Accueil > TOUT ROULE, LE GOUVERNEMENT S’OCCUPE DE VOUS ! Réseau Education sans (…)
TOUT ROULE, LE GOUVERNEMENT S’OCCUPE DE VOUS ! Réseau Education sans frontière de Nanterre Université
Publie le mardi 28 septembre 2010 par Open-PublishingLes vacances se sont bien passées le RUSF (Réseau Universités Sans Frontières) vous souhaite une bonne rentrée universitaire et vous invite à participer à la rentrée des luttes contre les expulsions, les pratiques et discours gouvernementaux xénophobes et à prendre part au soutien de vos amis étrangers poursuivant ou tentant de suivre leurs études à l’université
1848-2010 : Ouvriers des faubourgs parisiens, étrangers allemands
espions de l’étranger, immigrés italiens, polonais… Juifs… Communistes
téléguidés par Moscou, Indigènes puis Algériens… gauchistes agents de
l’étranger, travailleurs immigrés en grève « manipulés par la révolution
islamique iranienne », jeunes délinquants de la seconde génération, racailles et intégristes musulmans insolubles dans la République à côté de clandestins et migrants irréguliers « ayant vocation à rentrer chez eux »…
et désormais les « Roms »…
La Nation française, depuis sa construction, a toujours constitué (et
donc créé de toutes pièces) des minorités, des marges, des groupes aussi illusoires que repoussoirs pour créer un sentiment d’appartenance identitaire et détourner les problèmes sociaux, politiques et économiques posées sur son territoire. Ne pense pas à la répartition des richesses ou au népotisme et aux conflits d’intérêts entre haute bourgeoisie et ministres d’Etat, crains plutôt le clochard, l’immigré et le mendiant nomade en bas de chez toi.
Les interventions racistes de l’été (circulaire ciblant précisément une
communauté selon des critères dits « ethniques », les Roms, en
violation de la législation française et européenne ; association directe
entre délinquance et immigration à la suite d’ « émeutes » du
quartier de la Vilette à Grenoble) ont choqué et poussé dans la rue plusieurs milliers de personnes. Elles s’inscrivent néanmoins dans le fonctionnement régulier des gouvernements, à portée nécessairement nationaliste dès lors que les miettes de redistribution de la Croissance disparaissent (1931-1936 ; 1975-1980 ; 2007-…), alimentant et travaillant à diviser français et étrangers ; étrangers intégrés et étrangers délinquants, racailles ; et désormais entre tous et les Roms, pour mieux régner sur l’ordre économique en créant une fausse communauté d’intérêts dans une population dite « française de souche », soit-disant majoritaire, « n’ayant rien à se reprocher ».
Mais ces discours de haine, de suspicion généralisée à l’égard des
étrangers n’ont de débouché que tant qu’ils ne sont pas combattus par les
premiers concernés, les étrangers, immigrés, jeunes de banlieue populaire, mais aussi par ceux auxquels ils s’adressent implicitement, la population majoritaire, classe moyenne intellectuelle, étudiante, ouvrière ou populaire fragilisée ou déstabilisée par les « crises » successives, craignant pour sa propriété, la réussite de ses études ou sa tranquillité…
Et pendant que les attentions se tournent vers les dernières déclarations
les plus enflammées, les 29 000 expulsions, elles, continuent de se dérouler, les retenus sont toujours enfermés dans des zones de non-droit, les travailleurs sans papiers en grève (depuis bientôt un an, le 12 octobre) sont toujours absents des médias et des régularisations.
A la fac, les étudiants étrangers continuent d’affronter eux aussi des
obstacles incomparables à leurs camarades français et européens pour suivre leurs études, trouver un logement, assurances et mutuelles … contraints à travailler dans les conditions les plus difficiles pour financer leurs études, aux nécessaires allers et retours en préfecture, à vivre dans la peur permanente des contrôles, arrestations (fréquentes en gare de Nanterre Université), des non-renouvellement de titres de séjour, des
expulsions .
Pour ceux (nombreux) que le racisme ne laisse pas indifférents, et pour qui l’égalité (devant les études, des droits et des situations sociales) et la liberté (d’étudier, de travailler, de se soigner), ont un sens, il est temps de se battre collectivement.
A ceux qui pensent, par lassitude, sentiment d’impuissance ou protestation individuelle rentrée, que tout cela reste vain : la mobilisation pour et avec les étudiants étrangers a permis d’obtenir cette année la fin (théorique ?) des demandes de titres de séjour lors des inscriptions à la fac et la mise en place d’une commission de dérogation pour les étudiants n’ayant pas obtenu de DAP (Demande d’admission préalable, totalement inégalitaire) dans leur pays. La solidarité avec les travailleurs de l’entreprise MCND en lutte pour leur régularisation aux abords de la fac a
permis de récolter plusieurs centaines d’euros et de les soulager (au moins quelques jours) de la situation extrêmement précaire dans laquelle ils vivent.
Dans les Hauts-de-Seine enfin, la mobilisation des différentes associations de soutien et de sans-papiers, a empêché en partie la préfecture d’atteindre les quotas gouvernementaux d’expulsion, et permis au
passage de se faire taper sur les doigts récemment (cf. Parisien du 22
septembre 2010).
On reste pourtant très loin du compte !
Celui qui combat peut perdre
Celui qui ne combat pas a déja perdu
VIENS à la réunion de rentrée du RUSF
jeudi 30 septembre 2010 16h30 salle DD 203
rusfp10@googlegroups.com
adresse mail : rusfparis10@gmail.com