Accueil > Tandis que certains manifestent, d’autres négocient enfin... pas tous
Tandis que certains manifestent, d’autres négocient enfin... pas tous
Publie le jeudi 29 novembre 2007 par Open-PublishingBruno Julliard, président de l’Unef et Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieure se sont rencontrés mardi 27 novembre. Le président de l’Unef a affirmé que les annonces de la ministre sont "de nature à lever bon nombre d’inquiétudes des étudiants mobilisés". Elle s’est engagée sur les principes suivants :
1 - les bacheliers pourront continuer à s’inscrire dans la faculté de leur choix ;
2 - les frais d’inscription seront toujours fixés par l’Etat ;
3- il n’y aura pas d’augmentation des frais d’inscription
4 - la création d’un nouvel échelon de bourse .
Il est important de noter qu’il s’agit d’ENGAGEMENTS et que rien ne permet de certifier qu’ils seront tenus. A titre d’exemple, il suffit de se rappeler la promesse non-tenue de M. Sarkozy que GDF ne serait pas privatisé. Aussi, les promesses de M. Pécresse peuvent avoir pour seules objectifs le retrait du mouvement de l’Unef et l’ affaiblissement de la mobilisation par ces effets d’annonce.
Bruno Julliard a demandé que les assemblées générales prennent "en compte" les engagements de la ministre de l’enseignement supérieure. Même si l’on doit se féliciter de ces avancées, il convient de constater que la loi n’a pas été remise en cause. La loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités (LRU) :
1 - entraîne une baisse de la représentation des étudiants dans le Conseil d’administration au profit des chefs d’entreprise. Ainsi, la part des étudiants passent de 20-25 % du CA à 15-17%, tandis que les chefs d’entreprise, eux, passent de 20-30% du CA à 27-35 % (article 7)
2 - "L’Etat peut transférer aux [universités] la pleine propriété des biens mobiliers et immobiliers" (article 32). [Elles] peuvent disposer des ressources provenant notamment de la vente [de ces] biens" (article 33).
3 - "aucune affectation [de personnel] ne peut être prononcée si le président émet un avis défavorable motivé" (article 6).
De plus, la FIDL, principal syndicat lycéen, a demandé l’abrogation de la loi dite d’autonomie des universités et appelé les lycéens à se joindre au mouvement étudiant.
A l’université, l’UNEF est le principal syndicat étudiant. Seulement, ce syndicat comprend deux lignes, une appelé "majo", l’autre "TUUD" (tendance pour une Unef unitaire et démocratique). Cette dernière ne se reconnaît pas dans la position de son président, Bruno Julliard, sur la LRU. En effet, ce dernier n’a pas demandé l’abrogation de la "réforme" mais seulement des aménagements. Aussi, il est important de rappeler que d’autres syndicats représentent les étudiants comme la fédération syndicale étudiante (FSE) ou Sud-étudiant. Ces deux derniers se sont fermement prononcés pour l’abrogation de la loi d’autonomie des universités. Tandis que 20 000 étudiants, lycéens et professeurs manifestaient partout en France pour demander l’abrogation de cette loi, certains syndicats d’étudiants étaient reçus par la ministre. Seulement, des syndicats n’ont pas eu le privilège de la rencontrer. Seulement, l’Unef est largement privilégié dans les "négociations" sur la réforme de l’université. Ainsi, ces négociations "privilégiés" entre M. Julliard et Mme Pécresse sont-elles acceptables, lorsqu’on sait que le président de l’UNEF ne représente qu’une part limitée du monde étudiant ?