qu’il n’y a rien à espérer d’un « dialogue » avec des rapaces pareils.

– Si la soi-disant « concertation » avec eux n’a rien donné, elle donnera moins encore avec Sarkozy. Ce dernier a dit très clairement qu’en plus de mener une politique de régression sociale particulièrement agressive, il prendrait des mesures pour limiter sérieusement le droit de grève.

Et pourtant, les déclarations et communiqués des centrales syndicales, entre les deux tours et depuis la victoire de Sarkozy, laissent penser que les dirigeants confédéraux de la CFDT et de FO – mais aussi de la CGT – vivent sur une autre planète que nous autres.

– Pour parler franchement, l’approche qu’ils ont adoptée face à l’implacable brutalité de Sarkozy, de l’UMP et du MEDEF, est exactement l’inverse de ce qui est nécessaire.

Les dirigeants des trois centrales syndicales semblent surtout s’inquiéter de la méthode du nouveau président et du nouveau gouvernement, et se permettent de leur donner des conseils sur l’approche qu’ils devraient adopter.

– Jean-Claude Mailly, François Chérèque et Bernard Thibault ont tous la même préoccupation : ils demandent qu’avant d’agir, le gouvernement négocie avec eux, les consulte. Surtout, ils disent redouter un « passage en force » peu compatible avec le « dialogue social ». Pour citer Bernard Thibault : « Les attentes sociales sont fortes, et naturellement les organisations syndicales sont aussi des interlocuteurs avec lesquels il faut prendre le temps du dialogue et de la négociation. J’attends que Nicolas Sarkozy précise les modalités par lesquelles il entend, au moins, mener une concertation et, au mieux, une négociation sur un certain nombre de sujets ». Pour François Chérèque, la méthode choisie pour mieux « impulser les réformes » sera déterminante.

– Il y a tout de même quelque chose de surréaliste dans cette attitude. Premièrement, qui peut sérieusement croire que Nicolas Sarkozy a la moindre intention de répondre aux « attentes sociales » ?

Dans un communiqué publié entre les deux tours, le 24 avril, le bureau confédéral de la CGT déclarait qu’il s’attendait à ce que les deux candidats encore en lice répondent aux exigences d’une « large majorité de citoyens » dans les domaines de l’emploi, du pouvoir d’achat, des conditions de travail, des retraites, de la santé, etc.

Qu’est-ce que c’est que cette fausse naïveté avec laquelle la CGT prétend – et c’est pareil, voire pire, chez les autres confédérations – qu’elle devra « juger sur pièce » l’action du gouvernement ?

– Ne sait-on pas déjà ce que Sarkozy veut faire ? Au lieu de feindre ne pas savoir ce qu’il nous prépare, au lieu de donner des conseils à l’ennemi sur la façon dont il devrait s’y prendre, la responsabilité d’une direction syndicale digne de ce nom est de faire clairement comprendre à tous les travailleurs ce qui les attend, de les mobiliser, de préparer la défense en mettant le mouvement syndical tout entier sur le pied de guerre, pour mieux résister aux attaques certaines et inévitables que les travailleurs subiront dans les mois à venir.

Dans le contexte actuel, toutes ces histoires de « concertation » ne sont qu’une mauvaise farce. Bien sûr, nous ne sommes pas opposés, par principe et en toute circonstance, à la négociation. Si on peut obtenir des résultats positifs par le simple dialogue, pourquoi pas ?

Mais face à Sarkozy, seul un fou pourrait croire qu’une négociation pourrait aboutir à quelque chose de mieux que ce qui existe actuellement. L’objectif de Sarkozy et du MEDEF, c’est de détruire les acquis sociaux, et non de nous en accorder de nouveaux.

– Alors que veut-on négocier, au juste – si ce n’est, à la limite, les modalités de la régression sociale ? Au lieu d’endormir les salariés, en « attendant de voir » ce qui se passe, il faut de toute urgence engager la préparation psychologique et organisationnelle des travailleurs.

Il faut s’efforcer de les soulever contre Sarkozy et sa bande de réactionnaires. Ceux qui n’ont pas compris cela devraient se trouver une autre occupation que celle de haut responsable syndical. Les enjeux des batailles qui nous attendent sont trop importants pour qu’on en confie la direction à des gens qui ne rêvent que de « dialoguer » avec l’ennemi.

– Relayé par RBBR - http://wwwlavie.over-blog.com

Messages

  • je suis entierement d’accord avec cet article ...il est bon de voir que certains sont encore lucides dans ce pays ........Alain

  • Quelle naiveté de découvrir aujourd’hui que les syndicats ne sont plus les contre-pouvoirs nécessaires mais des collusions actives ;les apparences restent en place mais les combats ont cessé depuis longtemps....ceci explique (au moins pour partie) la désaffection croissante que tous connaissent...
    Toutes ces mascarades peuvent-elles encore faire illusion ???

  • Tout à fait d’accord avec cet article et pourtant je suis syndiquée à la CGT mais de cette CGT lutte de classe.
    Il y en a marre qu’à chaque fois ce soient les salariés, les chômeurs, les retraités et leur famille qui soient laminés. Négociations = compromis = pertes des acquis de haute lutte pour tous.
    Quand finirons nous par nous réveiller ?
    Marie 54

    • Plutôt que de crier haro sur le baudet syndical, ne pourrait -on pas songer à nous organiser ce qui passe aussi par un diagnostic réaliste du rapport des forces aujourd’hui.
      A ce titre placer la CGT et la CFDT sur un même pied est parfaitement infondé.
      Inutile de verser dans l’incantation la nécessité de faire barrage à sarko est partagée par beaucoup d’entre nous, pas la peine d’user d’un ton martial pour cela.
      Je suis donc en désaccord avec l’esprit de cet article.

      Patrick.

    • C’est bien de critiquer, mais si ça vous plaît pas, vous n’avez qu’à vous engager syndicalement parlant pour aider à l’orientation que vous souhaitez voir tenir par le syndicat de votre choix. Et c’est pas en ayant quitté les lieux que vous pourrez influencer la tête qui est une émanation de la base.

      Que vous êtes pénibles ! Prenez donc des responsabilités pour changer la vie !

    • Négociations=compromis ?et bien marie 54 drole de vue du rôle des syndicats !

      Les syndicats sont la pour négocier et si ils ne l’avaient pas fait on ne parlerait pas de congés payés,de comités d’entreprises,de sections syndicales d’entreprises,de 35 heures,de SMIC et de bien d’autres choses.

      La seule question qu’il faut se poser c’est quel RAPPORT DE FORCE sommes nous capables dans ces négociations,comment le créer ?

      Et donc que fait tu,toi-même,à ton niveau pour céer ce rapport de force ?

      A force de taper sur les organisations syndicales,en particulier sur la CGT,sans vous poser les vraies questions,vous êtes en train d’ouvrir un boulevard à Sarkosy et à son contrat unique,et à l’individualisation du contrat de travail au détriment du contrat collectif.

      faites en sorte que les syndicats soient le plus forts possibles face aux patrons et au pouvoir,quel qu’il soit,et ceux çi pourrons jouer pleinement leur rôle.

      Jean Claude des Landes

    • A titre indicatif, vous pouvez consulter ce site : www.syndicaliste.fr
      Marie 54

    • cher jean claude des landes, on peut critiquer et etre syndique , et vouloir mieux combattre. Oui la cgt et la cfdt non rien a voir , salut j f dieux

    • Désaccord sur l’esprit !

      Et sur la lettre ???

  • Bonjour,

    EXTRAIT de l’ARTICLE :

    "Il faut s’efforcer de les soulever contre Sarkozy et sa bande de réactionnaires. Ceux qui n’ont pas compris cela devraient se trouver une autre occupation que celle de haut responsable syndical. Les enjeux des batailles qui nous attendent sont trop importants pour qu’on en confie la direction à des gens qui ne rêvent que de « dialoguer » avec l’ennemi."

    Réponse de 82.***.175.*** Marie 54

    "Tout à fait d’accord avec cet article et pourtant je suis syndiquée à la CGT mais de cette CGT lutte de classe. Il y en a marre qu’à chaque fois ce soient les salariés, les chômeurs, les retraités et leur famille qui soient laminés. Négociations = compromis = pertes des acquis de haute lutte pour tous. Quand finirons nous par nous réveiller ? "

    Réponse de 86.***.131.** :

    "Quelle naiveté de découvrir aujourd’hui que les syndicats ne sont plus les contre-pouvoirs nécessaires mais des collusions actives ;les apparences restent en place mais les combats ont cessé depuis longtemps....ceci explique (au moins pour partie) la désaffection croissante que tous connaissent... Toutes ces mascarades peuvent-elles encore faire illusion ???"

    Ma réponse :

    Le pouvoir des syndicats vient, ou plutôt venait, de quoi ?

    Du NOMBRE de leurs adhérents. Or,actuellement, il y a environ 8% de salariés (estimation, à mon avis très optimiste) qui sont syndiqués, la faute à qui si les syndicats n’ont plus de pouvoir ?

    "Il faut s’efforcer de les soulever contre Sarkozy"

    TRES BIEN CA ! Ca fait très martial mais ça va faire combien de divisions de "soulevées" ?

    -Combien ? -Mnnnnn -Ah oui, évidemment ça fait pas beaucoup de monde et Sarkozy sera très impressionné par ce rapport de force et va reculer... terrifié.

    "ceci explique la désaffection croissante que tous connaissent"

    Ben oui ou peut-être aussi parce que les salariés ont crus les "bons" patrons qui leurs disaient "les syndicats c’est inutile".

    "Ceux qui n’ont pas compris cela devraient se trouver une autre occupation"

    ILS ont surtout compris qu’avec la masse des "troupes" dont ils disposent l’appel à la grève générale risque de devoir attendre des jours meilleurs.

    Mais les syndicats étant des organisations démocratiques si tuas encore d’autres bonnes idées du même genre il y a des places à prendre.

    "Quand finirons nous par nous réveiller ?" C’est en effet la grande question.

    Kimble

    • Il y aura toujours ceux qui passent leur temps à mettre la CGT et la CFDT dans le même sac. Et pourtant, dans les luttes et les grèves dures heureusement que la CGT est présente. La CFDT est dans le bureau du patron à manger dans la gamelle que celui-ci lui tend. Tout le monde sait que la CFDT est un syndicat réformiste et se tient prêt à nous refaire le coup des retraites et autres vacheries. Alors, camarades, un peu plus de retenue et ENGAGEZ-VOUS dans le syndicalisme de lutte au lieu de le casser.
      Jean-Michel

    • Bien dit Kumble, c’est comme cela qu’il faut répondre aux gens, qui savent critiquer, dénigrer, mais qui ne mettent jamais la main à la pate. Il suffirait pourtant que le plus grand nombre de salariés adhère (avec un montant d’adhésion attractif, ça serait bien) pour faire rentrer le MEDEF dans son lit, comme on le ferait d’une rivière un peu trop débordante ! Pensez-y c’est simple et c’est très efficace, on ne le dira jamais assez. J

    • En réponse à Kimble sur le point de la désaffection ;hors les "bons patrons"éventuellement convaincants, qui n’a pas connu dans l’entreprise des délégués syndicaux peu actifs ,surtout préoccupés de préserver leur niche personnelle auprès des cadres et souvent absents lorsqu’il s’agissait de faire remonter les problèmes de la "base". Ceci ,plus la facilité des grandes centrales(CFDT EN tête) à se coucher vite fait-et rappelons nous tout de même que ça a commençé sous Tonton- a dégoûté grand nombre de salariés qui ne se reconnaissaient plus dans ces organisations. Pour ma part,syndiquée pendant longtemps, j’ai tenu bon puis j’ai fini par jeter l’éponge comme j’ai envie de le faire lorsque je vois ce qui est censé être un parti de gauche....

    • N’oublies pas que ce sont aussi les Hommes et les Femmes qui font les syndicats et les partis ...et ils ont ceci de particulier , c’est qu’ils ou elles sont imparfait(es) ...

      Marjo

    • MARJO... Sarkozy aussi est un homme imparfait !
      N’est-ce pas ?

      Alors... TA phrase n’est pas "l’ombre d’un argument" !!

      Il faudrait plutôt s’interroger sur LA FORMATION THÉORIQUE que l’on donne (ou PAS) à nos adhérents !

      C’est aussi vrai de la formation théorique des membre du PCF... et de TOUS CEUX qui se sentent FONDAMENTALEMENT ANTICAPITALISTES !!

      Avec la ?victoire ? de Mitterand -l’homme au service de la Bourgeoisie fûtée-... tout a commencé à "aller à vaux l’eau" parmi les nôtres !! = Voilá une Vérité... au moins !

      Il faudrait oser en dire bien d’autres pour commencer à entrevoir le début d’un commencement de... *L’EXPLICATION DIALECTIQUE DU MOUVEMENT RÉEL QUI A ABOLI L’ORDRE ANTÉRIEUR*.

      Ce travail aussi reste à faire !... et tant d’autres choses encore !!

      *AU BOULOT* donc !! : dans nos mémoires, dans nos vécus, dans nos consciences, dans notre travail journalier...

      – ...pour APPRENDRE (et non s’endormir devant les écrans fumeux et trompeurs du grand cinéma télévisuel !)

      – ...pour rencontrer L’AUTRE (qui n’est pas SOI !)

      – ...pour L’AIDER FRATERNELLEMENT (et plus si affinité !)

      – ...pour LE SOUTENIR CONCRÉTEMENT... (et NON PAS en profiter !! bassement...)

      – ...pour CONSOLIDER SA VIE S’IL EST MALADE OU AFFAIBLI...

      – ...pour LUI PARLER au moins ! ET NE PAS LE LAISSER SUCCOMBER À SES ’DOUX LEURRES’ À SES PROPRES RENONCEMENTS... À SA PROPRE DÉFAILLANCE ET À SA PROPRE DOULEUR PHYSIQUE/PSYCHIQUE ET NÉCESSAIREMENT MORALE !

      – ...pour L’ÉCOUTER... humblement... ET JAMAIS LE CENSURER DANS SON EXPRESSION !!

      – ... POUR L’AIDER À SURVIVRE... ET À RENAÎTRE *HUMAIN VIVANT LUTTANT*

      *Tendresse fraternelle à toutes et tous* !

      *UN JOUR VIENDRA... COULEUR D’ORANGE* +++++++++

      RBBR – http://wwwlavie.over-blog.com

    • TOI ’J’... LE 82.**.94.*** A DONC TROUVER LA SOLUTION MIRACLE :

      – "DIMINUER LA HAUTEUR DES COTISATIONS SYNDICALES... ET TOUT REPART COMME EN 68 !

      DONC... "Y A QU’ À"...

      – TELLEMENT ÉVIDENT TOUT ÇA !

      UN CON-VAINCU !