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Syphon et Typhon : l’intraitable beauté et l’implosion des masques.
par Orphée
Publie le vendredi 12 octobre 2012 par Orphée - Open-Publishing5 commentaires
D epuis le mois de septembre criticalsecret a lancé un carnet mensuel de 5 articles, un spip avec une ligne éditoriale en readymade des codes de la grande revue (qui se poursuit mais dans son rythme habituel paresseux, au gré des inventions et des innovations collectives anachroniques).
Ce mois-ci il y a une thématique sur la créolisation, à cause de son éditorialiste, Wendy Johnson, une américano-française à la bi-nationalité, ayant épousé un français il y a de nombreuses années, alors qu’elle est née de parents américains au passé fameux en matière de créolisation, en leur état même de couple.
Sa mère est juive d’origine polonaise et son père métisse d’origine américaine : de Noirs, d’Iroquois, et d’Irlandais, notamment actif avec Martin Luther King dans le Mouvement pour les Droits civiques, après un passé communiste qui lui valut de vivre caché pendant les années 50, parti qu’il avait contracté en tant que syndicaliste actif des métiers de la scène et contre le racisme, car, surnommé Stretch, il n’était autre qu’un des deux Johnson Brothers, danseurs de claquettes au Cotton Club, pendant que leur sœur y chantait.
À la fin de sa vie Stretch, qui fut aussi un universitaire, enseignait l’histoire du Jazz à l’université de New York. Sa mort fut annoncée et il fut salué en même temps dans une presse activiste et dans des journaux comme le New York Times. Je vous parle précisément de lui car il est probable que ses Journaliers soient publiés aux USA au cours des deux années à venir.
L’éditorialiste de ce carnet d’octobre de criticalsecret est quant à elle traductrice spécialisée dans les domaines juridique et administratif, ou culturel américain, et réside à Paris, où elle put connaître tout le mouvement de la fin des années 1960 et du début des années 70. Elle est donc vraiment dans une double culture.
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L a thématique d’octobre est notamment opportune à propos des élections présidentielles américaines ? C’est pourquoi le texte clé propose une récurrence réflexive, éthique, sur les cinq années échues du mandat Obama : iil s’agit de la traduction en anglais jusqu’ici inédite de longs extraits de la Lettre que l’immense et regretté Édouard Glissant avait signée avec le non moins éminent activiste et écrivain de la créolisation des caraïbes françaises qu’est Patrick Chamoiseau [1], à l’adresse de Barack Obama, alors tout juste élu Président des États-Unis, en 2009 : L’intraitable beauté du monde.
Toute l’amertume du monde transparaît aujourd’hui dans la lecture d’un tel texte, si juste et si prémonitoire à son origine, sur sa description au fond de la situation dualiste où Obama et ses électeurs se trouvaient en 2009. Car force est de constater le basculement binaire contre-révolutionnaire et antisocial qui se poursuivit durant les années de ce mandat, revu cinq ans plus tard... où d’ailleurs on a pu découvrir que le pouvoir fédéral américain n’était rien en matière de supervision des États, mais tout en machine diplomatique sécuritaire et militarisée à l’égard des autres nations du nouveau gouvernement mondial. Si ce n’étaient la Russie de Poutine et la Chine du PCC sans partage, qui ne valent pas mieux (encore préservent-ils l’équilibre d’un rapport de forces entre différents et d’une certaine façon la paix internationale — du moins à peu près, jusqu’ici).
Tant prémonitoire qu’Obama n’ayant pas été assassiné, heureusement, il se trouve en même temps, malheureusement, que rien n’ait changé fondamentalement aux États-Unis après W. Bush, ni quant à la vie des américains, ni quant à leur économie, ni quant au monde financier, ni quant aux guerres : à croire que celles qui n’ont pas été encore faites manquèrent simplement de budget extensible. (Mais elles ne sauraient tarder ? Rien ne vaudrait mieux que les guerres pour accompagner les défis humanicides des choix civilisationnels et situationnels productivistes et commerciaux qui laissent les sociétés détruites pour compte du triomphe du capitalisme mondial réalisé, (ses équipements, son marché, son dispositif financier, ses lobbies, ses administrations, son 1% de fortunés incommensurables, supranationaux — reposant sur l’incarcération de l’indépendance et des souverainetés politiques nationales ou leur arraisonnement par leur mise en marché).
Quant les démocrates avaient la majorité au Sénat Obama n’a rien fait, puis ce rien causant le retour de la majorité républicaine : il ne put rien faire. Total : rien de rien.
Quant à la capitulation électorale récente d’Obama dans la course présidentielle elle-même, à l’avoir vu cirer le parquet pour Romney lors de leur premier débat télévisé, et les sondages suivants le délaisser, alors qu’il était auparavant en tête et qu’il pût être aussi brillant qu’à l’accoutumée (on n’imagine pas un instant que la capitulation ne fut pas délibérée), on ne fut pas surpris de la teneur de l’échange qui suivit entre les deux candidats, dans les coulisses du plateau : "Merci ! Merci ! Merci !" aurait dit Romney à son allié imprévisible pour le public, Obama ayant constaté que tout s’était bien passé puis de répondre (toujours selon la lecture sur le mouvement des lèvres, d’après des experts) : "On le refera ! on le refera !"...
Ainsi chacun peut être édifié que le prochain débat soit probablement programmé pour rendre durable le rétablissement de Romney. Sauf imprévu.
Qui pourrait en vouloir à Barack Obama de préférer désormais une vie bien nantie auprès de son épouse, de ses filles, et de ses amis, plutôt que recommencer les trahisons ou devenir le xième Président des États-Unis assassinés ? Il est arrivé au pouvoir sinon avec le lobby de l’agro-alimentaire, du moins avec le lobby sioniste fort de Wall Street qui couvrit de dollars sa campagne électorale au point qu’il put rembourser celle de Hillary Clinton, et malgré quelques concessions ultimes pour compenser de résister à la guerre militaire contre l’Iran, comme renforcer tous les embargos (non seulement contre l’Iran mais l’embargo sur la contribution américaine pour la Palestine à l’Unesco)... il est lâché, le pauvre modérateur du Pentagone et de la CIA, voici un symbole de la conquête de la créolisation sociale qui se retrouve ficelé sur son siège, à moins qu’il ne retourne à ses propres affaires — ce qu’il a probablement décidé de faire, et qu’il s’en ressente privilégié (d’ailleurs il l’est).
C’est un peu comme les socialistes au pouvoir en France
Après eux la droite plébiscitée (en 2002) et radicalisée en néolibérale conservatrice réformiste (en 2007). Aujourd’hui, l’installation locale de l’extrême droite dans les régions et les villages, fondée sur la résignation de droite face à la politique libérale dévastatrice des sociétés renforcée par le pouvoir libéral de gauche, s’affirme par des gains territoriaux dès l’inauguration du nouveau mandat présidentiel socialiste. Le FN n’a même plus besoin de campagne médiatique, au contraire elle le désservirait... le PS gesticulant roule pour lui.
Ministère de l’Intérieur compris : un type est mort à Strasbourg sous les balles de la police ; on n’a toujours pas les preuves de « son implication islamiste » dans un attentat de faible intensité en outre manqué (je précise cela car il pourrait aussi bien s’agir d’une provocation — puisqu’il était déjà connu des services de monsieru Guéant), ni des armes qu’il était censé avoir utilisées, comme le principal blessé le plus grave, un policier blessé de deux balles dans la tête et de deux balles dans la poitrine, en fait ne l’a pas été comme les balles ont rebondi sur son casque et sur son gilet pare-balles (sic - dans Le Monde qui n’a plus peur de rien en matière de raconter n’importe quoi pour complaire aux messages dépêchés à ’lAFP par le ministère de l’Intérieur)... Voir la recension originale de l’affaire dans Libération. Depuis, on a appris hier que quinze suspects avaient été libérés sans délit retenu contre eux. On se dit que Valls a pris les leçons de Bauer, dont ne pas recommencer les prolongations du coup de Tarnac, par les temps qui courent.
Mieux que Mehra car personne n’a broché, et on n’en parle pas plus que ça (ici par exemple). Et d’ailleurs si celui-ci était en fait le véritable meurtrier des enfants de l’école juive de Toulouse on ne le dirait pas non plus, auquel cas on pourrait comprendre un peu l’imbroglio de Fouché-Valls, comme Mehra aurait été tué sur l’ordre de Guéant pour rien, quand ill faut sauver les services secrets qui n’ont pas changé — les seconds étant passés premiers — sinon pour se taire sur les contrats à l’encontre des militaires ? Mais je m’égare, je m’égare dans a politique fiction. Ce ne sont que de laides et vaines hypothèses pour chercher à comprendre.
Sans oublier le dualisme caché de la Cour des Comptes (son président à la fois socialiste diligent dans les Chambres et les Commissions, avant qu’il ne devint en outre protecteur du Président de la République sortant qui le fit nommer, après la mort de Philippe Séguin).
Donc voici une ultime hypothèse : le dernier rempart de l’opposition politique en France et en Europe parmi les grandes écoles est en train d’être ciblé par le gouvernement allié de la Cour des Comptes (s’étant pourtant rendue complice, auparavant, du secret sur la non publication de l’audit sur l’état des comptes publics hérités de Nicolas Sarkozy, livré en juillet, alors que soudain elle livre spectaculairement aux médias les comptes d’un homme déjà mort — liquidé ? de toutes façons il ne reviendra pas dire le contraire, cet ancien patron irréductible, ce Stavisky, de Sciences Po), et alors là on se demande bien pourquoi la Cour des Comptes a attendu si longtemps pour le dévoiler, sinon à point au moment de faire avaler la violence étatique du Pacte européen contre la population.
L’ENA et deux Présidents de la république successifs qui s’y étaient rendus incapables d’en obtenir le diplôme, et finalement l’un s’étant vu priver (concernant le Président sortant) de l’accès à l’indépendance de l’établissement : voudraient-ils la Po de Sciences Po ?
Bourdieu - qui n’est pourtant pas ma tasse de café - avait à peu près dit ça à propos de Hollande au moment où il remporta son premier succès électoral en Corrèze, il y a plus de vingt ans.
Donc voilà tout ce que m’a inspiré le petit carnet d’octobre de criticalsecret bien qu’il parle d’autre chose, mais qui donne à penser sans dire ce qu’il faut penser, et de plus sur tout autre chose. C’est ça l’inspiration, peut-être ? Alors vivement novembre !
C’est là :
http://www.criticalsecret.net/-le-carnet-d-octobre-en-2012_the-notebook-of-october-2012,034-.html
[1] Prix Goncourt en 1992 avec Texaco, internationalement salué, et cette année 2012 auteur de L’empreinte à Crusoé publié en mars, Patrick Chamoiseau s’est engagé en février 2012 dans un soutien activiste inconditionnel de l’adresse du Député Serge Letchimy à Claude Guéant, à l’Assemblée Nationale, par un texte publié dans la Presse et toujours accessible ici.
Messages
1. Syphon et Typhon : l’intraitable beauté et l’implosion des masques., 12 octobre 2012, 17:11, par Orphée
Bon, je vais me faire sermonner, j’ai oublié de fermer une balise d’italiques /em ou }
Si jamais quelqu’un la voit merci de m’aider, comme je n’ai plus accès à corriger. Sinon tant pis.
Toutes mes excuses.
2. Syphon et Typhon : l’intraitable beauté et l’implosion des masques., 12 octobre 2012, 17:24, par Orphée
j’ai trouvé !! c’est ici :
"L a thématique d’octobre est notamment opportune à propos des élections présidentielles américaines ? C’est pourquoi le texte clé propose une récurrence réflexive, éthique, sur les cinq années échues du mandat Obama : iil s’agit de la traduction en anglais jusqu’ici inédite de longs extraits de la Lettre que l’immense et regretté Édouard Glissant avait signée avec le non moins éminent activiste et écrivain de la créolisation des caraïbes françaises qu’est Patrick Chamoiseau [1], à l’adresse de Barack Obama, alors tout juste élu Président des États-Unis, en 2009 : L’intraitable beauté du monde>/em>.
je l’ai ouverte dans l’autre sens.
Si quelqu’un pouvait la corriger ce serait tellement super !
3. Syphon et Typhon : l’intraitable beauté et l’implosion des masques., 12 octobre 2012, 17:57
"Orphée" tu penses que combien de nos lecteurs vont comprendre ce que tu as écrit là ..???
???????????????????????????????????????????????????????????
1. Syphon et Typhon : l’intraitable beauté et l’implosion des masques., 12 octobre 2012, 18:40, par Orphée
Bon alors virez cet article, ce ne sera pas de la censure puisque c’est consenti.
4. Syphon et Typhon : l’intraitable beauté et l’implosion des masques., 13 octobre 2012, 02:20, par Orphée
Merci les amis !!