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Témoignage de Fallujah : Corps et fumée

Publie le mardi 16 novembre 2004 par Open-Publishing


C’était seulement le 11 novembre, imagez ce soir 15 novembre...

Irak Crimes de guerre US Massacres à Falloujah

Une rangée de palmiers bordaient la rue de ma maison - maintenant il n’y a
plus que des troncs. La moitié supérieure de chacun des arbres s’est
volatilisée, soufflée par les tirs de mortiers.

De ma fenêtre, je peux aussi constater que les minarets de plusieurs
mosquées se sont effondrés.

Il y a de plus en plus de cadavres dans les rues et la puanteur est
insoutenable.

Il y a de la fumée partout.

Une maison à quelques portes de la mienne a été frappée pendant le
bombardement de la nuit de mercredi. Un garçon de 13 ans y a été tué. Il
s’appelait Ghazi.

J’ai essayé de fuir la ville la nuit passée, mais je ne pouvais pas aller
très loin. C’était trop périlleux.

Je m’habitue aux bombardements. J’ai appris à dormir dans le bruit - les
bombes les plus petites ne me réveillent plus.

Sans eau ni électricité, nous nous sentons complètement coupé de tout. J’ai
appris que Yasser Arafat était mort seulement parce que la BBC m’a
téléphoné.

Il est difficile de savoir combien de personnes en dehors de Fallujah sont
au courant de ce qui se passe ici. Je veux qu’ils sachent comment sont les
conditions à l’intérieur de la ville - il y a des femmes et des enfants
morts qui jonchent les rues.

Les gens deviennent de plus en plus faibles à cause de l’absence de
nourriture. Beaucoup sont en train de mourir de leur blessures parce qu’il
n’y a plus la moindre aide médicale dans la ville, quelle qu’elle soit.

Certaines familles ont commencé à enterrer leurs morts dans leurs jardins.

Il y a eu beaucoup de résistance à Jolan.

Les Américains ont pris plusieurs buildings qui surplombent le quartier.
Mais leur hauteur ne les a pas aidé à contrôler la zone, parce que les rues
de Jolan sont très étroites et qu’on ne peut pas y ouvrir le feu
directement.

Les soldats US se déplacent le long des routes principales et évitent les
rues latérales. Les soldats ne quittent pas leurs véhicules blindés et leurs
tanks. Si ils essuient des tirs, ils tirent depuis leurs tanks ou demandent
des frappes aériennes.

J’ai vu quelques soldats du gouvernement irakien sur place plus tôt. Je na
sais pas de quelle partie du pays ils viennent. Ils ne sont certainement
d’aucune des provinces occidentales. J’ai entendu dire qu’ils venaient du
Kurdistan.

Ils sont bien coordonnés. Lorsque les forces US se retirent d’une zone, les
soldats iraquiens prennent la relève.

traduit de BBC News
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http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle_east/4004873.stm

www.anti-imperialism.net/lai/texte.phplangue=1§ion=BDBGBB&id=23215