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Teresa Kerry n’hésite pas à prendre la parole pour présenter son mari
Publie le dimanche 8 août 2004 par Open-Publishing« L’Amérique est le pays de l’optimisme, de la tolérance. Il faut reconstruire notre société, nos relations au monde. » Ce n’est pas John Kerry, prétendant démocrate à la présidence américaine, qui harangue ainsi la foule, mais sa femme, Teresa.
Depuis le début du périple d’est en ouest du couple en campagne, ce bout de femme prend la parole pour présenter son mari, dans des élans parfois tels qu’on pourrait se demander qui des deux est candidat.
A chaque meeting, elle vient apporter « un message d’espoir », racontant d’une voix posée son Amérique, « phare de la liberté » où elle est arrivée d’Afrique dans les années 60.
« Quelle belle rue principale », dit-elle aux habitants d’Hannibal, patrie de Mark Twain, « Magnifique capitole » à ceux de Jefferson City. « Et cet incroyable fleuve », lance-t-elle à Washington, minicité au bord du Missouri. « Il en faut pour aller contre ce courant, mais c’est ça l’Amérique, n’est-ce pas ? »
Au long des soirées, Teresa Kerry, 65 ans, fait souffler un vent d’imprévu sur les discours huilés de son mari, usant d’un sens de la repartie dont George W. Bush fait les frais.
« Vous voulez quatre ans d’enfer de plus ? », a-t-elle demandé lundi à Milwaukee à des pro-Bush qui tentaient de perturber la réunion. « C’est important d’avoir un président qui non seulement comprend la complexité, mais aime la complexité. »
Elle parle de son homme, de « sa sensibilité, sa loyauté », « un leader qui sait aller au feu mais aussi le faire cesser », « un homme, un vrai », ajoute- t-elle, avec en fond le tube de Tina Turner The best.
Kerry l’enlace avec tendresse. « Teresa n’a-t-elle pas été formidable ?, demande-t-il systématiquement. Elle dit ce qu’elle pense, elle dit la vérité, elle fera une spectaculaire première dame. »
Dans le public, on entend « Teresa ! Teresa ! » Teresa Kerry est moins chaleureuse que l’épouse du candidat à la vice-présidence John Edwards, Elizabeth. Mais désormais connue pour son franc-parler, elle est très attendue par la foule des meetings, qu’elle remercie main sur le coeur. « Maman T. est là ! », leur dit-elle, reprenant un surnom dont elle est depuis peu affublée.
A chaque arrêt du bus de campagne, elle sort, en espadrilles à semelles compensées ou en talons aiguilles, serrer les mains, chapeau de paille à la main.
« C’est formidable de voir cette femme cultivée, qui dit les choses », dit Ann Tully, professeur, après un meeting. « Le contraste est fort avec Laura Bush, maintenue en retrait, ou qui ne souhaite pas donner son opinion. »« Elle amène un point de vue féminin », approuve Neal Mitchell, responsable de prison. « J’ai l’impression de la connaître », dit Cynde McDonald. Pour Mary Gant, retraitée, « elle nous rappelle la valeur de la démocratie ». « Et elle a de la classe », ajoute sa belle-fille Leslie.
Un engouement qui, cependant, n’est pas toujours partagé : jeudi à Sedalia, petite ville du Missouri, un homme dans la foule n’a eu de cesse de couvrir son intervention d’un « laissez parler John ! »